Après un long voyage...

Ou quand la nuit tombe sur une décision…

Depuis un moment à présent la jeune femme ne cessait de songer à son futur…Libérée de ses obligations en tant que soldat, elle profitait à présent d’une liberté qu’elle avait longtemps espéré sans pouvoir l’acquérir. Le soir, assise devant la fenêtre de sa chambre, elle observait les étoiles dans la nuit noire, espérant un signe d’elles pour lui indiquer quoi faire à présent, quoi faire pour se rendre encore plus utile.
Un mot c’était imposé en son esprit comme l’évidence même ce soir-là : La Licorne.
Oui mais seulement, elle n’avait toujours pas reçu réponse à sa missive, envoyée pourtant plusieurs semaines auparavant. Impatiente ? Non elle ne l’était pas, mais elle commençait à se demander si la lettre était bien arrivée à destination.

Dans le domaine de Grignan, tout était silencieux et la jeune femme n’entendait que le bruit des pas d’un domestique marchant dans le couloir devant la porte de sa chambre. Certainement Antlia et Appolline devaient-elles dormir depuis longtemps, tout comme la majorité du personnel.
Qu’importe elle devait aller vérifier, et ce soir. Ald n’aimait pas remettre les choses au lendemain.
Elle devait donc à présent s’habiller, optant pour sa traditionnelle tenue aux couleurs de Grignan, rouge et or, et sa chemise portant le blason des Kennedy. Nuits fraiches obligent, elle mit sur ses épaules sa longue cape blanche qui peut-être la protégerait un peu du froid.

Sortant le nez dans le couloir, elle tomba -nez-à-nez justement- avec l’une des domestiques occupée à accomplir ses tâches nocturnes. D’un geste de la main, elle fit signe à la toute jeune femme de venir près d’elle et se pencha à son oreille pour lui murmurer :

Descends aux écuries, tu devrais y trouver un palefrenier occupé à soigner les derniers chevaux, dis lui de préparer Destinée, je pars dès que possible. Dépêche toi je te prie.

En moins de temps qu‘il n‘en fallait pour le dire, la domestique se trouvait déjà au bout du couloir avant de disparaitre complètement de son champ de vision.
Sourire en coin, elle entre à nouveau dans sa chambre et prend parchemin et plume pour prévenir sa future suzeraine. Un simple mot, elle comprendrait.

Citation :

Partie à Ryes.

Elle laisse le message sur son bureau et file aux cuisines prendre des vivres pour le voyage. Quinze jours, il fallait prévoir quinze jours de nourriture au moins. La nourrice s’occupera de ses fils durant son absence, elle ne pouvait la prévenir mais Antlia le ferait surement.
Nourriture en sac, elle se dirige vers les écuries où sa jument l’attend déjà prête à prendre la route, même impatiente, peut-être avait elle ressenti l’humeur enjouée de sa maîtresse. La femme met le pied à l’étrier, se hisse sur sa monture et d’un claquement de langue fait avancer sa jument tranquillement jusqu’aux portes que le garde s’empressa d’ouvrir en reconnaissant la Louve.

La jument cherchait déjà à accélérer le rythme du voyage à peine les portes de Grignan franchies en tirant sur les rênes…Elle savait ce qu’elle voulait cette bête, et Ald le savait bien, les chevaux de race frison étaient souvent des chevaux têtus. Un soupire suivi d’un sourire, puis la femme relâche la pression sur les étriers et murmure un « Vas-y » . Pas besoin de lui dire deux fois, la jument se lance au galop sur les routes menant à Ryes, menant à la Licorne.



Non-loin de Ryes, une quinzaine de jours plus tard.

Le voyage avait été long, mais rien n’aurait pu empêcher Ald de se rendre à la Forteresse afin de poser sa question de vive voix. Souvent, la femme et sa monture avaient fait des pauses au bord de ruisseaux afin de se désaltérer et se rafraichir, car malgré les nuits fraiches, les journées passées à chevaucher au soleil étaient encore bien chaudes.
Les villages traversés assez fréquents, elle en profitait pour se reposer dans une auberge, se laver ou faire nettoyer ses vêtements salis par la poussière de la route.

Au petit matin, elle venait de passer Lisieux et se dirigeait à présent à travers une forêt, la forêt Leixovienne si elle se fiait aux dires des personnes entendues ça et là sur le chemin. Une forêt assez dense où elle pouvait voir de nombreux charbonniers entrain de travailler avant de finalement déboucher sur la destination de son voyage en fin de journée.
Des yeux grands ouverts en découvrant l‘endroit, jamais elle n’aurait imaginé Ryes comme un bourg de si grande taille, aussi grouillant d’activités même alors que le soleil n’allait plus tarder à se coucher. Mais le plus impressionnant n’était pas là, c’était la grande forteresse qui dominait le village tout entier de par sa prestance qui attirait le regard de la femme, il aurait fallu être idiot ou complètement fou pour s’en prendre au village ou ses habitants après avoir levé les yeux vers la Forteresse.

Traversant le village au pas, elle gravit ensuite le sentier en lacet pour arriver devant le pont-levis. Levant les yeux, elle ne put que rester sans voix devant la majesté du bâtiment. Peut-être un jour découvrirait-elle ce que cache la herse, mais pour l’heure elle n’en était pas là.
La rouquine mit donc pied à terre et depuis le pont-levis prit une voix forte pour se faire entendre.

Holà de la herse ! Je me nomme Aldraien et souhaiterait parler à un membre de la Licorne je vous prie !!
Si possible face à face et sans crier…ajouta-t-elle d’une voix normale car elle ne souhaitait pas tenir conversation à ce ton durant plusieurs minutes. Sourire aux lèvres et main posée sur la garde de son épée, elle attendait à présent une réponse.

Sepa aérait entre la herse et le poste de garde, toujours en se demandant si du monde viendrait au sein de la forteresse. Le temps était beaucoup plus doux qu’il y a quelques mois, ce qui rendait les tours de garde un peu plus agréable et gérable. Enfin quelque soit le temps, il devait quand même être à son poste pour accueillir les nouveaux visiteurs ou membres de la Licorne. N’ayant trop rien à faire, il regardait autour de lui puis pensait à pas mal de chose vis-à-vis de son avenir aussi bien en couple que dans ses activités au sein de la Licorne et son duché.

En fin de journée, il entendit des bruits venant du chemin qui venait en direction de Ryes, il resta figé pour voir s’il ne s’était pas trompé. Rare était les personnes qui arrivaient à l’heure là. Ce ne pourrait être un entretien prévu, qu’allait-il encore arriver comme péripétie au Chinonais ? Il avait été pas mal gâté sur les anciennes entrées non prévu. Il espérait que ça n’allait pas être la même chose, surtout à cette heure. Enfin bref, il n’eut pas le temps d’avancer qu’il entendait déjà crier devant la grille. L’Escuyer se demandait s’il n’était pas invisible. Il s’avança, vers la herse, droit et ferme.

Ola, ne criez point, je ne suis pas sourd. Pourrais-je connaitre les raisons pour vouloir voir un des membres de la Licorne? Je ne peux vous laisser entrer ou demander que quelqu'un se déplace sans en connaître plus à votre sujet et les raisons que vous soyez devant cette herse.

Sepa ne bougea pas et resta droit. Même s'il commençait à se faire tard, il ne devait pas faiblir

[HRP : désolé du retard et d'avoir fait si court]

Serait-ce la vieillesse qui la rendait aveugle pour qu’elle ai crié ainsi sans avoir vu l’homme juste sous son nez ? Elle reporta son regard sur l’Escuyer et lui sourit, comme pour s’excuser d’avoir malmené ses oreilles. Il avait l’allure d’un garde, et la carrure, nul doute que si elle n’avait ne serait-ce qu’esquisser un mouvement pour dégainer son épée, il l’aurait mise hors d’état de nuire en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Peut-être paraissait elle menaçante, aussi elle retira sa main de sur son épée pour la laisser simplement le long de son corps.

Ola, ne criez point, je ne suis pas sourd. Pourrais-je connaitre les raisons pour vouloir voir un des membres de la Licorne? Je ne peux vous laisser entrer ou demander que quelqu'un se déplace sans en connaître plus à votre sujet et les raisons que vous soyez devant cette herse.

Elle rougit légèrement, comme gênée et prit une inspiration avant de répondre:

Veuillez m’excuser, je ne vous avais pas vu, trop aveuglée par la beauté de cette forteresse certainement.

Bien sûr vous pouvez connaitre les raisons de ma venue et de ma demande. Je me nomme Aldraien, future vassale de l’Etoile, je viens du Lyonnais Dauphiné. Si j’ai décidé de venir ici ce jour, c’est pour prendre nouvelles en personne de ce qu’il est advenu de ma lettre concernant ma demande d’adhésion à la Licorne. En réalité, non pas que je sois impatiente, mais je l’ai envoyé voilà maintenant plus d’un mois, et je m’inquiète sur le fait qu’elle soit bien arrivée à destination.

Voyez vous, devenir membre de votre Ordre me tient vraiment à cœur, et je m’en voudrais de m’être trompée de destinataire et de briser par la même occasion mon rêve pour cette raison, quelque peu bête, vous l’avouerez…Je viens donc moi-même vérifier ce qu’il en est, si ma lettre est bien arrivée à la bonne personne ou non.

Elle était retournée à ses occupations après la petite discussion avec le jeune garde de la forteresse qui était reparti sans vraiment avoir pu l‘aider.
Les journées reprirent leur défilement, longues, si longues, les unes après les autres, se succédant lentement vers l’hiver…
Trois semaines plus tard, le froid s’était définitivement installé à Ryes et devant la forteresse…Les lapins étaient une espèce en voie d’extinction au domaine et les poissons se faisaient rares dans le ruisseau. Si bien que la rouquine prenait sur ses réserves.
Dans le logis de fortune qu’avait dressé Ald, la rudesse mordante du froid n’avait aucune pitié et la jeune femme était frigorifiée, recroquevillée sur elle-même en serrant contre elle ça cape qui ne protégeait pas grand-chose du froid. Le problème étant qu’elle ne pensait pas attendre là jusqu’à l’hiver et qu’elle n’avait rien prévu de plus chaud que ces habits de fin d’été, et presque aucune tenue de rechange, autant dire que la rousse était dans une situation peu enviable.

Pourquoi n’avait elle pas abandonné ?
Parce qu’entrer à la Licorne était ce qui lui tenait le plus au cœur et qu’en aucun cas elle ne renoncerait, quoi qu’il arrive, même si elle devait finir congelée dans sa tente. Certes les conditions étaient difficiles, certes elle était dans un état pitoyable et peu présentable, mais sa volonté était un roc qui ne s’était pas effrité une seule fois durant tout ce temps, inébranlable, intouchable, quel que soit le temps dehors, ou la faim dont se plaignait son ventre. Un sacré défi que celui qu’elle s‘était lancée, mais il n’était pas dans ses habitudes de baisser les bras ou d’abandonner.
Cependant ce jour elle était restée dans sa tente sans bouger au lieu de chercher son repas du jour, pourquoi ? Fiévreuse, migraineuse, des courbatures dans tous les membres, bref, elle avait attrapé froid. Pas étonnant cela dit vu le temps et la tenue de la jeune femme. Elle avait donc décidé de rester une journée à l’abris, s’octroyant quelques heures de sommeil pour récupérer et tenter de faire baisser la fièvre, mettant de côté des choses moins urgentes comme manger ou boire, du moins du point de vue de la jeune femme à ce moment là.

Son sommeil était agité, glacé, et des rêves étranges se promenaient en son esprit, la faisant parfois plonger en l’un d’eux. Rêves ou retour en arrière ? Personne n’aurait pu le dire, sans doute même elle n’aurait pas pu.
Papa, qu’est-ce que c’est ? Une jeune enfant, 5 ans tout au plus, parlant à son père en désignant un objet qu’il tient en main, un objet brillant au soleil et qui illumine les yeux émeraudes de la petite fille, comme toute nouvelle chose qu’elle avait l’occasion de découvrir.
C’est une épée. Une lame, qui coupe.
Voix douce, elle s’en souvient, et à la fois pleine de fermeté lorsqu’il en parlait.
A quoi ça sert ? Regard interrogateur de la petite, assise dans l’herbe.
A protéger ceux que tu aimes quand le besoin s’en fait sentir…A protéger ceux qui en ont besoin. Regard incompréhensif de la demoiselle. Un jour tu comprendras. Elle hoche la tête, observant son père ou plutôt l’admirant, entrain de faire quelques mouvements avec sa vieille épée. Elle avait été marquée par ce jour, son premier contact avec une arme même si ce n’était que par la vue…Elle n’avait jamais oublié les paroles de son père ce jour là, lui qui n’était que paysan mais qui apportait tant d’importance à pouvoir défendre les siens…

L’image se dissipe, nouveau rêve…deux ans plus tard…nouveau mauvais rêve. Dans son esprit, une nouvelle image se forme…des flammes, des cris, une petite rouquine paniquée au milieu de tout cela. Elle est cachée, personne ne peut la voir de sa cachette, mais elle voit tout, tout, même ses parents assassinés sous ses yeux par des brigands attirés uniquement par le gain matériel. Une dernière image, le dernier regard de son père lancé vers elle, regard d’excuse et de demande de pardon. Elle est seule maintenant, elle le sait. Les brigands ont tout brûlé, elle n’a plus rien…un cri, un hurlement de protestation contre cet avenir de solitude dont elle ne veut pas…
Un réveil en sursaut.
Quinte de toux pour la jeune femme qui prend sa tête entre ses mains, haletante et tremblante. C’est de ces rêves que venaient ses convictions…ce pour quoi elle se battait. Prenant le linge trainant dans un récipient contenant un peu d’eau, elle se le passe sur le visage puis s’allonge à nouveau, cherchant le sommeil, bien en vain certes, de trop nombreuses pensées en son esprit. Un faim trop grande en son estomac, mais au moins elle restait tranquille en attendant que la fièvre se décide à diminuer.

Retour en arrière, quelques temps en arrière, pas longtemps certes, mais le temps est relatif.

La rouquine avait été malade…environ trois jours. Malade à ne plus pouvoir se lever, allongée à attendre que ça passe, et ça avait finalement passé. En forme à nouveau, elle avait retrouvé son légendaire courage et sa fougue, presque totalement sans doute si elle n’avait pas eu un léger soucis de nourriture, un manque. Il n’y avait plus de lapins.
Quoi manger alors ?
Elle pouvait certes continuer à pêcher, mais là encore, ça ne durerait qu’un temps et puis ça caillait quand même un peu maintenant. Les neurones de la rousse avaient presque failli griller ce jour-là, deux jours après son rétablissement en fait, alors qu’elle songeait à comment se nourrir.

Piquer les noisettes des écureuils ? Ce serait un peu sadique de sa part, et que mangeraient ils après…
Manger les écureuils eux-mêmes ? Non, les écureuils étaient trop rapides et agiles pour elle.
Manger l’écorce des arbres ? Bah, c’était pas terrible comme goût ça…
Tuer du gros gibier à coup d’épée ? Ca va pas non ! Barbare !
Bon, ça va hein…
Vous l’aurez compris, le dialogue intérieur qui faisait rage continua ainsi pendant quelques minutes encore avant que la jeune femme ne finisse par aboutir à une solution qui n’en était pas une : chercher encore du poisson et tenir le plus longtemps possible.

Un beau matin de décembre.

La journée promettait d’être ensoleillée malgré le froid de fin d’année qui avait gelé les terres, aussi, la rouquine décida d’en profiter un peu pour faire du tourisme, même si elle connaissait les environs de la forteresse comme sa poche à présent.
Naturellement, elle se dirigea vers le ruisseau afin de pouvoir s’y désaltérer et effectuer un éventuel repérage poissonnien en vue d’un tout aussi éventuel repas. Enfin arrivée, elle se mit assise sur l’herbe encore humide de la rosée matinale et retira ses bottes et ses bas afin de laisser la verdure chatouiller doucement ses orteils puis elle se rapprocha de l’eau et trempa carrément les pieds dedans. Fraicheur revigorante, bien que très fraiche tout de même, la morsure de l’eau lui permit de se réveiller totalement et de se rendre compte du paysage qui l’entourait.

Sur les rochers du ruisseau, l’eau ruisselante brillait sous les rayons du soleil qui filtraient au travers des quelques arbres au-dessus d’elle.
Une douce musique envahissait l’endroit, le bruissement des buissons où s’activaient sans doute quelconques animaux, le discret craquement des branches sous les pattes des chevreuils ou autre gros gibier matinal, le bruit de la petite chute d’eau, le chant des quelques oiseaux encore présents. La rousse ferme les yeux un instant pour savourer la belle mélodie, puis les ouvrent à nouveau, posant ses émeraudes sur un chevreuil sortit de sa cachette pour boire à quelques pas seulement d’elle. Un sourire illumine son visage, de voir la nature ainsi en éveil quelle que soit l’heure…

Soudain, un bruit différent des autres, humain celui-là, elle en est sure. Pas le temps de se retourner que la personne est déjà assise à ses côtés, elle pose son regard sur elle : boucles d’un blond d’or, visage dessiné tout en finesse, sinoples ouverts sur le monde, curieux.
La rousse se détend, un tendre sourire s’affiche sur ses lèvres. Son amie, sa sœur de cœur, sa famille, c‘était elle.
Son bonjour, elle n’y répond pas, nul besoin, elles se comprennent sans mots et Antlia savait à quel point la rouquine était heureuse de la voir à côté d’elle. Elle se doutait du motif de sa venue ici et attendait simplement qu’Antlia l’aborde, sans la contredire, en regardant simplement le paysage dont la voix ne sa suzeraine ne venait en rien troubler la sérénité.

Tu vas attraper la mort icelieu, et franchement, je n'y tiens pas. Viens donc avec moi à l'auberge du vieux François. Déjà je te paierais un verre de ce que tu désires.

Après on verra ce que tu souhaites faire, mais attendre ici maintenant qu'il n'y a plus de lapins et que la neige va paraître ...
Sache que ton entêtement a du bon, et que tu seras appelées, aucune inquiétude là dessus.

La mort ? Oh elle ne serait pas morte si prêt de la forteresse non…Elle était bien restée quelques jours alitée mais cela Antlia n’en saurait pas, hors de question de l’inquiéter pour quelque chose de passé.
Quant à aller à l’auberge…allait-elle y aller ? Il n’y avait plus de lapins, c’était une constations, cela faisait des jours qu’elle n’en avait plus vu un seul, s’il en restait, ils devaient bien se cacher. Elle réfléchit encore, en allant à l’auberge elle pourrait boire et manger, elle pourrait changer ses habits dans un bien piteux état…Ce qui l’embêtait le plus dans l’histoire étant de devoir abandonner là son défi, mais il fallait bien se rendre à l’évidence : ce serait pure folie de continuer avec le plus gros de l’hiver qu’il restait à passer. Alors elle cesse son entêtement et pour une fois décide d’être raisonnable, pose son autre main sur celle d’Antlia et lui sourit.

Tu as raison mon amie, je crois qu’il est temps de me rendre à l’évidence, je ne puis faire l’ermite plus longtemps icelieu sous peine de mourir congelée avant même d’avoir franchit la herse une seule fois.
Je te suis à l’auberge, et tu sais déjà ce que je vais boire je suppose...cela fait des mois à présent que je n'y ai plus touché. Un sourire, puis, gênée : Ah, et…désolée pour ma tenue, je ne suis pas du tout présentable je le sais.
Elle se lève ensuite en riant et tend la main à Tlia pour l’aider à se relever à son tour avant de se rendre toutes deux à l’auberge, prenant ses bottes et ses bas de l'autre main histoire de pas les laisser là quand même.

La Louve avait repris des forces à l’auberge, elle avait pu s’y restaurer et manger autre chose que des lapins…L’aubergiste d’ailleurs avait râlé après elle, il ne pouvait plus servir ce délicieux et pas cher repas à ses clients, soit, elle le méritait bien après tout, elle aurait du venir ici dès le début. Mais elle était têtue la rouquine, bornée même et n’avait toujours pas réussi à trouver pire qu’elle…
Mais la seule personne capable de la faire céder était venue à sa rencontre et d’un geste de la main, d’un sourire, l’avait fait craquer et accepter de se rendre en cette auberge pour ne pas mourir de froid.
C’est donc ce qu’elle avait fait, et elle avait bien fait.
Le lendemain de cette décision, un messager était venu la trouver en sa chambre pour lui remettre la missive providentielle provenant de la Forteresse. Elle avait reçu la nouvelle avec calme et sérénité, en apparence du moins, mais à l’intérieur elle bouillonnait de joie. Dix jours. Il lui restait dix jours pour se remettre en état, pour être présentable le jour venu.

Elle était donc allée dans le village, à la recherche d’un tisserand qu’elle avait d’ailleurs fini par trouver. A présent, il lui fallait se débrouiller pour qu’il comprenne ce qu’elle souhaitait. Rien n’était réellement difficile à réaliser, elle avait demandé une tenue simple, tout de noir, sauf les bas et la cape qui devaient être blancs. Le plus dur allait être pour lui de réussir à reproduire son blason sur la chemise.
« D’or à la libellule de gueule avec en chef du même trois croix de Jérusalem »
Elle avait tenté de lui expliquer, mais la chose n’était pas aisée, alors elle lui dessina. Là le tisserand avait semblé comprendre ce qu’elle désirait et avait hoché la tête. Revenez dans 5 jours m’dame, ce sera prêt. Elle l’avait remercié d’un grand sourire et était rentrée à l’auberge afin de prendre repos.

Les jours avaient défilé, invariablement similaires, infiniment longs, comme si le temps s’amusait à ralentir pour la rendre folle de cette attente. Manger, s’entrainer, se laver, manger à nouveau, dormir. Parfois une balade dans le village, un travail quelconque avec les paysans afin de les aider comme elle le faisait parfois en Chamaret.
Il n’y avait pas de rosiers cependant dans ce village, elle se rappelait avec nostalgie les jardins de son domaine, songeant que bientôt le printemps reviendrait et que la nature reprendrait ses droits, elle souriait à cette idée, hâte de découvrir le domaine au fil des saisons.
Le cinquième jour, elle était retournée voir le tisserand qui, il fallait bien le dire, avait fait un travail magnifique. La rousse d’ailleurs n’en avait pas douté un seul instant.
Bref le jour J arriva enfin et elle se dirigea vers la herse, vêtue de sa nouvelle tenue. Epée au côté et lettre à la main.
Doucement, elle hèle le garde, mais ne crie pas cette fois, elle veut pas pêter le tympan du garde ce coup ci.

Bonjour, Aldraien de Chamaret…vous m’avez sans doute vu dans les mois qui viennent de passer, cette fois je suis là pour de vrai…Bref, voici le parchemin que vous souhaitez je suppose voir.
Elle lui tend avec un sourire :

Citation :

L'Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne,
à Dame Aldraien,
Salutations et connaissance de vérité.

Le Haut Conseil de l'Ordre de la Licorne vous attend en la forteresse de Ryes, afin de pouvoir procéder à un entretien avec des membres dudit Conseil.
Cet entretien débutera le 19ème jour du mois de décembre, en cette année même.
Veuillez vous présenter au poste de garde, il vous sera alors indiqué le lieu de cette réunion.

Faict en Ryes, ce 10ème jour de décembre de l'an de grâce MCDLVII.

C'est en digne troisième homme, qu'Eragon faisait le tour des remparts. Il faisait froid mais habillé chaudement et tant qu'on était actif ca allait.
C'est donc mi trottinant mi marchant qu'on pouvait voir le héraut parcourir les remparts.

C'était quand même une bonne situation troisième homme, enfin d'habitude.. car avec les départs et autres petit imprévus le troisième homme était souvent utile.
Il avait vu du haut des remparts une silhouette approchant de la majestueuse forteresse, et tout curieux qu'il était le Poitevin se rendit à la salle des registres ou Camulus était en poste afin de savoir le nom de cette fameuse personne. Il aimait connaitre à l'avance les noms de ses potentiels frères ou sœurs d'armes.

Son frère Camulus devait se rendre au plus vite au seul endroit ou Eragon n'aurait pu aller à sa place et c'est donc ainsi qu'un

Citation :

Camulus!
Est ce que tu peux me confirmer que Aldraien est bien attendu pour son entretien?

Arriva aux oreilles du Poitevin.

Regard vers le registre, Aldraien Aldraien..
Ah voila.

C'est Eragon dans l'cornet.. Frère Camalus.. est momentanément .. indisposé.
Oui alors elle est attendue Salle Hubert

Puis avec un sourire, il récita la l'auto-punition qu'il s'était "infligé".

Salle qui tient son nom du chevalier Hubert dict "Le Noble", premier grand maître de La Licorne.
Il fût grand maître des chevaliers Artésien qui devînt plus tard l'ordre prestigieux de la Licorne sous l'égide de FrèreNico qu'il sauva d'une mort certaine. Un très grand homme qu'il faut garder dans nos mémoires.

Puis il indiqua la direction de la fameuse salle.

La réponse se faisait attendre et cela n'était pas normal...à la Licorne, on pose une question et on obtient réponse dans la seconde. Pour faire comme si de rien n'était, Breccan tourna la tête vers son amie Ald qui se trouvait derrière la herse et lui adressa un sourire accompagné d'un: "t'en fais pas...je ne te laisserai pas dehors bien longtemps.". Il s'efforça de garder patience ainsi que le sourire cependant on pouvait lire dans ses traits et dans ses yeux,une pointe d'agacement...légère mais néanmoins présente. Mais qu'est ce qu'il t'arrive Brec...mets ta rigueur militaire de côté et laisse lui le temps de répondre au moins. Il inspira profondément puis lorsqu'il expira, la voix de Cam...Eragon? mais..mais qu'est ce qu'il fait là lui?!? Réponse dans un petit instant.

Eragon dans l'cornet en direct duplex live from ze poste ov guard a écrit:

*bruit parasite*
C'est Eragon dans l'cornet.. Frère Camalus.. est momentanément .. indisposé.
Oui alors elle est attendue Salle Hubert.
*bruit parasite*

Tout s'éclaire maintenant et devient limpide comme de l'eau de roche. Ce court laps de temps sans réponse, c'était Camulus qui était parti se...bref passons cette tranche de vie trépidante de l'Homme d'Arme Camulus, si vous voulez bien. Merci. Et donc Eragon ,en troisième homme actif et sur le qui vive, s'est empressé de prendre sa place le temps qu'il faudra afin d'assurer un service des plus efficaces. Un service digne de la Licorne. C'en est presque émouvant de voir une mécanique si bien huilée, fonctionner à merveille comme cela. Une véritable équipe, une famille. C'est que le Brec en aurait presque la larme à l'œil...à condition qu'il soit un de ces bardes gnan gnan débitant des vers niaiseux à souhait avec leur crin crin désaccordé. Quelle atrocité...bordel de flute. Il va sans dire qu'il n'en est pas un...bien. Revenons donc à notre éventuelle futur sœurette. Pour Breccan, cela ne faisait aucun doute que dans ce petit bout de femme se trouvait l'âme d'une Licorneuse mais bon...cette décision ne revenait pas qu'à lui. Soudain le Gallois fut extirpé de ses pensées par la voix d'Eragon qui non content d'avoir répondu comme il fallait à la question initiale posée par Brec, continuait sur sa lancée en nous apprenant un petit peu plus sur la vie de ce Grand Nom de la Licorne. Hubert. En l'écoutant, Breccan ne put s'empêcher d'esquisser un fin sourire puis il signifia d'un "parfait" franc et massif qu'il avait bien entendu ce que l'homme d'arme venait de dire. Dans les quelques secondes qui suivirent, le mécanisme de la herse se faisait entendre et petit à petit elle s'élevait pour qu'Ald puisse entrer...enfin...après tout ce temps à attendre. Elle en avait de la patience, cela ne faisait aucun doute et rien que ça, constituait une épreuve en soit. Il faut vraiment désirer être une Licorne pour camper aussi longtemps non loin de la forteresse en attente du fameux courrier. Lorsqu'elle passa à son niveau, il lui colla la bise qu'il ne pu lui donner à travers la herse.

Allez maintenant file, ne fait pas attendre..euh...le capitaine.

Pfiou il l'avait joué fine sur ce coup là, ne sachant pas qui de Cerrid ou d'Ethan serait présent pour faire passer l'entretien, le capitaine tombait à pic.

On se reverra tout à l'heure à la sortie de ton entretien, tu me raconteras à quelle sauce tu as été mangé et si le capitaine à trouvé ça savoureux. Bien que je serai au courant de son déroulement vu que je dois voté par la suite. Bref tu me diras juste comment tu le sens.
A plus tard autour d'un verre, sœurette.

L’aboutissement d’une longue attente qui semble s’être effacée d’un coup d’un seul.


C’est qu’elle en avait vécu des choses à Ryes depuis qu’elle avait déposé sa candidature il y avait combien de temps maintenant ? Elle ne s’en souvenait même plus, et de toute façon qu’importe, l’important était l’aujourd’hui, pas le passé. Quand elle y repensait à présent, elle pouvait aisément se rendre compte que sa vie avait changé du tout au tout, ou presque, depuis ce fameux jour où elle avait enfin décidé d’écrire sa lettre et de l’envoyer au Grand Maistre de l’Ordre.
Entre ces fameux mois qu’elle avait passé dans une tente devant la forteresse à manger tous les lapins qui se présentaient sous son nez, mine de rien elle avait aimé ce moment même si sur la fin ça commençait à faire un peu froid, peut-être parce que c’était l’hiver aussi.
Toujours est-il qu’au moment où ça devenait le plus intéressant, c’est-à-dire…quand y avait plus de lapins et qu’il allait falloir se rabattre sur autre chose, elle avait été rapatriée par sa Tlia dans un endroit plus…comment ? Décent, peut-être ? Bref, plus chaud en tous les cas et où fallait pas courir après la viande pour pouvoir la manger. En plus elle avait pu trouver un tisserand et se faire une nouvelle tenue, plus présentable que les haillons qu’elle avait fini par porter à force de les abimer en se ratatinant par terre, piégée par les lapins qui mettaient des obstacles sur son chemin…c’est vicieux un lapin, quoi qu’on en dise -rien à voir avec les peluches, elles au moins ne cherchent pas à vous tuer- , mais elle s’en était sortie en vie, bien qu’amaigrie…enfin elle s’était rattrapée par la suite à l’auberge, même que le pauvre aubergiste n’avait jamais vu ça.

La suite, l’entretien. On l’avait convoqué finalement peu de temps après qu’elle ai rejoint l’auberge, tant mieux dirons certains, elle n’aura pas eu le temps de dévaliser les réserves complètes de nourriture du pauvre aubergiste. C’était sa première fois dans les murs de la forteresse et ça avait été plutôt impressionnant, intimidant même…la pauvre petite Ald s’était presque perdue lorsqu’elle avait cherché la porte qui la menait vers le moment le plus important de son attente.
Les choses étranges que la vie nous réserve parfois, elle s’était retrouvée face à une femme qui lui ressemblait étrangement, de physique en tout cas, elle n’avait pas pu faire connaissance dans les conditions de l’entretien et ne savait donc pas si la ressemblance s’arrêtait au physique où s’il y avait des similitudes du côté du caractère également.
C’est confiante qu’elle était sortie de la pièce, retournant à l’auberge patienter en attendant la réponse du Haut-Conseil, c’était la dernière ligne droite et loin d’avoir fini de subir des événements, le plus dur restait à venir.
C’était pourtant une nuit banale, une nuit qui aurait du être comme les autres et où ses yeux auraient du s’ouvrir sur un matin tout à fait normal…à la place ils s’étaient ouverts sur un enfer devenu réalité.
Un enfer de flamme.
Coincée là-dedans avec plusieurs autres personnes, l’évidence même consistait à les faire sortir avant elle, et les suivre ensuite, et l’évidence aurait eu raison si elle n’avait pas été têtue et attachée à l’excès à son pendentif, dernier présent d’une marraine unique qui n’aurait pu être remplacée par personne. Elle se revoit, au milieu de la pièce, le couple descendu en bas grâce à la corde sommaire fabriquée en tissu et elle, face à la porte alors qu’un vieil homme la sommait de ne rien faire, de suivre les autres. Mais ça aurait été trop facile, beaucoup trop, et un manquement à sa façon de vivre d’abandonner ainsi un objet si précieux à ses yeux…un objet oui. Plus important que la partie d’elle-même qu’elle avait laissé dans l’histoire.

Car elle avait payé cher son geste d’ouvrir cette porte, dernier rempart avec les flammes qui n’attendaient que cela. Geste inutile s’il en est, qu’elle avait payé de longues semaines de souffrances et de convalescence et de marques qu’elle garderait à vie, sans compter les blessures de l’âme qui ne guérissent jamais vraiment.
Cela dit, il est des bonheurs qui surmontent les épreuves même les plus dures et celui qu’elle avait reçu depuis son lieu de convalescence surmontait toutes les douleurs. A présent, elle pouvait se déplacer sans mal et avait même retrouvé le sourire avec cette fameuse nouvelle, cette missive qui l’avait trouvé et qui l’avait fait sortir de son lit avec plus de motivation que jamais. Un foulard pour recouvrir son crâne duquel les cheveux avaient quasiment disparu, partis faire un tour dans les flammes, la capuche de sa cape noire rabattue sur son visage marqué par les brûlures, signature que l’incendie avait laissé sur elle afin qu’elle s’en souvienne pour toujours, la missive précieusement rangée dans sa besace, et elle avait pris la route de la forteresse.
Forte de ce qu’elle avait vécu, on pouvait dire que ces épreuves l’avaient aidé à grandir. Grandir à son âge…étonnant ? Non, on pouvait grandir quel que soit l’âge, d’ailleurs la vie en elle-même n’était qu’un apprentissage et une suite d’enseignements que l’on peut, ou non, accepter d’appliquer. Ald avait décidé d’appliquer ce qu’elle avait appris, elle avait changé et dans le bon sens.
Le garde, l’arrivée à la herse…
Un petit sourire sur ses lèvres, le garde ne le verra pas, elle garde la tête baissée de façon à ce qu’on ne voit pas son visage, qu’on ne voit pas les brûlures surtout.
Bonjour…frère.
Et fièrement, lui tend le parchemin attestant de sa qualité d’Ecuyère, relevant même la tête pour l’occasion, dévoilant le regard émeraude brillant de sa joie à entrer enfin en les murs de la forteresse en tant que sœur, en tant qu’Ecuyère et plus en tant qu’impétrante, même si elle aimait bien le mot. Regard qui attire pour le coup bien plus l'oeil que les blessures encore vives qui l'entourent.

Citation :

L'Ordre royal de la Licorne à Dame Aldraien,
Salut et connaissance de vérité.

Qu'il vous soit connu que votre lettre a reçu la meilleure attention de la part dudit dans son ensemble.
Item que les votes ont souligné vos qualités et les promesses qu'elle contenait.
Item que vous êtes en ce jour acceptée parmi les écuyers dudit Ordre qui vous attend maintenant en Ryes

Donné en Ryes ce XVe jour de février de l'an de grasce MCDLVIII

Choupidouap papabidouap boudoubouap pidouwap

Oui le Héraut, Poitevin, Trémouillois, Procureur, Garde, Homme d'Armes etc etc était joyeux en ce jour froid de février.. Alors n'allons pas nous en plaindre.. parce que les dernières fois qu'il avait bougé son popotin du poste de garde c'était pour aller éteindre un incendie ou pour se prendre des éclats d'verre dans la tronche alors bon.. Donc il chantonnait un petit air donc l'origine est pour l'heure encore inconnue en donnant des coups de bottes dans les cailloux qui restaient entre les deux herses..
On pouvait d'ailleurs observer un phénomène assez étrange.. en effet, les cailloux avaient une fâcheuse tendance à fuir près des murs (ou peut être était-ce du aux coups de pieds du poitevins) ce qui donnait un étrange aspect à l'espace restreint réservé au Poitevin.. On voyait de la terre battue sans une seule petite pierre au centre du chemin, et sur les deux côtés, contre les grosses pierres qui constituaient le premier rempart de la forteresse, un amoncèlement des-dits cailloux peureux..
Et c'est au moment même ou le Poitevin tapait dans le dernier cailloux qui vînt percuter la herse de métal donnait sur l'extérieur de la forteresse avec un petit "Sbouing" que le garde en faction se rendit compte qu'il n'était pas tout seul.

En effet, une femme qu'il avait déjà vu deux fois auparavant, une première lors de son arrivée pour l'entretien et la dernière lors de l'incendie de Ryes .. mais elle était plutôt méconnaissable.. Sa cape sur la tête, tête elle même baissée.. se qui laissait présager de nombreuses séquelles physiques..

L'Homme d'Armes lâcha donc l'air niais qu'il arborait la plupart du temps quand il tapait dans des cailloux et dans plusieurs autres activités de ce type mais bon nous n'allons pas nous étendre sur ce sujet..

Bonjour…frère.

Ben voila qui était une bonne nouvelle, logiquement si elle l'apellait "frère" c'est qu'elle avait été prise à Ryes.. en tant que Femme d'Armes ou Ecuyère.. l'avenir proche le dirait..
Et cela ne se fît pas attendre.. lorsqu'elle tendit la missive du Haut Conseil, ses yeux qu'il pût enfin voir débordaient de joie.. et brillaient de milles feux.

Il sourit en lisant la missive, se demandant aussi ou c'est qu'il trouvait toute cette cire à Ryes vu les nombreuses lettres qu'ils envoyaient à travers le Royaume..

Bienvenue à Ryes sœur.. Je te félicite tu as l'air d'avoir réussi ton entretien avec brio.. pas comme moi pensa t'il en souriant de plus belle

Tu vas devoir maintenant aller à l'infirmerie.. pas pour euh.. enfin bref tu vois.. mais pour remplir ta fiche personnelle.
Ensuite tu pourras aller faire un tour à l'écurie ou bien à la salle d'armes selon tes préférences..
Remarque tu pourras p'tet commencer par le dortoir des écuyers pour poser tes affaires..
Et si t'as b'soin de quoi que ce soit je suis toujours présent ici..

Il alla enclencher le complexe mécanisme d'ouverture des herses..

Et bonne visite

Sœur…elle n’était encore pas habituée à ce qu’on l’appelle ainsi, pourtant rien que cette toute petite marque de reconnaissance emplissait la jeune femme d’un bonheur qui n’était même pas mesurable tant il était grand.
Bienvenue…Était-elle bien venue ? Oh ça, elle allait leur montrer que oui.
Bien mémoriser toutes les informations maintenant, et le visage de celui qui lui fait face également, histoire de ne pas l’oublier parce que ce serait dommage quand même…

Infirmerie…fiche personnelle ? Ils allaient être servis les pauvres, Ald ne se souvenait même pas de toutes les blessures qu’elle avait reçu…enfin, ça devait être le lot quotidien de celui qui lisait les dites fiches de lire des profils de personnes blessées. Bon, peut-être pas comme elle, brûlée qu’elle était, quoi que…valait mieux s’avancer sur rien, elle pouvait très bien se tromper.
Le dortoir…sa nouvelle maison.
Fallait trouver tout ça maintenant, sans se paumer si possible.

Je te remercie pour tes félicitations ainsi que pour les indications, je vais tâcher de trouver tous ces endroits sans me perdre, si jamais je reviendrai te voir pour avoir un guide personnel…Je vais, je pense, aller en premier lieu au dortoir, même si je n’ai pas de nombreuses affaires…me familiariser un peu avec ce nouvel environnement, même si je pense l’avoir déjà adopté dans mon cœur tout du moins.
Je te dis à bientôt frère, devant cette herse ou à l’intérieur, merci pour tout.

C’est qu’il était tout souriant le jeune homme, ça faisait plaisir de voir que la jeunesse faisait encore les tâches qui leur étaient attribuées avec le sourire, c’était là des valeurs qui se perdaient, de nos jours les jeunes faisaient tout en râlant, c’était la mode. (Oui, elle faisait la vieille parfois, mais n’allez pas lui dire qu’elle est vieille…)
Toujours est-il que comme une enfant, elle observait le mécanisme s’activer et la herse s’élever, émerveillée qu’elle était par la majesté du moment, si banal soit il pour la plupart des gens, elle en était bien consciente, mais elle, elle trouvait ça beau, et grand, impressionnant, enfin tous ces mots là quoi.

L’ouverture de cette herse: le recommencement, une nouvelle naissance dans un nouveau monde.
La tête qui s’abaisse pour saluer son frère et laisser son visage pénétrer à nouveau dans la pénombre, et premier pas pour franchir la herse, direction le dortoir des Ecuyers…


[HRP : Désolée c'est tout court, mais pas beaucoup d'inspiration pour le coup, je me rattraperai. ]