Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne


 
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 [RP]Les tribulations d'une licorne un peu gardon sur les bords

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Flaiche

Flaiche


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MessageSujet: [RP]Les tribulations d'une licorne un peu gardon sur les bords   [RP]Les tribulations d'une licorne un peu gardon sur les bords EmptyDim 28 Fév 2010 - 10:20

Épisode 1: La menace fantôme. (oui c'est limite, mais ça colle, et attendez de lire la suite ^^)


"Manuel de formation d'un assistant du Maitre d'Armes à l'usage des naïfs et des inconscients" ou "Comment faire d'un bon gars un tortionnaire en puissance".


ÉTAPE 1 : LA PROMOTION DE L'ASSISTANT: LA FIN DE L'INSOUCIANCE

Citation :
Salle d'arme encore, salle d'arme, toujours,
Salle d'arme, salle d'or, salle d'arme, mon amour !

Tel est le quotidien d'un assistant du maitre d'arme, arrivant d'un pas dansant dans la dite salle, comme virevoltant sur un tapis de petits nuages de bonheur tout frais et dont les sens déjà exaltés par le parfum subtil des dizaines de colliers de fleur qui ornaient le cou de ces bienheureux élus, s'exacerbaient chaque matin, découvrant comme lors de leur première fois les senteurs suaves du métal, du cuir et ...

EH OH c'est pas bientôt finit ces conneries !!! Croyez pas non plus qu'on va faire du tricot et se mettre a boire de l'eau de rose avec une cuillère de sucre en taverne non ?

RÉCURAGE DES DOUVES, ET SANS MATOS, TOUT A LA LANGUE.

Attention n'allez pas croire, un maitre d'arme, ca aime aussi les petits anges qui volent de ci de la, insouciants et joyeux, mais uniquement quand ils ont une arquebuse en main pour en profiter!

Nan mais franchement !



ÉTAPE 2 : LES PREMIERS MOIS: Y CROIRE, SAIT ON JAMAIS

Citation :
Salle d'arme, j'arrive, ton assistant voici
Salle d'arme, sans dérive, me voila a ton huis

Tel est le quotidien d'un assistant du maitre d'arme.
Fier et fidèle se levant bon matin, toujours fringant, disposé et serein.
A peine sortit il courre au moins une heure, car pour garder la forme, il n'y a rien de meilleur.
Son escapade prend fin quand le premier rayon, d'un soleil intrépide embrase l'horizon.
Malgré l'effort intense, il reste tel un gardon, frais en toute circonstance et en plus il sent bon.
Malin comme un singe et mièvre comme la tortue (oui ooh ca va hein), il travail tel le lièvre que le tord ne tue (c'est ptet pâs drôle mais au moins c'est logique, si si réfléchissez).
Après quelques minutes d'un intense labeur, l'assistant a finit, c'est un bon travailleur.
Il se retire alors, de l'aimée forteresse, allant sauver le pauvre et la veuve en détresse.
Quand le soir s'en vient il revient humblement, ayant même eu le temps, d'écrire à sa maman.
Sachant en plus faire fi d'une gloire méritée, il part se coucher ses exploits non vantés.
C'est à se demander ce que le haut conseil, attend pour adouber un adepte pareil. Hein ? Non, vous ne vous demandez pas ? Bon tant pi.



ÉTAPE 3 : DÉBUTS PROMETTEURS: LE SADISME LA RUSE

Citation :
La salle d'arme un p'tit air, la salle d'arme, un p'tit verre,
La salle d'arme une chanson, la salle d'arme... gare au gardon!

Tel est le quotidien d'un assistant du maitre d'arme. Pénétrant dans la salle avec son instrument en main, le grattant avidement afin qu'en sorte le produit de tant de passion. Son organe se prend au jeu sans attendre, se dilatant progressivement pour atteindre le but ultime, la perfection en tout point, mélant le rythme sacadé de ses doigts à la montée en puissance naturelle de ce membre tendu, vibrant crescendo pour une harmonie totale. L'intensité semble emplir toute la pièce lorsqu'enfin jaillit la tant espérée semence de ce jardin précoce..... La musique ! Ben quoi ? Qu'est ce que vous imaginiez encore ?
Luth en main et cordes vocales en action donc....la mélopée joyeuse et bon enfant fait vite place au silence, une bonne chopine, et le rythme accélère. Cette fois, l'assistant est en place, la mélodie jusqu'alors mollasse, se change enfin en un air folasse, complété de palabres au demeurant salace, qui le ferait passer pour un gros dégueulasse.(Merci d'applaudir cette jolie tirade, pensez à l'artiste.) Évidemment, la chansonnette attire les curieux ! La grivoiserie a toujours eu plus d'intérêt qu'un cours magistral n'est il pas ? La salle se remplit d'hommes d'arme et d'écuyers, fraichement nommés ou jeunes inconscients, comme disait Frodon, jamais nous ne le saurons.(Je sais elle est nulle mais j'en ai pas d'autre). Alors qu'enfin dans la salle d'arme comble pour l'occasion, la porte claque d'un coup poussée par l'assistant, la musique s'arrête et l'assistant rieur, lance de sa plus belle voix à tout ces orateurs:
"Puisque vous êtes tous la...cours magistral !!!"
Sadique, mais efficace.
Bah, on rien sans rien hein.



ÉTAPE 4 : L'ACCEPTATION DU DEVENIR: LE RECOURS INATTENDU

Citation :
La salle d'arme, un p'tit verre, la salle d'arme, un p'tit verre,
La salle d'arme un p'tit verre, la salle d'arme, un p'tit verre!

Tel est le quotidien d'un assistant du maitre d'arme. Obligé de picoler pour faire face à l'adversité et au calvaire dans lequel ils s'étaient eux même inconsciemment jetés. Réveil à l'aube... plus ou moins quelques heures, quand ce n'était pas l'aube du surlendemain suivant le couché. Dans le gaz, complet. Et encore, évitons de parler de gaz, dans leur état, ca vaudrait mieux. Se pencher sur le lit, saisir après quelques essais infructueux et quelques haut-le-cœur le pichet contenant les restes de bière de la veille.......euh avant veille plutôt.....enfin je crois. Le vider d'un trait. Grommellement, y a pas la dose requise pour aller bosser. Détour par la taverne pour prendre les munitions sur place ET à emporter, on est jamais trop prévoyant. Arrivée dans la salle d'arme en début d'après midi, un pichet sous chaque bras, après deux bonnes heures de marche et quelques dizaines de couloirs traversés inutilement. "Boudiou qu'c'est drôlement loin Ryes depuis quelques temps. A plus que j'y vais, à plus qu'y s'éloigne, alors ch'ai pas si c'est l'village qui fout l'camp ou le sol qui recule dans l'sens inverse mais c'est pas facile". Poignant, n'est il pas ? Vidage du premier broc pour s'en remettre, après tout c'est à ça qu'il sert. Allez, au boulot. Faut donner un cours qu'elle a dit la chef.....mais un cours de quoi ? Un cours d'eau ? Beurk ! Un cours-vêtu ? Brrrr nan, pas chaud, pas potib. Un court bouillon ? Buuurrp. Nan, pas maintenant, pas bonne idée. Bah aller, un petit verre pour aider à réfléchir.... et c'est l'illumination. Cours de lancer de couteau ! Ne lui à t'on pas a toujours dit que c'est bon les cours-jette. Assistant qui se bidonne tout seul, prit d'un fou rire alcoolique. S'en remettre avec un bonne rasade. Bon, ben il tient son idée, demain, il passe à la pratique, il à déjà pas mal bossé aujourd'hui. Pi t'façon les pichets sont vides, faut retourner à la taverne. Arrivée au lieu sus dit quelques heures plus tard, le trajet ayant nécessité plusieurs retours à la salle d'arme avec ce que ca implique comme détours pour récupérer un pichet oublié, puis l'autre. Une chose à la fois hein. Les deux brocs à nouveaux remplit, retour à la case départ...ah ben non, fait nuit d'jà. Pas grave, on dormira sur place. BURP.




ÉTAPE 5 : L'APPRENTISSAGE: LA MAITRISE DE SOI

Citation :
Salle d'arme encore, salle d'arme toujours,
Salle d'arme ENCORE ! SALLE D'ARME TOUJOURS !!!

Tel est le quotidien d'un assistant du maitre d'arme. Matins de merde, qui commençaient toujours avant l'aube. Humeur de chiotte et gueule enfarinée. COMME SI C'ETAIT UNE HEURE POUR SE LEVER AUSSI ! Ouverture de porte a coups de pieds, mine patibulaire, la rage aux dents, la bave aux lèvres, parfaite tenue du "tu bouges, j'te mords". Pas des plus commodes les assistants quand ils allaient bosser. Entrée fracassante dans la salle d'arme donc, renifler avec dégout le cuir usé et les restant de sueur des acharnés s'étant étripés la veille. Aucun morceau de chair, pas de trace de sang...z'ont encore pas forcé ces tapettes. Puisque c'est ça, ils devront apprendre courage et détermintion, et pour se faire, rien de tel qu'un entrainement au fléau pour tous. S'installer à une table, l'oeil à l'affût, guettant l'inconscient homme d'arme qui, ignorant les règles, viendrait bien un jour s'amuser à s'entrainer avec une arme non émoussée, donnant le prétexte parfait au déclenchement de la folie furieuse qui couvait depuis des mois chez l'assistant et qui, le regard fou, le pousserait à quitter son siège en l'envoyant d'un coup de latte se fracasser contre le mur opposé pour aller se saisir d'une masse d'arme en hurlant comme un dément qu'y a des règles bordel avant d'enfoncer cette dernière DANS SA PETITE GUEULE D'ENFOIRE INSOLENT!

C'est vrai quoi, les règles sont pas la pour rien, on est pas des sauvages tout de même.




ÉTAPE 6 : L'ÉCLOSION: LA DURE RÉALITÉ DES CHOSES

Citation :
Salle d'arme, lieu convivial, salle d'arme, un brin bestial
Salle d'arme, lieu de supplice, salle d'arme, horreur et vice.

Tel est le quotidien d'un assistant du maitre d'arme. Devoir jour après jour torturer, sous le joug tyrannique et implacable d'une maitre d'arme despotique (ok ok j'arrête les compliments) de pauvres petits novices insouciants encore béats d'admiration devant la puissance apparente une simple flamberge. Ils ne se doutent surement pas encore ces jeunes puceaux écervelés QU'IL FALLAIT AUTRE CHOSE QUE LEURS PETITS BRAS DE JOUVENCELLES MÊME PAS ENCORE EFFAROUCHÉE POUR SOULEVER UN TEL MONSTRE ET POUVOIR S'EN SERVIR POUR DÉFONCER LA GUEULE DE LEUR VINGT DIEU D'ENNEMI !!!! Ehhh oui, c'est qu'on y prend goût....Cynisme, sadisme, brutalité.....barbarie même tiens, ouais, barbarie, n'ayons pas peur des mots !
Moi qui était si gentil, si doux...enjoué et rieur...
Aujourd'hui ce qui m'ennivre le plus c'est de sentir le sang se mêler à la sueur, les longs gémissements déchirants de souffrance pure d'un homme d'arme donnant tout ce qu'il a, lui en redemander un peu plus parce qu'on est pas des tapettes, qu'on est pas la pour faire de la danse classique bon dieu. Les entendre chialer comme des gosses et leur rire au nez, voir colère et haine naître dans leurs yeux noyés de larmes. C'est le métier qui rentre que j'leur dit, on fait pas d'omelette sans casser des œufs.
Aaaaah l'insouciance juvénile de ces pisseux naïfs....c'est si bon de lui tordre le cou.




EPILOGUE

Voila, chers membres de la Licorne intéressés que vous êtes par la fonction d'assistant du maitre d'arme ou pire, par la fonction même de maitre d'arme. J'espère que ce petit condensé issu de mon expérience personnelle et qui reflète ce qui vous attends si vous persévérez dans la voie qui est la votre vous servira. Vous rirez surement en lisant ces lignes, moi même elles m'auraient fait bien rire à l'époque ou j'étais encore un petit écuyer naïf. Cela dit, quand on commence à saisir la justesse de ces propos, il est déjà trop tard. La spirale infernale dans laquelle on s'est jeté nous emporte très vite, et ne nous relâche jamais indemne.
Vous avez désormais un doute ? Alors un conseil: fuyez ! Loin, vite, avant que le doute ne s'estompe et que l'envie ne vous reprenne alors que l'effet provoqué par ces quelques modestes lignes s'effacera de votre mémoire.
Ne croyez surtout pas être meilleur que les autres car c'est un fait indéniable, la fonction vous changera, et à tout jamais. Mais avant cela, beaucoup s'étioleront, tant par la difficulté de la tâche à accomplir que par l'épuisement, tant physique que moral que la charge impose. Il vous faudra user de votre sueur, et parfois même de votre sang, il en va de votre réussite.
Je vais tenter de mettre ces quelques lignes à disposition sans me faire attraper par ma supérieur. Je prend des risques, mais c'est pour vous que je le fait, pour vous éviter de vivre l'enfer qu'a été mon expérience. Merci de ne pas trop faire circuler, je tiens à ma peau donc je n'aimerais pas que la chef le trouve par......
AAAAAAAAAAHHHHHHHHHH LA VOILAAAAAAAAA...JE SUIS FOUTUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU

Fin
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Flaiche

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MessageSujet: Re: [RP]Les tribulations d'une licorne un peu gardon sur les bords   [RP]Les tribulations d'une licorne un peu gardon sur les bords EmptyVen 19 Mar 2010 - 23:06

Épisode 2: L'an pire contre attaque

Un début de matinée tout ce qu'il y avait de plus normal. Gardon qui traficotait dans l'infirmerie, à la recherche d'une médication pouvant lui passer l'horrible migraine qui sévissait dans sa tête depuis qu'il était levé. Même le grand bol d'air frais qu'il prenait lorsqu'il partait faire son jogging matinal n'avait pas réussi à lui enlever. La douleur était supportable, après tout il était assistant du maitre d'arme hein, c'était pas une tite tapette. Bref, sur cette considération hautement intellectuelle, le gardon s'était rendu à l'infirmerie, parce que si, répétons-le une seconde fois, la douleur n'était pas intenable, elle serait fort dérangeante pour la matinée qui l'attendait. Eh oui, car comble de malchance, mais non, que dis-je, c'était une épreuve digne d'un assistant du maitre d'arme et il la surmonterait haut la main grâce à son savoir. Petit détail sans importance donc, il devait donner le matin même un cours sur les armes de tir et de jet aux hommes et femmes d'armes enrôlés récemment. Il serait fort inconvenant par conséquent qu'une toute petite migraine le gêna durant celui-ci, le gardon aimant être à fond dans ce qu'il faisait. Or il paraissait difficile d'aller donner un tel cours, en extérieur, alors que le soleil semblait vouloir donner de toute sa lumière et que justement, la lumière forte avait cette fâcheuse tendance à provoquer des élancements qui l'empêcheraient sans le moindre doute de viser juste lors d'éventuelles démonstrations. Car oui, il y allait avoir démonstration. Le gardon n'avait pas hérité du surnom de Flaiche par hasard. Il visait juste, il visait vite, et il comptait bien pour une fois en tirer parti, ayant dû abandonner l'arc en dehors des cours et amusement depuis qu'il était licorneux. Rien de mieux pour impressionner les HA qu'un tir en plein centre d'une cible. Faire le modeste en disant que c'était facile vu qu'il n'y avait que peu de vent, fallait toujours un peu se la raconter devant les nouveaux, cela forgeait les vocations. Et puis il était assistant du maitre d'arme, et pour cela, il le valait bien.

Cela avait donc été plus par obligation que par choix dirons-nous, que le gardon avait prit la direction de l'infirmerie dans laquelle il se trouvait encore actuellement. Farfouillant dans les diverses fioles et autres contenants, il en déposa trois devant lui. Saisissant un mortier et un pilon, il prit soin d'écraser minutieusement les deux premiers ingrédients préalablement versés dedans. Un élancement lui fit faire un geste brusque alors qu'il s'apprêtait à se saisir de la troisième fiole. La bousculant, elle chuta et vint s'écraser au sol mais, par le simple fait de la résistance de celle ci, ou de la chance providentielle d'un gardon, elle ne se brisa pas, se contentant de rouler lentement sous la table. Gardon qui se pencha, grimaçant de devoir faire un tel effort alors que les forges de l'enfer semblaient s'emparer de son cerveau. Descente rapide, et ma foi un brin trop près de la table. Inévitablement le crâne du médicastre fit l'apprentissage de la dureté du chêne composant le mobilier de la pièce. Choc sourd, qui s'en suivit d'un plus léger, le licorneux se retrouvant sur les fesses, jurant contre la table et les charpentiers incapables de faire des meubles en bois mou. C'étaitt vrai quoi, ce serait quand même moins dangereux. Avisant tant bien que mal la fiole près d'un pied de la table, le gardon se mit à genoux, avançant à tâtons tant le choc semblait s'amuser à lui faire voir de petites étoiles. Après avoir avancé de trois bons mètres de sécurité, évitant un nouveau choc stupide contre le bois décidément bien trop dur, le gardon se releva, fiole en main, remerciant la providence que personne ne soit entrer durant sa petite escapade à quatre pattes. Malheureusement pour lui, la porte de l'armoire précédemment ouverte pour prendre les ingrédients n'ayant pas été refermée, elle le stoppa nette dans sa remontée. Gardon qui beugla cette fois, colère qui explosa avant de s'éteindre aussi vite qu'elle avait commencé du fait de la douleur crânienne provoquée par ses propres cris. Marmonnements et grommellements s'en suivirent, claquage de la porte en cause et second ramassage de fiole décidément plus solide qu'une tête de gardon. Sauf que cette fois, la fiole n'était pas identique à la première, mais partagé entre sa vengeance verbale et ses douleurs refluant, le médicastre ne s'en rendit pas compte, récupérant une fiole probablement égarée lors de son réaménagement de bureau.

Verser une partie du contenu dans le mortier, finir la préparation, et fiole qui prit place dans son mantel, rejoignant les deux autres, il éviterait ainsi de revenir à l'infirmerie en cas de besoin, et tout particulièrement ses meubles. Le gardon s'enfile cul sec la préparation avec un peu d'eau puis, sortant de l'infirmerie, il se rend dans la salle d'arme afin de préparer les affaires nécessaires a son cours. Le matériel prêt, l'assistant fit appel à un homme d'arme pour l'aider à transporter le tout, satisfait de sentir que déjà, le remède faisait effet. Le mal de tête semblait passer, le soulagement était net, très net même, c'était comme s'il se sentait....léger, serein, voir même joyeux! Terriblement joyeux même. Léger sourire niais qui naquit sur la tête de l'errant se rendant au terrain d'entrainement du jour. Les élèves étaient déjà présents, gardon qui trouvait cela merveilleux, et notifia sa présence à ceux ci par un retentissant "TADAAAAAAAAA" avec la pose en prime, devant un groupe d'hommes et femmes d'armes effarés, se demandant surement si le rouquin était leur prof du jour ou un homme d'arme chargé d'amener l'équipement et qui manquerait totalement de bon sens. Situation bien différente pour le gardon qui lui trouvait d'un coup la vie terriblement passionnante et colorée. L'objectif n'était cependant pas perdu de vue, et le cours commença...tant bien que mal.


Bien chers frères, très chères soeurs, prions ensemble......euh nan, qu'est-ce que je raconte moi.
Je suis frère Flaiche, même si je suis pas moine. En tant qu'homme d'arme, c'est à moi que reviens de vous donner votre cours du jour. Nan....en tant qu'errant assistant le maitre d'arme, c'est vous les hommes d'arme...trop cool.
Voila, je suis chevalier errant.....parce que j'erre. Ouais, ça se voit pas comme ça sur ma tête, mais j'erre. Et comme elle se le demandait si bien elle-même, la mégère, mais dans quelle étagère?


Effectivement, pour l'ensemble des hommes et femmes d'arme réunis, la question se posait, et si le gardon ne se rendait même pas compte des inepties qu'il sortait, pour eux, cela ne faisait aucun doute que quelque chose clochait.

Frère Flaiche ? Vous êtes sûr que tout va bien ?

Pour sûr mon fidèle ami, pour sûr, mais c'est fort charitable de ta part de demander. Mais trêve de billevesées, rien de mieux après la théorie que de mettre en pratique. Regardez donc.


Oui, effectivement, comme vous l'aurez remarqué, la théorie venait en quelques secondes de littéralement passer à la trappe, et ce furent des élèves de plus en plus intrigués, se demandant si tout ceci n'était qu'un test destiné à les faire réagir, qui virent Flaiche se saisir d'un arc et d'un carquois, carquois pour lequel il fallut bien cinq minutes à l'errant pour réussir à l'enfiler....Du mauvais coté. Tendant le bras pour prendre une première flèche, celles-ci étaient bizarrement inaccessibles.....ou alors....Regardant par trois fois son bras, il ne le trouva pas plus court que d'ordinaire, et tenta alors de se pencher vivement pour se saisir d'une flèche en prenant celles-ci de vitesse. Plusieurs d'entre elles tombèrent du carquois dans l'opération, mettant fin à cette épisode navrant en permettant au gardon d'en récupérer une au sol.

La règle numéro un pour bien tirer, la règle principale, celle qu'il faut respecter à tous les coups, c'est de ne jamais perdre la cible des yeux, de bien bander l'arc, de cesser toute respiration durant le tir, de rester concentré et de ne pas avoir de couvre chef trop long de sorte qu'un coup de vent ne l'amène devant vos yeux. C'est LA règle à retenir ! Voyez plutôt.

Semblant scruter l'horizon, les yeux plissés comme pour voir mieux, un rictus de concentration très exagéré sur la face, Flaiche banda l'arc lentement, très lentement, désespérément lentement. Un raclement de gorge vint cependant l'interrompre, et ce fut la mine réprobatrice qui se retourna vers ses élèves.

Oui ?

C'est que.....les cibles sont de l'autre coté.

Oh.....merci. Je me disais aussi qu'a cette distance, même moi j'allais avoir du mal.


Que répondre à cela? Rien, effectivement! Ce fut donc tout naturellement que l'homme d'arme se retrouva à ne pouvoir qu'acquiescer aux propos de Flaiche. Ce dernier se prépara à nouveau, ayant cette fois une cible plus consistante à viser. Bien entendu, personne ne s'attendait à ce qu'il arrive à toucher quoi que ce soit, tant l'alcool semblait diriger leur professeur du jour. Le plus intriguant était que celui-ci était loin de sentir l'alcool, ce qui était pourtant presque toujours le cas des gens imbibés autant qu'il semblait l'être. Alors quoi? Vérité ou simulation? Toujours était-il qu'aucun élève ne semblait vouloir tenter d'en savoir plus, peu habitués qu'ils étaient à ce genre de situation. Les doutes montèrent encore d'un cran lorsque, éternuant sans retenue, l'errant en lâcha sa flèche qui, partant sous l'impulsion de la corde libérée, vint se ficher en plein centre de l'une des cibles préparées pour l'occasion. Si tous les élèves en restèrent ébahis, cela ne sembla pas surprendre le gardon, tout persuadé qu'il était que son résultat n'était dû qu'à sa maitrise au tir à l'arc et que la chance n'avait rien à voir la dedans. Pire même, il ne se rappelait déjà plus avoir éternué.

Voyez, c'est cela que l'on appelle la maitrise, maitrise des éléments, maitrise de son arme, et surtout, le plus important, la maitrise de soi. Vous ne pourrez jamais atteindre un tel résultat si vous ne pouvez contrôler correctement votre corps. Je n'aurais jamais touché dans le mille si j'avais eu par exemple une quinte de toux en plein tir.
Une chose très importante aussi, c'est de ressentir la cible. Il faut être capable de communiquer avec elle à travers ses sens, à travers ce qui nous entoure, ne faire qu'un avec le monde au point de sentir l'énergie de chaque petit bout de ce monde. C'est une force terrifiante, mais qui vous permettra même de faire mouche les yeux fermés. Il faut que la force soit avec vous.


Vous vous demandez de quoi il parle? Lui non, et c'était bien le plus inquiétant, surtout lorsque, persuadé de la véracité de ce qu'il racontait, il passa son foulard sur sa tête, ramassa une seconde flèche, l'encocha, puis recouvrit ses yeux du dit foulard et se mit à tourner sur lui même. Inquiétant? Pour les hommes et femmes d'armes subissant son cours, non, terrifiant, oui. Et c'était même peu dire. Flaiche s'arrêta de tourner et, après un moment d'hésitation, leva la tête pour prendre une grande inspiration, se tourna vers ses élèves et banda l'arc. Tous sans exception se jetèrent au sol et attendirent que la flèche soit partie pour se relever. Celle-ci vint s'écraser contre le mur de la forteresse et finit dans les douves quelques mètres plus bas. Relevant le foulard et avisant ses élèves du jour, il se tourna vers les cibles et, montrant du doigt la cible précédemment touchée par pur hasard, reprit, totalement confiant.

Ah aaaaaah, vous voyez ! Sans les yeux, et pour peu que vous insistiez, je vous le fais sans les mains !

Si quelques hommes d'armes furent tentés par la proposition, par pure curiosité évidemment, ils n'en firent pas mention, car si ils désiraient vraiment voir comment le gardon pourrait tirer à l'arc sans les mains, son état actuel laissait à penser que cela pourrait très bien finir dans un bain de sang, et aucun des élèves n'avait envie de finir en cible mouvant pour gardon archer manchot. Déception de celui-ci, cela allait de soi, mais bref. L'errant allait poursuivre lorsqu'il aperçut sur la route de la forteresse un vieillard au bras d'une jeune demoiselle portant un long bâton de bois. Intrigué, il fit les deux pas qui le séparait encore de ceux ci.

Bien le bonjour les tourtereaux, je me nomme Flaiche, je suis chevalier errant de la licorne, puis-je vous être d'une aide quelconque ?

Le vieux grogna au mot tourtereaux, le prenant pour une mauvaise blague de l'errant. La demoiselle ne sembla pas en faire cas, gardant ses yeux clos tournés vers le gardon. Avant qu'elle n'ait pu dire un mot, le vieux prit la parole.

Ouais mon gars tu peux aider! J'suis plus tout jeune moi et vot'chemin pour la forteresse l'est un peu ardu pour mon dos. Cette d'moiselle veut rejoindre la forteresse et c'est comme qui dirait qu'elle peut pas toute seule hein, mais j'pense que t'as compris, pas b'soin d'être une lumière pour ça.

Fort bien noble coursier, je me charge personnellement de la suite. Prenez donc ceci pour votre travail avec tous nos remerciements.


Et du gardon de donner un écu d'or tiré de sa bourse avant de se tourner vers la jeune demoiselle, donnant congé à un vieillard bougonnant qu'y a des gens pas net par ici, se demandant tout de même s'il était raisonnable de laisser une demoiselle aveugle rejoindre la forteresse avec un hurluberlu le prenant pour un coursier. Et effectivement, ses interrogations étaient des plus fondées, car le gardon, non content de ne toujours pas avoir comprit pour la cécité de la demoiselle, avait cru par les mots "rejoindre la forteresse" que la nouvelle arrivante voulait ni plus ni moins que rejoindre les rangs de la Licorne. Celle-ci sourit, inclina la tête en signe de remerciement et prit la parole.

Je vous remercie grandement de votre aide chevalier et espère ne pas trop vous déranger dans vos affaires.

Que non point jeune dame, au contraire, vous tombez parfaitement bien. Mais pas de chevalier ici, frère Flaiche suffira, même si je ne suis pas moine.

Oh! mes excuses frère Flaiche, j'en oublie mes bonnes manière et ne me suis pas encore présentée. Je me nomme Laure. Laure Réal.

Et vous le valez bien !

Je vous demande pardon ?

Euh....non rien...c'est sorti tout seul. Bien, reprenons le cours, et si vous n'avez pas eu la chance d'en suivre le début, peut être pourriez-vous nous montrez vos talents à l'arc, ainsi les élèves ayant suivi jusque là pourront sans difficulté vous dire ce qu'il faut corriger dans votre technique n'est-ce pas ?

Mais frère Flaiche...

Allons allons, pas d'hésitation et encore moins de fausse pudeur, vous êtes sur la voie du chevalier tout de même.


Ce fut en cet instant précis que, n'y tenant plus, l'un des hommes d'arme se décida à tenter de mettre fin à la mascarade qu'était ce cours, avec la ferme intention de découvrir s'il l'errant était saoul ou s'il s'agissait d'un test pour voir s'ils étaient capables de braver la hiérarchie dans les situations où cela s'imposait.

Frère Flaiche ?

Oui ?

Je crains qu'il n'y ait eu méprise, et je doute sincèrement que damoiselle Laure désire participer à notre cours.

Oh? Et pourquoi donc je vous prie? Depuis quand un futur chevalier décide de ce que sera son enseignement?

C'est que je ne crois pas qu'elle veuille devenir licorneuse...

Ah! Car vous avez donc la science infuse et savez rien qu'en la voyant quelles sont ses intentions peut être?

Eh bien....elle est aveugle tout de même...

Aveugle?
Se tournant vers la demoiselle et comprenant enfin oui....Effectivement....mais cela ne gène en rien non? N'ai-je pas moi même fait mouche les yeux bandés, un peu de courage voyons, un chevalier n'abandonne pas au premier obstacle! Tant qu'elle communie avec le monde...

FRERE FLAICHE !

Quoi encore? Et cessez de hausser le ton, je ne suis pas sourd.

Sourd non....mais vous n'avez pas l'air dans votre assiette si je puis me permettre.

Qu'est-ce que je ferais dans une assiette? Oh et puis ça suffit môssieur je sais tout la, depuis tout à l'heure que vous faites le malin! Je n'aime pas trop ce type de comportement! Vous voulez me tester, soit, à mon tour alors, et si je n'ai pas que des bonnes réponses vous serez de la prochaine corvée de douve. Allons y, je veux le nom de trois type d'arme hast.

Hallebarde, fauchard et vouge

Bien...quatre parties d'une épée

La garde, la lame, la fusée, le pommeau

Soit... cinq pièces d'armures

Cuissard, Gantelet, Plastron, Heaume et Spalière

Correct...six vertus de plante

Diurétique, sudorifique, astringent, purgative, vermifuge et antiseptique.

Tiens donc....on s'intéresse aux plantes hein? Les 7 péchés capitaux?

Envie, paresse, gourmandise, colère, avarice, orgueil et luxure

Le nom des trois rois mages? Les cinq doigts de la main? Les sept jours de la semaines? Les dix commandements? Les mille et une nuits?

Euh....

Ahaaaaaah, on fait moins le malin maintenant !


Mais puisque toute histoire a une fin, même les meilleures hein, et parce que les effets des plantes ne sont pas éternels, le gardon "redescendit" sur terre à ce moment précis, avec son petit lot de vertige et tremblements. Finie la vision colorée du monde, tout beau et tout joli, où les flèches atteignent toujours leur but et où les aveugles tirent à l'arc. Gardon à genoux, en sueur, tentant de comprendre ce qui lui arrive, n'entendant que tout juste dans le brouillard de son esprit la voix de l'homme d'arme qui tentait de lui parler pour le maintenir conscient. Petit éclair de lucidité, l'errant passa la main dans son mantel pour en retirer les trois fioles dont le contenu avait servit à préparer sa médication. Jasmin...ok....Giroflier...ok...Jusquiame.....eh merde !


FIN
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[RP]Les tribulations d'une licorne un peu gardon sur les bords
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