[Rp punition]Récurons la salle d'armes

Alors qu'ils se préparaient à commencer leur duel avec des fléaux, le maitre d'arme était venu réprimander les écuyers inconscients et les avait envoyer récurer la salle d'armes. Ils étaient venus à l'aube dans les jardins de la forteresse pour un duel, ils étaient à présent marchant pour nettoyer la salle.

La salle d'armes n'avaient pas du voir un balai depuis longtemps, mais Bulvaï sourit à l'idée de trouver un balai dans cette pièce, il n'avait pas sa place n'étant pas une arme de chevalier. Ils ramassèrent les objets divers qui trainaient, des morceaux de bouclier ou du mannequin, des petits bouts de métal. Lorsque la salle fut balayée, l'écuyer alla chercher un seau d'eau et une serpillère.

c'est le moment d'esponger !!!

Nennya s'approcha de lui

-Ah ah Frère Bulvaï, comment réagissez vous face à cette arme puissante ?

Bulvaï regarda autour de lui, apercut un fléau et se dit que ce ne serait pas une bonne idée, instinctivement il prit son balai, le tint à deux mains manche en avant et le pointa vers sa sœur.

- Ahh !! lui dit il en souriant ... en garde Sœur !!

Les deux écuyers se faisaient face avec comme seules armes des balais, l'homme pointait le manche du sien vers l'avant, en garde, la jeune femme tenait son balai dans l'autre sens, il avança d'un pas, elle recula, elle allongea le bras, lui fit un pas en arrière mais ce ne fut pas suffisant, elle accéléra son mouvement pour lui nettoyer le visage et lui chatouiller le nez. Il s'arrêta désirant enlever la poussière qu'il avait dans le nez, elle profita de cette inattention pour lui porter un coup de manche sur la tête.

Att .. Attends soeur !!

Il s'essuya le visage d'un revers de sa manche puis éternua plusieurs fois.

AA.... AA.... TCHOuuuummm !!!!

Elle le regarda éternuer puis se rincer abondemment le visage avec ses mains qu'il trempa dans l'eau du seau et se mit à rire. Il secoua la tête puis reprit le balai en main et conscient de l'avantage que pouvaient apporter les poils poussièreux de l'outil, il le prit dans l'autre sens.

Je vois que tu as bien retenu ce que le maistre d'armes à dit : nettoyer !! il sourit, mais voulait il parler de mon nez ? Il s'approcha d'elle. Mais à ce propos, ton joli minois me semble poussièreux lui aussi, il faut y remédier !

Il se rapprochait d'elle balai en avant, elle se remit en garde avec l'arme improvisée lorsqu'une voix se fit entendre :

Dites donc vous deux, vous vos croyez ou là????

Interloqués ils s'arrêtérent et se redressérent devant le visage sévére de l'assistant du maistre d'armes qui entrait dans la salle.

Euh ... L'orléanais regarda sa soeur. Désolé frère, notre fougue a prit le dessus !

Bulvaï se pinça la lèvre, s'ils écopaient d'une punition supplémentaire, les deux écuyers n'étaient pas prés de faire leur duel.

Voilà maintenant les deux punis qui s'avançaient vers lui.
Premier point positif, ils semblaient nettement moins enclins à prendre les règlements et sanctions à la légère.
Tout au moins pouvaient ils s'estimer heureux. En pareille situation, ils auraient déjà pu se retrouver à nettoyer les douves au cure dent. Avancée de l'espèce humaine, parait-il...

Regard se posant à nouveau tour à tour sur les deux écuyers, l'errant ménageant un silence volontairement pesant.
Ces deux là, à défaut de servir d'exemple, allaient, il l'espérait, apprendre quelques deux ou trois choses utiles pour leur survie, tant en ces lieux que sur des champs de bataille.

Bien. Première chose. Nettoyer une pièce, c'est bien, un début je dirais. Mais faudrait voir aussi à la ranger. Et en pareils lieux, à s'occuper du matériel.

Un bras tendu vers les différents rateliers et mannequins de la pièce, il reprit son discours.

Nous allons donc commencer par cela. Ecuyer Bulvaï, afin de vous apprendre l'absolue nécessité d'avoir protection efficaces et entretenues avant tout combat, à vous la charge de me démonter, nettoyer et remonter cette armure là.*geste de la main vers un mannequin placé non loin de l'âtre de la salle d'arme, équipé d'une armure de plaque complète* Prenez en grand soin, elle est des plus couteuse, et fut offerte à l'Ordre par un Grand du Royaume. Autant vous dire que si vous me l'abimez, vous allez m'entendre et, se peut le regretter.

Vous trouverez tout ce dont vous aurez besoin pour votre tâche sur cette table là.*Désigne la grande table de bois placée dans le fond de la salle* A vous de faire les bons choix et de ne pas vous tromper.

Fin sourire toujours autant énigmatique à l'attention du jeune homme, avant de porter son dévolu sur l'ecuyère. Un geste de la main à l'attention de celle-ci et l'errant se dirigea vers un des rateliers de la salle d'arme.

Suivez moi.

Devant eux, un amas chaotique d'armes en tout genre, posées sur ledit ratelier sans aucun ordre ni volonté de rangement. Armes d'hast, contondantes, épées courtes, batardes et autres braquemarts se disputaient les lieux. Armes émoussées pour certaines, destinées aux entrainements, passablement affutées pour d'autres, utilisées pour les démonstrations.
D'un grand geste, Enguerrand tira sur le bord du ratelier, déséquilibrant l'ensemble, faisant chuter à terre, dans un vacarme assourdissant, le fatras enchevêtré.

Nettoyage par le vide, j'ai toujours dit qu'il n'y avait que ça de vrai. Bien. Maintenant que tout ceci est à terre, assemblage indigne de la plus misérable des salles d'armés, va falloir tout ranger.

Un signe de tête vers le balais que la jeune femme tenait à la main.

Puisque vous semblez vouloir manier ce genre d'arme fort peu utile en combat guerrier *désigne le balais que l'homme tenait toujours à la main* vous incombe la tâche ô combien importante de me ranger tout ceci, jeune écuyère, ramenant chaque arme sur son ratelier respectif, en prenant grand soin de ne pas vous tromper et de remettre en état celles vous paraissant le nécessiter.

Nouveau sourire énigmatique sur le visage de l'errant.

Evitez, bien sur, de mélanger les types d'arme, et, surtout, prenez soin de ne pas vous couper avec celles non émoussées.

(Plan de la salle d'arme
Consignes du RP)

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Les deux aspirants au suicide s'étaient mis à la tâche rapidement.
Etait ce le regard courroucé de l'errant ou les signes extérieurs de son irritation qui les avait stimulé? Qu'importe. Il était bien décidé à leur donner une sorte de leçon, et profiter de cette occasion pour leur inculquer quelques notions des plus utiles dans leur vie de chevalier à venir.

Première inspection du côté de la jeune écuyère.
Appuyé sur sa canne, Enguerrand observait en silence les faits et gestes de la jeune femme.
Regard attentif de l'errant. Grimace de dépit lorsque Nennya se coupa par maladresse sur une hache. Trop de fougue. Trop d'empressement.
Fort heureusement, blessure superficielle qui, se peut, permettrait de donner leçon sur cette erreur.
Inventaire à haute voix des éléments classés. Froncement de sourcils à nouveau de l'errant en observant les armes de plus prêt.

Quelques pas en direction de Bulvaï.
Appliqué, consciencieux, mettant à cet ouvrage toute la volonté possible.
Voilà chose satisfaisante.
Gestes quasi sacralisés dans le démontage de cette précieuse armure.
Discrète moue de satisfaction cédant la place à un fin sourire en observant l'ordonnancement des pièces.
L'armure était maintenant presque entièrement étendue sur la table, l'écuyer apportant toujours autant de précision et d'attention dans chacun de ses gestes.

Nouveau regard vers la jeune femme.
Celle ci venait de prendre une hache rangée dans le tas des armes contondantes, et s'était empressée de l'aiguiser, dans un bruit de chuintement métallique résonnant dans toute la pièce.
Yeux levés au ciel de la part de l'errant.
Décidément. Que d'empressement.

Chuchotement incessants entre les deux punis. Comment diable est il possible de se concentrer sur une travail de façon correcte en passant son temps à palabrer.

D'un coup sec frappé sur le sol par sa canne, Enguerrand interrompit soudainement le travail des deux écuyers. Le son mat emplit l'espace de la pièce, attirant l'attention des jeunes gens.

Bien. Vous pouvez faire une pause. Nennya, suivez moi, nous allons évaluer la première partie de votre tâche.

S'avançant vers les différents tas préparés par la jeune femme, il se dirigea vers celui des épées de taille et d'aspect divers. Se penchant lentement, une infime grimace de douleur se frayant un chemin sur son visage, il en ressortit une dague, qu'il présenta à la jeune femme

M'est avis, soeur, que si d'aventure un chevalier devait s'engager sur champ de bataille avec pareil jouet pour bambin en guise de rapière, il ne ferait pas long feu. Paix à son âme.

D'un geste vif, il lança l'arme qu'il tenait en mains vers le petit tas regroupant les lames courtes.
Désignant la hache que la jeune femme venait d'affuter, il reprit la parole, sur un ton teinté d'ironie, comme bien souvent lorsqu'il avait remontrances à faire.

Vous allez par ailleurs m'expliquer pourquoi vous aviez de prime abord rangé cette hache parmi les armes contondantes. Imaginez la surpris d'un frère ou d'une soeur, choisissant pour son entrainement une masse d'arme, et se retrouvant avec entre les mains une hache de guerre. De quoi y perdre son latin, en sus d'une jambe.
De plus, vous ne l'avez peut être pas remarqué, mais cette hache, passablement émoussée s'il en est, était destinée aux entrainements. Inutile donc de l'affuter comme vous l'avez fait.*large sourire* A moins bien sur que vous ne vouliez voir un de nos frères estropiés lors d'un entrainement?

Quelques instants de silence, avant de reprendre en direction de Bulvai et de l'armure étalée sur la table, sur le même ton employé à l'encontre de Nennya.

Ecuyer, je vous félicite pour votre travail. Vous vous êtes appliqué, c'est une bonne chose. Toutefois...*signe de tête en direction des mains abimées du jeune homme*Prenez soin de ceci. Une main blessée ou douloureuse peut s'avérer être un handicap mortel en cas de combat.

Se penchant vers l'armure, il en observa les pièces une à une, pour s'arrêter sur les jambières de celle-ci. Un signe de la main à l'attention de Bulvaï pour lui signifier de s'approcher, désignant du doigt l'endroit étudié.

Toutefois, Ecuyer, à tant se recueillir sur une armure, on en oublie parfois sa dextre et sa senestre. Nul doute que le chevalier que vous allez équiper de la sorte vous remerciera grandement d'avoir inversé ces deux pièces. Espérons toutefois que cela ne lui coute pas une jambe...ou plus...

Faisant demi tour, il s'adosa légèrement à la table, avant de regarder les deux punis l'un après l'autre.

Voici un début acceptable pour tous deux. Prenez garde toutefois à ne pas trop sombrer dans une néfaste célérité, source d'inattention et de couteuses erreurs. *regard dirigé vers Nennya, puis, en direction de Bulvai*Il est également parfois dangereux de se laisser aller à ses sentiments profonds qui peuvent, également, entrainer maladresse ou faute potentiellement dangereuse.

Faisant quelques pas pour laisser la place à Bulvaï, il s'adossa à l'âtre de la cheminée, campé sur ses deux pieds, sa canne fermement appuyée à terre entre ses jambes.

Avant de poursuivre cette tâche, un dernier conseil. Point de discussion ni de palabres. Elles sont elles aussi sources d'erreurs et peuvent s'avérer tout autant couteuses qu'inutiles. Je ne veux donc entendre icelieu que le bruit des armes et pièces d'armure que vous allez manipuler.

Frappant une nouvelle fois de sa canne sur la dallage de la salle, il conclut son intervention d'une voix forte.

Vous pouvez vous remettre à la tâche. Et afin de remplir le silence qui va s'emparer de ces lieux, je profiterai de l'occasion pour vous enseigner quelques rudiments sur ces fléaux d'arme et autres armes contondantes que vous semblez apprécier.

Lorsque Nennya revint vers les armes avec une hache qu'elle venait d'affûter, les deux punis échangèrent quelques mots à voix basse, Bulvaï lui montrant l'armure étalée sur la table.

- Sœur … regarde … on dirait qu'il dort ! Quand je pense que certains grands chevaliers digne d'honneur et de chants ont des gisants de pierre identiques dans des chapelles voire dans des cathédrales.

- As tu une armure frère Bulvaï, faites pour toi?

- Euh non sœur Nennya, je n'ai pas d'armure, je ne joute pas et je préfère la liberté de mouvements dans les batailles alors j'ai juste un haubert que je mets au dessus d'un gambison sur lequel je mets un surcot.

Après ces quelques mots, ils se remirent à l'ouvrage, l'écuyère finissant le tri des ses armes, son frère arrangeant une dernière fois les pièces de l'armure. Lorsqu'il eut terminé, il alla chercher les pots de cire et de graisse animale nécessaires à l'entretien des lanières et sangles de cuir ainsi que des chiffons pour lustrer les plaques de métal puis revint vers la table, Nennya ayant terminée également la première partie de sa tâche, les deux écuyers se tirent droits en l'attente du verdict de l'assistant du maistre d'armes. Pendant qu'Enguerrand de Lazare regardait l'armure étalée sur la table, Bulvaï attendait les mains jointes devant lui, la dépose de l'armure avait été plus difficile qu'il ne l'aurait cru, il avait des crampes dans les doigts, dans les paumes de ses mains à force de détacher les sangles de cuir rendues rigide par le manque de manipulation. Il les regarda machinalement, quelques coupures dues à une manipulation trop hâtive, il se promit de faire plus attention lorsqu'il remontera l'armure sur le mannequin. Enguerrand de Lazare corrigea la tâche de Nennya, puis se tourna vers celle de Bulvaï, il le félicita, l'écuyer inclina doucement la tête en signe de remerciements puis il lui fit remarquer l'état de ses mains, mains sans lesquelles un chevalier ne pouvait tenir son arme, il convenait donc d'en prendre grandement soin, plus qu'il ne le faisait auparavant.

Se penchant vers l'armure, il en observa les pièces une à une, pour s'arrêter sur les jambières de celle-ci. Un signe de la main à l'attention de Bulvaï pour lui signifier de s'approcher, désignant du doigt l'endroit étudié.

- Toutefois, Ecuyer, à tant se recueillir sur une armure, on en oublie parfois sa dextre et sa senestre. Nul doute que le chevalier que vous allez équiper de la sorte vous remerciera grandement d'avoir inversé ces deux pièces. Espérons toutefois que cela ne lui coute pas une jambe...ou plus...

- Pardonnez cette méprise frère maistre, je fais un piètre écuyer, une erreur d'inattention qui peut avoir des conséquences. Puis pour lui à voix très basse : Bul t'es qu'un âne … ne pas confondre vitesse et précipitation.

L'assistant du maistre d'armes s'écarta pour permettre à l'écuyer de s'approcher de la table et Bulvaï intervertit les deux jambières pour les remettre chacune à leur place. Lorsqu'il eut reprit sa place, que les deux écuyers attendaient la suite de la punition, Enguerrand de Lazare s'adossa à l'âtre de la cheminée, campé sur ses deux pieds, sa canne fermement appuyée à terre entre ses jambes. Il leur intima de travailler en silence afin de mieux se concentrer à leurs tâches. Il frappa le sol avec sa cane pour leur signifier qu'ils pouvaient commencer la seconde partie de la punition

Bulvaï s'approcha de l'armure et s'installa devant l'épaule dextre de l'armure, il posa les différents pots sur la table et entreprit de nettoyer et de graisser soigneusement chaque pièce en commençant par le armet. Il le frotta avec un chiffon doux pour le faire briller puis il examina sangles et courroies de cuir afin de s'assurer de la qualités des coutures, ensuite il prit le pot de graisse et les enduits pour les protéger avant de le reposer à sa place sur la table de bois. Il fit de même ensuite avec le hausse-col et les spallières, il les frotta énergiquement et fit plus attention à ces dernières : composée de plaques articulées il vérifia soigneusement l'articulation, il les huila avant de vérifier et de graisser les sangles de cuir qui les maintenaient en place puis il les reposa à leurs places sur la table. Il tourna la tête, regarda sa sœur rangeant soigneusement les armes tout en se massant la paume des mains avec ses pouces avant de poursuivre sa tâche.

L'écuyer se déplaça légèrement sur le coté, devant la cubitière dextre puis amena face à lui face à lui graisse chiffon et huile. Il prit la protection, la nettoya, graissa la sangle qui la maintenait attachée au brassard et qui recouvrait l'articulation de cet élément et il la posa de coté pour faire de même avec le brassard dextre. Il prit un soin particulier au niveau de l'articulation, la faisant jouer aux extrêmes afin de vérifier son fonctionnement. Il remit les deux éléments en place avant de faire le tour de la table et de faire la même chose avec le brassard senestre. Il prit soin en les reposant d'écarter les brassard de la cuirasse afin d'avoir accès facile au différentes pièces constituant la protection du corps. Il prit tour à tour plastron, pansière et dossière, les frotta énergiquement, fit jouer sangles et courroies de cuir afin de vérifier qu'elles sont facilement manipulables avant de les graisser puis il remit la cuirasse en place ainsi que les brassards avant de continuer avec les pièces de la partie inférieure.

Le jeune écuyer se frotta les mains, fit jouer ses doigts rigidifiés par ce travail minutieux puis fit craquer ses articulations avant de prendre la braconnière. Cette pièce était plus délicate à manipuler : constituée de plusieurs pièces de métal fixées entre elle, il leur fallait une mobilité parfaite pour permettre au chevalier qui la portait un large mouvement des hanches et des jambes, aussi vérifia t-il les articulation minutieusement avant de les graisser, il vérifia le silence du mouvement des pièces entre elles avant de la lustrer et de prendre les cuissots. Il en vérifia l'ouverture facile car il enfermait complètement les cuisses du chevalier, sangles et courroies fut soumises au même traitement que les autres : vérification visuelle des coutures, manipulation pour les rendre moins rigides puis graissage du cuir. Vint ensuite le tour des genouillères avec ses trois courroies, puis des grèves. Il fut frotter et gratter les articulations de cette pièce qui se trouvait à quelques pouces du sol et qui avaient une fâcheuse tendance à rouiller facilement. Lorsque leur entretien fut fait, il termina par les solerets à poulaine dont il dut enlever préalablement des début de trace de rouille avec une boule de paille de fer légèrement abrasive avec de les graisser et de les lustrer

Bulvaï fit le tour de la table satisfait de son travail, arrangea une dernière fois les éléments de l'armure pour qu'elle soit présentable, du moins pour laisser paraitre qu'un chevalier était allongé sur la table. Ne manquait que les deux derniers éléments à nettoyer et à graisser, merveille du travail du forgeron minutieux, pièces importantes tant par sa protection que par le mouvement impeccable des multiples pièces qui les constituaient : les gantelets. Il prit le dextre, mit sa main dedans et vérifia par un mouvement des doigts que chaque pièce recouvrant les phalanges des doigts s'articulaient bien entre elle, il vérifia que le mouvement des doigts était facile, puis il prit fermement le pied de la table pour s'assurer d'une prise parfaite sans raideur, sans difficulté sans fatigue pour la main, les paroles d'Enguerrand de Lazare résonnaient encore dans son esprit, l'importance des mains pour un chevalier. Il le graissa, le lustra avant de le poser au bout du brassard dextre puis renouvela l'opération avec le gantelet senestre.

Lorsqu'il l'eut poser sur la table, il se recula d'un pas, vérifia son travail, puis recula sur le coté de l'âtre et attendit la vérification de l'assistant du maistre d'armes.

Il regarda sa sœur qui terminait également la seconde partie de sa tâche.

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Enguerrand, appuyé contre l'âtre de la cheminée, observait d'un oeil des plus intéressé le travail des deux écuyers.
Nennya avait repris sa tâche de rangement et d'affutâge, mais c'était pour l'instant Bulvaï qui requérait le plus son attention.
Le jeune homme avait promptement réparé son erreur, et mettait désormais une application des plus admirable à prendre soin des pièces de cette armure.
Travail long, méthodique, soigné. A croire qu'il n'avait fait que celà toute sa vie durant. Enguerrand connaissait nombre d'écuyers ou armuriers bien en dessous de ce que ce licorneux là pouvait montrer comme ardeur et conscience à la tâche.
Voilà un assistant qui s'avérerait à l'avenir des plus utile, tant pour préparer une armure avant un combat qu'avant quelconque joute à venir.
Un fin sourire apparu sur les lèvres de l'errant, à l'idée que si ces qualités que Bulvaï démontraient ici même venaient à trop s'ébruiter au sein de la forteresse, il risquerait d'être des plus convoité lors des prochaines joutes.

Quelques instants de réflexion.
Il allait donc profiter de cette punition pour enseigner quelques éléments à ces deux là.
Bulvaï, ayant visiblement fini le nettoyage et le graissage de l'armure, s'était retourné vers lui, attendant son inspection. Nennya n'en ayant visiblement pas encore fini, Enguerrand se mit à faire les cent pas, lentement, longeant les rateliers placés de part et d'autre de la grande cheminée, contenant les armes contondantes de la salle d'arme.

Or donc, impétieux et je dirais suicidaires écuyers, vous vouliez vous adonner au plaisir d'un duel au fléau d'arme. Nous allons donc utiliser ces quelques instants qui nous sont offerts pour revoir quelques points qui me paraissent des plus importants.

Première chose. Simple et logique, s'il en est. Une arme contondante est faite pour écraser, broyer, assomer, briser. Parfois, certaines de celles-ci sont couplés à quelques pointes ou pic visant à percer des armures ou planter un adversaire récalcitrant.

Prenant une des armes sur le ratelier.



Prenez par exemple ce bec de corbin. D'un côté on brise, de l'autre on plante. Sympathique, n'est ce pas? D'ailleurs, pour être des plus franc avec vous, ce type d'arme pourrait plus facilement s'apparenter à une arme d'hast plutôt qu'à une arme contondante. Il y a aussi bien sur le simple marteau, l'équivalent sans la pointe métallique. Plus direct, dirons nous. Retenons que les deux sont capables de vous briser un crâne, même protégé par solide armet...

Reposant l'arme à sa place, il fit quelques pas supplémentaires, puis prit en main une nouvelle arme, la montrant aux deux écuyers.



Plus simpliste, certes, mais aussi plus maniable et, se peut plus efficace, vous avez ici la masse. Un manche en bois, parfois rien de plus, ou pour les plus élaborées, une extrémité métallique. Du poids, de la pénétration et un grand crac lorsque cette petite chose vient rencontrer quelque partie découverte d'un adversaire.

Reposant l'arme, il en prit une seconde, quasi identique.



Ici, la soeur jumelle de la précédente, la masse d'arme. Evolution de celle ci, elle est constituée d'une extrémité formée d'une série de lames, permettant une plus grande pénétration, et des dégâts nettement plus intéressants...Pour les plus élaborées, le manche en bois est même remplacé par un manche en fer qui, au prix d'un surpoids considérable certes, augmente encore la force de l'arme et évite surtout de se retrouver avec une masse brisée en deux en plein combat...ce qui...il faut bien le reconnaitre peut s'évérer fâcheux.
A noter chez nos voisin de la perfide albion, un gout tout particulier pour la morning star, la même chose en somme, mais avec une extrémité sphérique recouverte de pointes. * fin sourire* Toujours dans la finesse et la délicatesse ces anglois.

Remisant la masse d'arme à sa place, il passa devant l'âtre pour se diriger vers le ratelier le plus proche de la table ou officiait Bulvaï pour s'emparer d'une nouvelle arme.



Ce petit là, vous le connaissez. Votre ami. Votre calvaire aussi, celui par qui votre punition est arrivée. Je veux bien sur parler du fléau d'arme. Evolution de ce bon vieux fléau utilisé par nos paysans pour battre le blé, également utilisé par ceux là en cas de révolte contre le seigneur du coin. Un manche, long de préférence, histoire de ne pas se prendre l'extrémité sur le coin du crâne par une malencontreuse manipulation. Une sangle de cuir, voire une chaine métallique, reliant ledit manche à l'extrémité, faite de bois, pour les modèles les plus simple, prafois renforcé de fer, ou pour les plus efficace, se terminant par une masse métallique.
Inutile de dire que le choc de ce bijou est des plus fracassant...Et bien souvent même pour son utilisateur, si tant que celui ci soit inattentif ou inexpérimenté en la matière.* Regard froid vers les deux écuyers* Vous comprendre donc qu'un duel de ce genre ne peut en aucun cas être toléré en ce lieu. Nous tenons à nos frères, et voire les jeunes recrues passer plusieurs mois à l'infirmerie, ou finir leur carrière de chevalier potentiel six pieds sous terre, nous ragoute fort peu, vous l'entendrez bien.

Reposant soigneusement l'arme dans son ratelier, il désigna de la main deux autres familes, presques similaires à celle ci.

Je ne vous détaillerai même pas le goupillon, arme que j'affectionne tout particulièrement, une sorte de fléau d'arme comportant trois extrémités métalliques...voire plus pour les plus inconscients. Ceci va faire plus mal, frapper plus fort, mais aussi augmenter considérablement le risque de voir l'utilisateur se faire assomer par sa propre arme. Autre variante, la plommée.* Désignant un autre groupe d'armes* Même principe, mais manche bien plus long, proche de deux toises. Personnellement, je déconseille à quiconque de s'y essayer. Bien trop difficilement maniable à mon goût, peu précise également. Mais il faut avouer que lorsqu'elle touche son but, la cible redemande rarement un deuxième service...allez savoir pourquoi...

Rapide regard sur les rateliers, avant de retourner près des ecuyers.

Nous avons à peu prêt fait le tour des grandes familles d'armes contondantes. Certes la liste est non exhaustive, l'homme, comme nous le savons, regorgeant d'attention et d'imagination en ce qui concerne tout ce qui peut nuire à son adversaire.

Fin sourire apparaissant sur le visage de l'assistant, puis, Nennya s'adressa à lui, sur un ton passablement dubitatif. Froncements de sourcils de l'errant. Elle ne semblait pas avoir compris le système de rangement de la salle d'arme, et encore moins l'utilité de posséder armes non affutées en ce lieu.

La chose est simple, soeur. L'affutage, oui, certainement. Mais il y a dans cette salle des armes volontairement émoussées, donc inutiles à affuter, et d'autres prêtes à être utilisées. Vous avez par inattention affuté une hache appartenant à la première catégorie, ce qui vous a donc valu ma remarque. Et d'ailleurs, au passage, si je vous dit que cette arme n'avait pas à être affutée, c'est qu'elle n'avait pas à y être. A moins bien sur que vous ne souhaitiez prendre ma place ici même...

Une pause. Regard froid puis, s'adressant aux deux écuyers, il reprit la parole:

Quelques questions avant que nous ne passions à une inspection de votre travail?