Encore une nouvelle responsable.

[Entre Nîmes et la salle du chapitre]

Vite, passer à la salle de réunion des HA et se présenter.

Elle est maintenant devant un petit groupe de personnes et doit leur expliquer sa présence même si tous ici savent déjà de quoi il retourne. Les annonces, c'est fait pour être lu.
Elle salue l'assemblée, lance à ceux qu'elle connaît déjà plus large sourire et sans plus attendre elle se présente :

Je me nomme Alfgard, je suis Chevalier Errant et je suis ravie d'être là. Comme vous l'avez compris, je remplace notre Soeur Sindanarie qui est très occupée .

Froissement de vêtures.

Ma fonction parmi vous... c'est...

Elle se râcle doucement la gorge tout en les regardant attentivement les uns après les autres, cherchant un moyen simple et efficace de faire comprendre aux hommes et à la jeune femme qui lui font face ce qu'elle est venue faire parmi eux. Les discours les plus courts sont toujours les meilleurs. Non, souvent, pas toujours.

Et bé... Imaginez que vous êtes du côté gauche de la rive. Votre plus grand souhait est de vous rendre du côté droit : je suis la passerelle qui vous permettra, je l'espère, de l'atteindre. Je suis donc ici pour vous aider à passer le cap, à devenir écuyer, à devenir à part entière un Licorneux. Le chemin n'est pas simple mais il ne l'est jamais pour un Licorne, quel que soit son grade, jamais. Et pour vous, manque de chance, c'est encore plus dur : vous n'avez accès à rien ou presque et seule une obstination sans faille peut vous mener jusqu'à l'Ordre. Dans cette obstination, j'entends aussi la participation aux missions et à la vie de la forteresse dans la mesure du possible.
Bon, il est vrai que je n'ai jamais été femme d'Armes. Est-ce un bien ou un mal ? Je ne saurais le dire. Mais ça peut expliquer que je ne connaisse pas ce que vous vivez et ressentez en tant que tel. Alors si vous avez des doutes, des questions... Quelque chose qui vous embête et dont vous voulez vous entretenir avec moi, je suis là.
Voilà... L'essentiel est dit, je pense. Maintenant j'aimerais que vous me parliez de vous. L'exercice peut être gênant, d'aucuns détestent mais j'ai besoin de vous connaître un minimum. Alors, qui veut commencer ?

Avançant d'un pas, Blackhorn pris la parole:

Mes respects Chevalier...

Eh bien je commence:

Je suis Blackhorn de Kernow, c'est le nom qu'on m'a donné, mais ma Mère m'appellait Jak dans ma plus tendre enfance...
J'ai passé ma prime jeunesse à Exeter en Cornouailles, fils d'une mère Berrichonne, dame de compagnie de la Duchesse Douarière de Kernow.
Quant à mon Père, je ne l'ai jamais connu, mais je doute que celà vous interresse...

Lorsque ma mère est revenue en France, c'est tout naturellement en Berry que nous nous sommes installés.
J'y ai fait mes études et mes humanités.
Je suis Erudit dans la voie de l'Etat et des Armes et après avoir fait mes préparatoires,
je suis actuellement des études de Médecine.
Ces études m'ont d'ailleurs fait quitter mon premier métier de tailleur pour celui de boucher. En effet, je trouvais plus facilement
des boeufs ou des porcs prêts à se laisser découper que des bipèdes volontaires.
Bien entendu j'en ai découpé quelques-uns contre leur gré, mais les champs de batailles sont peu propices à une étude approfondie
de l'anatomie interne.

Nommé Lieutenant d'Etat-Major Royal en début de cette année, j'ai rejoint la Licorne à la fin de l'été, l'an dernier.

Blackhorn reprit son souffle après une si longue tirade, se demandant s'il devait en dire plus.
Parler de noblesse alors qu'il ne pourrait obtenir aucun titre tant que George et le FIER règneraient en Berry?
Sans intérêt pour l'instant. Si seulement il pouvait parler de son Père...

Une dernière chose Chevalier... Je suis affecté depuis quelques mois au Poste de garde et à la herse depuis quelques semaines.
Je m'entraine tous les jours à la Salle d'Armes et d'ailleurs je ne serais pas contre un duel d'entrainement avec un bon adversaire pour évaluer mon niveau.
Si l'une de mes Soeurs ou l'un de mes Frères souhaite m'évaluer, je suis à sa disposition.

Puis reculant d'un pas et regagnant le rang, il écarta un peu les jambes, la droite légèrement en avant, main gauche posée en haut du fourreau de son épée, le pouce juste sous la garde, son bras droit restant libre, la cape relevée sur l'épaule.

Il regardait droit devant lui sans plus dire un mot, immobile...

Invité

Oh ... Cela commençait à bouger autour d'elle, ce qui n'était pas pour lui déplaire que du contraire. Par contre, la demande était un peu compliquée pour la noiraude qui n'aimait pas parler d'elle. Comment s'y prendre pour expliquer qui on est tout en était objectif ? Pas évident pourtant elle se lança dans l'exercice de sa voix douce.

Je me nomme Virginia et suis Dame de Lignareix depuis qu'une amie à moi, que je considère comme la sœur que je n'ai jamais connue m'a anoblie. A Virginia, je préfère que l'on utilise mon surnom, Vinou, auquel je réponds plus facilement.

Que dire de plus ? Beaucoup pouvait être dit en fait mais dans quel ordre et comment les énoncer ?

Je suis née et j'ai grandi à Chinon, en Touraine. J'y ai vécu une enfance que l'on pourrait qualifier d'heureuse dans la nature entourée d'hommes et de femmes simples, aimant celle-ci et nos semblables.

Bien qu'étant encore jeune, n'aimant pas me battre et récemment mariée, j'ai participé à la première guerre de Bretagne. Mon mari y laissa la vie, j'en ai gardé quelques cicatrices. Je suis partie plus au sud voir si l'herbe y était plus verte.

Le premier chapitre de sa vie terminé, elle fit mentalement un retour en arrière, revit certains visages qui lui étaient ou qui lui avait été chers.

J'ai fini pas atterrir en Périgord-Angoumois. D'abord à Angoulême ensuite à Sarlat où je réside toujours, avec mes quatre enfants, ma cousine et notre gouvernante. Le père de mes enfants à laissé sa vie sur les champs de bataille provençaux où j'étais également. J'y suis passée en revenant d'Helvétie où j'étais partie défendre un idéal religieux. J'y ai obtenu d'autres cicatrices et ai failli à mon tour y laisser la vie.

Pour une non-violente de nature, j'ai eu une carrière militaire assez chargée, il me faut bien l'avouer. J'ai été Centaure d’Angoulême, Titan de Sarlat, Lieutenant de Sarlat, Premier Lieutenant des forces armées du Périgord-Angoumois, Connétable pas très longtemps et enfin Capitaine durant trois mandats comtaux.

De baraquements vides ou presque j'ai fait des Titans l'unité la plus remplie de notre Comté. La plus solidaire aussi et la plus réactive tout en restant moi-même ce dont je ne suis pas peu fière.

Elle avait même été un Capitaine et un Connétable pour le moins atypique disait-on. Durant ses fonctions, elle était restée fantasque, imprévisible, joyeuse et malicieuse. A aucun moment elle n'avait élevé la voix sur un subalterne. Elle n'avait jamais eu à le faire, un regard lui suffisait à faire comprendre qu'il ne fallait tout de même pas dépasser les limites avec elle. Autant, elle pouvait être bavarde et prolifique, autant elle pouvait se montrer claire, nette et précise. Autant sa voix pouvait être douce et caressante, autant elle pouvait se faire cinglante et sèche, son regard d'ordinaire azur et tendre pouvait se révéler d'une noirceur et d'une dureté impitoyable. Elle était persuadée qu'on n'obtenait rien de bon en humiliant, en diminuant ou en vexant une personne. Un soldat rabaissé, ayant peur, n'ayant pas confiance en ses supérieurs ne peut être totalement sur, concentré, pleinement motivé pour agir, il représente toujours un risque de désertion voire pire, de collusion.

J'ai commencé en politique à Sarlat en devenant porte-parole et ensuite maire que je suis restée durant six mandats. On m’a demandé de faire partie d’une liste comtale, j’ai répondu « pourquoi pas » et c’est ainsi que je suis tombée dedans. Conseillère sans fonction, porte-parole, Connétable, Capitaine, Bailli, je touché un peu de tout.

Mon caractère est fort et je suis entière, je le sais, cela m’a déjà causé des soucis et m'en causera encore surement mais je fais face et j’assume. Avec moi, il y a très peu de demi-mesures quand il s’agit du travail ou des missions. On fait ou on ne fait pas, on respecte ce que l’on dit ou on ne le dit pas. J’ai pas mal d’amis proches en Périgord-Angoumois mais tout autant d’ « ennemis jurés » et reconnus. D’aucuns vous dirons que je suis manipulatrice, menteuse, hypocrite et j’en passe. J’accepte le « manipulatrice » parce que je le suis lorsqu’il faut faire parler quelqu’un ou qu’il y a des renseignements à avoir, on parle plus facilement à une ravissante idiote écervelée qu’à une femme qui sait ce qu’elle veut. Menteuse et hypocrite, je réfute, je joue avec les mots certes et j’aime en jouer, j’interroge, je questionne beaucoup et donne souvent peu de réponses ou d’avis qui ne soient murement réfléchis.

J'ai fait partie d'une Confrérie, la Confrérie de Pèlerins de la Paix, j'y ai été Pèlerin, Porter-Parole, Pèlerin Éveillé membre du Haut Conseil. De part mes débuts de porte-parole dans cette confrérie, j'ai été amenée à rencontrer des membres de différents ordres, le Hospitaliers, les Teutoniques, les Dame Blanches pour ne citer que les plus connus et j'y ai gardé quelques contacts ici et là.

Voilà ce que je peux vous dire de moi.

Elle écoute le jeune homme, Blackhorn. Ce qu'elle en sait à priori, c'est que c'est un homme de caractère, impliqué à Ryes. Trop de caractère peut-être...

L'oreille attentive : le vécu est imposant, important et surprenant car un soupçon de Goddonnie . Pas d'accent malgré tout.

Le passage où il parle de son père interpelle Alfgard : une blessure certainement, de celles qui sont plus profondes que les coups d'épés, de celles qui parlent, qui expliquent et qui forgent une personnalité.

Mais bien sûr que ça m'intéresserait d'en savoir plus ! Réflexion muette, ce n'est ni le lieu ni le moment.

Virginia. Elles se sont rencontrées une fois déjà. Et La Rousse ne se fait pas de soucis pour elle, la Brune jeune femme fera son chemin parmi eux.

Quelles vies bien remplies !

Elle écoute sans interrompre, ces réflexions sont les siennes et décide enfin de reprendre la parole après que Virginia ait terminé son impressionnant chemin de vie, ne serait-ce que pour leur signaler implicitement qu'elle ne s'est pas endormie. Si si elle peut dormir les yeux ouverts !

Mazette ! Vous êtes tous deux pleins d'histoires et de savoirs ! Merci à vous, je sais qu'il n'est pas facile de se dévoiler autant.

Elle se tourne vers la porte, revient aux jeunes gens présents et ajoute : Et bien en attendant que ce présentent ici même Fool et Helsinki, si vous avez des questions particulières...

Fool frappa à la porte de la salle de réunion des hommes d'armes et entra.

Bonjorn, désolé pour le retard... j'ai mis un peu de temps à recevoir la nouvelle de cette réunion.

Il sourit afin de prendre un temps de pause. Il regarda les membres déjà présent.

Chevalier Alfgard mes salutations. Virginia, Blakchorn... le bonjorn frère et soeur.

Il inclina légèrement la tête en guise de salut.

J'espère que je n'ai rien manqué ma foi et que je ne suis point trop en retard?

Il se gratta la tête avec un sourire contrit.
Au moins il connaissait un petit peu cette nouvelle responsable, et puis surtout entre sudistes on se comprenait sans problème. Il avait parfois bien du mal à comprendre les gens du cru local, voir même parfois une certaine animosité pouvait s'installer.
Il pensa que c'était la troisième responsable qu'il connaissait depuis ses débuts chez les licorneux...
ma foi faudrait bien que j'évolue un chouille quand même moi aussi...

Cette pensée lui arracha un sourire. Pour le moment la vie d'homme d'armes le satisfaisait et lui permettait de se ressourcer un peu après ses épisodes ostiens aussi riches en enseignements qu'en désillusions.

Tout fraichement nommé au poste d’Assistant, Sepa prépara les derniers détails pour son nouveau rôle au sein de la Licorne. On lui avait même fait parvenir un papier à remettre à la Responsable des HA/FA. Préparer pour l’occasion, il se rendit à la salle de réunion comme il se devait puis après une bonne inspiration, il ouvrit la porte doucement pour ne pas trop déranger ce qu’il se disait.

Premier pas en tant qu’Assistant, lui qui avait foulé ce sol en tant qu’Homme d’Armes. Il savait ce qu’il vivait et ce rang ne lui était nullement inconnu. Alfgard était déjà présente devant ce petit monde, c’était le cas de le dire d’ailleurs. Les deux membres du poste de garde étaient bien là ainsi que Fool. L’Errant ne se pensait pas en retard, il devait sans doute avoir d’autre arrivant d’ici là. Avançant calmement vers la Responsable, il se rappela qu’il devait lui donner un billet. S’approchant de son oreille, il lui dit doucement

Un mot pour vous.

Se tournant vers les Hommes et Femmes d’Armes, personne ne parlait donc il prit la parole pour se présenter.

Veuillez m’excuser pour mon retard. Tout d’abord, je tiens à me présenter, je suis Sepa Von Strass, Errant de la Licorne et tout nouvel assistant de votre Responsable Alfgard.

Je suis originaire du SERG d’où mon nom de famille germanique. Cela fait plusieurs années que je suis dans le Royaume de France et j’ai toujours eu un vécu militaire quelque soit l’endroit où j’ai été. Je suis à la Licorne depuis septembre 1456 où j’y ai commencé tout comme vous en tant qu’Homme d’Armes.

Que dire de plus, je vis en Alençon dans la Capitale et je suis l’Aide de Camps de l’OST Royale d’Alençon ainsi que Palefrenier-Soigneur dans les Ecuries Royales. Je suis tout aussi Seigneur de la Croix-près-Bléré en Touraine où j’y ai eu un très bon vécu mais bon, cela n’a pas vraiment d’importance dans la réunion. Vous avez tout ce que vous devez savoir.

Si vous avez toutes questions, je me ferai le plaisir de vous répondre mais je vais à présent laisser la parole à la Responsable.

Souriant, il repassa en arrière plan d’Alfgard car ce n’était pas lui qui organisait la réunion n’étant qu’assistant.

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