Arrivée Saincte Merveille à défaut de Merveilleuse.

Elle lui avait interdit de chanter tout le long du voyage...elle lui avait interdit de parler aussi, histoire de pas se faire remarquer, et surtout elle lui avait rabaché les oreilles sur les trucs à pas dire ou à surtout pas dire ou à ne jamais au grand jamais dire.

C'est donc un couple tout à fait silencieux (si si je vous assure) qui se présenta devant la herse :

Je suis Bess Saincte Merveille, j'ai reçu missive me priant de me rendre icelieu.

Elle fronça les sourcils juste le temps d'ajouter : heu... peut être vous a-t-on spécifié Bestbuff par contre...

Quoi !?! Ah non ... Coi ... Bess lui avait dit : tiens toi coi. Et pas, tiens-toi ! Quoi ! Ce qui n'a rien à voir mais mérité tout de même d'être précisé, au passage ... Erwan avait donc réussi ô ultime exploit à emprunter les routes poudreuses du Limousin à la Normandie sans qu'une seule note ne s'échappe de sa bouche.

Et Aristote sait qu'elles sont longues, les route poudreuses ... Équipage des plus silencieux, donc qui fit son arrivée aux alentours de la prestigieuse forteresse. Qu'elle payait de mine ... mais non ! Pas Bess ! La forteresse ... Cette fois-ci Erwan avait une raison, outre la paix des ménages et la perspectives d'avoir à rompre toute la conjugale vaisselle au long du voyage d'articuler un "O" silencieux.

Ahem ... se contenta de racler le Florentin.

Et voilà ! il recommence ! on lui dit de pas dire de florentineries, et plus moyen d'en sortir un mot ! Avec lui c'est toujours pareil, pas de demi mesure ...nononononon...tout ou rien, et vaut mieux tout des fois, enfin façon de voir les choses mais là c'est une Bess qui regrettait amérement ses recomendation diverses et surtout nombreuses, trop apparemment.

Petit coup de coude pour le faire avancer et lui chuchote : je t'ai dit de pas dire de bêtise ! tu peux dire quand même qui tu es parce qu'à mon avis on te laissera pas rentrer comme ça !

Regard torve au nezpoux, qui se transforme presque immédiatement en sourire rayonnant à l'attention du garde.

L’écuyer Flamand était de garde à Ryes. Et pour son premier jour à ce poste, il eu de la visite. C’est donc un duo bien silencieux qui arriva à la herse. Psycho les avait vu arrivé au loin, le jour était clair et les nuages bien assez aimables pour y laisser passer quelques rayons de soleil qui chauffaient les nobles et imposantes pierres de la forteresse. Il vérifia une dernière fois son équipement, épée, cape, écu… Tout était en ordre afin de représenter au mieux l’Ordre. Le duo n’était plus qu’à quelques mètres de la herse. Bientôt l’un d’eux s’adressa à l’intention du poste de Garde. Psycho qui se trouvait maintenant dans le corridor écouta avec attention.


Je suis Bess Saincte Merveille, j'ai reçu missive me priant de me rendre icelieu

Il en était donc ainsi, Psycho entrait maintenant pleinement dans son rôle. Et alors qu’il allait faire son apparition :

heu... peut être vous a-t-on spécifié Bestbuff par contre...

Une seconde d’hésitation… Voici que la personne qui se présentait avait à elle seuls deux noms… Par contre celui qui l’accompagnait ne s’était pas présenté… et ne semblai pas vouloir s’annoncer… Psycho crue à un écuyer personnel ou à un servant.

Maintenant les deux personnes semblaient discuter, ou plutôt la Dame semblai réprimander son accompagnateur. Mais elle parlait trop faiblement pour que Psycho ne puisse comprendre ce qui se disait.

C’est pourquoi il décida enfin de se manifester :

Bien le bonjour dame !

Je suis Psycho Ecuyer de l’ordre et responsable du poste de garde. Je vous souhaite la bien venu en la forteresse.
Vous dites avoir reçu missive ? Puis-je la voir je vous prie ?

Psycho s’approcha de la herse qui était encore fermé afin de pouvoir réceptionner le dit courrier quand il lui sera tendu.

Puis scrutant du regard l’autre personne :

Vous êtes accompagnée ?! Qui est-ce ? Dit-il d’un ton moins chaleureux, signifiant sa méfiance à l’égard de celui qui ne se présentait pas.

Bon ma fille, t'oublie tout ce que tu es ailleurs... là t'es rien de moins que de la bleusaille, alors on s'énerve pas, on ne menace pas de coup de chausse, et surtout surtout surtout on ne tue pas son nezpoux.

A la demande du garde, elle sorti des plis de sa cape le parchemin qu'elle avait reçu. Il n'était plus si beau qu'à son arrivée, tellement elle l'avait lu et relu. Cela faisait des mois qu'elle attendait d'avoir moins de charge, moins de responsabilité, ne jamais s'engager lorsqu'on ne peut être certain de répondre, c'était sa devise et ça façon d'avancer.

Elle tendit le document au garde alors que celui-ci s'inquiétait de l'identité d'Erwan, elle jeta un regard en biais au dit Florentin :

Je suis accompagnée oui, mais le Sir ici présent à également reçu missive... s'il daigne ouvrir la bouche et vous la donner...la missive, vous donner la missive je veux dire.

Elle se mordit la langue, et voilà que c'est elle qui disait des bêtises maintenant, elle se tut, les joues légèrements plus roses que quelques instants auparavant.

Erwan dévisagea le garde d'un œil torve. Celui-là, (le garde, pas l'œil ! Dites vous suivez un peu ?) s'exprimait avec l'accent trainant du nord. Hum ... Quel malotru de s'adresser à se femme tandis qu'il était séant. D'autant moins qu'ils n'avaient pas été présentés. Encore un prétendant ? Quoiqu'à bien bien y réfléchir la chose était peut probable...

Se pouvait-il donc que le garde soit simplement ce qu'il prétendait être, alors ? Mais alors ... Alors qu'Erwan écoutait l'échange entre les deux autres protagonistes, un léger sourire naquit sur ses lèvres. Et c'est en coulant un regard triomphant à l'adresse de sa piu-bella-dona-di-tutti-la-créazioné - regard qui dans son esprit signifiait, j'ai encore eu raison - qu'il s'adressa au garde.

Je suis Erwan Saincte-Merveille, dict Hautetour. Et si j'accompagne ma conjuguée à mes côtés présente c'est parce que j'ai également reçu consigne de me rendre séant.

Toujours aussi emphatique, Erwan tira du revers de son gant la lettre qu'il avait pris soin de préparer le matin même et la tendit au garde.

Psycho observait tour à tour les deux personnes derrière la herse attendant une réaction. Très vite la dame s’approcha et tendit un pli à travers la herse. L’écuyer allait le prendre quand tournée vers son compagnon elle dit :

Je suis accompagnée oui, mais le Sir ici présent à également reçu missive... s'il daigne ouvrir la bouche et vous la donner...la missive, vous donner la missive je veux dire.

Psycho tenait en ses doigts la dite missive, mais la dame sans doute troublée par son lapsus ne l’avait toujours pas lâcher…et la tenait fermement. (Mettez la en citation ou en spoiler que je puisse la lire s’il vous plaît) Ils se retrouvaient donc tout deux dans une position bien inconfortable… le teint de la dame devint couleur tomate… Psycho se demanda ce qui lui prenait.

N’osant plus rien dire où faire il resta la dans cette position, espérant qu’un évènement perturbateur le sorte de cette position bien inconfortable.

Ce qui ne tarda pas…


Je suis Erwan Saincte-Merveille, dict Hautetour. Et si j'accompagne ma conjuguée à mes côtés présente c'est parce que j'ai également reçu consigne de me rendre séant.

Surpris, confus, il fit un bon en arrière… Il se répéta à mi voix ce qu’il venait d’entendre : « ma conjuguée… » Psycho se frappa le front de la paume de la main.

Mais bien sûre ! Ils ont tout deux postulés en même temps…

Bienvenu à vous également Erwan Saincte-Merveille, excusez mon accueil, mais en ces temps troublés nous devons prendre des précautions.

Psycho se tue… juste le temps de reprendre contenance.

Puis-je voir vos missives ? Dit-il souriant.

Erwan était rayonnant, triomphant et un rien ... satisfait. Ce moment, il l'attendait depuis un certain déjà. Patience rimant avec confiance, il avait pris le temps que Bess soit enfin déchargée de ses autres offices pour postuler de concert. Alors, forcément parvenu au pied du mur, il savourait son plaisir. Plaisir d'autant plus grand qu'il semblait tenir sa revanche. Lui interdire de chanter ? Lui ? Lui interdire de parler ? Lui ?

Et tout ça sous prétexte de ne pas se faire remarquer ! En faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Erwan s'en était tenu au serment que sa doulce avait su lui arracher. Du Limousin à la Normandie, ce qui en soit n'est pas un mince exploit ... Seulement ... seulement les voies d'Aristote sont impénétrables et voici donc que c'était sa femme qui se distinguait, manifestement, dès leur entrée commune.

Le sel de la situation n'était pas pour déplaire au Florentin, loin s'en faut. Et le sourire qui ornait ses lèvres s'élargit encore un peu plus. Ce petit moment de bonheur savouré avec tous les égards lui convenant, Erwan prit le parti d'adopter une attitude plus policée. Prenant grand soin de sourire à sa doulce, il réunit les deux missives pour les tendre dépliées au garde.

Si fait, messire garde ! Nous comprenons tout à fait les précautions dont vous vous entourez ! Aussi, si vous voulez bien vous donner la peine ...

Spoiler:

Spoiler:

Psycho prit en mains les deux missive et remercia Erwan. Puis il les lu et s’adressa un Homme d’Arme en direction du poste de garde plus en retrait.

Peux-tu prévenir le Grand Maistre que Erwan et Bess de Sainct_Merveille vienne d’arriver à la forteresse afin de leur faire rédiger leur laissez-passer ?!?

Puis se retournant vers les futur écuyers ; ce ne sera plus très long.

Psycho fit lever la première herse afin de les faire pénétrer dans le corridor, tandis que la seconde restait close.

Psycho fut heureu de voir qu’on l’avait entendu dans le poste de garde. La femme d’arme Sylviedelaforet en sorti afin de réceptionner les missives et de faire rédiger les laissez-passer.

Ceux-ci ne tardèrent pas à arriver.

Psycho se tourna donc en direction d’Erwan puis de Bess ;

Frère, Sœur, voici vos précieux papiers. Psycho leur tendait leur missive, accompagné de leur laissez-passer fraîchement rédigé, ainsi que d’un plan de la forteresse. avec la salle d’arme et l’infirmerie bien mis en évidence. Sans oublier la taverne

Bon je crois que je n’ai rien oublié, dit-il observant tour à tour les deux époux vous devez donc passer en priorité à l’infirmerie pour la visite médicale, puis par la salle d’arme afin de vous tenir informé des cours qui y auront lieu et auquel vous vous devez d’assister.

Puis Psycho fit signe vers l’intérieur du poste de garde afin qu’ils fassent baisser la première herse puis lever la deuxième.

A Bientôt frère, sœur, au plaisir de bientôt vous croiser en ces murs.

L'attente est toujours longue lorsqu'on attend... logique me direz-vous... toujours est-il que chaque instant semblait d'une longueur... un souci de dernière minute peut être ...on venait de se rendre compte que c'était pas eux qu'on voulait mais d'autres... ou alors on voulait plus d'eux... instants si longs pour elle surtout, car Erwan lui semblait plutôt confiant...comme toujours.

C'est avec un tout petit soupir de soulagement qu'elle reçu sa missive et son laisser passer. Un grand sourire au garde, le plus beau sourire depuis qu'elle était arrivée....

Elle prit le plan, jetant un oeil dessus tout en écoutant le Garde, le sourire s'amenuisant en entendant le mot infirmerie :

Heu... c'est obligé la visite ? parce que bon je suis barbière...et je puis vous assurer que je suis en pleine forme !

Elle ignora superbement son nezpoux, certaine qu'il affichait un sourire guoguenard, fixant d'un air angélique le Licorneux, avec un peu de chance y avait moyen d'éviter ça.

L’écuyer Flamand s’efforçait de rester le plus professionnel possible.
Il lui tendit le plan et le laissez-passer.

il toussota…

Hum… oui… Visite obligatoire… hum… pour tous. Pas d’exception! dit-il enfin d’un ton des plus formel.

Amusé, rieur, gondolé ... les qualificatifs étaient multiples et nombreux qui auraient pu correspondre au Florentin, à ce moment là. Habitué qu'il était à l'effet ... hum ... tonique que faisait sa doulce sur beaucoup d'hommes et certaines femmes, Erwan avait perdu l'habitude d'en concevoir ombrage. Au contraire, il avait fini par se sentir quelque peu flatté par toutes ces ... considérations.

Et puis ... sans oser toutefois se le confesser tout à fait, Erwan savait fort bien qu'il attirait, lui-même, le regard des autres ... Toujours est-il qu'Erwan restait Erwan, par conséquent, il prit bien vite le parti d'intervenir. D'un claquement sec de la langue, il fit avancer Cardinal pour venir se placer à hauteur de deux autres. Toujours les yeux rieurs et néanmoins connivents ...

Nous devrions laisser nostre frère à sa tasche ... euh ... sœur ... Nous le retrouverons bien plus tard. Un gaillard, comme lui ! Je gage quelques levés de coude qui resteront dans les mémoires. N'est-il pas frère ? Et puis ... Bouchon et Cardinal sont fourbus. Tu devrais te hâter de rejoindre l'infirmerie pendant que j'irai les panser.

Non, non je n'ai guère besoin du plan, je me guiderais à l'odeur. Pour ma première destination, tout du moins ...

Sans réellement attendre de réponse, puisque de toute façon sa sortie n'en supposait poinct, le Flrorentin émit un second claquement de la langue ce qui eut pour effet de mettre les deux montures merveilleuses en quête d'un picotin d'avoine. Après un tel voyage, les deux animaux n'en demandaient pas tant et ne se firent guère prier pour obéir promptement.