Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne


 
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 [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...

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Zalina
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DameBlondeur
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DameBlondeur

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MessageSujet: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyDim 11 Jan 2009 - 19:40

Voyager.
Acte tout simple entrepris par l'être humain qui consiste en un déplacement du corps d'un point A vers un point B ; bien sur il peut y avoir des étapes entre le lieu de départ et le point d'arrivée. C'est ce qui s'était produit pour ce voyage. Voilà quelques temps maintenant qu'elle s'était éloignée du Béarn pour partir sur les routes du Royaume en un but bien précis qui pour l'atteindre serait rythmé de funestes étapes : Angers, Ryes, Domfront. Mais pourquoi notre Blonde, dans la position si confortable d'une vie en Béarn qui tient plus de la retraite que de l'activité profonde avait-elle ressentit le désir de lever son petit fessier des confortables fauteuils de Monein ? Tout avait commencé au départ du voyage par une lettre à cette rouquine, tant appréciée malgré le mutisme qui avait été l'adjectif qualificatif de leur relation ces derniers mois, pour récupérer le corps de son frère à Ryes. Réaliser qu'il n'était plus là et bel et bien mort dans la citadelle de la Licorne depuis bien plus d'une demie année n'avait pas été aussi simple à faire que l'on peut lepenser, une longue, très ( trop ? ) longue démarche avait été necessaire. Mais qu'importe... Elle était là.

Les frontières de la Normandie avaient été passées depuis quelques jours déjà, et le cocher avait prévu leur arrivée à Ryes dans la journée surement vers l'heure ou le soleil serait à son zénith. Le froid avait déposé son manteau blanc, savant mélange de neige et de gel sur la campagne normande qui s'étalait sous les yeux d'Estelle. Ce froid cacractéristique de la saison semblait tout paralyser ; la vie, la nature, les animaux, les êtres humains, les cours d'eau mais aussi la bouche de la Blonde. Dès que le véhicule avait tracé de ses roues un sillon maronatre dans les terres du Duché, le silence s'était abbatu, pesant et assourdissant dans l'atmosphère confinée de l'intérieur du coche. Estelle, camouflée par un amas d'étoffes chaudes alternant fourrures et duvets, perdait ses mirettes grises dans la contemplation du paysage, un de ces regards vides. Si l'aparence extérieure la faisait passer pour léthargique, la vie intérieure elle était dense et surtout organisée autour de deux questions : faire demi-tour ? Assumer ? La campagne passait et avec elle, le courage dans lequel s'était drappé la Blonde disparaissait. Elle s'en rendait compte, la réalité dure et impitoyable l'assaillait : elle allait chercher le corps inerte et surement décrépit par sa faute de son Tout. Quelmonstre était-elle pour avoir laissé pourir de la sorte l'être qu'elle avait leplus aimé en vingt-six années d'existence ? Bribes de conversations, des échos de paroles rassurantes de Barahir et des mélodies de la voix du feu Prince de Fontainebleau tentaient de dissimuler l'indomptable sentiment de culpabilité qui faisait rage alors que l'accablante réalité ébranlait chaque regain de dédramatisation : elle était coupable. Plus d'une fois, des larmes avaient envahies les mirettes grises pour tracer des sillons dans les joues, mais s'étaient ensuite retrouvées chassées par une paume de main rageuse.


On arrive mes dames !

Silhouette frêle qui se meut sous le tas d'étoffes, la Vicomtesse se redresse difficilement, les jambes endolories par l'immobilisme et le froid. Le visage pâle se tourne vers sa voisine de route, et soeur de sang : Eugénie. Elles s'étaient retrouvées à Angers ou après les joutes et avoir reçu l'autorisation de Rhuyzar de pénétrer dans Ryes étaient parties, ensemble, vers le Duché Normand. Drôle de situation que de se retrouver enfermées à deux dans un si petit lieu pour deux soeurs aux relations retorses. En dépit des apparences, la chef de famille aimait sa petite soeur ô combien caractérielle et bien ancrée dans ses idées. Leurs échanges avant se voyage se résumaient en de pitoyables et minables joutes verbales entre une grande soeur certaine de ce qu'est la vie et trop consciente du poids d'un rang et une petite soeur pleine d'idéaux, d'envie de profiter faisant fi des obligations du rang. Deux caractères extrêmement marqués qui n'avaient et ne ferraient pas toujours bon ménage. Les deux avaient des choses à se reprocher : l'une condamnait la chute non retenue dans la dépression et l'alcolisme et l'autre reprochait le manque de tenue. Peu de gens voyaient un sentiment d'amour entre les deux, mais la Vicomtesse elle, savait que sa soeur avait tout l'importance possible dans son coeur, mais le problème était justement là : son coeur. L'amour elle l'avait éprouvé, ressentit, affiché pour des personnes qui l'avaient ou déçue, ou quittée pour les bras morbides de la mort. Mais elle ne perdait pas espoir, un jour elle y arriverait et ce séjour, sans éclat de voix n'était-il pas un prémice d'entente respectueuse à venir ? A cette idée des deux caractères réconcillés la Blonde esquisse un vague sourire à l'attention de sa jeune soeur.

- Je suis désolée si l'ambiance qui va régner à Ryes sera lourde pour toi, mais je te remercie tout de même d'être venue. Tu ne l'a pas connu... C'est réconfortant, pour moi.

Imaginez-vous comme il a été difficile de dire ses mots pour l'Estelle, ces mots sans sentiments cachées et surtout, avec un sentiment de reconnaissance ? Certainementpas... Toujours est-il que le véhicule s'arrête alors que la jumelle du défunt repousse d'un geste las les étoffes pour s'emitouflée dans sa cape doublée de zibeline. La porte s'ouvre, on l'aide à descendre alors qu'elle tente de ne pas prendre consicne de ce cahriot vide qui les suit depuis Angers, destiné à transporter le corps de Richard. Ryes est là, dans son imposante austérité.
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liagan

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyDim 11 Jan 2009 - 21:46

Liagan était dans la salle de Garde. Il faisait trop froid pour s'assoir sur son tabouret comme en été. Mesme avec son mantel, il n'avait point chaud dehors, le métal était très froid, et il pompait la chaleur de Liagan. Mackx avait remplacé Psycho, quant à Sylvie, elle s'était également absenter pour peu de temps. Restaient donc que Mackx et Liagan dans la salle. Ceux-ci bavardaient de totu et de rien, à essaillé de se réchauffer, avec le petit feu de cheminée, mais les pierres demeraient toujours glaciales. Il était aux envirns de midi, quand une chose imprévu arriva. Liagan entendit un chariot qui dérangeait les graviers sur le chemin. Aucun doute, un petit convoi arrivait vers Ryes. Ce fut à Liagan d'aller voir ce qui s'y passait. Il posa sa main sur le pommeau de sa branc, poussa la porte et s'engouffra dans le froid hivernal.
Il tourna la teste en direction de la herse baissée, et vit un petit convoie, notement des silhouettes encapuchonnées, peut estre des hommes ou des femmes, de sa position, il ne pouvait en juger. Liagan avança prudement, ajusta bien son mantel pour se protéger du froid et clama haut et fort:


_Veuillez déclinez vostre identité, ainsi que vostre laissé passé! En cas de mauvaise attention, je vous conseille de déguerpir, sous peine de trouver la mort!

Liagan attendit à la réponse à sa question, toujours à l'affut d'une moindre attaque, posant toujours sa main sur sa branc. Le vent allait et venait entre ses murs comme bon lui semblait glaçant chaque partie des membres de Liagan, qui était debout, en face des individus.
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DameBlondeur

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyLun 12 Jan 2009 - 19:32

Veuillez déclinez vostre identité, ainsi que vostre laissé passé! En cas de mauvaise attention, je vous conseille de déguerpir, sous peine de trouver la mort!

Alors qu'elle s'était perdue dans la contemplation du bâtiment, enfin contemplation... Alors qu'elle parcourait d'un regard de poisson mort loin d'être frais les pierres qui constituaient ce lieu ou reposait son frère, et que son coeur se serrait de plus en plus, un homme cria ou plutôt beugla à l'en faire sursauter. Etre mal chez la Varenne était aussi synonyme de " à fleur de peau " , lorsque tout vous affecte, du moindre courant d'air au moindre ton un peu haut, d'une odeur fétide à des couleurs criardes. Un rien la dérangeait, un rien la crispait à une vitesse phénomènale. C'est donc avec un regard noir qu'elle se retourne pour voir une silhouette d'homme qui les jauge. Que pensait-il, vraiment ? Q'un tel cortège venait pour attaquer la citadelle, la mettre à feu et à sang ? Mauvaise humeur, quand tu nous tiens...

Les mains pâles se lèvent vers son visage pour découvrir sa tête Blonde et ainsi, laisser à nu son visage de femme. Très lentement, comme si personne ne s'impatientait dans le froid glacial de l'hivers elle passe une main sous sa cape pour en tirer un velin un tantinet froissé. Froncement de nez ; ce n'est que du papier... Toujours aussi lentement, tenant d'une main la missive et de l'autre les pans de sa robe, elle s'approche de l'homme et sa voix s'élève, d'un ton bien trop neutre pour être l'expression d'un excellent moral. Lorsqu'elle va bien ou sa voix est marquée de colère, ou de tons aigus pour la joie. Mais non, ce jour c'est une voix tristement atone...


- Estelle de Varenne, Vicomtesse de Domfront et Baronne de Monein, accompagnée de ma soeur, Eugénie de Varenne. Nous venons chercher le corps de notre frère.

Machine humaine qui tend la presque boule de papier au garde, toujours sans aucune émotion esquissée sur le visage et avec ce regard affreusement vide.

Citation :
Du grand maistre de l'ordre royal de la Licorne, à la Vicomtesse Estelle de Varenne,
Salut.

Qu'il vous soit donné, par la présente, le laisser passer nécessaire pour venir quérir le cercueil de feu Morfalas de Varenne, écuyer en nos rangs, dont le corps repose en notre forteresse.
Item qu'une cérémonie sera tenue en votre présence pour honorer sa mémoire et vous remettre son corps avec les honneurs.

Avec mes condoléances,
Fait en la Forteresse de Ryes, le seizième de décembre de l'An de Grasce 1456

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liagan

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyLun 12 Jan 2009 - 21:37

Liagan était devant les individues encapuchonnés, qui se tenaient en teste du convoie. Qui étaient-ils? Liagan les dévisageait en restant toutefois concentrer sur leurs moindres faits et gestes. Le froid continuait de sévir. Enfin, d'un pas lent, une silhouette sapprocha de la geste. Liagan redoubla son attention, et commença à dégainer sa branc, lorsque celle-ci porta une main sous sa robe. Liagan semblait son coeur s'emportait, il avait déjà tuer, ça oui, durant le deux Guerres de Bretagnes, et aussi en Champagne. Sans compter les quelques brigands rencontrés sur la route. Mais de tuer là devant Ryes avait quelque chose de différent. Bref, revenons en à nos moutons. L'individu que regardait découvrait son visage du tissus de sa robe. Liagan put voir une jeune femme qui possédait une chevelure d'or. Liagan crut que c'était à cause du soleil que l'éclat de ses cheveux étaient d'un tel blond, mais après moultes réfléxions, c'était sa couleur normal. La jeune femme lui donna une missive, et Liagan put voir qu'il s'agissait d'un laisser passé, pire, cette jeune femme et sa soeur venaient chercher la dépouille de Morfalas, comme elle venait de dire. Liagan reporta son attention sur le convoit:

_Milles excuses gentes dames, pardonnez moi, je me dois d'estre méfiant, puissiez vous me comprendre. Ne bougez point, je vais vous faire ouvrir la herse. Bouchez vous les oreilles, celà risque d'estre bruyant.

_MACKX!!!!! OUVRE LA HERSE!!


Liagan reprit une inspiration et reporta son attention sur la jeune femme blonde. Ce visage ne lui était point inconnu. Il ne savaitp lus où, mais il lui semblait que ce fusse à Laval, c'était un censeur des informations insolites semble-il, mais après tout ce temps qu'il est partit de Laval, presque un an, et si l'on additionne pas les Guerres...
Avant que la herse n'entamme un bruit de métal, Liagan rajouta:


_Mes sincères condoléances gente dame, mais maintenant vostre compagnon, mon frère repose en paix prest d'Aristote et veille sur vous.

Liagan ne rajouta point un mots de plus, et attendit la suite des évènements.
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Mackx

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyLun 12 Jan 2009 - 22:00

L'écuyer était là, à contempler le plafond de la salle des gardes qu'il n'avait plus eu l'occasion de voir depuis fyou ... quatre mois ? ... quand soudain, badlam patatraf, une voix beuglante digne de la plus belle vache du Limousin se mit en demeure de le sortir de là.
Reconnaissant la voix de Liagan - toujours aussi farouche -, Mackx bondit sur ses pieds et alla commander l'ouverture de la première herse.

Une fois celle-ci ouverte, et les deux voyageuses passées, il la referma puis sortit de ce qu'on appellerait plus tard son cagibi afin de venir à la rencontre des arrivantes.

A peine eût-il mis le nez dehors que son écuyer de camarade lui passa un papier où il put rapidement reconnaitre le scel de Rhuyzar. La lecture dudit parchemin lui expliqua comment cela se faisait qu'il se trouvait là et il ne put que lever la tête vers la jeune blonde. Elle avait l'air marquée par le chagrin, et Mackx tenta de lui refourguer toute la compassion qu'il avait pour elle d'un simple regard - bon, ce genre de choses n'est jamais gagné avec Mackx.


Bonjour mes Dames. Veulliez attendre quelques instants afin que je prévienne la prévôte ainsi que Cerridween de votre arrivée.

Et hop, retour dans le cagibi ! Attrapage du cornet qui le reliait directement avec le bureau du prévôt et houba, c'est parti !

Zaza ? C'est Mackx.

La soeur de Morfalas, accompagnée d'une autre femme que je ne connais pas, sont ici pour venir chercher sa dépouille.

Tu me confirmes ?


Une oreille restant collée au cornet, l'écuyer prit un bout de parchemin qui traînait, une mine qui traînait aussi et écrivit quelques mots pour la Maitre d'Armes qu'il confia peu après à un homme d'armes qui traînait (fait pas bon traîner dans le coin).
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Zalina

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyLun 12 Jan 2009 - 22:13

Zalina avait finit par laisser la salle du Haut Conseil pour enfin partir à l’exploration du bureau du Prévôt. Le bureau de feu Bralic. Le bureau du Génépi caché… bien caché, puisqu’elle ne l’avait pas encore débusqué. Mais elle est têtue la Peste, elle l’aura son Génépi. Bralic n’était plus là pour l’en empêcher.
Des parchemins, de la poussière, des notes… il devait bien y avoir une trappe secrète quelque part…


Zaza ? C'est Mackx.

La soeur de Morfalas, accompagnée d'une autre femme que je ne connais pas, sont ici pour venir chercher sa dépouille.

Tu me confirmes ?


La Peste, perdue dans ses précieuses recherches, sursauta.

Hein ?? Quoi ???
J’ai rien fait ! C’est pas moi !!!

Ah oui, les cornets… Comment çà marche ce truc…


Elle s’approcha et se mit à hurler dans celui qui venait de parler.

Sœur de Morfalas ? J’te confirme. On ne m’avait pas parlé d’une autre femme.
Qui est ce ? Et préviens Cerri. Elle attend Dame de Varenne.


Il l'avait déjà probablement faite prévenir, vu que la rouquine avait prévenu lors de la dernière cérémonie qu'elle attendait la soeur de Morfalas sous peu. Mais bon... Dans le doute.
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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyLun 12 Jan 2009 - 22:21

Nom d'Aristote ! Que ces cornets peuvent aller fort ! On l'aurait presque entendu à l'auberge du Vieux François !!!
Se massant l'oreille, le poitevin sortit et s'adressa aux deux femmes.


Zalina et Cerridween sont prévenues de votre arrivée. Par contre, la prévôte m'a dit qu'on ne lui avait pas parlé d'une autre femme.
Pourrais-je savoir son identité ? Ou tout du moins la raison de sa présence ici ?
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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyMar 13 Jan 2009 - 16:51

Une lettre... une lettre en ce matin...

Attendue oui. Elle savait la rouquine. Elle le savait déjà depuis près d'un mois. Elle aurait dû s'y être préparé la rouquine noire, elle aurait dû préparer son coeur, son être, à cet événement. Elle aurait dû oui.
Mais les dernières semaines ont été trop douloureuses. Trop remplies. Trop rapides. Le coeur de la rouquine est déjà entamé. A peine remis des cellules de la noirceur. A peine recousu, à peine battant. Le sommeil a été court, traitre, latent, fuyant. La Pivoine sable se débat encore dans ses cauchemars, dans les plaies récoltées dans les bas fonds, dans les souvenirs que la mort fait ressurgir. Elle essaie d'endosser la charge, Maitre d'Arme, en serrant les dents alors que des yeux lui font clairement sentir qu'elle n'en a pas les épaules. Mettant à bas, ses mois de campagnes, les trois guerres qu'elle a fait, dont une qui l'a vue tombé.
Lui. Le soleil blond qui brillait à travers l'azur de deux prunelles qu'elle avait appris à écouter, à défaut de pouvoir entendre les mots d'une bouche restée clause par le devoir. La passion muselée par une parole donnée, un promis odieux, qui n'avait pas eu cran d'affronter l'astre du jour dans les yeux. Des mois d'entente silencieuse, de baisers volés, dans un hall ou sous une tente. Des murmures, des promesses qui se sont tus avec lui. Fauché devant les murs de Rennes. Quelques semaines disparu avant que son corps ne reviennent à Ryes, dans une gangue de bois. Elle n'avait pas pu le voir. Le flanc en charpie à Rieux, elle aussi elle était tombée.
Elle n'avait pu lui faire un adieu. Peu savaient. Pas plus qu'elle n'avait eu le droit de le pleurer. A amour interdit, chagrin idem. Aucun mot de lui... rien. Il s'était tu. Dans le silence déjà oppressant des semaines de combats. Elle l'avait enfouie dans ses nuits son chagrin, dans sa solitude et dans son être cet amour avorté, fauché d'une balle en pleine tête. Il ne lui avait resté que l'oubli, bien difficile alors que ce corps reposait dans les catacombes, dans les entrailles de l'ordre où elle passait sa vie. Le temps avait fait son affaire, lentement... deux ambres aussi... même si elles aussi avaient été meurtrières.... jusqu'à ce que...

Une lettre... du poste de garde...

Elle est là. Elle est là, la belle blonde, Estelle. Son amie il y a longtemps. Entraperçue, vite appréciée. Cette soeur d'un amour impossible. Une des rares dépositaires de ce secret enfoui. Avant ce silence oppressant. Ce silence durant des mois, qui lui avaient parus années entières. Sans savoir rien de la Varenne. Arrivant à la croire presque morte, si elle n'avait pas eu des bribes de rumeurs qu'elle était encore sur pied. Estelle. Qui avait attendu si longtemps. La rousse en passant un doublet noir qui ne détonne pas avec ses chausses ni ses bottes couleur suie, serre les dents. Que lui dire. Que faire. Dans quel état va-t-elle la trouver ?
Elle installe le lourd mantel sur ses épaules. Déjà à ses lames étaient à ses côtés. Encore une fois, elles ne lui seraient d'aucun secours. Elles ne pareraient aucun coups, ne pourraient dévié aucun sentiment, pincement de coeur. Elle ne pourraient arrêter aucune larme. Quoique la Pivoine noire n'est pas sûre qu'aux vues des dernières semaines il puisse lui en rester une seule. Dernière touche. Dernière. Le fichu de lin noir qui pare sa tête et cache encore la couture qu'elle pourra bientôt enlever. Griffonnée à la hâte une note. Pour qu'on aille chercher le cercueil et qu'on le dépose dans la cour sur la place prévue à cet effet.

Une grande expiration. Aucun regard au miroir.
Elle fait l'effet d'un corbeau. Jour de malheur. Jour de deuil. Jour si différent des derniers ? Elle descend de la tour Achille. Les pas sonnants des bottes cloutées s'approchent de l'entrée, alors qu'elle remet le pli à un homme d'arme qui l'attendait.
Le poste de garde en vue.
Un temps.
D'arrêt.
A sa vue en premier, la traversant d'un trait, la charrette vide en retrait. C'est donc maintenant. Le premier coup. La première faille. Le premier tressaillement.
Un temps.
Pour remettre en place son masque. Resserrer les lanières. Qu'il ne bouge pas son masque de glace.
Ensuite la vue de l'équipage. Et devant. Elle. Sa chevelure.
La rousse s'avance lentement, visage blanc.

Mackx demande l'identité d'une autre personne. La rousse passe près de lui, et s'approche lentement d'Estelle.
Un instant à regarder ses yeux, à déceler. Rien. Le vide. Rien que la mort elle même.
Deuxième coup. Le second. Insidieux.
Les mains blanches et abimées de la nouvelle maitre d'arme s'approchent lentement de celles de la Varenne et les prennent. Avant de les serrer dans les siennes.

Les sinoples toujours plantées, dans les yeux de la blonde...


Estelle... cela faisait longtemps...
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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyMer 14 Jan 2009 - 19:50

Le vent glacial s'abbat sur les plaines normandes. Plaines qui sont habituées à cette rudeur, à cet élément qui fait ce jour l'effet d'un couperet. Cela pourrait être un jour comme un autre après tout. La vie dans le bâtiment suivait son cours, chaque personne occupait sa fonction et pourtant...

Voyez-vous les poils d'un chat qui s'hérissent ?
Imaginez... Un chat... Plutôt gris. Avec des poils alternant un toucher soyeux puis rêche. Le soyeux pour la sang, la noblesse, la lignée, l'apparence et les drus pour les épreuves traversées, qui vous forgent le caractère et font de vous un être froid. Maintenant, imaginez ce chat face à un gros chien crocs en avant. Voilà. Et bien si on devait faire de notre Blonde un animal de compagnie miaulant, ses poils seraient à cet instant dressés. Ce bruit... Ce bruit... On l'a dit, elle est à fleur de peau et le moindre événement autre que calme la froisse, la chiffone. Bruit de herse, puis cris venus de loin, et le regard du garde qui la scrute... Une envie : retourner s'enterrer à Monein. Passer à nouveau comme une médiocre personne lâche qui se voile la face ses journées près de l'âtre ronronant, variant entre lecture méditations et correspondace avec un homme apprécié. Faire à nouveau comme si de rien était. Ce vacarme qui l'irrite semble être annonciateur de dévaste, ce moment ou après la tempête le vide vous envahit en voyant ce dont vous avez fait votre priorité mort, inerte, détruit. Saccagé. Notre Blonde, elle, à défaut de tempête s'apprête à voir son Tout mort, inerte, détruit, saccagé. Machinalement elle tourne le dos à la citadelle.

Ou est Eugénie ? Mirettes grises inquisitrices qui se posent sur le véhicule frappé des armes familliales. Il serait temps qu'elle sorte, si elle souhaite suivre... Et si... Etre venue n'était que du vent ? Tête blonde qui va de droite à gauche en faisant volleter quelques mèches. Cesser de spéculer pour assumer un peu la raison de sa venue serait bien, non ? Cesser d'éloigner son esprit des vagues de culpabilité couplées de tristesses qui s'avencent dangereusement, insidieuses crapules, avant de la submerger. Imaginez-vous seulement à quel point elle se fait violence ? Passer plus d'une demie année à se mentir, à espérer le revoir alors que son corps pourrit mollement dans un lieux gardé. Nier la mort n'est pas facile lorsque l'être pleuré vous manque tout le long des journées, mais est surtout révélateur d'une certaine difficulté à perdre. Car pour perdre, il faut donner. Et elle lui avait tout donné de son corps à son âme en passant par son coeur. Avec lui, elle partait, sans lui... Elle était perdue. Le sentiment de ne plus savoir qui on est, ou l'on va, sur qui se reposer quand on se sait si fragile est surement un des pire. A quoi bon vivre si c'est pour n'être qu'une minable errante ?

Les mirettes grises font à nouveau face au bâtiment. Quand elle arrive. Noire Pivoine. Triste vision d'une personne pourtant si haute en couleur, dure réalité qui une de fois de plus la frappe de plein fouet. Une claque de plus... Comment avait-elle pû être à ce point lâche et l'oublier elle aussi ? L'Estelle savait, elle savait pour Richard et elle, elle savait la raison du départ mystérieux en Maine de son frère, elle savait qu'il était prêt à tout pour la rouquine, quitte à défier et mettre six pied sous terre les éventuels autres prétendants. Cerridween avait été son autre partie de lui et tout ce qui avait une place dans son coeur avait été accepté et aimé, avec une abnégation hors norme et rarissime de la Blonde... Coeur qui se serre dangereusement lorsqu'elle approche au pas d'une marche funèbre. Mirettes grises toujours aussi vides de sens qui regardent les mains de Chevalier qui se tendent pour saisir les siennes, de diplomate.


Estelle... cela faisait longtemps...

Haut le coeur rapidement maîtrisé par une inspiration qui se veut réconfortante mais qui est juste saccadée. Comment lui dire ? Comment se faire pardonner ? Doublant sans vergogne les écumes de tristesse et de culpabilité arrive une haine de soi. Pofonde. Forte. Dévastatrice. Pourquoi, pourquoi était-elle devenue un tel monstre, omnibulée par ses chimères et sa propre tristesse ? Elle avait été une partie de lui. Celle qu'il avait choisi. Il lui avait parlé de la rouquine vivant entre les murs de Domfront lorsqu'ils ne seraient pas à Ryes... Et elle lui avait répondu qu'elle acceptait, faisant fi de sa phobie des gens à la couleur capillaire de feu. La Blonde avait envisagé être tante de morveux aux cheveux mittigés entre le soleil et le feu. Son frère, ce roc, et la douce Pivoine... Pupilles qui fixent le bout de ses poulaines jouant avec les pans de sa robe. Les mains de son amie sont si froides...

- Je... Nouvelle inspiration. Elle déglutit, difficilement et c'est le regard embué de cette eau à goût de sel qu'on apelle larme que les mirettes grises se posent dans les sinoples de son amie. ...Suis désolée. Je suis minable. Une lâche. Je n'aurais jamais du te laisser... Le ton se baisse pour glisser vers le murmure Tu étais celle qu'il aimait... Je n'aurais jamais dû te tenir à l'écart... Pourra tu un jour me pardonner de t'avoir tenue éloignée ?

Regard qui prend un sens : celui de la supplique. Le vent froid, qui bat les joues pâles de la Blonde vient à sécher les larmes naissantes et à diminuer larougeur qui s'était installée de fil en aiguille dans ces yeux semblables à ceux de Richard. Elle exerce enfin une pression sur les mains de Pivoine signe rassurant de vie dans ce corps qui semble inhabité.

- J'ai traversé une période... Difficile. Euphémisme. Même un aveugle pourrait voir les ravages causés par le deuil sur une femme qui avant gardait toujours cette étincelle pétillante de vie. Comment vas-tu ?

Question réthorique.
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liagan

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyMer 14 Jan 2009 - 20:18

Liagan assistait à la scène qui avait une ambiance particulière. Il faut dire aussi que en vue des circonstances, c'était tout à fait normal. Le froid continaut de sévir la région, et Liag était gelé. Son haubert était pire que glacial, rien n'y faisait. Bientot il fut parcourrut de frissons, mais il restait là à costé de la Dame Blonde du convoit et de Mackx. Ensuite, il vit une chevelure rousse traverser la cour et arriver au Poste de Garde. Il reconnut Cerridween, membre du Haut Conseil depuis peu. Visiblement du fait de leurs manières et de leur vocabulaire, les deux femmes se connaissaient plutot bien d'après ce qu'avait put en conclure Liagan. Alors que celles-ci murmurèrent entres-elles, Lagan se permit d'intervenir.

_Gente dame, nous sommes à vostredisposition si vous souhaitez que l'on emmène vostre charrette et la monture aux écuries.Reprit une bouffée d'air gelé et se tourna vers Cerridween: Ma soeur, as-tu besoin de moi? Je me permes de constater que ma présence est génante, mais je peux m'occuper des affaires de vostre amie, ou alors retourner à ma garde?

Liagan était debout il parlait en son nom, car Mackx était seul maistre de ses choix en ces moments, et Liagan jugea qu ce qu'il fit était bon. Il attendit les ordres de Cerridween, qu'il appellait Errante, mais ce temps est révolut.
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Adrian

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyJeu 15 Jan 2009 - 18:33

Le destin ou le hasard sont peut être parts de littérature la plus importante au monde, avec l'Amour. Ils ne déchainent certes pas les mêmes sentiments, mais déclenchent les passions tout autant. Du bourgeois conduit à la ruine, au jeune enfant mort au mauvais endroit au mauvais moment pleuré par sa famille, tout un chacun se lamente sur cet impalpable concept qu'est celui du hasard, ou du destin. Le plus paradoxal, dans le même aspect, est que tout cet ensemble des possibles, compacté en des volumes qui prendraient de nombreuses étagères, peut se résumer à... Une simple pièce de monnaie.

Ryes, peu après le zénith, le même jour. Une pièce tourne et vire dans les airs, renvoyant en tous sens les rayons épars du soleil de fin d'hiver. Un portrait tourne et vire: celui du vicomte d'Isles et de Montbarrey, l'ancien Destructeur. Bien sûr, plus personne ne le reconnaîtra séant. Mais il est toujours emblème de monnaie frappée à Montbarrey par les orpailleurs du vicomte. Les toits ont perdus le gros de la neige, et seules les rues pavées du petit bourg sont giclantes des restants bourbeux des neiges blanches de la fin de l'an de Grasce du Seigneur Dieu. Les ardoises luisent de pluie, comme un serpent après sa mue. L'époque de la renaissance de la nature approche à pas de géants. Le temps n'est pas beau. Il n'est même pas chaud ! Mais il a le mérite de laisser passer le soleil, à tout le moins ; des nuages, aux coroles noires et brunes, auréolés de teintes de gris anthracite, dansent, tournent et virevoltent, dans les cieux du petit bourg. On ne repart pas sur les gros travaux des champs, mais on peut à tout le moins arpenter les terres, pour veiller à faire disparaitre les mâles plantes, les sujets de discorde et les morts de l'hiver. L'époque de rentrée de la taille ne tardera plus. Mais l'Ordre n'a pas la réputation d'assaillir les pauvres gens du bourg de ses foudres, aussi la période n'est-elle pas réellement source d'inquiétudes pour tous.
La Forteresse se découpe au loin, sur son tumulus herbeux. La scène est en pleine rue, alors qu'un mendiant se fait lors apostropher par un équipage réduit.

Trois chevaux repartent d'une auberge, la pièce volant dans les airs à la rencontre du tenancier, se fichant dans son poing. Le cheval de tête, curieusement, n'est monté que par deux enfants.
Les rues sont parcourues, et la pente avalée. L'équipage aux tuniques d'or et d'azur, derrière le destrier de tête, arbore les bannières frappées d'une roue et d'une tête de loup blanc, flottant gaiement au vent de nord-est frappant les rues de biais, limité par les flancs des masures. Le poste de garde est bientôt en vue, alors que les voyageurs croisent péons et artisans redescendant à Ryes pour le temps de la sieste. Ce n'est pas jour de corvée: aussi les douves ne sont-elles pas emplies de hordes d'écuyers qui iraient, avec leurs cures-dents, taquiner les mousses et lichens tentant désespérément de survivre sur les flancs de la forteresse que l'on dit "Roideculte"* comme celui d'une jouvencelle avant-mariage.

Le cheval de tête s'approche alors du poste de garde, et voyant les chariots de l'équipage de Varennes bloquant le passage, patientent quelque peu, observant les lourdes herses suspendues en l'air au-dessus des têtes, et la massive assise des tours octogonales qui encadrent l'entrée principale du lieu. Au-dessus d'Adrian, alors qu'il lève la tête, aperçoit dans le ciel un faucon, survoolant de plusieurs dizaines de mètres les couleuvrines pointées vers la campagne Normande.
Le jeune Vicomte attendra quelque peu. Il n'est pas pressé. Il fait signe aux deux hommes d'armes qui le suivent de rester quiet, et de garder bassinet à la tête, ainsi qu'écu à l'épaule. Lui-même porte la main à sa ceinture pour être bien sûr que sa jeune soeur, Bérénice, s'accroche de manière correcte à sa selle.

Regard qui se tourne, vers la Rousse et la Blonde chevelure en palabres.

Pourrait-il deviner, ce damoiseau, ce qui serait advenu s'il ne s'était point présenté alors? Et comment savoir?
Une chose était lors sûre, mes biaux seigneurs: c'est qu'une odeur métallique et presque électrique emplissait jà l'air ambiant.

L'odeur du merdier futur. L'odeur du destin. Et celui-ci avançait bien, en ces temps de discorde, aux portes des nobles comme à celles des gueux. Adrian, lors, marchait vers le sien. Et attentif, penché sur sa selle, il écoute. Il écoute, et apprend. Et regarde. On ne les a pas encore repérés. Et il tient à voir combien de temps passera avant cela. Pour le principe. Pour tester. Parce qu'il a horreur de s'annoncer. Le cheval piaffe, et s'ébroue quelque peu. Adrian, d'un claquement de langue, calme la bête qui est dressée à obéir à doigt et oeil. Il observe encore, et patiente.

Encore...


Dernière édition par Adrian le Dim 18 Jan 2009 - 19:29, édité 1 fois
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Cerridween

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptySam 17 Jan 2009 - 14:45

Ces yeux baissés…

Ces deux aciers qui sont passés un instant dans les siennes avant de retomber au sol… ils viennent de lui rappeler…
Le sang qui coule dans ses veines et qui coulait dans les siennes. Le souvenir d’un première rencontre avec l’azur grisé un jour de joute, sous une tente, quand elle lui a remis une épaule démise et que lui au fil de soie avait recousu sa joue. Mince estafilade qui ne se voyait plus sur la peau diaphane. La seule peut-être à s’être effacée avec le temps. Ils viennent ces yeux, en une fraction de seconde de lui faire remonter le temps. Ce temps où encore tous deux existaient, soulignant sa vie de deux chevelures blondes… l’arrivée de Richard dans les murs de Ryes, foulant les même pavés sur lesquels elle se trouve. Les mots murmurés qui résonnent maintenant au cœur de la rouquine, qu’elle avait voulu laisser au vent, emportés… comme la clef de Domfront qui dormait quelque part dans les flots de l’océan, jetée en pâture, pour ne plus qu’elle brûle ni sa peau, ni son cou, ni même le deuil qu’elle avait entrepris dans le silence assourdissant d’une solitude scellée par le poids d’un secret. Nouveau coup. Plaie rouverte. Si tu regardes bien Pivoine, elle n’a jamais cicatrisé.

Les iris ne se sont pas relevés, mais elle voit bien qu’ils ne sont qu’avatar de ceux qu’elle a connu.
Les yeux de la Varenne ne sont plus acier tranchant. Elle voit la rousse noire les perles qui commencent à s’écouler, comme si l’iris fuyait vers le dehors, et se déversait sur les joues pâles qui lui faisait face…

Je...

Qu’es-tu devenue toi aussi, belle dame, qui savait si bien parler. Devenu aussi froide que ce jour de janvier. Si tu savais Estelle. Comme je comprends la plaie. Doublement. J’ai perdu moi aussi mon astre du jour en hiver. Un jour comme celui là. Tressaillement imperceptible qui se love dans son épine dorsale. Elle rode la mort de son frère non loin. Ce coup de hache, les cris et le sang. Cette odeur métallique et ce goût âpre dans sa bouche. La neige partout qui s’insinue. Comme le feu qui s’éteint en elle soufflée par le dernière respiration qui s’évapore dans l’air glacé.
Les mains de la rousse se raccrochent un peu aux mains de la Varenne qui n’arrive pas à parler.


...Suis désolée. Je suis minable. Une lâche. Je n'aurais jamais du te laisser...

Lâche. Moi aussi Estelle. De n’avoir pas su dire non. De ne pas avoir osé risquer l’honneur, le mien et celui d’une famille qui n’en a pas fait plus cas après mon geste. De ne vouloir regarder le bonheur en face. De ne pouvoir contourner ces règles fixées par une bouche autre que la mienne. Ce serment qui me liait à un baron Colérique, qui avait décidé de faire plier ma personne, ma volonté pour m’enfermer dans une prison dorée, dans une tour d’ivoire où je ne serai jamais sortie. Comment pourrai-je te blâmer… je l’ai laissé à ma façon, venir ici et par les armes et le serment qu’il a prononcé, trouver une mort certaine.


Tu étais celle qu'il aimait... Je n'aurais jamais dû te tenir à l'écart... Pourra tu un jour me pardonner de t'avoir tenue éloignée ?

Les dents se serrent à en éclater. L’amour revient. Le souvenir d’amour déçu et foulé au pied. Le plus douloureux peut-être en dehors de la mort d’un être aimé. Les sinoples se ferment sous le murmure et l’eau arrive à grands flots de son cœur qui ne retient plus rien, de ses digues fissurées par les coups assenés depuis des mois déjà.
Te pardonner Estelle. Pourquoi. Tu as vécu ton deuil à ta manière. Si tu savais que comment j’ai vécu le mien, me demanderais-tu ce pardon qui te semble nécessaire.


J'ai traversé une période... Difficile.

La rousse réprime un triste sourire. Sans blague, Estelle… Je ne t’ai pas vue depuis longtemps certes. Mais ma belle, sur tes traits sont marquées les souffrances passées et encore présentes. Elle voudrait les effacer sur cette jolie peau, qui autrefois était parée d’un sourire, d’une caresse ou d’un souffle. Ce n’est pas le jour non. Aujourd’hui c’est le jour où sa souffrance existe. Et elle sait très bien que cette souffrance là ne s’effacera jamais.

Comment vas-tu ?

Ah Estelle, la question qu’il ne fallait pas poser. Pas celle là.

Du mieux que je le peux, aux vues des circonstances, Estelle… je survis.

Elle murmure un instant elle aussi…

Ne me demande pas pardon… je ne t’en veux pas… tu as fait de ton mieux et avec tes armes… je sais ce qu’est perdre un frère Estelle. Ne t’en veux pas…

Liagan s’approche et fait sa demande. La rousse répond sans lâcher la Varenne des yeux. Dans son champs de vision une nouvelle arrivée. Elle ne la regarde pas pour autant. La rousse est dans sa bulle de deuil et de douleur avec la jolie blonde et n'en sortira pas... pas avant la fin. Pas avant qu'elle parte... et elle ne sait pas si elle pourra en sortir.

Je m’occupe de la vicomtesse Liagan. Fais avancer le chariot et l’attelage dans l’entrée. Ne fais pas dételer pour l’instant. Fourrage pour les bêtes et repos pour les hommes, s’ils veulent aller en taverne, montre leur le chemin. Merci…

Les mains de la rousse entraînent lentement Estelle vers l’intérieur de la forteresse. Lentement, doucement elle la prend par le bras.

Je t’amène vers la cour, ma belle. C'est peu, je n'ai que cela à t'offrir...On s’y recueillera. Je ne sais pas qui il y aura. Ici les temps sont un peu troublés. Mais peu importe. C’est notre jour à nous et son jour à lui…

Elle la serre doucement contre elle pendant qu’elles marchent lentement.

Je suis là…

C'est deux bouts de femmes qui s'éloignent... parlant à voix basses. Noires et blessées. Vers la cour elles montent. Vers le passé. Vers le présent qu'elles cherchent à exorciser.
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Bérénice de Jeneffe

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyDim 18 Jan 2009 - 18:40

Elle s’était tout naturellement accroché à lui. Il était désormais son unique repère dans ce monde depuis que leur mère les avait délaissés pour elle ne savait quelle raison et que son père avait mystérieusement disparu. Elle ne savait rien de ce qui avait pu se passer ni de la raison qui avait fait que du jour au lendemain elle avait été reléguée au fond d’une chambre sans avoir le droit de voir sa mère ; elle avait été privée sans retour des baisers maternels et des douces histoires contées auprès d’un agréable feu de cheminée. Tout le monde détournait ses questions lorsqu’elle réclamait tout naturellement la présence de ses parents. Elle avait d’ailleurs constaté qu’à chaque fois qu’elle abordait ce délicat sujet, tout le monde – ou presque – lui apportait une attention toute particulière et lui proposait mille façon de satisfaire ses désirs enfantins : personne ne lui refusait jamais rien et elle était même encouragée à réclamer des jouets à outrance pour éviter qu’elle ne pense à ses géniteurs. Ca avait son charme pour une enfant de son âge et elle savait bien sur en user avec une immodération innocente. Elle demandait et dans la minute elle était exaucée. Bien fou aurait été celui qui n’en aurait pas profité. Mais même un enfant finit par se lasser d’avoir tout ce qu’il réclame sur un plateau d’or et de pierreries précieuses. Parce que le matériel ne remplacera jamais l’immatériel sacré des sentiments et des liens si innimitables qui unissent un enfant à ses parents. Mais jamais elle ne s’était plainte pour autant sous peine de se faire gronder et priver de ses nombreux accessoires.

Elle s’était donc contentée de rester dans son coin à attendre que le temps ennuyeux passe.

Et il était venu. Ils n’avaient pas grandi ensemble, n’avaient eu que peu de contacts entre eux, différence d’âge oblige, mais elle l’avait tout de suite placer sur ce pied d’estale qui avait été réservé auparavant au Comte et à son épouse. Un seul regard avait suffi et le fait qu’il l’emmène n’avait fait que consacrer cette place qu’il occupait désormais.

Durant tout le voyage qui les avait conduit en terres normandes, elle ne l’avait pas quitté, seulement pour dormir, et encore. Elle avait toujours pris soin de garder avec elle une chemise bien élimée et piquée aussi discrètement qu’elle l’avait pu dans ses affaires, mais qui avait son odeur rassurante figée dans chacune des fibres qui composait son tissu de lin clair. Même lorsqu’ils chevauchaient, elle la gardait contre elle, sous sa propre chemise pour ne pas la perdre. Ce n’était qu’un simple vêtement mais qui avait gagné ses lettres de noblesse suivant le regard de la jeune demoiselle de Lorgies.
Ils avaient échangé peu de mots pendant le trajet : il était déjà adulte pour elle et les adultes n’avaient aucune considération pour les enfants comme elle. Seuls les serviteurs en avaient, mais c’était pour éviter de se faire rosser s’ils avaient manqué de prendre soin de la fille de leur maitresse. C’était plutôt les serviteurs du gros oncle princier d’ailleurs. Mais même au regard d’un pingre et d’un calculateur de la sorte, une nièce de bonne naissance pouvait consister en un bon placement pour négocier quelque riche mariage lorsqu’elle en atteindrait l’âge. Mais là il n’y avait pas de serviteurs, juste deux gardes à la mine sévères et son frère. Elle ne pouvait donc se comporter comme elle l’avait fait avant.
Quelque chose la maintenait un peu à l’écart : la peur de déranger. Elle, petite fille bavarde et curieuse s’était réduite d’elle-même au silence pour ne pas importuner son ainé, au risque de se voir gronder, de le décevoir et qu’il décide de l’abandonner à son tour. Non elle n'allait pas vraiment prendre le risque.
Les histoires et les jeux lui manquaient tant pourtant mais non. Elle tiendrait.

Elle l'aurait suivi jusqu'au bout du monde et là elle se laissait mener elle ne savait ou. La position n'était pas vraiment des plus plaisante. Le troussequin était élevé et l'obligeait à serrer ses jambes contre le ventre rond du cheval. Elle se sentait par moment partir de coté, mais luttait suffisamment pour ne pas se retrouver les quatre fers en l'air à côté du cheval. Elle tiendrait, elle y était décidé même si les mouvements de l'animal n'aidaient pas vraiment : à chaque pas, à chaque allure, elle sentait sous ses fesses, malgré l'épais tapis de selle, la colonne vertébrale de l'animal qui se mouvait désagréablement.
Chaque fois qu'ils avaient du mettre pied a terre, elle en avait soufflé discrètement de soulagement. La peau fine de ses cuisses la brulait terriblement. Jamais toutefois elle n'aurait réclamé un arrêt supplémentaire ni demandé quand ils arriveraient enfin.

A dire vrai, elle ne le voulait pas vraiment. Car une fois leur voyage terminé, il y aurait une forte probabilité pour qu'elle soit séparée de lui. Alors qu'ils s'arrêtèrent une nouvelle fois, elle releva légèrement son menton pour jeter un rapide coup d'oeil alentours. Un long frisson parcourut sa petite échine. Elle se pencha légèrement en avant, collant sa joue contre le dos de son ainé et resta ainsi sans bouger, à écouter le moindre de ses mouvements. Et lorsqu'il fit passer sa main pour vérifier qu'elle était bien là, elle ne put s'empecher d'envoyer la sienne à sa rencontre. Elle la referma alors fermement sur celle du Faucon pour éviter qu'il ne la retire et lui demandait intérieurement de ne pas la laisser.

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Zalina

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyDim 25 Jan 2009 - 16:12

Mackx lui avait dit qu’un jeune homme voulait voir un membre du Haut Conseil. La missive était arrivée à son bureau mais elle l’avait laissée de coté le temps de finir son travail. Quelqu’un qui voulait remettre un mot au Haut Conseil pouvait le faire passer par les gardes. Ils étaient parfaitement capables de transmettre un courrier aux personnes destinataires. C’était une partie de leur charge après tout.
Parchemin fini, Zalina finit par lever le nez et son postérieur suivi. Elle enfila sa cape de la Licorne et prit le chemin de la Herse pour aller voir cette fameuse et si précieuse missive.

Une fois montée, elle ne trouva pas un jeune coursier mais une petite troupe accompagnant deux enfants montés sur le même destrier. Son regard se pose sur le cavalier. Aussitôt, elle s’arrêta net, la bouche ouverte.
Ces yeux… est ce que…


Adrian… ?

Elle n’avait pas vu le jeune vicomte depuis tant d’années. Bon diou, ce qu’il avait grandi !!
Et si ce jeune homme était bien l’héritier du Destructeur, qui était la jeune fille qui s’accrochait à lui ? Daresha n’avait tout de même pas déjà marié son fils ? Pas son trésor… Il était encore si jeune.
Sa sœur ? Ce pourrait il que… Bérénice ? Daresha lui avait bien demandé d’être la marraine de sa fille, mais jamais Zalina n’avait pu discuter avec sa filleule, la fille de Guillaume…

La Prévote reprit ses esprits en secouant la tête. Elle referma la bouche et tenta de reprendre un regard neutre. Puis elle se faufila sous la herse avant qu’elle ne se referme au passage de Dame Blondeur.
Il fallait qu’elle voit ces deux enfants de plus près. Il fallait qu’elle en ait le cœur net… Elle s’avança donc à quelques pas de l’équidé et s’arrêta en fixant le jeune homme.


Bien le bonjour… Vicomte. Voilà bien longtemps que je ne vous avais vu.
Comment allez vous ? Est-ce… est ce votre sœur qui se trouve avec vous ?
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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyDim 25 Jan 2009 - 18:22

Le jeune homme avait encore à l'époque certains aspects de sa personnalité qui se retrouveraient, dans un temps pas si lointain, dans sa façon de se battre. Il était notamment de ces hommes qui laissaient à leur adversaire l'impression de contrôler de bout en bout la rencontre, tout en faisant en sorte qu'ils ne comprennent pas en quoi il allait les manipuler. Il arrivait ainsi, et ce serait de plus en plus souvent le cas, à des situations où il parviendrait à escroquer, mentir, forcer, sans pour autant que son antagoniste se sente lésé. Comportement peu chevaleresque, me dites-vous ? Attendez alors, lecteur, de voir la suite...

Il était planté sur son cheval, et était en train de se rassurer sur la présence de sa soeur, quiète, dans son dos. Une fois les mains des deux enfants enlacées, le jeune Faucon se permit de caresser doucement la main de sa soeur. Situation équivoque s'il en était, que celle de ces deux enfants seuls au monde qui n'avaient que l'autre sur qui se reposer, en l'absence de parents ; et la situation de déchirure future ne rendait pas Adrian plus heureux, et ce très loin de là.
Le jeune homme dégingandé, assis sur sa chaise, aux jambes rappelant des pattes de héron, au nez fin et légèrement crochu, aux cheveux épars sur son front agglutinés par la sueur de la route boueuse de l'hiver, se voyait maintenant du poste de garde au milieu de la vapeur qui montait des chevaux, de la sueur vaporeuse et évanescente des peaux. Les animaux de bât se tenaient tranquilles, de même. Et l'humeur générale de Ryes ne semblant pas être au beau fixe, le vicomte se garda bien d'émettre joyeuses pantalonnades.

Au bout de quelques instants, il vit alors s'approcher de lui une petite forme brune, au mantel doublé et aux gantelets visibles, les dagues à la ceinture et les yeux azur rivetés sur eux. Le vicomte, la dévisageant, la laissa contrôler la situation de A jusqu'à Z. Il n'était pas ici chez lui: il ne pouvait se permettre de prendre l'initiative. Il voulait de prime abord savoir comment l'on vivrait leur arrivée séant, et savoir ce qu'il devrait faire. En bref, gagner du temps avant d'expliquer le pourquoi du comment.
Elle semble stupéfaite. Il ne l'est pas moins : car croyez bien, lecteur, que le jeune Faucon ne s'attendait pas du tout à voir apparaître face à lui femelle si bien tournée, de surcroît probable émissaire de l'Ordre le plus puissant du Royaume ! Il avait encore en l'idée souvenances du chevalier Deny Ferré, l'ancien prévôt de l'Ordre. Il se souvenait de la prestance du chevalier, de son assurance, de sa force tranquille et impérieuse qui dénouait les tensions et le gardait toujours calme, alors que l'impétuosité s'étalait autour de lui parmi les rangs des guerriers. Dire qu'il se souvenait lors de Zalina de Montmorency eut été exagéré. Tout au plus se souvenait-il du visage. Comme de ces images que nous avons sur le bout de la langue, sans pouvoir leur donner origine. Et elle s'approchait doucement, bottes brunes tapant sur le sol rude de la cour intérieure, bouche ouverte, les dévisageant.
Surprise, colère? Adrian ne le savait. Mais il se préparait, au besoin, à défendre...
Elle s'approchait encore. Le Vicomte, face au regard neutre, se borna à maintenir son attitude de même, tâchant de ne point montrer une bienveillance face à un visage connu qui n'aurait pas été opportune.


Bien le bonjour… Vicomte. Voilà bien longtemps que je ne vous avais vu.
Comment allez vous ? Est-ce… est ce votre sœur qui se trouve avec vous ?

Les quelques paroles prononcées désamorcent alors une subite tension qui étreignait le jeune homme, et lui font écarter la thèse de la colère. Jugeant qu'il n'était point bienséant de parler à damoiselle juché sur sa monture, le jeune homme décida de mettre pied à terre, et ainsi de marquer son respect. Ce qui, était-il besoin de le préciser, lui laissait le temps de réfléchir à ce qu'il allait dire...
Il tourne son regard vers l'un des deux hommes qui les accompagnent, et lui indique son cheval du doigt, en les claquant.

Clak! Zouf!

Rênes sont tendues. L'homme les attrape, habitué à la manière d'agir sans un mot du jeune homme. De sa deuxième main, le jeune homme intime à sa jeune soeur de rester en selle. Et, s'assurant du regard qu'elle obéirait, il se laisse glisser à terre.

Mwop.

Bruit mou et étouffé des bottes de cavalier, atterrissant sur le sol situé entre la herse et le pont-levis, gorgé de l'eau de la fonte des neiges d'hiver. Le jeune homme, mantel aux épaules, désarmé, s'avance de deux pas vers la petit damoiselle, devant lui.


- " Chevalier, le bonjour. L'entrant est-il possible ? La jeune Bérénice de Jeneffe-Riddermark, ma soeur, a froid, et nous avons fait long voyage. "

Façon claire et sans détour, propre au vicomte, de répondre aux questions. Il avait choisi de l'appeler chevalier plutôt que damoiselle, se doutant que les femmes en pareille forteresse tiendraient avant tout à avoir statut d'homme, et non rang de sexe faible à part. Il évitait de même de lui montrer qu'il ne se souvenait pas de son visage, faisait montre de politesse de façon appropriée et non trop exagérée, et montrait par sa dernière phrase ses intentions, ainsi que la réponse à sa question : si elle l'avait reconnue, elle saurait quel était le nom qu'il employait.
Quant à dire comment il allait... Question superflue à l'imaginable : si la question l'intéressait réellement, il lui répondrait bien assez tôt, une part de la réponse étant connue: ils avaient fait longue route. Donc, logiquement, n'allaient pas fort bien. Ceci formulé, le vicomte hésita, entre une avancée franche, et une accolade au chevalier-femelle devant lui, montrant ainsi qu'il était un peu de son monde de par sa famille, et entre une distante approche, plus appropriée face à un inconnu. Il attendait ainsi de plus amples informations, avant de définir comment se comporter face à la jeune femme qui lui faisait front.
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Zalina

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyDim 25 Jan 2009 - 20:51

Au lieu de réponse immédiate, le jeune Vicomte donnait des ordres d’un claquement de doigts. Cette façon d’exiger sans prononcer le moindre mot lui vola un sourire nostalgique. Tel père, tel fils dit on.
Le jeune Fauconnier lui rappela ses trop rares rencontres avec le paternel. Bralic avait une telle force dans le regard, à moins que cela soit dut à son armure hérissée qu’il ne quittait quasiment jamais, qu’il se faisait obéir d’un simple geste par tous.
Zalina n’avait désormais plus le moindre doute sur l’identité de son visiteur. Le fils du Destructeur venait sur les terres de son père.
Quand à la jeune fille, c’est Adrian qui finit par lui confirmer son identité : Bérénice de Jeneffe-Riddermark, fille de Guillaume de Jeneffe et de Daresha Riddermark, d’une Licorne d’Or et d’une Rose. La Lionne… et sa presque filleule.

La Peste les dévisagea tour à tour, de ses prunelles émeraudes, semblant se rappeler combien le temps passait et passait vite. Elle avait été élevée par les pères. Elle était maintenant devant les enfants. Une nouvelle génération était arrivée sans qu’elle ne s’en rende compte.
Génération qui s’emblait avoir oublié les quelques rencontres du passé, ou garder une attitude distante pour une rencontre officielle. Chevalier… ce n’était pas ainsi que le jeune Vicomte et Luthi la nommait il y a … déjà trop d’années.

Chevalier et demande d’entrer… Seulement les règles étaient claires. Mises en place par l’expert en sécurité de la Forteresse dont elle occupait le bureau en y cherchant ses réserves de Génépi, elles n’avaient pas changés au cours des années, elles. Aucune entré sans but précis dans la Forteresse. Et ceux, pour tout le monde.
Zalina observa encore la jeune fille une seconde avant de plonger son regard dans celui du Fauconnier.


L’entrant ne se fait qu’avec laisser passer. Et laisser passer ne s’obtient que sur rendez vous ou convocation. Je ne peux donc vous laisser pénétrer ses murs sans connaître la raison de votre voyage jusqu’à cette herse.

Si votre jeune sœur et vous désirez vous reposer, je vous recommande l’auberge du village à quelques minutes plus bas. Les chambres de la taverne ont pour la plus part été réaménagées pour d’autres utilisations. Nos invités séjournent, sauf rares exceptions, au village où l’aubergiste les accueille avec la plus grande attention. Il vous donnera boissons chaudes, bon repas et literie confortable pour vous et votre escorte.

Je vous y accompagne si vous souhaitez me parler en route de ce qui vous amène. La personne que je venais trouver ici ne semble pas être remontée. Peut être est elle encore à l’auberge.


Réponse un peu longue par rapport au discours du jeune homme, et froide. Mais les règles de sécurité de la Forteresse étaient ainsi et la nouvelle Prévote ne comptait en rien les modifier. Elles avaient fait leur preuve.
Et vu que le Vicomte ne semblait pas pour l’heure décidé à lui donner les raisons de leur visite, il devra attendre d’avoir changer d’avis pour que la Peste le change à son tour.
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Bérénice de Jeneffe

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyDim 25 Jan 2009 - 22:08

Blottie contre son frère, plus rien n’avait d’importance, d’autant qu’il ne lâchait pas sa main à son grand soulagement. Certes ce n’était que deux mains fraternelles tendrement enlacées l’une avec l’autre, mais pour la jeune lionne, cela valait largement tout l’or du monde. Pour rien au monde elle n’aurait voulu que cela cesse, même si elle commençait à en avoir ras la capuche d’être assise depuis des heures et des heures sur cette grosse bestiole appelée cheval et qui lui avait assez échauffé le séant à son gout. Mais elle n’osait toujours pas se plaindre, du moins pas directement. Elle se mit ainsi à bailler avec une discrétion peu retenue alors qu’ils attendaient toujours elle ne savait quoi. Mais une fois l’étrange son guttural sorti du fond de sa gorge, elle se resserra contre son ainé, espérant qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur.

Elle releva son nez et fit légèrement dépasser son visage sur le coté lorsqu’une voix de femme s’éleva devant eux. Clignant des paupières de curiosité, elle l’examina de pied en cap, se demandant qui elle pouvait être, d’autant qu’elle parlait à son frère d’une façon plutôt assurée. Lorsqu’elle croisa le regard de l’inconnue, elle se recacha dans les plis du mantel du Faucon, comme s’il était pour elle une barrière protectrice contre l’inconnu. Il l’était d’ailleurs. Et elle rassura sa prise autours de lui pour conforter cette idée.

Son cœur se mit à palpiter douloureusement lorsque le Vicomte bougea. Elle se maintenait à lui, comme une prière silencieuse pour éviter l’inévitable. Non non non… L’avoir à moins de quelques centimètres qu’elle au milieu de l’inconnu était une chose impensable. Et là il allait la laisser. Certes, il n’allait faire que descendre de cheval, mais c’était déjà beaucoup trop pour elle.


- Drian... murmura-t-elle pour elle même alors que son souffle formait devant ses yeux un léger halo blanchi.

Elle tremblait et tenta de le retenir en tenant encore plus fermement sa main. Mais il finit par se dégager en lui adressant une petite pression rassurante. Elle comprit qu'elle ne devait pas bouger. Elle le regarda glisser avec l'espoir de ne pas le voir trop s'éloigner et referma ses mains gantées sur le troussequin de la selle. Elle les serrait tellement d'appréhension, que sous la protection de cuir épais, ses articulations devaient en etre blanchies.

Elle redressa les épaules et se tint toutefois droite et referma son visage d'un air sévère, qui aurait donné plus à faire sourire qu'à réellement impressionner son auditoire. Mais qu'importe, elle était convaincue que cela tiendrait à l'écart les importuns loin d'elle, le temps que son frère reprenne sa place initiale. Et a dire vrai, elle était plutot pressée que cela se termine au plus vite...
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Adrian

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyLun 26 Jan 2009 - 20:05

Il ne faisait pas particulièrement froid, ce jour-là. Il ne pleuvait pas, ne neigeait plus. Le soleil était au zénith. Le temps était à la fonte de la calotte blanchâtre qui recouvrait, linceul pur et pelucheux, les terres de Ryes. La cour de Ryes, au-delà du regard du jeune Faucon, ressemblait à un bourbier meuble, où les bottes étaient absorbées par un savant bruit de succion, avant de ressortir en libérant gouttelettes à la ronde. Les pierres aussi laissaient s'échapper des filets d'eau par des creux laissés dans les murailles à cet effet, ou bien orientaient les ruisselets vers tonneaux où la forteresse aurait eau potable, pure et fraiche.
Il n'y avait pas encore d'oiseaux. Il n'y avait pas non plus de nombreux animaux en les parages, sinon les loups. Qui, fallait-il le dire, s'attaquaient plus volontiers aux bourgs et hameaux à proximité plutôt qu'à une ville telle que Ryes. Hormis les braconniers, personne ne s'agitait en les forêts, qui reprendraient vie au printemps.
Le temps était beau, ne serait-ce quelques nuages. L'air était frais, mais le vent du large ne cinglait pas trop les terres. Il vint, quelque peu, faire voleter les cheveux du Faucon alors qu'il écoutait avec force attention les paroles de la jeune femme.

Il ne bougea pas le corps. Ne cilla presque pas les yeux, ou de façon assez invisible derrière ses cheveux épars sur le front. Resta la dextre accrochée à sa selle, à proximité de sa soeur. Il hocha imperceptiblement la tête, prenant note des informations données. Il ne parlait pas à la légère. Le langage, chez lui, car mal maîtrisé, était la base de possibles confusions. Et sa voix au timbre peu charismatique le rendait avare de paroles. Aussi réfléchit-il, peu mais quand même, à ce qu'il convenait de faire.
Il n'était pas forcément content. Il se serait attendu à plus d'obséquiosité envers une personne de son rang: il ne comprenait pas encore que Ryes était Ryes, bien loin des usages de Condé ou du reste du monde, lieu hors du temps et des conventions. Son père, peut être, errait en ces lieux, déambulant mains dans le dos, la brigandine flottant au vent. Il savait que les règles étaient strictes. Il savait aussi que cela aurait été différent face à pécore. Mais la Haisneuse, plus âgée que lui, plus responsabilisée que lui, devait bien entendu être dans son élément et s'opposait légitimement à des passes-droits.
Le jeune homme n'était pas là pour bataille. Il ne répliquerait pas volontiers en arguant de sa position, de qui il était, et autres fredaines du genre. Il se contenterait alors simplement de prendre ce que l'on lui donnerait.


- " Compagnez-nous donc, alors. "

La route suffirait à l'entretenir de ce qu'il désirait. Après tout, il n'avait pas réellement besoin de pénétrer en Ryes : il savait d'ores et déjà, pour sa part, que Zalina comprendrait ce qu'il avait à lui dire. Car en effet, souvenirs sont lents à émerger, mais parviennent parfois, grâce à aide parfois impromptue. Ainsi le Chevalier, lorsqu'il lui répondit par l'impossibilité avait-il fait naître pensée en l'esprit du jeune homme. Pensée qui avait pour titre "Chieuse". De là à "Peste", le raccourci était donc peu large à faire... De peste, le jeune homme retourna à l'épithète qualificatif dont il avait jadis affublée la jeune fille. De là au Chapitre, et à quelques évènements mémorables, passés voilà probablement 5 à 6 ans, alors que la petite famille s'était rendue en Normandie. Il se souvenait ainsi de cette attitude dégingandée face à lui, de ce regard malicieux et effronté. Elle avait pris de l'assurance, du charisme et de la maturité, assurément. Mais il en allait de même pour lui.
Et il n'était pas peu dire que cette découverte lui tira sourire aux lèvres, alors qu'il cherchait des yeux son assentiment.

Alors qu'elle se retournait pour lâcher ses ordres au corps de garde, le jeune homme s'avança vers sa soeur, et lui tendit simplement la main, pensant qu'elle apprécierait de quitter la selle du cheval. A son âge, personne n'était habitué au train auquel ils allaient. Il la prit délicatement, et la posa à terre, lui disant simplement :


- " On va se promener, petite soeur. D'accord ? "

Et c'était là chose étrange pour qui connaissait le vicomte, que de le voir demander à la fois approbation, et à la fois d'appeler qui que ce soit d'un substantif aussi familier. Il ne s'y autorisait ainsi qu'avec sa soeur et sa mère, ainsi qu'avec Luthi'.
La petite fille ayant mis pied à terre, il lui prit la main, attendant que le Chevalier soit prêt. Se faisant, il se tourna vers le plus vieux des deux suivants:


- " A l'auberge, Rufus. "

Il ne parla pas des chambres, sachant pertinemment que ce serait fait. Il donna quelques clicailles à l'homme d'arme sous le casque à nasal, les comptant mentalement : si le compte manquait, il en cuirait au vieux soldat. Celui-ci hocha la tête, ce qui correspondait à un assentiment. De plus, il enregistra le message "Attendez-nous y": ne buvez pas, installez-vous, gardez oeil ouvert, soyez quiets, mais détendus. Occupez vous des chevaux, faites les boire et manger, bouchonnez-les, assurez-vous que les chambres sont propres.
Il laissa Rufus et son compaing prendre distance, puis, alors que le vent bruissait dans les souches dont la sève n'attendait que le printemps pour rejaillir, entama la lente descente vers Ryes, à gauche du chevalier.

Adrian avait alors pour arme l'épée courte de son père, et une dague. Sa bâtarde se trouvant toujours accrochée à la selle du palefroi baie que Rufus descendait. Il avança, sa cape bordée de fourrure claquant, donnant la main à sa soeur, s'assurant qu'elle pouvait suivre.
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Bérénice de Jeneffe

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyLun 26 Jan 2009 - 21:33

Elle réprima difficilement un immense sourire de satisfaction lorsque son frère ramena son attention sur elle. Mais son regard vert d'eau n'en pétilla pas moins de mille feux lorsqu'il la fit descendre de cheval. Non pas qu'elle n'en pouvait plus ou qu'elle en avait foncièrement marre; mais c'était tout de même ça. Elle avait mal aux jambes : elle allait enfin pouvoir se dégourdir un peu et surtout ses fesses lui grattaient quand même un peu : entre la poussière, la sueur et les poils de canasson ça n'aidait pas vraiment. Elle manqua de tomber lorsque ses pieds touchèrent le sol : c'est à se demander combien de temps incommensurablement long, ils étaient restés le fessier assis sur le canapé ambulant. Mais qu'importe, enfin, elle retouchait ce sol si longtemps convoité.


Tout en tirant sur ses braies laines épaisses, elle acquiesça vivement de la tête aux propos du Faucon. En même temps, qui pourrait et oserait refuser une promenade avec un grand frère placé sur un piédestal indestructible? Elle attrapa avec une rapidité détonante sa main, cette main qu'elle considérait comme sa propriété et dont elle avait été privée trop longtemps à son gout, et mêla ses doigts aux siens sans se poser de question. Certes, le cuir constituait une sorte de barrière entre eux, évitant que leurs peaux ne se touchent, mais elle n'en avait cure. Ce n'était pas une barrière insurmontable. Et il faisait quand même un peu froid pour se geler mains.

Alors que le Vicomte donnait ses ordres - enfin son ordre - elle jeta un coup d'oeil autours d'elle. Elle observa à nouveau l'inconnue qui était toujours dans leur giron. Elle cligna des paupières et se rapprocha machinalement de son frère. Elle s'accrocha à lui et se laissa entrainer elle ne savait encore ou, dans les limbes de l'inconnu. Mais elle ne parvenait pas à détacher son regard de la jeune femme.


C'est qui elle...? Et... Elle referma ses paupières de nombreuses fois tout en avançant et en se tordant le cou pour affiner sa vision. et.. et pourquoi elle a la 'corne...? Elle resta songeuse, trotinnant d'un pas rapide pour ne pas ralentir son aine : ne jamais être un boulet. Jamais. Elle ne voulait surtout pas lui donner la moindre occasion de la laisser. Elle savait au fond qu'il ne la laisserait pas, mais on ne sait jamais.

Et comme toute enfant digne de cette appelation, elle détourna rapidement ses pensées sur un autre sujet. Et pas des moindres.
Elle vient avé nous...? Elle plissa son petit nez rougi par le froid en une moue désapprobatrice : beh oui.. on approche pas le frérot si facilement. Namého!
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Zalina

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyMar 27 Jan 2009 - 0:04

La proposition fut rapidement acceptée, plus rapidement que l’aurait cru la Prévôte, au vu du ton employé à la demande. Et elle n’en était que plus heureuse. Renvoyer à coups de pieds dans le fondement les prétentions qui refusaient d’admettre que la Forteresse n’était pas un moulin, cela ne la dérangeait que peu. Mais ces deux enfants, plus si enfants que cela, c’était plus compliqué.
Un signe de tête vers Adrian pour lui signifier qu’elle arrivait et Zalina s’en retourna vers la herse.


Je ne serai pas absente trop longtemps. S’il y a une urgence, je suis au village, à l’auberge.
Vous me trouverez facilement.
En attendant, je vous confie la maison. Pas de bêtise…


La poitevine adressa un clin d’œil mi complice, mi menaçant aux gardes puis revient près des jeunes. Une étrange sensation l’envahit en les observant. Une envie de les protéger. Sûrement le fait de n’être généralement, voir exclusivement, qu’avec des adultes et de se retrouver soudainement avec des plus jeunes. Passer de la plus jeune, à la plus vieille.

Adrian semblait parfaitement gérer la situation. A se demander même s’il n’était pas plus mature que la gamine sombre. Il donnait des ordres silencieux, choyait sa sœur et la protégeait. Un vrai grand frère comme il en avait manqué Zalina. Un vrai Père dont l’absence n’avait été comblée qu’à son arrivé à Ryes.
Le jeune Fauconnier tenait son rôle à merveille. Depuis la disparition de Guillaume, il était de nouveau l’Homme de la maison. Celui qui doit tout gérer, tout organiser, tout protéger. Et déjà bien armé. Mais savait il se servir de toutes ses lames ? Elle le découvrirait bien un jour, sûrement trop tôt.

Quand à la jeune Bérénice, c’est le rôle de la petite sœur qu’elle tenait à merveille.
Zalina ne put se retenir de l’observer du coin de l’œil. Sa filleule et déjà si grande alors qu’elle ne l’avait jamais vu de près. Tout juste aperçue au mariage de Rehaël.
C’était déjà une belle jeune fille, timide, du moins en apparence, fermement accrochée à la main de son aîné. Au moins, le fait qu’ils ne soient qu’à demi-frères ne leur posait pas de souci et il n’y avait aucune rivalité entre eux.

La Peste referma sa cape pour se protéger du froid et se mit en route en calquant son allure sur celle du jeune homme. Le village n’était certes éloigné que de quelques lieues, mais le chemin va lui paraître interminable. Entre un garçon qui ne prononce que rarement deux phrases d’affilés et à qui elle allait devoir tirer les vers du nez, et une fille qui se cachait derrière le premier… la conversation n’allait pas rendre le trajet plus court.
Finalement, Bérénice se décida à faire entendre le son de sa voie. Ce qui provoqua un éclat de rire de la Peste Haisneuse.


Et bien voilà questions directes, jeune fille. Votre père en aurait sûrement beaucoup rit, lui aussi.
Mais pardonnez moi. Il est vrai que je ne me suis point présentée. C’est bien impoli de ma part. Vous connaissant tous deux, j’en oubliais que vous n’avez probablement jamais entendu parlé de moi.
Je me nomme Zalina de Montmorency. Je suis…


Zalina s’interromput, cherchant la meilleure description qu’elle pourrait donner à Bérénice pour se présenter simplement. Son grade à la Licorne n’était pas ce qui était le plus important. Sa charge aux Ecuries Royales non plus. Ses rapports avec la famille de Jeneffe ? Peut être un peu compliqué pour une jeune fille de son age. Déjà que ce n’était pas forcément des plus clair pour Zaza.

Je suis la Peste Haisneuse. Une des Dames de la Vicomté de Marchiennes, comme vous, jeune Damoiselle.
Je suis enchantée d’enfin faire votre connaissance.


Prenant un peu d’avance, elle passa devant le petit couple fraternel et contourna Adrian pour se présenter devant Bérénice. Puis elle lui tendit la main. Pas facile de faire amie/amie avec sa filleule quand l’on a jamais été vraiment présenté.
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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyMar 27 Jan 2009 - 11:19

Petite impression bucolique, bien que le temps des fleurs ne soit pas encore là. Ainsi Rufus était reparti à l'auberge, les laissant seuls pour un entretien qui ne s'avérerait pas simple. Car Adrian, malgré les apparences, n'était pas du tout un adulte. Il jouait au grand garçon et au chef de famille, mais manquait cruellement d'expérience. Il se reposait souvent sur Rufus, quand il avait besoin d'un avis adulte. Et le vieil homme d'arme se montrait prodigue de ses conseils au jeune maître.
La petite troupe s'était mise en marche, Zalina et Adrian de chaque côté de Bérénice. L'air frais sentait la terre humide, le bois. Les deux jeunes personnes aidaient la petite fille à éviter les ornières lorsque le besoin s'en faisait sentir, et la jeune demoiselle semblait heureuse de cette promenade avec son frère.
Il la regardait souvent, souriant, des yeux emplis d'une tristesse qu'hélas la Peste Haisneuse comprendrait bien assez vite. Il avait été exposé à trop de visions désagréables pour paraître déraisonnablement joyeux, et la folie de sa mère n'en était qu'une cause parmi tant d'autres. Et ce que Zalina avait fort bien remarqué était le lien solide qui unissait les enfants, qui, sans aucun parents, se devaient désormais de survivre par eux-même.

Le jeune garçon hésitait à la façon de démarrer la conversation. Il devait par là aussi parler beaucoup, chose à laquelle il n'était pas habitué. Aussi, une fois sa petite présentation achevée, reprit-il:


- " Je n'ai pas oublié, Peste. C'est un plaisir de te voir. "

Et encore un énorme effort: celui de dire le plaisir qu'il avait à voir visage connu. Celui de parler de lui-même. Prenant une inspiration, le jeune homme continua alors:

- " Tu as grandie autant que nous, depuis la dernière fois... Chevalier. Je me trompe? "

Et ainsi se démarrerait certainement l'une des prises de parole les plus longues du jeune Faucon.
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DameBlondeur

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyJeu 29 Jan 2009 - 20:01

Une troupe se ballade, et un cerceuil sort...
Terrible contraste, que cette jeunesse encore pleine de vie, avec tant de belles années devant soi, un patrimoine de titres importants, et du sang, ce sang noble coulant abondamment dans les veines. Il sont jeunes surement un peu inconscient, n'ont jamais entevu les aspérités de la vie et peut-être n'ont-ils jamais connu le deuil. On ne sait pas, elle ne sait pas la Varenne. Tout ce qu'elle sait c'est que son coeur est affreusement lourd, et encore c'était un euphémisme. Si elle marche toujours aussi droite, si son menton est toujours aussi haut, si elle semble ne pas savoir que ces yeux sont rougis de pleurs c'est tout simplement par habitude. Tout son être ne demande qu'à s'éteindre, le sang cris de s'arrêter de couler, son coeur est fatigué de battre. mais si quelques instants plus tôt son souhait le plus cher était de mourir rapidement qu'importe la douleur elle avait pris conscience en se confiant à la Noire Pivoine qu'elle avait encore des choses à faire. Si elle avait été lâche quant à l'aveux de la mort de son Tout, elle ne devait pas l'être pour la familles Varenne qui restait en vie. En mourrant il lui avait confié une mission : la famille s'occuper de la famille. Et avant de penser à le rejoindre, elle avait encore des choses à faire, des papiers à écrire, des lettres... Clair. Tout était si clair.

Le cortège passe la herse, puis se retrouve devant Ryes. Cils qui battent. Les yeux rougis se lèvent vers le ciel clair de cette journée d'hiver. Blonde qui pointe son index sur la calèche vide arrêtée derrière le véhicule frappé des armes famillailes. Une dernière fois, elle se retourne sur Ryes... Citadelle, forteresse, lieux de tant de vie, un des lieux de sa vie. Certes il ne l'avait que peu cottyé, mais combien de fois avant son entrée dans l'ordre lui avait-il parlé des courageux licorneux, de leur bravoure, de leur honneur et leur bon coeur ? Combien de fois avait-elle vu ses yeux s'allumer à l'évocation de cet animal mythique? Bien trop de fois pour que ça ne lui retourne pas le coeur, une fois de plus. Cette journée, elle l'avait crainte. Elle était venue comme une machine, elle avait commencé à avoir peur avant d'entrer, puis elle était morte... Déchirée. Anéantie. A la vue de cette ridicule boite de bois dans lequel il resterait, lui si plein de vie, si actif. Elle renifle, puis expire profondément. Le dos de sa main droite vient à la rencontre des mirettes grises pour effacer d'un geste rageux la énième crise de larmes de ces derniers mois. Le vent, mutin et léger, vient lui fouetter le visage faisant voleter les mèches blondes et dégager les odeurs de mûre des plis de sa robe. Toujours enre ses mains le poignard qu'elle serre encore un peu plus fort.

Etre sûre de soi et de ce qu'on veut ne fait pas tout. certes celà permet d'avoir l'esprit clair, d'envisager un lendemain sans avoir peur, organiser, mais n'enlève pas la peine. C'est juste une tristesse plus... Calme. Fini les cris, fini les crises de larmes quasi-hystériques. Un chagrin silencieux qui elle le savait serait en elle jusqu'à son dernier souffle. Un vide intérieur, un accablement. Plus de goût, plus de sens, plus de haut, ni de bas juste une ligne horizontale, éternellement sans mouvement. Morbide constance. Le monde n'existe plus trop autour d'elle, son nouveau monde est insaisissable, il trouve son lever et son coucher du soleil sous la chevelure blonde, dans son esprit. Ca en est assez. Avec douleur, elle tourne dos à Ryes pour se rendre vers un lieu qui sera encore plus difficile à supporter : Domfront. Un regard vers la calèche vide qui est maintenant remplie d'une longue boite de bois. Le visage pâle se baisse pour remercier les gardes avant de s'approcher du cerceuil. L'index de la Blonde, si fin, caresse avec une douceur presque amoureuse le bois rude, non travaillé, naturel... Si seulement elle pouvait monter là, à ses côtés et se coucher éternellement, avec lui... Ainsi lui pardonnerait-il de l'avoir oublié ? Nouveau flot de larmes dans les mirettes grises. Et l'index continue, inlassablement de caresser le cerceuil, elle veut pleurer, son coeur s'affole... Elle est si proche... Ils sont si proches... Seulement quelques plaques d'arbre découpées... Il lui a tant manqué... Il est si mort... Coeur lacéré. L'index quitte lesparois pour rejoindre ses compères et s'accrocher au bois de la calèche. Douleur qui a nouveau la submerge, larmes qui ne cessent de couler. Le moment dure longtemps, très longtemps. Trop longtemps d'ailleurs... Plus rien ne bouge à l'extérieur de Ryes, le monde s'est à nouveau arrêté sur une blonde à moins d'un mètre du corps de son Tout sans vie...

Jusqu'à que la douleur soit trop insupportable. Difficile, méchante, épuisante. A tous petits pas, comme une souffrante, comme un de ces personnes diminuées par la maldie elle avance vers le véhicule de la famille. Le cocher lui ouvre la porte, sans un mot et elle monte. A l'intérieur, un instant de vide. Les mains toujours crispées sur le poignard elle fixe le vide alors que les larmes se sèchent petit à petit. Elle renifle. prend le temps de respirer. Elle le sait, sa soeur est là à côté. sa petite soeur... Une jeune femme partageant le même sang qu'elle, le même sang que lui, l'avenir de la branche légitime de la famille... Une vision qui doit être surprenante pour la jeune Eugénie que de voir l'Estelle si fière, le visage baigné de larmes, raide, et les yeux si rouges... Les mains pâles relâchent enfin leur pression sur les derniers effets de Richard. Avec un air hagard, elle se rend compte que sa main gauche est ensanglantée. Du sang... Partout. Le tissus à l'éffigie de la Licorne est taché de rouge. Un rouge Varenne...

Alors, avec un air d'enfant perdue, cet air d'une personne définitvement égarée, qui ne se connait plus, ne reconnait plus, elle tourne le visage vers Eugénie. La main droite qui n'est pas blessée s'avance, tremblante, vers le bras de la jeune blonde et le serre. Fort. Et de nouvelles larmes... Elle s'éffondre contre Eugénie.

Oui, la Varenne n'est plus.
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Bérénice de Jeneffe

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptySam 31 Jan 2009 - 13:36

Elle regarda un instant Zalina et détourna son visage sur lequel avec prit place un moue plutôt désapprobatrice. Elle secoua vivement et négativement la tête sans dire un mot, ses lèvres à peine entrouverte qui laissaient juste s'échapper l'air blanchi de ses poumons.
- Papa... l'est plus là. Et tu le connais pas car j'tai jamais vu...

La logique infantile est une chose bien étrange, surtout celle de cette petite lionne piqué par un destin bien joueur : et bien oui, la jeune demoiselle en devenir n'ayant jamais vu la brunette devant elle, comment la dite brunette pouvait elle connaitre son père? Ben voila c'est tout. Elle connait pas la madame qui lui tend la main, donc la madame qui lui tend la main, peut pas connaitre son papa. Et on ne pose pas de question, c'est ainsi.

Puis voilà qu'elle parlait de Marchiennes, de Vicomté, de peste et de demoiselle. Elle cligna des paupières à nouveau et se demanda si la brunette était bien toute là. Nan parce que bon, allez comprendre ce qu'elle baragouinait ! Aucune logique dans ses propos. Aucune, puisqu'on vous le dit. La jeune héritière soupira bien peu discrètement de désespoir et leva son regard vert d'eau vers le ciel. Non décidément, elle aurait bien aimé savoir ou son ainé l'avait embarqué. Mais elle ne put se poser longuement la question : de toute façon, en un elle avait entièrement confiance dans son frère, et en deux, il est bien rare que l'esprit d'un enfant reste focalisé sur une même problématique surtout lorsqu'il lui est impossible de trouver une réponse.

Bérénice regarda donc la main tendue devant elle mais ne lacha pas celle de son frère. Elle fit voyager son regard entre l'inconnue et son Faucon, se demandant ce qu'elle devait faire. Elle soupira à nouveau longuement : et les règles de politesse et blablabla et blablabla... C'est bien la politesse, mais si ça se trouvait, la brunette là, elle tentait de lui détourner son attention pour l'éloigner de son frère! Et ça... c'est même pas pensable, envisageable du tout. Elle tendit toutefois sa main libre et serra celle de la licorne. Mais sans rien attendre la retira aussi sec.

Bérénice... répondit elle seulement.

A son grand soulagement, tout le monde se mit en route. La perspective d'une promenade agréable la fit sourire et c'est toute enjouée qu'elle suivit sans peine ce qui était pour elle, deux adultes. Le reste lui importa peu, par rapport a l'odeur du bien être qui pétillait dans ses yeux. Libre ! Et libre de gambader et de nourir son regard empli de curiosité
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Zalina

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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptySam 31 Jan 2009 - 21:49

Papa… l’est plus là…
Voilà qui reprit à Zalina toute envie de rire et lui fit reprendre son regard sombre et froid.
Ca oui… son père n’était plus là. La faute à la Peste qui n’avait pas su le protéger. Lui n’était plus là, et elle si, alors que cela aurait dût être l’inverse.
Il aurait sûrement mieux valu qu’il ne la connaisse jamais. Ne dit on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ?

La petite main fut serrée et rapidement retirée. Zalina se redressa tout en profitant du passage d’une escorte pour détourner le regard de cette petite fille qu’elle avait privée de la présence d’un merveilleux père.
Dame Blondeur qui repartait. Avec le corps de son frère. Un mort de plus et elle ne s’était pas rendue à la cérémonie préparée par Cerri. Elle n’en avait pas eu le courage. Pas dit au revoir à son Frère. Elle s’en voudrait sûrement dès le lendemain mais pour l’heure, c’était au dessus de ses faibles forces.

Pas plus de force pour expliquer à Bérénice qu’elle connaissait son père et qu’elle le respectait plus qu’elle ne respectait le Roy en personne. Même si le Maistre avait toujours gardé ses distances et ne lui avait jamais révélé ni ses secrets, ni son passé.
Un rapide sourire timide fut adressé à l’héritière et la Peste fixa son regard sur l’horizon et le village qui se rapprochait rapidement à chaque pas.


Le plaisir est partagé, jeune Vicomte.

Partagé et sincère, même si la phrase avait été dite sans la moindre chaleur.
Chevalier ? L’était elle vraiment ? Un Chevalier doit défendre les autres. Elle ne faisait que les voir mourir ou disparaître. Elle baissa les yeux sur le collier de la Licorne où ses doigts jouaient, comme à chaque fois qu’elle était triste ou nerveuse. Le seul bijou qu’elle porterait toujours avec le pendentif de jade de sa mère.


Grandie, certainement. Chevalier… il parait…

Mais ce n’était pas le moment de se laisser aller à la nostalgie ou sa déprime habituelle. Il y avait deux jeunes gens à ses cotés qui avaient parcourus une longue route et devaient être impatient d’arriver à l’auberge.
La jeune femme prit une profonde inspiration et releva les yeux sur le village où ils pénétraient enfin.


Nous arrivons à l’auberge. Peut être m’y direz vous ce qui nous vaut l’honneur de votre visite en ces terres ?

[la suite au village de Ryes ?]
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Adrian

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Nom: Adrian Fauconnier de Riddermark
Rang de noblesse: Comte de Scye, Vicomte d'Isle et de Montbarrey, Baron de Saint-Laurent
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MessageSujet: Re: [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin...   [RP] Un voyage mordibe qui touche à sa fin... EmptyLun 2 Fév 2009 - 15:36

La descente s'accomplit vite. Trop vite. Presque de façon accélérée. On aurait cru entendre un certain anglois rondouillard galoper à toute allure, poursuivi par des demoiselles à moitié dévêtues, dans des landes anglaises où sa petite moustache tressauterait alentour.
Le Vicomte se montrait très prévenant avec la petite fille: il lui évitait de toucher les mauvaises herbes, les ronces engourdies par le gel, lui faisait éviter les ornières garnies d'eau gelée qu'il lui faisait enjamber, l'empêchait de poursuivre lapins et lapereaux. Derrière ce paternalisme, il lui caressait volontiers la joue ou les cheveux, ne l'embrassant qu'avec parcimonie extrême. Il écoutait le Chevalier, et tâchait encore de rassembler ses esprits. Il avait globalement en tête l'introduction de son propos, et profita du convoi funéraire pour observer la grande dame blonde, très belle et très triste, qui pleurait abondamment dans un chariot d'or dressé et de pierreries incrustées, mais qui très certainement ne devait pas aider son coeur à assumer la perte qu'il devinait. Il observa un instant le bleu de l'étoffe recouvrant le cercueil, un instant tendu. Car là était la fin de tous, et même des siens. Partout était alors la mort, en ces temps de disgrâce. Et il savait que ces frères d'armes, ces machines de guerre, parfois, n'étaient délivrées du devoir que de par la mort. Comment en vouloir à ceux qui partaient? A ceux qui prenaient du recul avec la Voie? Elle était voie de vie et de mort, et le jeune Faucon savait qu'en s'y engageant, il y resterait jusqu'à sa mort. Et même s'il avait l'impulsivité, la croyance d'immortalité de la jeunesse, il y avait une profondeur dans cet engagement qu'il trouvait, là aussi, d'une beauté antique.
Pour qui aurais-tu donné ta vie, Adrian? Hormis ta soeur, ta famille...? Oui, le sacrifice parfois était beau. Et il ne put s'empêcher d'incliner la tête dans la direction du cercueil, pour signifier le respect que les vivants devaient avoir des morts.

Les premières pierres de Ryes arrivèrent, et le pavé battit alors sous leurs pas. Il n'y avait plus que quelques dizaines de mètres jusqu'à l'auberge, mais le jeune Faucon décida alors, après avoir pris une grande inspiration et tourné sept fois la langue dedans sa bouche, d'entamer le discours.


- " Ma visite est de double sens, Zalina. Et te concerne, de façon indirecte.

La disparition du Chevalier de Jeneffe (que Dieu garde)
se faisant, il toucha alors un arbre du bord du chemin brièvement en formant les cornes de ses doigts, de façon à conjurer le mauvais sort que l'énonciation des morts entraîne toujours, a entraîné un grand nombre de maletôtes dans notre famille que JE suis, à mon grand regret, en devoir de gérer désormais.
Ma mère, la Comtesse de Scye, a tourné folette après la découverte de sa disparition, et a... eh bien... bref, n'est plus apte à diriger les terres. Elle ne gère plus rien: elle est désormais à Condé, chez mon oncle, où l'on la maintient et où elle se sent fort bien.
J'ai donc dû entreprendre, sur les conseils de mon oncle et de mon cousin, le remaniement des territoires. Il y en avait 4, alors:

Notre domaine de Franche-Comté, constitué des terres de Scye, Montbarrey et Saint-laurent.
Celui de Limousin, celui d'Isles.
Celui de Flandres, Marchiennes et Wavrin.
Et le Rouergue, avec Calmont de Plancatge.

Ma mère étant parfaitement incapable, et Isles étant déjà sous direction d'intendance supervisée par le Comté de Limousin-Marche, tu comprendras qu'il n'y avait plus donc que les trois autres à gérer.

Scye est à la dérive: les incursions des nobles des alentours pour leurs chasses, les braconnages de nos serfs, quelques brigands alentours ont rendu l'insécurité du domaine palpable. Les impôts ne rentrent plus. La justice n'est plus rendue. Les greniers sont à sec, et nos serfs vivent en autarcie, alors que le château se meurt. Les allégeances sont assurées, mais la gestion est absente depuis trop de temps. J'avais pensé donné la supervision à mon cousin, qui s'y entend en son domaine de Saulx. Mais... Les récents évènements impériaux font qu'il est très probablement mort, ou la corde autour du cou. Mon oncle perd l'héritier de Condé, et ses fils trépignent d'allégresse. Aussi n'aies-je personne à qui confier les terres.

Quant à Marchiennes, je n'en parle pas: situation peut être un peu plus récente, mais analogue, et qui s'aggrave de jours en jours.

Calmont de Plancatge est le seul point où je puis savoir les affaires gérées, car Maharet de Sombremaux et Guilhem de Vergy m'ont l'air personnes de compétence et de confiance, et Licorneuses de surcroît.

Bref... Je... "
se faisant, il se tourne vers la jeune Peste, et elle peut aisément lire en ses yeux la peur infantile qui s'y lit sans peine:" Nous sommes embrennés jusqu'aux yeux en mâle merdasse, Chevalier. J'en ai bien peur... "

Il ne rajoute rien. Il laisse peser. Il sait que Guillaume était important pour elle, et lui laisse réfléchir à la possible situation des terres du Chevalier à l'heure actuelle. Il a admirablement parlé: il a été clair, concis, et assez expressif de ce qu'il souhaitait montrer. Il a eu l'intelligence de rester assez évasif, de sorte que sa soeur ne comprendra goutte à ce qui est alors en train de se décider sous ses yeux, et d'employer langage d'homme pour en exclure l'enfant. Il n'a pris qu'un seul risque, et qui était hélas palpable: la mention de sa mère, obligatoire.

Il a oblitéré, évidemment.

Il a oblitéré le retour de sa mère, les enfants repoussés qu'elle ne reconnaissait plus.
Il a oblitéré les pleurs de sa soeur, la nuit, et le réconfort qu'il avait dû lui-même lui apporter.
Il a oblitéré sa propre peine, ses incompréhensions.
Il a oblitéré les discussions avec son oncle, le Prince de Condé, pour comprendre et expliquer, et savoir que faire.
Il en a oblitéré le résultat, de voir le Prince penché sur ses plantes aromatiques ou ses livres de compte, et incapable de s'occuper de la chose.
Il a oblitéré les rapports conflictuels avec son cousin Sirius, ses menaces, et le peu d'insistance qu'il avait à lui confier la bonne marche des domaines.

Seul le regard, parfois, peut porter les idées. Celui d'Adrian s'exprime malgré lui, et à la mention de leur mère le mal-être s'étend insidieusement, compréhensif. Il ne regarde pas directement alors, se reprend peu à peu. La fêlure n'est pas très éloignée, mais la contenance est là. Il est noble, et le montre. Il est enfant, donc encore imparfait, mais se contrôle. Un contrôle d'ailleurs très impressionnant, pour garçonnet de si peu d'âge. Il a simplement fini ses paroles en regardant Zalina, lui laissant soin de répondre, comme: "Alors, tu vois? Tu vois dans quelle merde on est? Et ça va être tricard, fillette, tout seuls... "

Ainsi sont les discours: toujours trop courts, et, malheureusement, toujours trop longs.
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