[RP] Cours des écuyers...Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !

[Préparatifs de la veille]

Une fraiche matinée d'avril, bercée par les élans d'une bise légère. Les premières lueurs de l'aube apparaissaient seulement que déjà, hommes et femmes s'affairaient dans la forteresse. Conversations et brouhaha, éclats de rire et appels tonitruants s'élançant de l'immense bâtisse, comme avides de rivaliser de puissance avec le chant des oiseaux. L'effervescence semblait gagner chaque minute un peu plus de terrain entre les froids murs de pierre. Quelques instants plus tard, une cacophonie des plus inhabituelle quitta la forteresse, sous l'apparence d'un important groupe d'hommes et de femmes portant matériel et plaisantant gaiement, participants tous un peu à l'ambiance générale de par leur insouciance palpable.

S'éloignant progressivement de son point de départ, le groupe fit halte, au signal de l'un d'entre eux, non loin de l'orée de la forêt qui s'étalait à portée de vue sur l'horizon voisin. Un homme, le visage comme nimbé de flammes aux primes lueurs du soleil frappant de tout leur éclat sur sa chevelure rousse, donna de nombreuses consignes. Les hommes concernés s'enfoncèrent tour à tour dans le bois, jusqu'a ce qu'il ne reste que très peu d'entre eux ainsi que de nombreuses affaires, sacs de toile et autres outils de toutes sortes, posés ça et là à même le sol, attendant que quelqu'un en ait besoin pour venir les récupérer.

A leur tour, les hommes restant, suivant un gardon des plus satisfait de la bonne tournure que semblait prendre les préparatifs, partirent rejoindre les ouvriers improvisés. Ils étaient en avance sur le programme prévu par Flaiche, le temps jouait en leur faveur et, si sa chance ne tournait pas, tout pourrait être prêt pour le lendemain. Il aurait alors largement le temps de peaufiner les détails, ben plus qu'il ne l'avait espéré. Soit, mais les imprévus étaient fréquents, et comme on le disait communément, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tuer. Quoi qu'il en serait, il serait prêt, il avait tout minutieusement préparé et avait même prit en compte quelques aléas, ceux ci qui ne manquant pas d'arriver dans ce genre de situation.

Le reste de la journée fut tranquille, seulement perturbé par le bruit des travaux et d'hommes lors des quelques allers retours à la forteresse et des diverses pauses et repas improvisés. Bizarrement, le retour à la forteresse fut bien moins mouvementé. C'était comme si les efforts de la journée avaient eu raison de l'effervescence du début de journée. Rien d'anormal donc, après une journée d'intense efforts physiques, peu de monde peut encore se targuer d'avoir envie de faire la fête. Quoi que, on est chez les licorne tout de même; nulle doute que le prochain passage à la taverne, histoire de bien terminer la journée, serait des plus animés.

Le gardon fermait la marche, visiblement satisfait de ce qui avait été accomplit dans la journée. Il avait finalement eu ce qu'il voulait, et mit à part quelques incidents de moindre importance, rien avait entraver le dur travail des hommes. Le cours aurait donc bien lieu, mai cela n'était pas une surprise pour le gardon. S'il s'en réjouissait d'avance, cela ne serait peut être pas le cas de tout le monde le lendemain. Même si l'exercice promettait d'être riche en émotion, certains avait peu être envie d'un peu de tranquillité après le long épisode du Maine. Cela étant, aucun d'eux n'était devenu Licorneux pour se reposer et c'était parfois le quotidien que d'enchainer des missions sans relâche. Un exercice, même si fatiguant tant physiquement que mentalement, ne devrait donc pas les gêner outre mesure. Mai cela, le gardon le découvrirait bien assez tôt.

[Le jour J. devant le bois.]

Le gardon ressortit de l'épaisse forêt, un sac de jutte négligemment posé sur son épaule et tenu d'une main ferme. Plusieurs hommes et femmes d'armes l'attendaient déjà, ce qui lui tira un sourire de bienvenue, et à leur coté deux charrettes remplies de d'armes, de pièce d'armures et autres matériels de combat. Posant son sac, il se dirigea vers celles ci, en inspectant le contenu après un bref salut à ses frères et sœurs. Ce n'est qu'une fois son inspection terminée qu'il revint vers eux, les remerciant pour leur participation et les félicitant pour leur efficacité, alors qu'arrivaient les derniers membres du groupe. Un peu plus d'une vingtaine de personnes étaient rassemblées à l'orée du bois, attendant la suite des évènements. Un nombre qui aurait pu passer inaperçu si ce n'était que les véritables élèves du cours n'étaient pour leur part, pas encore arrivés. Ils ne devraient cependant plus tarder, et le gardon se décida à prendre les dispositions nécessaires. L'un des hommes d'armes fut envoyés au poste de garde, afin de donner aux élèves la direction à prendre pour rejoindre le cours. En effet, si l'annonce du cours ne stipulait que "Les alentours de la forteresse" ceux ci s'étalaient quand même sur une distance conséquente, si bien que si l'on ne savait pas de quel coté partir, on pouvait passer un moment à faire le tour de la forteresse afin de trouver enfin l'endroit recherché.

Les autres hommes et femmes d'armes présents furent séparés en deux groupes, dont l'un s'enfonça dans la forêt sans attendre. L'autre se sépara en quatre groupes distincts et attendit la suite des évènements. Flaiche se tourna alors vers la forteresse, guettant d'un oeil perçant l'arrivé de ses élèves du jour.

[Jour-J : Quand faut y aller faut y aller]

Fallait avoir bien dormi la veille, voila plus ou moins les seules consignes qu'avaient reçu les escuyers qui voulaient participer au cours d'un des assistants au maître d'armes alias Flaîche. Consigne qu'Eragon aurait plutôt voulu bien suivre si ce n'avait été que comme par hasard (en fait nan c'était pas un hasard puisqu'il était nul aux dès le Era), il s'était tapé un tour de garde jusque tard dans la nuit. Il avait tout juste eu le temps de rentrer au dortoir ,ou tout le monde ou presque avait pu suivre pleinement la consigne, et dormir comme des bébés.. des bébés qui ronflent pour certains mais des bébés tout de même.

Quelques heures (qu'un manchot amputé de deux doigts aurait pu compter tranquillement) plus tard le brun se leva, enfile ses braies, une simple chemise et ses bottes. Il lia sa natte en vitesse, il avait tout juste le temps d'aller.. d'aller ou d'ailleurs merde? Bref, il n'avait pas le temps de tergiverser, il verrait sur le chemin.. agir avant de réfléchir.. s'était pas la devise du Poitevin mais ça commençait à être monnaie courante.. un peu trop d'ailleurs. L'espadon avait été laissé sur la paillasse, la lame bien rangé sur le baudrier en cuir qui venait d'être terminé par l'atelier de tannerie. La lame était encore trop lourde pour être bien maniée par le Poitevin elle ne serait donc qu'un fardeau.. et puis Flaîche n'avait pas précisé de venir armée.. il n'aurait donc qu'une dague sur lui.

Le soleil faisait déjà timidement profiter de sa lueur dehors alors que l'écuyer venait de finir de dévaler quatre à quatre les marches pour sortir dans a cour.. quelques enjambées et il se retrouva près du poste de garde.. cher à son cœur mais pas du tout à ses nuits.. La un groupe d'homme d'armes.. groupe auquel il aurait pu faire encore parti si le Haut Conseil ne l'avait pas jugé apte à devenir membre à part entière de l'Ordre Royal. Vu l'empressement du jeune homme quelques signes suffirent, une main tendue vers l'orée des bois, pour lui indiquer la direction d'où Flaiche les attendait. Eragon s'attendait à voir un bon petit groupe déjà formé ou il aurait peut être pu s'insérer sans qu'on ne le remarque trop et faire comme si de rien n'était. Mais la s'était un gardon seul qui attendait.. alors on avait deux options.. soit tous les autres étaient arrivées et le cours allait se dérouler sans lui.. soit il avait encore mal pigé l'horaire et il s'était pressé pour rien.. Et visiblement s'était la dernière solution vu que les Homme d'armes seraient pas restés plantés la s'il n'y avait plus personne à attendre..

Le Héraut pris donc son temps pour traverser la grande prairie qui le séparait de l'orée des bois.. Bois qu'il avait déjà visité et même entamé en coupant quelques habitants (les arbres hein.. pas les possibles sauvages qui habitent dans les bois) lors du cours mené par Guidel alors qu'il était encore HA. Bon nombre de ces compagnons d'alors n'avaient pas résisté à la bête à corne.. leurs motivations ne devant pas être assez grande, ou tout simplement n'avaient-ils pas succombé à l'être mystique. A voir qui était le plus faible des deux.. ceux qui se laissaient rongeaient de l'intérieur sans s'en apercevoir.. ou ceux qui préféraient leurs libertés.. Car la Licorne s'était beaucoup donner et ne recevoir que des gadins.. et encore, Eragon n'était qu'au début de son chemin dans la forteresse..

Bref, la tanné des bottes écrasait le sinople de l'herbe.. Mais le plus majestueux restait l'or du soleil au beau milieu de l'azur du ciel.. parsemé de nuages d'argents. Pas une goutte de gueules.. mais en parlant de gueule.. le Era devait en avoir une pas mal.. sûrement pas rasé.. ça devait faire quelques jours qu'il n'avait pas regardé son reflet dans du verre et encore moins dans de l'eau. Voila qu'en partant dans ses réflexions l'ecuyer errant.. ben oui il erre dans les champs.. c'est un bon début nan? arrivait devant l'assistant du maître d'armes tout guilleret.. la dernière fois qu'il l'avait vu comme ça.. Eragon était quelques minutes plus tard au fond d'une douve en train de remonter des seaux de ronces, pieds et mains liés.. Bref .. ça allait chier..

B'Jour frère.. Belle matinée n'est-ce pas?

Invité

[Et c’est reparti pour un tour…]

Tout n’était qu’éternel recommencement… Missions, routes, Ryes… Une vie sur les routes, une vie à courir, une vie à… Aujourd’hui ici, demain ailleurs… Mais pour l’heure, elles arrivaient en vue du village. Elle prendrait une chambre dans une auberge, s’installerait au mieux avec la petite, la nourrice prenant le relais dés qu’elle devrait s’absenter. Elle aurait dû savoir qu’il ne servait à rien de prévoir, les affres du temps jouant, toutes décisions prises un jour pouvait se trouver bousculer le lendemain. Mais pour l’heure, elle les abandonnait déjà pour se rendre à la forteresse, saluer de çi de là ceux qui étaient présent et prendre les consignes pour le cours des écuyers qui commençait le lendemain. Elle rentrerait passer la nuit auprès de l’enfant.

La nuit et quelle nuit… Elle avait imaginé pouvoir se reposer et être bercée dans le pays des rêves… Un rêve... Qu'était-ce qu'un rêve, finalement, sinon le ballet élégant d'un papillon de nuit désirant à en mourir caresser la lumière. Il voletait d'abord négligemment autour d'elle. Il s'en approchait, imperceptiblement, ses ailes effleurant à peine la surface émanant d'une furtive caresse. La chaleur de cette merveilleuse apparition l'irradiait, lui qui ne connaissait que le froid de la nuit sans fin. Il lui parlait, décrivant une gracieuse danse pour la séduire. D'abord effrayé d'être ainsi percé à jour, notre ailé futile se réfugiait dans un coin obscur pour essayer de ne point se perdre dans ses multiplicités réfractées. Passagère et furtive créature de la nuit, il était né pour ne point durer. Comme le sommeil de la rouquine où ses rêves seraient tout aussi éphémères que ce papillon. Gémissements d’abord, elle fut tirée de son lit par des cris d’un bébé en colère… Ou malade? Ou… Moui de toute façon cela revenait au même. Ce fut un poil énervée de ne pouvoir trouver le repos nécessaire à ce qui l’attendait le lendemain qu’elle enfila ses frusques, mit son attirail et claqua la porte de la chambre abandonnant sciemment son quotidien pour essayer de trouver un endroit afin de prendre un peu de repos avant qu’on mit son corps et sa cervelle à mal!

[Promenons nous dans les bois tant que le loup n’y est pas…]

Imaginez un arbre immense. Mais vraiment de grande taille. Et supposons que cet arbre possède une branche suffisamment large pour que quelqu'un se couche dessus, à environ mi-hauteur. Et que ce quelqu'un ronfle majestueusement. Vous aviez la situation actuelle de la charmante Rouquine, qui, pour une raison qu’elle seule aurait pu expliquer, s'était soudain décidée de faire un peu de camping. Ses bras pendouillaient lamentablement le long de son corps, la tête penchée sur son épaule, bouche grande ouverte. Dieu merci, elle ne bavait pas. En plus du reste, cela aurait pu devenir répugnant.

Heureusement pour les spectateurs qui passeraient par là, le soleil vint frapper son visage, l'éveillant lentement. Ouvrant les yeux, pestant contre l'astre du jour, râlant d'une façon forte peu courtoise et baillant ouvertement. Ewa se redressa de son arbre-lit temporaire en constatant qu'elle avait faim. Ce qui eut un incroyable effet sur son humeur... Elle farfouilla dans sa besace pour en sortir une pomme qu’elle avait prit sur le comptoir de l’auberge, quand dans la nuit, elle avait dû se rendre à l’évidence qu’elle ne trouverait pas le sommeil si elle restait aux côtés de Maëlya, qui avait décidé de geindre comme tout bon nourrisson qu’elle était.

S'étirant une dernière fois, elle pivota soudain pour donner un violent coup de pied sur... rien. Elle n'était pas seule. Deux êtres venaient de faire leur entrée dans son champ de vision… Juste à l’orée du bois, c'est-à-dire à quelques pas d’elle. Elle passa énergiquement ses mains sur son visage pour essayer de se réveiller un minimum sachant d’avance que la mine et son aspect général laisserait à désirer ce jour. Mais c’était cela ou alors la possibilité qu’elle rate le début du cours si elle n’avait pas prit les devants en venant s’installer ici. Boarf puis après tout, le principal n’était pas dans sa mise, mais dans ses aptitudes non? Mais là aussi elle eut un doute… Ce qui lui fit tortiller le nez avant d’entreprendre la descente tout en saluant Flaiche et Eragon qu’elle avait reconnu au bout d’un moment de son promontoire. Nul doute qu’il ne chercherait pas un écureuil aussi grand faisant de l’escalade, en entendant la voix de la rouquine mais après tout chacun avait encore un minimum de liberté pour faire ce que bon lui semblait!

Elle sauta sur le sol et entreprit de remettre ses cuissardes en place avant de redresser le minois affichant un sourire presque innocent et de fredonner…

Dans la forêt lointaine, on entend le coucou, du haut de son grand chêne il répond au hibou… Coucou hibou coucou hibou, coucou hibou coucou…

Puis se reprenant…

Ahem cou… Euh... Bonjour Messieurs.

Puis alla se poser le dos contre un tronc en se tortillant pour mettre un peu d’ordre dans sa tenue et essayer de discipliner sa chevelure de feu.

[J-1, entre fin de compte à rebours et réflexions d'une Ecuyère qui se pose]

La bonne blague... Un entrainement. Ca, ce serait presque reposant, sans aucun doute. Presque seulement, parce qu'on ne pouvait jamais savoir ce qu'il pouvait y avoir dans la tête d'un Licorneux préparant un cours. En tout cas, c'était à croire que tout s'était ligué contre elle, ou presque, pendant la période précédent le jour de l'entrainement. D'abord le Maine, avec son lot d'imbéciles aux rêves de gloire (comprenne la Blanche Rouge qui pourra) et autres disparitions en tous genres. Ensuite les filles légitimes de son père qui débarquaient à Viam. Enfin, des trajets sans fin ici, là et ailleurs, pour diverses raisons que nous n'évoquerons pas ici dans un souci de (relative) concision. Bref, Sindanarie avait tendance à se hérisser pour un oui ou pour un non quand elle parvint, la veille de l'entrainement prévu, en l'enceinte de la forteresse de Ryes. Juste le temps de laisser Vengeance aux écuries, de vérifier que celles-ci étaient bien tenues (il faudrait d'ailleurs bientôt leur passer un sérieux coup de nettoyage, ce que la jeune femme nota dans un coin de sa mémoire), et l'Ecuyère prit le chemin du dortoir.

Bien dormir. Ca aussi, c'était une idée comique. Depuis quand n'avait-elle pas passé une nuit entière, une vraie nuit, à dormir ? Sans cauchemar, sans fantômes trop connus, sans angoisses diverses ? Peu importait, à la limite. Elle s'était habituée à tirer sur la corde, quitte à prendre le risque de se briser elle-même. C'était devenu une sorte de mode de vie. On traverse le Royaume presque de part en part en solitaire, dans un sens puis dans l'autre, on rentre à la maison, et on recommence. En l'occurrence, on se précipite à Ryes pour essayer d'être à l'heure pour le cours. En fait, cette partie-là n'avait pas été la plus dure. Sindanarie s'y était prise un peu en avance et n'avait donc pas eu besoin de pousser outre mesure sa jument. Bref, donc, une fois arrivée au dortoir des Ecuyers, la Limousine déposa son maigre paquetage au bord d'une couchette, s'y étendit et ferma les yeux. En avant pour une "nuit"... Être bien reposé, qu'il avait écrit, le Gardon.

[Le jour J - Promenons-nous vers les bois]

Quand le Soleil finit par éclairer le ciel, la Carsenac se leva et passa tranquillement des vêtements autres que ceux qu'elle portait la veille. Rien d'extravagant. Braies et chemise sombres, bottes de cuir assouplies par des mois et des mois d'usage. Seule touche de clair dans l'ensemble : le mantel gris de la Licorne. Par réflexe, la bâtarde forgée à Ryes se retrouva pendue à la ceinture, les poignards retrouvèrent leur places l'un dans la botte, l'autre dans un fourreau noué autour de l'avant-bras gauche de la Limousine. On ne se prive pas d'alliés comme ça, en particulier un jour d'entrainement. Ce seraient sans doute des conditions réelles. L'inverse serait bien étonnant. Une fois habillée de pied en cape, Sindanarie sortit du dortoir, et entreprit de se rendre au corps de garde. Les alentours de la forteresse... Difficile d'être plus vague. Et ceux de la garde sauraient sans doute où ils étaient censés se rendre.

Poste de garde. Direction la forêt ? Impeccable. Ce serait facile à trouver. A la lisière du bois, qu'ils avaient dit... Ce n'était pas spécialement loin,a lors... Allez. Motivation. Il ne faisait pas mauvais, le printemps commençait à s'installer, il faisait presque doux. Tout pour plaire. Pas de raison de hâter le trajet, elle était sans doute encore à l'heure, autant y aller à pied. Et, redécouvrant la campagne qui entourait Ryes, Sindanarie suivit le chemin qui lui semblait le plus court vers le point de rendez-vous. Combien de temps elle marcha, elle n'aurait su le dire. Mais elle sut qu'elle était arrivée quand elle vit deux chevelures rousses bien connues, accompagnées d'une tresse brune déjà croisée, à l'orée du bois. Pas moyen de se tromper. Flaiche, Ewa, Eragon l'écorché. Oui, plus si écorché que ça, d'ailleurs. M'enfin, la dernière fois qu'elle avait eu l'occasion d'échanger quelques mots avec lui, c'était en plein milieu d'une nuit et il avait un bon nombre d'éclats de verre fichés dans le visage. Donc bref, il y avait du monde, et c'était donc plutôt bon signe.

Bonjour.

Un seul mot, ponctué d'un signe de tête et d'un sourire amical pour saluer tout ce petit monde. Restait à espérer qu'elle ne serait pas la dernière.

Petit rituel dans un des dortoirs de Ryes, celui réservé aux escuyers de l'ordre. D'abord la botte gauche, toujours, ensuite la droite, toujours... Bandage de sortie, d'abord la main droite, toujours... bandage qui s'enroule méthodiquement sur la paume de sa main, entre ses doigts. Main droite, encore, même rituel en sens inverse. Les poings qui se serrent pour tester les bandages. Le bras te tord en arrière pour attraper la ceinture qui trône sur la couche sommaire. Lanière qui est passé autour des hanches, boucle bouclée et ceinture serrée. Deux lames de poignard qui viennent voleter entre les doigts avant de s'empaler dans leurs fourreaux à la ceinture. Couverture pliée soigneusement et pas qui s'engage hors de la pièce.

Le néo-écuyer de la licorne arpentait les entrailles de la forteresse pour rejoindre le poste de garde à son entrée. Peu habitué encore aux infrastructures de Ryes, le loup se fiait aux remparts qui bordaient le camp pour retrouver son chemin. C'est que c'était pas vraiment un champion de la géographie le loup. Il arrivait très bien à se repérer à l'aide de marques au sol et de ses sens comme le faisait tout bon chasseur, mais donnez lui un enchainement de directions à suivre trop long dans les couloirs d'un château et vous êtes à peu près sur qu'il va se perdre.

On aurait pu se dire que si le loup se levait aussi tôt c'était pour aller faire de l'exercice. C'est vrai qu'avec l'âge, le corps musculeux du militaire avait besoin d'un entretien rigoureux chaque jours afin de ne pas perdre peut être définitivement ses qualités physiques. Mais cette fois ci ce n'était pas tout à fait cela... Cette fois si le rendez vous n'était pas avec les chemins arpentant la forêt pour un entrainement en solitaire mais avec d'autres licorneux pour un entrainement collectif. Où ça, comment, de quel type, cela restait un mystère. Seul le conseil de bien dormir avait circulé dans les rangs des écuyers. Ecuyers avec lesquels il n'avait d'ailleurs pas vraiment eu le temps de sympathiser depuis son entrée discrète dans l'ordre. Oh c'était pas pour lui déplaire au contraire! La discrétion avait fait parti de son quotidien durant de longues années. Malgré tout le flou entourant ce cours avait le don d'avoir titillé sa curiosité.

[Si le loup y était il vous mangerait...]

Indications vagues donnés par les hommes d'armes postés devant la forteresse, Shiska avait suivi non sans grogner les doigts pointés en direction de l'orée du bois voisin. Une descente en zigazag de la pente qui menait à la forteresse plus tard et quelques minutes de marches à pied et le loup avait bientôt rejoint l'orée du bois. Pas d'épée, pas de monture, pas de bouclier ou de heaume. Seul ses fidèles lames à sa ceinture l'accompagnaient aujourd'hui, ne sachant rien sur ce qu'allait leur proposé le professeur du jour. Des crocs bien affutés pour le combat rapproché.

Non loin quelques silhouettes se dessinaient à contre jours devant les troncs des arbres. Le loup rejoignit donc le petit groupe, moins nombreux qu'il n'aurait pourtant cru et fut quelque peu surpris de ne rencontrer là que des personnes qu'il connaissait bien, mis à par l'escuyer qui lui avait ouvert les portes de la forteresse à sa première arrivée.

Bonjour à tous... Heureux de vous revoir...

Petit sourire en coin et baise main de circonstances aux dames, on perd difficilement les habitudes.

" Debout, mon doux coeur en sucre... Debout...

- Grmleubeuleumeugneuh... Naon... Laisses-moi juste encore te peloter l'c...
- DEBOUUUUUUUUTTTTTTT ! "

Réveil en sursaut, accompagné d'un "RAHIYARTEUDJU !" de surprise, alors que la brune pulpeuse qu'il était en train de sauvagement trousser en rêve s'évaporait en fumées impermanentes dans les brumes éthérées de sa fin de sommeil paradoxal troublée. Bordel de monde-de-merde-de-chier à la fin !
Il était tôt. Une lumière rousse et faiblarde passait sous le volet de bois de guingois qui fermait la fenêtre de la Chambre du Chevalier de Vergy ; en l'occurrence, SA chambre, sur certains aspects. Il partageait la chambre du Chevalier depuis quelques années, et il lui aurait paru aujourd'hui particulièrement illogique d'en changer. Ce qui ne manquerait pas d'arriver un jour, s'il passait Ecuyer... C'était une chambre ni petite ni grande, que l'on aurait pu qualifier de "fonctionnelle" de par sa taille. Une chambre sans fioritures, dont les motifs de décorations se comptaient sur les doigts d'une main, et dont les quelques meubles correspondaient aux principes de base de la Licorne : rien de superflu, que du utile, et transportable facilement par peu d'hommes en cas de besoin. Une table avec deux chaises. Un lit, celui du chevalier, avec un lit de camp, le sien, devant la porte. Un coffre avec les effets du Chevalier. Un autre avec ses équipements. De la correspondance sur la table. Près d'Adrian, deux coffres : celui avec ses propres affaires, et celui avec un petit garde-manger sommaire, si le Chevalier n'avait pas envie de descendre dans la grand-salle : un fromage dans un linge, un jambonneau de même, une miche de pain entamée, quelques bouteilles d'alcool fort, dont du vin guyennois, et un ou deux pots de confiture et de miel avec du beurre. Au sol, un tapis aux motifs floraux dans un style arabisant faisait partie des décorations de la pièce ; commode, pour éviter que les pieds nus prennent froid sur les dalles.

Adrian se mit à la verticale dans son lit, sur les fesses, les yeux complètement embués de sommeil. Une trique de sauvage faisait un mini-chapiteau digne du cirque Zavatta de sa couette, provoquée par l'apparition de son rêve. Elle s'appelait comment, cette péronelle qui lui était apparue en rêve, là ? Et qui faisait la toupie mongole en riant aux éclats ? Jolie. Angeline Jolie. Wep, ça devait être quelque chose du style... Bref. "Who cares ?"
Le jeune homme se leva, levant prestement les pieds sur le sol encore frais de la chambre qui n'avait pas de tapis, et s'approcha du broc d'eau qui était sur une petite table basse. Il fit ainsi un instant ses ablutions matinales, les parties de son corps au garde à vous se relâchant doucement, comme la corolle d'une fleur à la nuit tombante alors que le soleil couchant vient de disparaitre à l'horizon. Sa peau frémissante le faisait pousser des petits "Hou...Hou...Hou... " de par la froideur de l'eau. Une fois ses ablutions faites, le processus habituel de chaque matin se mit en marche.

Primo ? Raviver le feu. Le jeune homme s'approcha alors de la cheminée qui constituait une part essentielle de chaque chambre (manque de climatisation oblige...), et entreprit de tisonner les cendres pour exposer clairement des braises. Puis, prenant une brassée de petit bois d'un coffre à côté de l'âtre, il souffla sur les jolies promesses de feu en décomposition pour qu'elles dévorent vivement la nourriture qu'il leur apportait, ce que celles-ci firent sans se faire prier. Ainsi, en un instant des flammes abondantes prirent possession du bois, illuminant les recoins de la chambre alors que le Chevalier se tournait sur le côté pour continuer à dormir. Adrian, alors, alla jusqu'à la table, et prit les feuillets triés qu'il livrait au feu chaque matin.Ce qui, notons-le, tenait autant de sa correspondance propre que de celle du chevalier. "Rapports d'espionnage en Provence..." Au feu. "Invitation aux fiançailles de la fille Malemort..." Hum... Au feu. Il enverrait quelqu'un pour le représenter ; et connaissant l'amitié Vergy-Malemort de près, c'était même pas la peine d'essayer... "Invitation au mariage de Sa Grasce Elianor de Vergy...." Gueuh ? Il avait dû louper plusieurs fois de la brûler, le mariage s'étant jà déroulé. Et ainsi fit-il d'un certain nombre de parchemins, vélins, papyrus, qui volèrent jusqu'à la cheminée où ils ronflèrent bruyamment en alimentant le feu naissant, laissant une odeur de peau grillée qui, bien qu'au départ incommodante, lui paraissait désormais familière, presque... Agréable. Faisant partie du souvenir de cette chambre.

Secundo ? Habits ! Il s'habilla de ses habits d'entrainement, laissant Tumnufengh sous son lit, habits se composant de frusques de grosse laine et de lin vulgaire sans teinte particulière, donc écrus, et de vieilles bottes brunies par l'utilisation qu'il avait l'habitude de prendre à cette occasion. Il passa dans sa botte gauche le couteau de chasse de son père, et prit les brassards de force du même(1).

Tertio ? Manger ! Puis, s'enveloppant chaudement d'une cape, il descendit à la grand-salle pour son petit-déjeuner, qui se composa d'une tisane brûlante assaisonnée de génépi, de pain frais beurré et miellé, d'une bonne tranche de saucisson et de fromage. Un repas qui ne lui comblerait pas la panse, mais serait idéal pour un entrainement. La grand-salle était peu emplie, les quarts des hommes d'armes ne tombant pas au moment précis où il était descendu déjeuner. Néanmoins, quelques écuyers déjeunaient, allant bientôt, comme lui, assister au cours de l'assistant du Maitre d'arme, Flaiche Alterac qu'il connaissait peu. Il sortit seul, laissant le soin au personnel des cuisines de se charger de la vaisselle.

Le petit jour se levait sur Ryes, et il prit donc le chemin de la porte, que quelques écuyers franchissaient avant lui sous les yeux des gardes de faction. Il suivit donc ceux-ci, se laissant guider alors que sa tête encore embrumée de sommeil ne se réveillait pas. Les yeux encore étrécis, il se présenta alors au niveau de l'attroupement qui montrait le lieu où le cours se déroulerait. Aussi, alors qu'il se rapprochait, observât-il les visages pour voir des personnes connues. Grognant faiblement devant les démonstrations de bellâtrisme du Loup devant lui, un abruti qui faisait des baise-mains à tour de bras, se contenta-t-il d'un petit salut.

- " Greuh. " fut tout ce qui sortit de sa bouche, accompagné d'un signe de la main à tous les assemblés, qui valait autant pour "Bonjour" que pour "J'suis pas encore réveillé, faisez pas chier l'grisbi, bande de morues !".

Frais et reposés, qu'il était écrit, hein ? Ben mon vieux, le Faucon était d'un état de fraicheur... Ca aurait fait plaisir à voir à Ordralfabétix(2).

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(1) : Les brassards de force d'Adrian, hérités de son père, dissimulent des pointes de fer lestées qui, en fonction de leur taille, sont comparables à des shurikens ou à des dagues de lancer. Une dizaine, en gros, pour la paire de brassards.

(2) : Le poissonnier d'Astérix, pour ceux qui ne se souviennent pas ! Mr. Green

[Jour J] Course jusqu'au point de ralliement

Apparemment nombreux étaient ceux rentrés de la dernière mission : non loin du point de ralliement, elle pouvait maintenant entrevoir quelques silhouettes de Licorneux. Alfgard s’arrêta soudain pour récupérer cette satanée dague qui s’était échappée de sa ceinture. Rems ne s‘était aperçu de rien et continuait son bonhomme de chemin, conversant alors seul mais joyeusement. Le retour avait été pénible et la nuit passée chez La Dame de pierres, fort réparatrice après des jours passés en selle. La rousse remit sa dague en place et se massa rapidement les reins, profitant de la halte imprévue pour souffler un peu. Foutredieu, j’ai encore mal au fondement !
Depuis qu’ils étaient passés au poste de garde afin de prendre connaissance de la route à prendre, ils avaient trottiné comme des chevaux tirant charrette. Alfgard avait bien essayé de ralentir le pas mais son homme, éternel retardataire, ne voulait pas se faire remarquer pour une fois. Elle comprenait, certes, mais de là à passer au galop, pas question !

………. C’est d’une importance digne de St Souatch, la ponctualité Ma Louve !

La rousse fut tout d’abord soufflée net par la remarque , n’en croyant pas ses esgourdes :
Par les Nashes d’Odin Rems, me donneriez- vous un cours sur … la ponctualité ? Elle est bien raide celle-là !

Elle le fusilla d'abord du regard avant d'apercevoir la moquerie dans l'oeil de son homme. Elle haussa les épaules en secouant la tête, fataliste, habituée à se faire avoir à chaque fois.

Gna gna gna c'est malin hein ! Tenez, nous sommes arrivés, voici nos frères et sœurs.

Elle nota au passage deux charrettes remplies d’armes et la forme lui revint soudain : elle aimait les armes, pour les avoir si souvent nettoyées mais aussi parce que se défouler avec lui procurait toujours une espèce de béatitude qu’elle ne saurait encore aujourd’hui expliquer.
Et tiens, des hommes d’armes là…

Que pouvait donc leur réserver Flaiche ? Mystère digne d’un mystérieux et Alfie avait hâte d’en savoir plus.

Avant de s’approcher suffisamment des autres pour les saluer, elle glissa à l’oreille de son compagnon : boudiou, je suis excitée comme une puce sur le cul d’un cabot !

Frères et sœurs le bonjour !

[Jour J aussi... heu juste près ce qui précède, en fait]

L'inconnu de l'entrainement à venir générait dans les veines de Rems un flot d'impatience teintée de hâte. Etait-ce l'empressement de la piétaille à monter à l'assaut ou bien celui du taureau espagnol à fouler le sable de l'arène ? Cela revenait sans doute au même, avec a priori une conclusion moins fatale en ce qui concernait les réjouissances à venir.

Après la solennalité de la cérémonie d'intronisation, il allait falloir maintenant commencer à se montrer digne du Mantel Gris. Rems n'avait toutefois pas cru bon s'en vétir, s'en tenant à une tenue propre à l'action sans entraves. Il avait ceint sa nouvelle lame, plus par plaisir de sentir son poids rassurant au coté que par certitude qu'elle lui soit utile ce jourd'huy.

L'énergie qui animait Alfie faisait plaisir à voir. Elle était toujours pleine d'un entrain contagieux, drainant une vie trépidente dans chacun des endroits qu'Elle honorait, mais en mieux, de sa présence.

boudiou, je suis excitée comme une puce sur le cul d’un cabot !

Prenez garde que l'animal ne se gratte point, ma Louve, glissa Rems dans un sourire alors que sa Louve salamaiquait à la cantonnade.

S'avançant dans le cercle des Escuyers, il ajouta le manque de physionomisme à celui de ponctualité au bas de sa liste de défauts : il reconnaissait les têtes présentes, mais ne remettait pas un nom sur chacune d'elles. Bah, ce n'était là qu'une question de temps. On n'oubliait jamais ses compagnons d'armes. Chassant le souvenir de l'Ost Languedocien avec un pincement au coeur, il fit le tour des frères et soeurs présents, lâchant un Bonjour Soeur, voire un Bonjour Frère quand la situation s'y prêtait mieux..

Le fameux jour où il ne fallait pas arriver en retard.

Elle s’était réveillée le matin même à l’aube, le soleil venant à peine de montrer le bout de son nez. Aujourd’hui était un jour important, où il ne fallait pas être en retard, et où se lever avec plusieurs heures de retard n’était pas permis. Pas permis car elle était à présent Ecuyère et devait donc faire honneur à cette condition, montrer qu’elle ne prenait pas la chose à la légère.
Elle s’était vêtue rapidement après avoir fait un brin de toilette pour se réveiller surtout, et arrêter d’avoir la tête dans les nuages. Face au miroir, elle regardait son visage humide, mais l‘eau n‘effaçait pas les marques, ni l‘eau ni le temps ne pourrait les effacer., Elle n’y pouvait rien, personne n’y pouvait rien d’ailleurs, mais elle vivait avec à présent, elle l’avait appris au fur et à mesure que les mois passaient., parce que le temps s’il n’efface pas les marques, apaise les douleurs de l’âme.
Habillée simplement, comme pour un entrainement en somme, elle ceintura son épée frappée de l’animal mythique et enfila son mantel gris, symboles qu’elle avait reçu lors de son intronisation et auquel elle attachait beaucoup d’importance.

Aujourd’hui était le jour de son premier entrainement en tant que Licorne. Une occasion pour elle d’apprendre encore et toujours, car c’était là le but d’une vie. Apprendre pour pouvoir appliquer plus tard, car cela pouvait toujours servir…Elle ne savait pas ce qui allait être le contenu du cours, mais elle irait, par curiosité naturelle et par volonté de se perfectionner.
Le temps de se rappeler où avait lieu le cours et elle était sortie du dortoir des Ecuyers pour s’y rendre d’un pas qui se voulait assez rapide, car le temps passait et l’heure du cours approchait dangereusement. Ald direction la forêt et le cours des Ecuyers.
Il lui avait fallu un certain temps pour trouver l’endroit, même si elle connaissait bien la forêt de Ryes pour y avoir chassé les lapins quelques mois auparavant, elle se demandait d’ailleurs si les lapins en question avaient réussi à se reproduire et si la population des lapins était à nouveau une population et non un résidu de population. C’est qu’elle avait fait pas mal de dégâts dans les familles lapinesques, faisant des orphelins, des veuves, des veufs etc.

Devant elle, les Licornes se réunissaient petit à petit. Des têtes connues et d’autres moins connues mais en tout cas toutes cornues (Oui, elle était facile.), elle s’est donc approchée du groupe, observant chacun quelques secondes.
Elle se sentait à sa place ici, dans un environnement qui lui correspondait bien. Et surtout, avec une famille. Une famille sur qui elle pouvait compter. Son regard se pose sur Flaiche et elle lui adresse un signe de tête plein de respect et de reconnaissance, se souvenant de l’épisode de l’incendie. Elle lui devait la vie.
Elle salua les autres d’un signe de la main et se mit dans le groupe, attendant le début du cours. Tranquille, mais impatiente de voir ce que leur réservait cet entrainement. Les bras croisés, elle observait tous les autres, leurs réactions, leurs visages, pour s’en imprégner au maximum, pour se souvenir de tout le monde. Elle ne connaissait pas encore tout le monde, ou alors de nom, mais ça viendrait. Tout finissait par venir avec le temps.

Du haut de son point de vue, Flaiche avait regardé arriver tour à tour les écuyers, et l'essuyer personnel qui s'étaient portés volontaires pour son cours.

Le premier à se présenter fut Eragon, avec une mine fort peu en adéquation avec le conseil formulé sur l'annonce du cours. Y aurait il finalement des frères et sœurs disposés de par leur volonté de se dépasser à réellement vouloir servir de porte pour tester les béliers? Non, surement pas, et si le conseil donné avait été teinté d'un peu de menace, cela avait été surtout pour les inciter à le suivre, ils allaient avoir besoin de tous leurs moyens pour la journée à venir. Ceux donc qui n'avaient que peu dormit, par choix ou non, allaient peut être le regretter d'ici peu.

Le cavalier salua à son tour, répondant à l'écuyer alors qu'une Ewaele toute dépenaillée sortait du bois pour venir les rejoindre, ayant a à première vue passer une nuit des plus mouvementée elle aussi. Sourire du gardon à sa vassale, n'ajoutant pas un mot, se contentant de répondre au salut de celle ci avec une lueur d'amusement dans le regard.
Vinrent par la suite Sindanarie et Shiska, tous deux amis limousins avec qui il lui avait été donné de faire de la politique. Puis l'écuyer personnel de Cerridween, accepter dans le cours par celle ci tant pour le mettre à l'épreuve que pour fournir à son assistant un nombre adéquat de participants pour son cours. Le couple languedocien Alfgard et Rems, déjà croisé en plusieurs occasion, arriva à son tour juste avant Aldraïen, tirant elle aussi un sourire à Flaiche, heureux qu'il était de la retrouver ici malgré les épreuves qu'elle avaient du subir.

Tout le monde était donc présent, le cours pouvait commencer. Gardon qui se dirige vers les hommes d'armes, leur parlant à voix basse. Ceux ci se dirigèrent vers les charrettes de matériel alors que Flaiche revenait aux écuyers.

Bien. Pour ceux qui ne me connaitrait pas encore, je suis Flaiche, cavalier de l'ordre, assistant du maitre d'arme et accessoirement votre professeur pour ce jour.

En guise de cours aujourd'hui, vous allez avoir un petit exercice pratique sur la stratégie. Vous allez devoir vous servir de toutes vos compétences pour une mission factice mais avec mise en situation. Je m'explique:

Dans le bois juste à coté de nous ont été installés quelques équipements pour délimiter ce que l'on pourrait appeler une forteresse fictive, avec quelques caractéristiques particulières notamment sur le terrain environnant. Votre but sera de prendre cette place forte et de la tenir suffisamment longtemps pour obtenir la victoire. Rien de compliquer à cela n'est ce pas ?

Sourire en coin du gardon qui marque un blanc, attendant un court instant afin de laisser digérer ce que serait leur cours, et ce qui risquait de faire empirer les choses dès qu'il continuerait.

Mais puisque rien n'est simple, certaines conditions vont bien entendu vous être imposées; conditions qui vous vous en doutez auront des conséquences sur le déroulement de l'exercice.

Primo, je vais vous demander à tous de déposer toute arme que vous pourriez avoir sur vous, ainsi que tous les ustensiles susceptibles de vous donner un avantage en combat. Vous les déposerez à coté de la charrette et pourrez les récupérer à la fin du cours. Seules les armes prévues pour l'exercice devront être utilisées

Secundo, vous allez bien évidemment vous affronter. Une équipe azur et une équipe gueule vont être désignées. Ces deux équipes seront elles même séparées en deux groupes de deux. Afin de vous reconnaître, chaque membre d'une équipe aura sur lui un tablier et un bandeau autour de la tête, de la couleur de son équipe. Ils joueront aussi un autre rôle mais j'y reviendrais. Les équipes seront constituées ainsi

Pour l'équipe azur:

Soeur Alfgard et frère Eragon, vous formerez le premier groupe 1.
Soeur Ewaele et frère Adrian, vous formerez le groupe 2.

Pour l'équipe gueule:

Soeur Sindanarie et frère Rems, vous formerez le groupe 1.

Et finalement Soeur Aldraien et frère Shiska formeront le groupe 2.

Tertio, chacun de vous va devoir se choisir un équipement sommaire mais non moins important. Il sera volontairement limité pour vous pousser à choisir ce qui vous conviendra le mieux entre privilégier l'attaque ou la défense.

De même, chacun de vous se verra confié une petite équipe deux acolytes, parmi les hommes d'armes rassemblés ici. Un choix vous sera donné aussi pour leur équipements, mais suivant d'autres critères que les vôtres. En effet, ces hommes auront tous une fonction définie que vous choisirez, fonction qui déterminera leur équipement. Quatre fonctions seront disponibles : Archer, éclaireur, soldat et pisteur . Chacun d'eux aura un tablier et bandeau avec la couleur de son équipe et le numéro de son groupe.

Pour finir avec les explications, voilà comment l'exercice va se dérouler.

Chaque groupe va partir, avec une carte que je vais vous remettre, d'un point précis de la forêt. Vous gérer vos déplacements actions et tout ce qui pourrait vous passer par la tête comme vous le voulez. A vous de voir si vous voulez agir en groupe ou en solo. Cela dit il ne vous sera bien évidemment pas possible de communiquer avec l'autre groupe de votre équipe tant que vous ne vous serez pas rejoint. Ceci étant, je vous laisserais quand même un peu de temps avant de vous faire entrer dans la forêt, à vous de choisir si vous souhaitez établir une stratégie d'équipe ou non durant ce peu de temps.
Pour ce qui est des combats, vous aurez des armes en bois bien évidement inoffensives sorties tout droit de nos ateliers. Les flèches des éventuels archers le seront elle même. Voilà maintenant le plus amusant. Le bout de chaque arme et flèche a été recouvert de tissu asse absorbant puis trempé dans une essence de plante aux effets colorants. Pour qu'un adversaire soit désigné vaincu, vous devrez faire une marque de ce colorant sur le tablier ou le bandeau de celui ci. Rassurez vous, de petites fioles de colorant vous seront remises afin que chacun puisse en remettre si besoin. Je récupérerais moi même les fioles à la fin de l'exercice donc éviter de vous en servir comme arme de jet, ce n'est pas permit pour ce cours.
Pour les protections, celles ci ont été spécialement conçues pour l'exercice. En effet, des trous et entailles plus ou moins grands y ont été pratiqués puisque celles ci pourront suivant le choix de votre équipement recouvrir vos tabliers et bandeaux. L'importance de ces trous est inversement proportionnelle à la protection offerte, c'est à dire qu'une armure aura forcément un trou plus petit car elle protégerait bien plus qu'une brigandine en combat réel, la taille du trou sert donc vous l'aurez comprit à réduire plus ou moins les possibilités d'être éliminés.

Concernant désormais les hommes d'armes qui accompagneront chacun de vous, ceux ci n'obéiront en premier lieu qu'à la personne a laquelle ils sont attachés au départ. Cependant pour éviter un coup de malchance trop rapide, chaque homme d'arme à proximité de vous pourra être sacrifié à votre place si vous veniez à être touché et lui non. En terme plus clair il sera éliminé, vous remettra son tablier et bandeau propre et sortira du terrain d'exercice à votre place. Seuls les hommes d'armes qui vous sont attachés personnellement au départ ou ceux hérités d'un écuyer éliminé peuvent être sacrifiés ainsi, pas ceux des autres membre écuyer non éliminé, même dans le cas d'un même groupe ou équipe. Si vos deux hommes d'armes sont non sacrifiables, c'est à dire s'ils sont déjà tombés ou trop loin de vous et que vous étiez touché, vous serez éliminé et ce sera à vous de sortir du terrain.
Dans le cas ou l'un de vous serait éliminé alors qu'un ou deux de ses hommes d'armes sont encore sur le terrain, ceux ci poursuivront leurs ordres tant que cela leur sera possible puis ils tenteront de rejoindre ceux de leur groupe ou équipe. Ils seront récupérables par tout membre écuyer de leur équipe qui viendrait à les croiser. Celui ci en hériterait alors et pourra les commander comme les sacrifier pour son compte.

Pour gagner l'exercice chaque équipe peut soit éliminer les quatre membres écuyers de l'autre équipe, soit tenir la forteresse jusqu'à ce que la personne qui se charge du décompte du temps ai pu compter jusqu'à 1000. Petite remarque, il compte très lentement, et très fort, donc préparez vous bien. Pour qu'il commence à compter, il vous faudra être au minimum deux membres écuyers, ou un membre écuyer et deux soldats dans la zone de contrôle.
Si le décompte s'arrête, il repartira de zéro une fois les conditions à nouveau réunies. La personne en charge du décompte ne cessera de compter que si vous n'êtes plus assez nombreux dans la zone ou si les deux équipes venaient à réunir les conditions de décompte.

Si vous avez des questions, c'est maintenant. Après je vous demanderais d'aller déposer vos armes personnelles et de choisir un équipement selon les restrictions qui ont été stipulées sur les panneaux à l'arrière des charrettes. Vous prendrez aussi chacun une carte, une fiole de colorant, un tablier et un bandeau.

Vous aurez alors un peu de temps pour discuter en équipe. Lorsque le délai sera écoulé, chacun de vous viendra tour à tour me dire à voix basse quel type de fonction il veut pour ses hommes d'arme avant de se rendre à son point de départ dans la forêt. Vos hommes d'armes vous rejoindront une fois que vous serez tous placés, ceci afin que personne ne sache de quoi se compose les groupes adverses.

Il va sans dire que toute tentative de tricherie même manquée fera l'objet de sanctions sévères, mais j'ose espérer que vous n'êtes pas capables de telles pratiques puisque vous avez embrasser la voie de la chevalerie.

Bonne chance a tous.

Tout le monde se trouvait rassemblé, attentif, buvant les paroles de Frère Flaiche.
Sourires à l’annonce de la prise d’une forteresse fictive. A priori, un exercice simple. A priori…
Quand après avoir marqué un certain temps d’arrêt, le concepteur de l’exercice continua son explication, Alfgard se sentit de plus en plus larguée et son sourire disparut pour laisser place à une grande incompréhension qui la fit ressembler à l’idiote du village.
Boudiou de merdaille ! Serait-elle à la hauteur pour aider ses frères et sœurs couleur Azur ?
Les équipes furent donc rapidement constituées et comme elle s’y attendait, elle ne faisait pas équipe avec Rems.

Ca ne l’embêtait pas outre mesure. Elle se rappela soudainement leur aventure l’année précédente : ils s’étaient défiés en duel, dans la lice de Nîmes et elle l’avait battu… Sauf que les armes utilisées icelieu ne seraient que de bois et si les Amants de Nîmes venaient à se battre, ce serait pour du « beurre ». A Nîmes, ça ne s’était pas tout à fait passé comme prévu…Ils s’étaient pourtant promis d’être chacun attentif à ne pas blesser l’autre mais grisés par le combat, ils s’étaient un peu « oubliés ». Des dégâts co-latéraux donc. Serait-ce pour Rems une occasion de prendre une douce revanche ? Elle le savait fin stratège même si sa modestie innée lui interdisait de s’en vanter.

Discrètement, elle essaya de déchiffrer les visages de ses équipiers dans un premier temps : Enawel, Eragon et Adrian, cherchant sans doute à être rassurée. Personne ne pipait mot pour l’instant. L’équipe Gueule, Sindanarie, Aldraien, Rems et Shiska pas plus bavarde que l’Azur. Alfgard soupira discrètement et se concentra sur la fin des explications, sagement.

...Il va sans dire que toute tentative de tricherie même manquée fera l'objet de sanctions sévères, mais j'ose espérer que vous n'êtes pas capables de telles pratiques puisque vous avez embrasser la voie de la chevalerie.

Tout était dit.

Bon, ne pas s’affoler, prendre le temps de « digérer » tout ça et advienne que pourra…

Et même si le déroulement du cours semblait loin d’être simple, la rousse commençait enfin à sentir une certaine excitation…

Tout d’abord, déposer la seule arme qu’elle avait prise en quittant le dortoir ce matin. Se munir d’un tablier et se ceindre la tête d’un bandeau au couleur de l’équipe. Choisir des armes. Réfléchir aussi sur le choix des Hommes d’armes les plus compétents pour l’aider à mener à bien cette tâche si ardue. Récupérer la carte d’orientation, la fiole de colorant. Et enfin concerter son équipe afin d’envisager une statégie…

Elle se sentit tout à coup plus sûr d’elle, motivée par l’envie de réussir. Elle ferait le maximum pour que son équipe prenne la forteresse avant les Gueules ! Son sourire reparut instantanément et elle se permit même de narguer Rems en passant devant lui, mettant bien en évidence son pouce vers le bas.

Direction la charrette près de laquelle elle déposa sa si précieuse dague. Précieuse surtout sentimentalement parce que la pauvre lame ne ressemblait plus à grand-chose, trop vieille.
Derrière la charrette, elle prit connaissance des armes mises à disposition pour l’exercice et après un court temps de réflexion, elle arrêta son choix. Etait-ce le bon ? Seul l’avenir le dirait…
Carte, fiole, tablier et bandeau.
Un bonne chose de réglée…

L’écuyère se dirigea enfin vers Flaiche et s’entretint rapidement avec lui, s’essayant à la concision pour ne pas monopoliser le professeur. Autant de pas perdre de temps afin de commencer le plus vite possible l’exercice…

Maintenant légèrement à l’écart, son matériel à ses pieds, Alfie attendait que ses frères et sœurs finissent de s’équiper, laissant son esprit vagabonder : Quoi ? Qui ? Comment ?

A la vue du pouce d’Alfie qui désignait néfastement le sol, Rems sourit et Lui renvoya le regard et la posture du preux fer-vêtu qui parade devant la tribune où sont assemblées les gentilfemmes assistant aux apertises de leurs héros en lice.

Enfin, il essaya de renvoyer ce regard et cette posture, mais il avait encore des progrès à faire en bombage de torse propre à impressionner les jouvencelles et accessoirement les adversaires. D’ailleurs, il avait plutôt pour habitude de laisser jouer l’effet de surprise et dissimuler ses forces. Tout bien compté, il se demandait parfois si forces il avait. Bah, en 55, avant de finir dans les geôles de Fougères, il avait quand même réussi à tailler quelques Bretons, et cet unique fait d’armes constituait pour lui un indice sur ses capacités. Mais guère plus qu’un indice…

Il allait se lancer dans une profonde introspection sur le doute de soi et la mise en perspective de ce doute avec l’Idéal de la Chevalerie, mais craignant de perdre rapidement pied, de ne pas aboutir et enfin d’assommer le lecteur avec une digression quasi-dilatoire, il stoppa aussi sèchement qu’un ronçin rincé devant un point d’eau.

D’ailleurs, Alfie s’apprêtait déjà.

Il était temps de passer au conciliabule des Gueules. Rems intégra le cercle de ses compains entre Sindanarie et Shiska, face à Aldraien. Quelques considérations stratégiques furent échangées, conclues par force hochements de tête et mines d’une rassurante contrition. Riche de ces enseignements qui auraient fait passer Saint Seizard pour le dernier des vougiers, Rems se dirigea vers Flaiche et lui signifia son choix quant aux hommes d’armes qu’il avait choisis.

Il n’avait plus qu’à percevoir l’armement qui allait permettre aux gueules de prendre la forteresse. Une fois prêt, attendant ses bons compères, il se posta aux côtés de sa Louve, et, désignant le roux sommet de Son délicieux chef, la taquina :

Vous portez la couleur de Notre Roy comme oncques ne fit !

Bras croisés sur la poitrine le loup écoutait avec attention les explications du maitre de cérémonie du jour. Un programme qui s'annonçait fort réjouissant à la vue des possibilités qu'offrait la description de leur terrain de jeu. une prise de place forte avec mise en concurrence d'équipes et séparation des équipes elles même. Un nombre de possibilités non négligeables à n'en pas douter. Malheureusement l'exercice allait s'exécuter avec des armes fictives, ce qui sous entendait que ses chères amies à sa ceinture allaient devoir patienter sagement en attendant le retour du loup et ne pourraient pas se dégourdir les lames. A charge de revanche n'en doutons point. C'est donc accompagné d'un grognement tout caractéristique du loup que celui ci alla déposer comme convenu ses dagues.

Les équipes étaient donc faites et le loup se retrouvait en compagnie de connaissances, mis à part l'homme en-ferraillé. Les forces en présence semblaient à première vue plutôt équilibrées, même si il faut avouer que ne connaissant la valeur des écuyers de la licorne il était bien difficile pour lui d'effectuer un quelconque comparatif basé sur autre chose que ses ressentiments. Petit coup d'œil à Ewaele en face de lui qu'il gratifia d'un petit sourire en coin avant de rejoindre le conciliabule des gueules.

Après des échanges stratégiques et idéologiques d'une intensité sans précédent, le loup alla rejoindre l'étalage d'armes en bois en détaillant les divers articles. Armures enfilées et sous pesées, armes jaugées de quelques mouvements de poignet, le loup fini par faire son choix parmi tout ce bois et s'équipa consciencieusement. Bon ça vaut pas de vraies armements en terme de maniement mais bon ça fera l'affaire pour l'exercice. Une fois la protection trouée sanglée, le loup se dirigea vers la troupe d'hommes d'armes qui attendaient joyeusement qu'on vienne les quérir, le gaussant et de hélant de savoir qui allait faire équipe avec qui et qui aurait l'honneur de courir après le cul d'un écuyère. Ben oui les ptits plaisirs de la vie ça a du bon... Et à vrai dire les HA ne semblaient pas vraiment plus préoccupés que cela par leur sort. A croire qu'ils savaient ce qui les attendait et qu'ils s'amusaient que leur chef de groupe n'en savait rien.

Petit sourire carnassier qui s'en suivit de la part du loup lorgnant sur deux ou trois compères qu'il aimerait bien retrouver avec lui. Instructions donnés à Flaiche concernant ses choix à suivre et le loup alla se positionner en attendant ses frères.

Un léger sourire flotta par intermittence sur les lèvres de la Limousine quand Flaiche exposa la teneur de l'exercice du jour. Ca n'allait pas être de la tartelette. Ca non... Mais cela lui rappelait aussi une autre phrase. Toute petite. Prononcée en deux circonstances. Tu aimes la chasse ? Oui. Elle aimait la chasse. Et les armes. Et la forêt, tellement propice aux disparitions soudaines. Portée par l'enthousiasme que suscitait en elle l'exercice tel qu'il avait été décrit, Sindanarie se joignit aux autres membres de l'équipe de gueules pour leur petit conciliabule introductif. Quand le petit groupe se sépara, chacun partant successivement s'équiper, une information que son esprit avait jusque là occulté se révéla dans toute sa force.

Quoi ? Laisser ses armes ? Les remplacer par d'autres toutes de bois faites ? Mais où va l'monde, j'vous l'demande ! Un exercice de combat et de stratégie sans armes à poids réel, tout ça, hmm ? Bref, c'étaient les consignes, et comme elle avait coutume de s'y plier quand elle les jugeait encore sensées (et, en l'occurrence, ça se tenait dans la mesure où il était hors de question de blesser qui que ce soit, même par inadvertance, et puisque cela restait dans la ligne des duels à armes émoussées), bon gré, mal gré, l'Ecuyère s'exécuta à son tour, après Alfgard, Rems et Shiska. Dégageant de sa ceinture la bâtarde et son fourreau, elle s'avança vers la charrette dans laquelle s'entassaient les pièces d'armement factice, s'accroupit à côté pour retirer de sa botte le poignard qui y sommeillait et déposa au sol les deux lames auprès de celles de sa Soeur et de ses Frères. Un soupir lui échappa. Bientôt, elle serait aussi désarmée qu'à son premier jour, et bien plus qu'elle ne l'avait été depuis des années... Remontant sa manche gauche jusqu'au coude, Sindanarie délaça le fourreau d'une dague habituellement cachée aux regards et posa le contenant et la contenue aux côtés des deux autres lames. Se relevant, elle secoua légèrement la tête. Il suffisait de s'y faire. Et puis, ici, il n'y avait rien à craindre. Absolument rien. Faisant donc contre mauvaise fortune bon coeur, la jeune femme se saisit de pièces factices, guettant le moindre signe de mécontentement ou de rectification d'erreur de la part de Flaiche, et se harnacha littéralement du reste de l'équipement qu'il avait mentionné.

Puis, se détournant de la charrette, l'Ecuyère jaugea du regard le groupe qui attendait à peu de distance. Elle défilait mentalement ceux dont elle pourrait avoir besoin, ou plutôt les aptitudes dont elle pourrait avoir besoin. L'espèce de montagne de muscles, là-bas ? Probablement du genre à foncer dans le tas. Utile ou pas ? Le jeune gars un brin fluet pour son âge ? Utile ou pas ? D'autres ? Que sauraient-ils le mieux faire ? Quand elle se tourna de nouveau vers Flaiche, le choix était clair en tout cas quant au type d'équipement qu'elle jugeait approprié pour ces hommes d'armes. Si ceux que le Cavalier lui affecterait avaient les talents qu'elle escomptait, cela vaudrait la peine de les avoir à ses côtés... Avec le même léger sourire que celui qui avait accompagné l'énoncé de l'exercice, la jeune femme murmura son choix à l'oreille du Cavalier. Puis, sur un salut à ses camarades, concurrents ou alliés, la jeune femme s'enfonça dans les bois, sans douter qu'elle serait bientôt rejointe par les hommes d'armes que Flaiche désignerait pour l'accompagner (et qui auraient donc, eux, la chance de coller au train d'une Ecuyère... Enfin, chance ou malchance, l'avenir seul le dirait), pour se rendre au point où elle devrait retrouver Rems.

"En avant" furent les seuls mots qu'elle marmonna pour elle même avant de s'enfoncer dans les bois. A partir de ce moment, quatre de ses Frères et Soeurs, dont deux des femmes qu'elle respectait le plus, si curieux que cela puisse paraître, devenaient des ennemis, et des proies. Il ne restait plus guère qu'à trouver le point de départ.

Invité

Elle décolla enfin son fondement du tronc sur lequel elle l’avait posé et salua au fur et à mesure les arrivants. Un baise main lui fit lever un sourcil, mais vu la personne qui le fit, elle préféra ne pas relever, même si icelieu tous ces petits détails n’avaient pas leur place. Elle frotta son visage entre ses mains, elle avait la mine des mauvais jours, mais qu’à cela ne tienne on avait tous une tête, bonne ou pas il fallait faire avec. Flaiche prit enfin la parole, afin d’expliquer en quoi le cours allait consister. Plus il avançait dans les descriptions, plus la rouquine se perdait. Décidément elle aurait peut être mieux fait de rester cette nuit à l’auberge et oublier de se lever ce matin. Mais maintenant qu’elle était là elle ne ferait pas demi-tour, contre mauvaise fortune bon cœur, elle essaya de se concentrer.

Hum… Deux couleurs de gueule et d’azur jusque là ça pouvait aller. Deux groupes de quatre personnes scindés en deux. Soit. Déposer ses armes, ben et pourquoi? Elle allait se sentir nue d’un coup si elle devait quitter ses lames… La rouquine leva les yeux au ciel, loupant par la même sans doute une explication ou un détail, qui a un moment donné aurait son importance, mais le coup des armes à retirer avait eu le don de la scotcher. Heureusement qu’elle n’était plus contre un arbre, ou alors on n’aurait plus pu la décoller et elle aurait dû assister à l’exercice soit de loin, soit sans ses braies. Bref ni arbre, ni situation ambiguë sans braies, retour au rouquin qui avait l’air de prendre un malin plaisir à énumérer ce qui les attendait. Rhaaaaaaaaa, il venait de nommer les équipes, c’était donc cela qu’elle avait loupé? Bon ben elle attendrait que ses co-équipiers fassent un pas vers elle, histoire de ne pas passer pour le cancre de service à n’écouter que d’une oreille. Et cela continuait, choisir des armes… En bois, évidemment. Puis des hommes d’armes, deux… Ayant une fonction particulière, moui jusque là pourquoi pas, cela rentrait dans ce qu’elle était apte à faire avec un minimum de réflexion.

La suite se fit on ne peut plus sérieuse, elle accrocha son regard aux lèvres de Flaiche et ouvrit grand ses esgourdes. Cartes, tabliers, bandeaux, fioles de colorants… Oui, oui, oui, prometteur tout cela, et en plus ils pouvaient sacrifier leurs hommes d’armes pour sauver leur couenne hé ben… Que de réflexion à venir sur la stratégie de groupe mais aussi individuelle, le but étant de prendre la forteresse et de la garder ou d’éliminer le groupe adverse. Elle passa sa main dans son cou, pensive. Tout avait été bien calculé et rien n'était laissé au hasard, le jeu ne serait pas simple et surtout pas gagné d’avance. Des questions? Oui sans doute tout un tas mais pour le moment c’était surtout mettre de l’ordre dans son cerveau et de le connecter afin d’être sure d’avoir tout compris et les questions viendraient ensuite. D’ailleurs sans doute trop tardivement une fois qu’elle serait en place avec ses camarades de galère. Elle recula d’un pas quand Flaiche invita les membres présents à venir récupérer le matériel nécessaire, histoire de voir qui faisait partit de quel équipe et le dernier bandeau restant lui annoncerait la couleur. Attentive aux mouvements de chacun elle détacha lentement la ceinture de son fourreau qui contenait l’épée à deux mains, frappée de la Licorne reçue le jour de son intronisation et glissa ensuite sa main dans sa cuissarde senestre pour récupérer la dague offerte il y avait de cela quelques années par celui qui aujourd’hui serait le maitre de jeu. Une fois ses attributs de fer retirés elle alla voir ce qu’il restait comme couleur, sut qu’elle ferait partie de l’équipe azur et s’empressa de repérer ses équipiers.

A ce moment là un regard croisa le sien, un sourire! Sacré Shiska. Et oui il n’était pas dans la même équipe, cela pouvait être amusant d’ailleurs. Eux qui se connaissaient bien, qui avaient mis leurs épées au service du Limousin, souvent travaillé ensemble, seraient-ils capable d’imaginer la stratégie de l’autre. Etait-ce un atout ou pas de ne pas être équipiers pour cet exercice? Son regard se tourna vers Sinda cette fois, elle aussi avait servi la Colm… Parfait elle était avec le loup. Ses yeux glissèrent vers les bandeaux azurs, des visages connus, des noms sur les visages, mais guère plus pour la rouquine. Intéressant! Bien, le moment n’était plus à l’observation mais aux décisions et à la mise en place d’un minimum de choses. Elle scruta un temps l’horizon et revint aux personnes présentes qui avaient déjà plus ou moins choisi armements et hommes d’armes. Elle se déplaça à son tour jusqu'à Flaiche et au lieu de faire comme les autres elle se planta devant lui, tortilla du nez et lui posa une question attendant son assentiment ou pas avant d’aller plus en avant dans sa démarche.

Accord avait été donné par le rouquin de pouvoir se réunir avec l’équipe, avant de prendre une décision vis-à-vis de son armement et des hommes qui l’accompagneraient dans sa mission. Après une discussion animée sur le plan qu’ils allaient mettre en place, du moins au début, car les évènements risquaient de changer au fur et à mesure de l’avancement en temps réel, elle revint auprès de son suzerain et lui annonça la couleur. Un échange verbal et gestuel eut lieu afin de prendre les dispositions nécessaires et être sure qu’elle avait bien tout assimilé. Ewa se mit en mode attente, visionnant tour à tour ses adversaires et le choix de leur accoutrement acquis pour la journée. Cela pourrait sans doute l’aider à parfaire les différentes manœuvres décidées ultérieurement et à être peut-être plus rusée que le camp adverse pour arriver à leurs fins. Elle s’équipa enfin histoire d’être prête quand le signal serait donné.

Le Faucon écouta attentivement Flaiche, se dandinant d'une jambe sur l'autre pour exorciser l'ennui qui le prenait à écouter ce long briefing de bon matin. Il baillait aux corneilles, regardait les oiseaux pépier, et observait ceux avec qui il ferait cet entrainement, se demandant qui lui serait réellement un obstacle. Il observa ainsi que parmi les mâles, seul Shiska lui poserait niveau physique de réels problèmes ; Rems et Eragon paraissant pour eux plutôt de sa corpulence niveau gabarit ; ils avaient, de surcroit, l'air beaucoup moins expérimentés que Shiska. Il faudrait donc s'en méfier. Passons aux femmes. Sindanarie avait l'air réellement inoffensive ; il ne pensait pas qu'elle causerait beaucoup de soucis. Et Aldraien avait le visage tellement... dévasté qu'il se demandait déjà comment elle tenait debout. Bon. Avec un peu de tactique, ça ne devrait pas poser beaucoup de problèmes...

Le Faucon alla alors à son tour déposer ses armes, et ne garda que le couteau de chasse à tête de loup dans sa botte ; on n'était jamais trop prudent ; Flaiche était bien mignon, mais s'il se retrouvait nez à nez avec un sanglier en pleine forêt, le Faucon espérait quand même pouvoir le repousser un peu. Se doutait-il que ce même coutel avait tué beaucoup de sangliers à travers son père ? Probablement pas. Il récupéra le nécessaire à l'exercice, et une fois cela effectua, alla effectuer la concertation préalable à l'exercice avec son équipe. Et une fois les choix tactiques effectués, le jeune Faucon expliqua alors à Flaiche ses envies, et partit aux côtés d'Ewaele pour une marche d'une bonne dizaine de minutes à travers le sous-bois pailleté d'or et de brun qui composait la petite forêt normande, son équipement à la main.

Didju ; ça allait déféquer des ronds de chapeau, c'était moi qui vous l'disait. Et le Faucon, une fois rendu au point de départ, de s'asseoir à terre, en observant le terrain dégagé qui lui faisait face en le comparant à sa carte, de façon à regarder si sa stratégie était intelligente ou inadaptée. En attendant, du coup, l'arrivée de leurs hommes d'armes respectifs pour partir en chasse.

[Ecuyère personnelle, il parait…]

Un p’tit moment maintenant que la cadette Alterac s’était présentée à la herse avec son promis. Il s’en était passé des choses… Beaucoup d’évènements, mineurs ou majeurs, énormément de rencontres, de voyages, de leçons pour la rouquine, mais aucune qui soit en lien avec l’Ordre. Pourtant, le Très Haut sait qu’elle rêve depuis ses premiers mots d’entrer à la Licorne, d’arborer fièrement l’animal mythique, et bien sûr, un jour, le lourd collier de Chevalier, même si elle sait la récompense dure à porter et qu’elle se laisse bien une décennie pour oser prétendre à tel titre.
Toujours est-il qu’elle qui trépignait d’impatience à l’idée de faire partie des membres de cette famille et qu’il était d’autant moins compréhensible le détachement dont elle avait fait preuve ces dernières semaines.

Les préoccupations d’un chevalier pas très présent, la découverte qu’une adolescence est encore possible, le besoin de courir les routes, l’impression d’être encore inutile pour l’instant… Elle évoluait à son rythme dans les couloirs de la citadelle, peu présente, peu participative, et pourtant elle observait tout ce qu’elle pouvait observer.
Le jour où Ethan aura du temps à lui consacrer, elle sera prête. En attendant, elle surveille le bureau du chevalier, prête à l’aider quand par hasard il en a besoin. Comme par exemple ce matin… La rouquine a bien dormi, comme tous les adolescents. Sauf qu’elle ne connait pas le principe de la grasse matinée, la cadette Alterac, réveillée avant l’aube comme d’habitude. D’un pas guilleret, elle s’était préparée, comme d’habitude. Elle avait arpenté quelques couloirs, comme d’habitude. Elle s’apprêtait à aller s’entrainer, comme d’habitude. Elle avait croisé Ethan, comme… jamais. Ce jour là, sous le regard incrédule de la Flamme, le chevalier l’avait appelée dans un couloir.

C’est donc en tenue d’entrainement et déboussolée par l’idée d’avoir quelque chose à faire à la citadelle que Maeve avait rejoint le petit groupement d’écuyers, d’hommes d’armes et l’assistant du Maitre d’armes. C’est qu’elle a un message à remettre. Alors qu’elle arrive à proximité de Flaiche, elle ouvre la bouche pour l’interpeler…

Pa… Ouh la… Elle ravale le second « pa » rapidement, espérant n’avoir pas été entendue. « Papa » n’est surement pas la meilleure façon de nommer celui qui donne le cours… « Flaiche » elle n’a jamais tenté, « Gardon » c’est réservé à Maman, « monsieur Alterac » faut pas pousser, c’est son père quand même… « Frère », ça résonne un poil incestueux, « le rouquin » trop familier…
‘Tain mais dans quelle panade elle s’est fourrée ? Elle aurait pas pu demander avant à ses parents comment elle devrait les nommer quand ils se trouvaient à Ryes ?

Bon allez… trève de tergiversations, d’autant que quelques regards se sont tournés vers la fine silhouette aux cheveux assortis à ceux du Gardon et que maintenant qu’elle a l’air d’une niaise, elle doit bien trouver quelque chose. Arborant alors un air de rien des plus convaincants, elle rejoint l’assistant du maitre d’armes, et lui tire discrètement sur la manche et lui demande de se baisser d’un murmure. On fait c’qu’on peut hein…

Euh Papa… Ethan m’a dit de vous dire qu’Aldraien était appelée au Haut Conseil, elle doit s’y rendre immédiatement…

Voilà, elle l’a délivré son message. Et maintenant…Elle attend. La plupart sont déjà partis on ne sait où, du moins Maeve ne le sait pas. Même pas ça l’étonne. Un cours donné par son père, ça peut pas ressembler à un cours normal ! Mais du coup, elle se demande où elle ira s’entrainer ce matin, vu qu’ils occupent la forêt… Peut-être un peu après le village, derrière l’auberge en ruines…

Bien, tout le monde était arrivé.. certains sortaient des arbres, d'autres plus naturellement de la forteresse. Bref il y avait de tout pour cet entrainement.. du matinal à celui qui pousse des grognements en guise de bonjour.
Flaiche passa aux explications, voila que l'entrainement allait être concret.. une forteresse en bois.. Voila qui pourrait les mettre aisément en situation, pour le Poitevin ce serait un bon exercice.. lui qui n'a jamais participé à une seule attaque armée. Il faut dire La Trémouille se faisait plus attaquer que le contraire..

Ensuite venait les équipes, Eragon n'avait pas de préférence particulière quant à ses compagnons, il n'avait pas eu d'expériences particulières avec aucuns mise à part Sindanarie, qu'un individu plutôt étrange avait fait se rencontrer.
Eragon ne fût donc ni satisfait ni insatisfait de la composition même si au final cela n'aurait rien changé. Ils seraient donc d'azur, et ferait équipe avec un écuyer personnel, et deux écuyères, Ewaele et Alfgard.
La partie la plus ardue fût de retenir toutes les règles et toutes les précisions qu'il devait connaitre pour cet entrainement plus vrai que nature.

Après les règles, une petite concertation entre les 4 fût nécessaires pour décider de la stratégie à adopter et les Hommes d'Armes qu'il allait falloir prendre.. Pas d'élévation de voix et ce fût plutôt rapide.
Bref, Eragon se dirigea vers Flaîche et à son tour lui bavouilla quelques mots à l'oreille. Il se dirigea ensuite vers la charrette qui contenait toutes les armes et équipements qu'Eragon pouvait prendre..
Il se décida vite, rangea sa ou ses armes dans leurs fourreaux.. enfila son équipement et rejoint Alfgard qui attendait pour partir au point de ralliement..

Allons y!

[Désolé pour la taille et le manque de profondeur.. je voulais pas géner l'avancée du RP]

Entre moues dubitatives et concentrations intenses, les réactions furent des plus mitigées durant les explications du gardon. Les consignes avaient été données, de façon très condensées il est vrai, mais il ne fallait pas non plus y passer la journée, celle ci promettait déjà d'être longue en riche en émotion. Les premiers pour qui la somme d'information avait finit par être claire suivirent les ordres donnés, déposant leurs armes et se dirigeant vers les charrettes pour choisir celles qu'ils utiliseraient pour le cours. D'autres en revanche attendirent le conciliabule de groupe pour élaborer la totalité de leur stratégie personnelle, choix des armes et de leur équipe comprit. Le cavalier attendit, observant tout se monde qui s'agitait sous ses yeux, les têtes plus ou moins perplexes de certains, ou au contraire pour d'autres, semblant déjà mettre en place dans leur tête ce qui allait être une base d'information à prendre en compte pour le déroulement de la journée. Chaque erreur, chaque mouvement ou action, chaque choix allaient amener des conséquences, bonnes ou mauvaises, et si certains avaient déjà une bonne expérience de ce genre d'exercice ou même de combats réels, ils ne leur faudrait pas moins réfléchir, réagir, et si possible anticiper pour avoir une chance de l'emporter. Pour chacun d'eux, l'esprit de groupe allait s'opposer à l'individualité, et l'utilisation de ces deux possibilités pourraient bien faire la différence sur le champ de bataille. Un groupe mal organisé ou un manque total de cohésion pourraient bien aussi causer de sérieux soucis. Certains risquaient sans doute d'avoir des surprises durant ce cours.

Les premiers choix d'équipement fait, les écuyers se dirigèrent un par un vers Flaiche, lui murmurant leur choix concernant les fonctions des hommes et femmes d'armes qu'ils souhaitaient dans leurs équipes respectives. Le gardon notait au fur et à mesure, tenant dans sa main un morceau de fusain et un parchemin, s'appuyant sur un épais volume pour parvenir à tracer des signes codés, des fois que des regards indiscrets tombent sur son parchemin, ou que celui ci lui échappe bêtement dans une impétueuse bourrasque de vent. Au fur et à mesure; les écuyers gagnèrent la forêt, étudiant leur carte pour trouver et rejoindre leur point de départ, laissant les évènements du lieu où ils se trouvaient encore à l'instant suivre leur cours. Il ne resterait qu'à former les équipes, selon les choix effectués. Chaque homme et femme d'arme présent en retrait allait être équipé, selon leurs compétences propres ainsi que les besoins du cours. S'ils n'allaient durant la journée, faire qu'obéir aux ordres, leur volontariat serait un bon point pour leur avancement, cela, le gardon allait y veiller personnellement. Ils avaient tous reçus les consignes, outre de ne prendre aucune initiative et d'exécuter tout ordre venant de l'écuyer à qui ils étaient attaché au départ, ou si cela arrivait, de l'écuyer qui aurait la chance de les récupérer à son avantage. Quoi que, récupérer un homme d'arme signifiait qu'un écuyer s'était fait éliminé, et cela n'avait rien d'un avantage pour l'équipe.

La liste des écuyers ayant fait leur choix s'étoffait, ceux ci disparaissant progressivement dans l'épaisse forêt quand une flamme bien connue fit son apparition. Seulement si celle ci était bien visible, le gardon ne l'aperçu pas de suite, tout occupé qu'il était à noter et vérifier les données de son parchemin. Il ne perçu pas plus le demi appel de sa fille, syllabe trop vite étouffée par le doute qui étreignit la rousse aussi subitement que son début d'appel. C'est en relevant les yeux sur les derniers présents pour voir qui serait le suivant que le cavalier, suivant les regards, la vit enfin, visiblement en proie à une hésitation féroce. Levé de sourcil interrogateur suivit d'un sourire tendre, le gardon était toujours heureux de voir sa fille, même pour quelques instants fugaces volés à leurs occupations respectives. Le souci de sa fille sembla se résoudre de lui même, il valait mieux pour elle d'ailleurs, car le gardon était à mille lieu de se douter que celle si hésitait quand à l'appellation qu'elle se devait de lui donner dans le cadre de la forteresse, ou le lien père fille pouvait se substituer au profit de la relation tenant à leur grade.

Flamme qui s'avance, motif de la visite qui se fait connaitre, et bien sur, grimace du gardon. Évidemment, puisque tout jusqu'à cet instant précis semblait se dérouler sans imprévus d'aucune sorte, au contraire, se voir privé d'un de ses participants au moment crucial posait non plus un petit souci mais plutôt un gros problème. Mais le gardon s'étit juré de pouvoir pallier à toute éventualité, et s'il avait plus pensé à une blessure plus importante que prévu; il se devait quand bien même de trouver une solution, une bonne partie des écuyers étant déjà sur le terrain, et il n'avait aucune envie de les faire rappeler. Mais avant de s'occuper de son cours, il se devait de transmettre le message. Heureusement, la personne désignée par sa fille n'avait pas encore fait part de son choix et était par conséquent présente parmi les rares écuyers restants encore dans l'entourage du gardon. D'une voix forte pour être sur d'être entendu, il annonça avec une pointe de regret perceptible:

Dame Aldraien croyez bien que j'en suis fort marri, mais je crois que ce cours va prendre fin pour vous avant même d'avoir commencé. Le haut conseil vous fait mander sans délai, n'y voyez rien d'inquiétant surtout, cela arrive, il vous faut cependant laisser votre équipement et vous y rendre sans tarder. Laisser le sur place, je me charge de le ranger, je ne voudrais pas vous retarder par excès de zèle.

Ni une ni deux, le gardon se mit à réfléchir autant qu'il pu. Le temps ne jouait pas en sa faveur, il ne pouvait se permettre de passer la journée à trouver une solution car le cours ne pourrait se faire qu'avec l'appui de la lumière du jour. Envoyer chercher quelqu'un ? Mais qui ? Les écuyers étaient en bonne partie déjà présents, d'autres s'étaient excusés de leur indisponibilités, et d'autres n'étaient eux même pas à la forteresse en ce jour. Il ne restait que peu de candidat possible, encore aurait il fallu avoir une liste complète des écuyers présents et qui seraient susceptibles de participer à un cours pour lequel ils n'avaient pas prit soin de s'inscrire ni de s'excuser.....autant dire un membre qui risquait déjà de se faire passer un sacré savon pour le manque d'intérêt porté aux enseignements de ses pairs. Bref, mission impossible. Si les hommes et femmes d'armes seraient plus susceptibles de lui fournir quelqu'un, il serait désobligeant d'en faire participer certains comme sous fifre alors qu'un autre aurait le privilège d'agir en tant qu'écuyer, même si le cas d'Adrian était presque similaire. Lui était écuyer personnel, et n'avait donc juste pas l'âge requis pour devenir écuyer, cela pouvait faire une certaine différence, même si d'ordinaire, écuyers personnels et hommes d'armes suivaient les même cours. Ceci étant, trouvé un écuyer personnel sur le champ ne serait pas plus aisé que.....
Gardon qui se tourne vers sa fille, un large sourire dévorant sa face, satisfait tant d'avoir trouvé une solution que de pouvoir embrigader celle ci dans son cours. Sur le coup, il était possible qu'elle n'apprécie pas des masses la situation, un petit vent de panique quand elle saurait ce qui l'attendait n'était pas à exclure, mais bon, il savait qu'elle finirait par relever le défi fièrement, tant pour elle que pour lui. Alors à quoi bon y réfléchir d'avantage ! Quand on à une choppe de bière sous les yeux, on ne cherche pas si il y a quelque chose à boire ! En plus, sa fille était en tenue d'entrainement, si ce n'était pas un appel flagrant ça, le gardon ne serait pas frais !

Bien....eh bien puisque tu es là....prête visiblement à fournir quelques rudes efforts, je vais te donner l'occasion rêvée de tenter de te surpasser. Vois tu, comme tu peux sans difficulté l'imaginer je pense, il me manque désormais quelqu'un pour remplacer l'écuyère Aldraien..tu vas donc t'y coller. T'as déjà la tenue, et donc à mon avis la disponibilité, donc en tant que futur chevalier, car je ne doute aucunement que tu le devienne un jour, tu ne peux pas laisser un pauvre cavalier désœuvré devant ce mauvais coup du destin qui semble s'acharner sur lui sans lui porter assistance non ? Oui bon d'accord j'en rajoute, mais regarde, vous êtes toi et Aldraien toutes les deux rousses, si c'est pas de la coïncidence trop puissante ça ! Un vrai coup du destin, à n'en point douter. Un signe pareil, on ne peut le réfuter. Comment ça c'est nul ? Même pas vrai ! Allez, amènes toi, y a plein de consignes qu'il faut que je te fasse entrer dans le crâne, et t'as pas de grandes oreilles, alors active le pas.

Ce fut donc sur un autre de ses larges sourires satisfait que le gardon fit s'approcher sa fille des charrettes d'équipement, ayant préalablement ramasser celui de Aldraien, et lui récita, coime pour les écuyers avant elle, l'ensemble des recommandations. Quand elle eut déposer ses armes personnelles et fait ses divers choix, la rouquine gagna à son tour la forêt. Flaiche en profita pour reprendre son parchemin et attribua à chaque homme d'arme du matériel, une équipe, et une carte avec un itinéraire précis afin de retrouver leurs chefs du jour sans risquer de croiser leurs ennemis. Les hommes et femmes d'arme enfin partit, il déposa son livre, prit quelques affaires et s'enfonça à son tour dans la forêt. Au son du cor, le cours commencerait.

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