Rencontre d'Alfgard et de la Dame de pierre/2ème passage ..

Alfgard releva le col de son mantel de laine épaisse et rugueuse et pesta contre le froid. Le dos de sa main rougie vint essuyer promptement la perle d’eau qui pendait au bout de son nez glacé.
L’ascension se terminait, laborieuse. Elle avait décidé brusquement de ne pas prendre Tancrède pour se rendre à la forteresse. Rems, son compagnon, avait éclaté de rire quand elle lui en avait donné la raison.
-Mon ami, j’ai le fondement en compote ! Je ne pourrais supporter une lieue de plus sur cette selle de mauvaise facture. Et regardez cette pauvre jument, elle est aussi alerte qu’un véra en fin de vie. Et je ne veux en aucun cas être responsable de son trépas !
L’explication, fumeuse, s’était terminée en éclats de rire. Le visage de la Rouquine s’éclaira un instant malgré sa mauvaise humeur et elle allongea le pas. De petites pierres roulèrent sous ses bottes rustiques, seul vestige de son passé de militaire. Légèrement déséquilibrée, elle s’arrêta, se pencha au dessus des lacets de la route tortueuse et essaya d’apercevoir leur campement de fortune, une petite tente qu’ils avaient dressée dans une semi obscurité. Un reze de près de vingt jours pour enfin admirer la forteresse de Ryes ! Les Amants de Nîmes s’étaient éveillés ce matin au pied de la Dame de pierre, imposante et fière dans la brume hivernale. Leur rêve prenait pied dans la réalité.
Quel dépaysement ! Ils avaient quitté Lyon tranquillement, en évitant le Berry qu’on disait peu sûr, étaient descendus par le duché du Bourbonnais-Auvergne puis étaient remontés vers le Nord-Ouest par le Comté du Limousin et de la Marche. Leur périple les avait ensuite emmenés à travers le Comté du Poitou, le Duché de Touraine, le Comté du Maine, le Duché d’Alençon pour enfin arriver à destination, le Duché de Normandie.
A la réception du courrier du Haut Conseil de l’Ordre de la Licorne qui donnait à Alfgard le jour et le lieu de l’entretien, Rems avait décidé d’accompagner Sa Louve, même si la réponse devant lui donner les renseignements pour son propre entretien ne lui était pas encore parvenue.
- Mon Aimée, point que je doute de votre capacité à mener ce voyage promptement mais s’il vous arrivait quelques mésaventures comme de tomber nez-à-nez avec ces routiers errant à la recherche de butins, de ripailles et de ... -Il s’était soudain interrompu, ayant conscience que sa compagne comprendrait sans qu’il aie besoin de mettre des mots sur les tortures particulièrement barbares dont les Tard-Venus se repaissaient sans vergogne- vous ne vous en sortiriez pas indemne, n’est-ce pas ?
Elle avait alors tenté de paraître forte et sans peur, piquée au vif dans son orgueil d’ancien lieutenant et de toute jeune experte militaire.
- Et bien je peux aussi voyager de nuit et ainsi éviter de me faire remarquer !
Puis après une demie- seconde de réflexion pendant laquelle elle se reprocha cet excès de fierté mal placée, elle capitula sans plus de résistance et accepta finalement avec soulagement que Rems vint avec elle.
Mais les deux ex-lieutenants avaient toutefois gardé l’idée de voyager plutôt dès le soir tombé et de trouver du repos le jour. La nuit, les feux allumés ça et là les renseignaient sur les endroits à éviter ; Ils contournaient les villages, se défiant ainsi des mauvaises rencontres. En procédant ainsi, ils s’étaient gardés de toutes mésaventures et leurs réserves de nourriture, savamment comptées pour durer toute la route, les dispensaient de s’arrêter en ville. L’eau des rus et rivières étanchaient leur soif tandis qu’une petite rasade d’eau de vie de pommes, de tant en tant, en plus de les réchauffer, les maintenait joyeux et plein d’entrain.
Un rayon de soleil fit scintiller la pierre et Alfgard se rendit compte qu’elle était arrivée devant la herse. Elle secoua son mantel pour l’en débarrasser des gouttelettes de brume qui s’y accrochaient, s’assura rapidement de la présence de La Vénéneuse, tellement discrète qu’elle l’oubliait parfois. Elle leva les yeux sur la Dame et se sentit toute petite et si fragile…

- Ola la garde ! Oh bonjorn ! Je ne vous avais point vu… Je m’appelle Alfgard et je suis ici pour rencontrer certains membres du Haut-conseil pour un entretien et …
Elle fouilla rapidement dans une petite poche aménagée dans la doublure de son mantel et en sortit un parchemin qu’elle tendit au garde, souriant largement.

Spoiler:

Elle demanda, pendant que le garde consultait son précieux « sésame » :
- Dois-je laisser mes armes ici ? J’ai en ma possession mon épée et une dague …

Cela faisait un mois et demi que l'homme d'armes était assigné au poste de garde.. Et beaucoup trop de temps qu'il était a la herse.. c'est que ca pelait le jonc d'attendre des heures à surveiller si des gens s'approchaient de la forteresse.
Et il avait même pas le droit de s'emmitoufler dans une bonne couverture en laine.. parait que fallait être un minimum présentable.. Jt'en foutrais des présentables moi..

Enfin bref il tournait en rond pendant des heures et des heures... et pour l'instant il avait eu juste un visiteur.. Faut dire les gens a c'tépoque de l'année z'allaient pas s'taper la montée jusqu'à Ryes .. z'étaient pas fous!

Et alors qu'il pensait à son bon bol de bouillon qu'il allait avoir le soir il vit une forme qui se dessinait peu à peu approchant de l'endroit ou il était..
T'facon ou elle irait à part ici? Quoi que selon son raisonnement c'était une folle alors bon..

Citation :: Ola la garde ! Oh bonjorn ! Je ne vous avais point vu… Je m’appelle Alfgard et je suis ici pour rencontrer certains membres du Haut-conseil pour un entretien et …

A croire que le froid ca gelait les neurones, le Poitevin mis un certain temps à comprendre que c'était à lui qu'elle s'adressait.. Ben oui quoi c'était lui le garde.

Il fit un signe de tête accompagné d'un "Bonchour" Ben oui dur d'articuler quand t'as la mâchoire rouillée.

Il sortit sa main droite qu'il passa par les barreaux et jeta un œil sur la missive... Acte qui quand on y réfléchissait n'était pas très utile puisqu'il allait demander une vérification dans tout les cas.. Pis pour le coup il manquait le scel alors bon ca servait pas à grand chose..

Petit échauffement de langue.. une deux..

BREEECCCCCCCCC ya pas a dire ca sonnait bien..
J'ai une Aflg.. aglfar... dargl argll.. HALF-GARE .. Ben oui quelle idée d'avoir un nom pareil...
T'as ca dans les registres?

Il se retourna vers le jeune femme, demoiselle.. enfin bref vers celle qui attendait..

Citation :: Dois-je laisser mes armes ici ? J’ai en ma possession mon épée et une dague …

Petite vérification..
Humm pour les armes vous pouvez les garder..

Puis alors qu'il attendait une réponse du chef il dit plus bas en souriant

Vous avez pas trop d'ennuis avec un nom pareil?

L’homme la considéra d’abord comme si elle tombait des nues, à croire que les visites à la Dame se faisaient rares. Quand enfin il reprit ses esprits, un mot, qu’elle prit pour une salutation d’usage, réussit à s’extirper des lèvres glacées du garde en faction. En même temps, une main surgit d’entre les barreaux et attrapa la missive pendant qu’un tonitruant :

Citation :: « BREEECCCCCCCCC J'ai une Aflg.. aglfar... dargl argll.. HALF-GARE .. T'as ca dans les registres?

lui vrilla les tympans.

Alfgard grimaça d’abord sous l’agression faite à ses ouïes puis sourit, s’étonnant à peine que l’homme dut s’y reprendre à plus de deux fois pour prononcer son nom. Elle remercia une fois de plus ses parents de l’avoir affublé d’un prénom pareil.
-Par les pharettes de Thor, pensa-t-elle, Isabelle ou Catherine, c’eut été trop simple?

Citation :: Humm pour les armes vous pouvez les garder.
....
Vous avez pas trop d'ennuis avec un nom pareil?

- Merci bien, je n’aime pas tellement me séparer de mes compagnes.

A sa deuxième remarque, le sourire de la femme s’élargit et elle répondit, employant le même volume sonore :
- Ne m’en parlez pas ! Ce ne sont qu’ennuies et quiproquos, surtout quand je communique par courrier. Là, on répond souvent à « Messer ou Mestre » Alfgard ! Mais que voulez-vous, mes parents ne sont plus de ce monde et je ne peux leur intenter un procès, vous imaginez la tête de l’avocat écoutant mes griefs ? D’ailleurs, quel procureur recevrait une telle plainte ? C’est pour cette raison que la plupart des gens abandonne l’affaire et me donne du « Alfie » plutôt que du « Alfgard ».

Elle fit une pause et ajouta, d’une voix soudainement mal assurée :
- Dites, vous croyez que votre chef me donnera l’autorisation d’entrer ? Je dis ça à cause du scel qui manque sur le courrier… Une petit scélérat a entrepris de le découper, il le trouvait bien beau alors il n’a pas résisté !

Cette histoire inquiétait un peu la Rouquine : et si le scel manquant lui valait refoulement ? Son regard inquiet scruta le visage du garde, tentant de deviner si cette affaire pouvait avoir de néfastes conséquences.
Elle soupira… LouCaillou avait mis la main sur le parchemin posé négligemment sur la table et était resté en extase devant le rouge flamboyant du cachet de l’Ordre. Alfie aurait dû se méfier de ce regard qui laissait toujours présager un « mauvais coup ». Et son instinct lui avait encore une fois donné raison, le morveux – bon sang, ce qu’il lui manquait ! - avait attendu que ses parents adoptifs aient tourné le dos pour s’en emparer et découper maladroitement le motif. A ce jour, ils ne l’avaient toujours pas retrouvé…

Une grimace digne d'un cochon qui se fait égorger apparu sur le visage de la voyageuse.

Citation :: Ne m’en parlez pas ! Ce ne sont qu’ennuies et quiproquos, surtout quand je communique par courrier. Là, on répond souvent à « Messer ou Mestre » Alfgard ! Mais que voulez-vous, mes parents ne sont plus de ce monde et je ne peux leur intenter un procès, vous imaginez la tête de l’avocat écoutant mes griefs ? D’ailleurs, quel procureur recevrait une telle plainte ? C’est pour cette raison que la plupart des gens abandonne l’affaire et me donne du « Alfie » plutôt que du « Alfgard ».

Eh bien ce sera donc Alfie alors.. beaucoup plus simple a prononcer que l'autre.

Mais elle semblait inquiétée par quelque chose d'autre..

Citation :: Dites, vous croyez que votre chef me donnera l’autorisation d’entrer ? Je dis ça à cause du scel qui manque sur le courrier… Une petit scélérat a entrepris de le découper, il le trouvait bien beau alors il n’a pas résisté !

Non non ne vous faites pas de mouron, les missives sont une simple formalité, votre nom est noté dans les registres si vous êtes attendue donc vous allez pouvoir entrer. Mais la prochaine fois essayez de conserver le scel dit il en souriant

Puis il s'approcha du cornet qui était au beau milieu du mur latéral et mis ses deux mains devant sa bouche avant de faire caisse de résonnance. Il colla celles ci contre le cornet et entreprit de faire un "OoooOOoooOoOoOOOOooOOooooOOooooOoOO" à la manière d'un cor de chasse afin de réveiller son frère d'armes qui s'était peut être assoupi

Breccan ,venant tout juste de prendre connaissance de la nouvelle liste de personnes attendues ainsi que la date et le nom des salles dans lesquelles les entretiens auront lieu, entendit la douce mélopée de son prénom voguant au gré du vent glacial de la Normandie. La suite par contre fut nettement plus difficile à saisir. Que pouvait il bien essayer de lui dire?!? Le Gallois était pret à sortir de son poste de garde pour lui donner une tape dans le dos et lui débloquer les bronches. Si cela pouvait l'aider à en faire sortir ce qui visiblement n'avait pas franchement envie d'être expulser, ce serait un gain de temps. Et puis comme ça, Brec saurait quoi chercher dans le registre et quoi répondre. Soit oui soit non. Pour l'instant, l'incorrigible semble plutôt tiraillé quant à la réponse. Alfgard. Finalement le nom était sorti. Breccan ayant encore les noms en tête vu qu'il venait tout juste d'en prendre connaissance, lui répondit aussi sec.

Ah ben enfin, tu as finalement réussi à le prononcer convenablement. Oui Eragon, elle est bien attendue aujourd'hui à la forteresse.
Vous êtes attendue pour votre entretien à la salle frère Nico
Bienvenue à Ryes, Alfgard...

Puis le Gallois lui expliqua l'itinéraire à suivre afin qu'elle ne se perde pas dans le dédale de couloir que comprend la forteresse de la Licorne.

Quelque peu rassurée par les paroles réconfortantes du garde, elle se promit de faire plus attention à ses affaires. Bon sang, quel froid ! Ses bottes se mirent à claquer en cadence contre le sol afin de rendre à ses pieds un semblant de chaleur alors que ses mains, bien qu’emmitouflées dans un morceau de laine, commençaient à la faire cruellement souffrir. Elle se mit à les taper vigoureusement l’une contre l’autre, espérant ne pas finir avec des doigts en moins. Mais malgré le temps qui la transformait peu à peu en statue de glace, elle n’était tenue que par la joie d’être si proche d’atteindre son rêve le plus fou. Elle pensa à Rems qui l’attendait en bas et qui, comme elle, avait demandé un entretien à l’Ordre. La réponse se faisait attendre mais Alfgard avait foi en leur bonne étoile : bientôt il serait lui aussi devant le garde, demandant à entrer.
L’arrivée d’un homme au visage parsemé de poils la tira de sa rêverie. Etait-ce la fin de l’attente ? Le personnage avait l’air d’un chef, peut-être le fameux Brec dont le garde avait hurlé le nom.

Citation :: Vous êtes attendue pour votre entretien à la salle frère Nico
Bienvenue à Ryes, Alfgard...

C’était bien le chef du garde ! Elle eut à peine le temps de le remercier qu’il lui expliquait comment se rendre à la salle où elle était attendue. Un chef pressé, rien de surprenant.

- Messire, je vous remercie pour ces explications, j’espère en faire bon usage et ne point me perdre. Bien, une petite promenade chez la Dame va au moins réchauffer un tant soit peu ce qui de ma personne est en train de geler.
Elle sourit aux deux hommes : Bon courage Messires et merci pour votre accueil. Nous serons, je l’espère, amener à nous revoir.

Le doux bruit de la herse qu’on relève se faisait entendre, accompagnant ses paroles comme la musique le chant d’un trouver.

[Après l’entretien, sur le chemin du poste de garde]

Enfin débarrassée de ce qui l’avait fortement « tourmentée» durant les dernières minutes de l’entretien avec le Chevalier Ethan, Alfgard se retrouva rapidement devant l’écurie. L’homme qu’elle suivait et qui avait pour tâche de la ramener jusqu’au poste de garde, avait accepté sans problème de la compagner. Elle avait quand même dû lui expliquer pourquoi, elle qui était arrivée à pieds, pourrait peut-être repartir à cheval.
L’homme s’était montré tout d’abord perplexe, sa main énorme et poilue des phalanges grattant frénétiquement un menton glabre.
- Mais… Vous allez donc repartir avec deux chevaux ?

Alfgard lui avait alors gentiment souri, reprenant patiemment en partie son explication :
- Non certes ! Si Soraya et ma Tancrède sont à l’écurie, cela signifie que mon compagnon Rems est en ces lieux, dans une de ces salles, en entretien avec l’un des membres de l’Ordre. Je repartirais donc avec ma fidèle et laisserais la jument de mon homme ici, bien sûr. Vous comprenez ? Le regard du garde s’était illuminé et un sourire édenté mais que d’une seule dent, avait confirmé sa compréhension parfaite des propos de l’ex-lieutenant. Celle-ci avait alors continué plus avant :
- Je vais donc prendre ma jument et me présenter à l’auberge que le chevalier m’a recommandée, celle tenue par le Vieux François. D’après ce que j’ai compris, elle est fort réputée. La connaissez-vous ?

A l’évocation de la fameuse auberge, le garde avait acquiescé énergiquement du chef :
- Si je connais ? Dame, je ne connais que celle là, toute la forteresse s’y rend ! De belles soirées là-bas, oui ! Pour sûr ! Foutredieu! bonnes ripailles et bonnes boulasses et bonnes … Pardon damoiselle, pour cet écart de langage, mais je dis vrai !

L’homme avait dû voir le visage de la rouquine changer soudain d’expression et un froncement de sourcil l’avait stoppé net dans la divulgation de détails certainement plus scabreux les uns que les autres.
Il s’était raclé la gorge, gêné et avait conclu, soudain moins fanfaron :
- Bien reçue chez l’Vieux François, pour sûr !
Ah nous voilà rendus damoiselle. Je vous attends ici. Faîtes vite, j’ai des portes à garder moi !

Alfgard pénétra dans l’écurie, le cœur battant à tout rompre, priant Frigg, la déesse Viking de l’amour, de lui faire apparaître les juments côte à côte. Elle fut exhaussée et réprima un cri de joie : son compagnon était bien en la forteresse. Comment se passait l’entretien ? Tout en se posant mille questions, elle sortit de sa besace un morceau de parchemin sur lequel elle griffonna maladroitement, à cause de la quasi obscurité des lieux : « A l’auberge du Vieux François ». Puis elle souleva la selle de Soraya et cacha soigneusement l’indication, comme convenu avec Rems.

Sourire aux lèvres, elle ressortit quelques instants plus tard avec Tancrède, partagée entre le soulagement d’être délivrée de ce lieu et l’inquiétude de quitter sa compagne de toujours. Un hennissement confirma son meshaise, tandis qu’elle refusait d’avancer.
- Allons ma belle, murmura Alfgard en tirant doucement sur les rennes , nous allons bientôt être de nouveau tous les quatre. Et dans quelques temps, nous retrouverons LouCaillou.

Elle flatta sa monture et son cœur se pinça à l’évocation du petit aux yeux vairons.

Mais ce n’était pas le moment de se laisser aller à de tristes pensées, elle sortit rapidement et fit signe a l'homme d'armes qu’ils pouvaient rejoindre le poste de garde.

Un quart d’heure plus tard, après avoir salué les gardes en poste et remercié son chaperon, elle quittait la Dame et se dirigeait vers Ryes.

[ Deuxième pointage au poste de garde ]

A peine le temps de prendre ses marques à l’Auberge du Vieux François que le résultat de son entretien avec le Chevalier Ethan se retrouvait entre ses mains, sous la forme d’un parchemin.
Rems avait sourit quand elle lui avait tendu la missive, main tremblante et œil inquiet, l’implorant de l’ouvrir et de lui en donner connaissance.

Taquin, il avait pris un malin plaisir à faire durer le calvaire. Lentement, il avait déroulé la missive et jeté un œil rapide sur le contenu. Mais rien dans son regard n’avait laissé présager de la décision manuscrite. Puis, de sa voix chaude, il avait doucettement transmis l’information tant attendue :
- Ma Louve, vous avez rendez-vous avec la Dame ! Félicitations !

Alfgard avait reçu la nouvelle comme il se doit, avec grande joie et un sourire jusqu’aux oreilles mais il lui manquait quelque chose cependant. Elle s’était alors précipitée sur Rems comme une sauvage et lui avait arraché le parchemin des mains pendant qu’ils s’affalaient sur le lit. Dans le chahut qui avait suivi, elle avait réussit à prendre connaissance de son affectation : écuyère ! Alfgard était donc mandée à la forteresse aussitôt que possible.
A cette heure, la nuit était tombée, impossible de se rendre chez la Dame, ce n’eut pas été convenable. Ils avaient donc fêté l’heureux évènement comme il se doit, autour d’une bonne tablée, échafaudant mille projets dans un nouvel avenir qu’ils espéraient commun.

- Par les nashes de Frigg, j’ai un pivert qui tente de sortir de mon crâne !
L’ex-lieutenant se tenait devant la herse, regrettant amèrement d’avoir succombé la veille au charme du beau Bacchus. Elle descendit de cheval et une réception « à la routier » sur le sol gelé, se répercuta le long de sa colonne vertébrale, accentuant un mal de tête déjà féroce. Les rennes dans une main, le parchemin dans l’autre, elle héla le garde en faction :

- Bonjorn, c’est encore moi, Alfgard … ou Alfie pour faire simple. Je viens prendre mon service. Tenez, voici ma convocation :

Citation :: L'Ordre royal de la Licorne à Dame Alfgard,
Salut et connaissance de vérité.

Qu'il vous soit connu que votre lettre a reçu la meilleure attention de la part dudit dans son ensemble.
Item que les votes ont souligné vos qualités et les promesses qu'elle contenait.
Item que vous estes en ce jour accepté parmi les écuyers dudit Ordre qui vous attend maintenant en Ryes

Donné en Ryes ce XXIIe jour de décembre de l'an de grasce MCDLVII

Toutes les bonnes choses ont une fin.. voila ce qu'avait dit Eragon en reprenant le poste à la herse. Budiou de budiou qu'est ce qu'on pouvait se cailler les miches à attendre des fous furieux qui préféraient se taper la montée jusqu'à Ryes par ce temps glacial au lieu de rester tranquillement au coin du feu.
Pis en c'moment des fous furieux ben ca affluait.. de tous les côtés qu'il était demandé le Poitevin.. et même si il râlait beaucoup le Poitevin aimait ça ..
Mais jamais au grand jamais il ne l'avouerait, pis c'est bien connu nan? Les Poitevins ca aime râler..

Avec un vent à décorner les boeufs et des flocons qui ne cessaient de choir sur le sol gelé, autant dire qu'on y voyait pas a 10 pieds devant. Fallait que les gugus soient collés à la herse pour que le héraut puissent les voir.

Et c'est à ce moment qu'une grosse bête rousse fît son apparition devant la herse.. Quelques secondes plus tard, le temps qu'il fallût au Poitevin de plisser les yeux pour mieux discerner les formes.. Et non ce n'était qu'une dame qui s'était d'ja pointée .. oui elle avait un nom pas possible..

Citation :: Bonjorn, c’est encore moi, Alfgard … ou Alfie pour faire simple. Je viens prendre mon service. Tenez, voici ma convocation

Eragon regarda le rousse..

Ah oui Alfie c'est ça.. Faites moi donc voir ça. M'enfin j'suppose que si vous êtes venus sous c'te neige c'est que ca doit plutôt être une bonne nouvelle.

Il posa ses mirettes su le parchemin et le lu en diagonale comme d'habitude.. toute façon ça disait tout le temps la même chose.. pis fallait toujours vérifier.. alors à quoi bon.
Il préparait donc sa voix pour appeler Brec.. quand il eu un doute..
Il rejeta un coup d'œil ..

Ohhh mais toutes mes félicitations!
Bienvenue à la maison.

Il bougea son popotin congelé vers le mécanisme de la herse qu'il fît rugir.. vous savez un long grincement horrible.. puis l'énorme bruit de chaîne.. Ouhhh que ca doit être insupportable quand on à un mal de crâne..

Il laissa la rouquine avancer et entama la suite d'informations essentielles.

Alors tu dois te rendre tout d'abord à l'infirmerie pour ta visite médicale..
Ensuite vu que tu seras bien fatiguée tu pourras aller au Dortoir des ecuyers pis aussi des HA d'ailleurs.
Et puis quand tu seras en pleine forme tu pourras aller à la Salle d'Armes.
Voila pour le principal, le reste viendra à force du temps.

Oui bon l'était un peu jaloux le Poitevin, ben oui l'avait pas assez fait bonne impression lors de son entretien mais bon..
Finalement c'était pas une si mauvaise situation Homme d'Armes.

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