[RP : Premier tour ] Duel Bess - Alfgard

[Par St Glagla, quand est-ce qu'on s'les chauffe ? ]

Dire qu'il fait un froid de gueux ce matin-là dénote d'un manque de vocabulaire flagrant !
Le nez virant à la framboise, les joues glaçonnées et tellement insensibles qu'on aurait pu les lui transpercer sans qu 'elle perde son sourire, Alfgard traverse la carrière et se demande comment est-ce qu'elle va bien pouvoir éviter toute cette caillasse alentours, épée à la main et toute son attention fixée sur son adversaire, le Chevalier Bess ? Tout en avançant elle jette un regard autour d'elle : c'est grosses pierres et caillasses à tous les étages ! Elle secoue la tête et un air réprobateur vient lui coller à la face.

C'est foutrement casse-gueule !
Elle marmonne et fait le bilan de ses « ennemies » ici présents : le froid certes mais le duel réchauffera son corps , le terrain surtout car elle se voit mal le déblayer avant de tirer l'épée !
Elle pense alors à la sienne d'épée, qu'elle a laissé au chaud, ne prenant que sa dague qu'elle sent bien en place dans sa ceinture.
Sa seule véritable protection de corps est sa broigne, une tunique de cuir , efficace et suffisamment légère pour se mouvoir sans difficulté. Et bien que le vêtement soit bien usé, il a pour Alfie une valeur sentimentale : acquise avant de partir guerroyer en Bretagne, au printemps 1455, elle est toute chamboulée à chaque fois qu'elle s'en revêt !
Autres protections, récemment achetées : deux bracelets , en cuir renforcés par des plates d'acier. Composés de deux demi-cylindres reliés entre eux par des charnières, ils doivent garantir les poignets des vibrations lors des chocs. « Doivent »  car la rousse ne les a encore jamais utilisés. Et elle compte sur eux, son adversaire lui donnera très certainement du fil à retordre...

Elle sourit, relève sa capuche, rajuste sa cape d'errante et accélère l'allure. Si elle est correctement vêtue pour affronter le froid, tout ce qui dépasse est en train de geler.

Par les Pharettes de Thor, j'espère que ce duel va rapidement commencé ou il faudra me décongeler avant !... Ohhh ! Hola hoo!
Les pierres sont toutes recouvertes d'une fine couche de glace, ce qu'elle vient de constater en manquant de se casser la figure après avoir poser le pied sur une grosse. Ca lui apprendra à vouloir jouer la biquette de montagne!

Elle rétablit habilement son équilibre juste à temps et un léger sifflement passe ses lèvres raidies comme un vieux parchemin desséché. Elle n'a pas chu et c'est tant mieux parce que se retrouver sur le fondement pendant le duel, c'est ridicule mais peut y avoir des circonstances atténuantes tandis que le cul par terre alors qu'elle arrive à peine, c'est grandement humiliant !

Flaiche, l'arbitre du duel, est là et Alfgard note dans un coin de son cerveau que deux des qualités d'un assistant au Maître d'armes sont la résistance au froid et la patience. Quant à Bess, elle n'est pas encore arrivée.

Foutredieu, ça sent l'attente à se cailler gravement les nashes hein !

Grand sourire et salutation têtèsque.

Le bon jour Frère Flaiche, comment va ?

Tout à son parchemin, Flaiche n'entendit pas s'approcher l'écuyère avant qu'elle ne prononce à quelques mètres de sa position, le cavalier ayant de bonnes oreilles, l'une de ces phrases dont Rems et elle avait le secret et qui tira une fois de plus un sourire au cavalier. Il finit donc son paragraphe avant d'enrouler le parchemin qu'il lia et fourra nonchalamment dans sa besace posée à ses cotés.

Relevant les yeux, il sourit à Alfgard.

Bien le bonjour Alfgard, pour ma part ça va, je profite de la fraicheur de la matinée. Et toi, prête pour le duel qui t'attend ?

Pas le temps d'y répondre pour l'écuyère qu'une Bess visiblement en rogne arrive a son tour, humeur qui provoque instantanément chez le gardon une envie irrépressible de la taquiner. C'est le problème des amis de longue date, on se connait bien toussa toussa, et inévitablement ben, ça chambre....

Bonjour à toi aussi Rasp....euh je veux dire Bess. Maintenant que tu es la, on va pouvoir commencer.

Comprendra qui peut, en cet instant précis le cavalier ne doutait pas que si Alfgard ne pouvait saisir la pique, Bess elle verrait sans aucun mal l'allusion tout juste cachée dans les paroles du gardon. Large sourire du cavalier à son encontre, puis il se rapproche pour effectuer un petit contrôle de l'équipement, veillant ainsi à ce que les consignes aient été suivies, avant de reprendre.

Bon, comme vous vous en doutez surement, ou pas, vos armes habituelles ne seront pas utiles aujourd'hui. Des armes neutralisées sont à votre disposition dans le sac sur la grosse pierre la bas. Je vous laisse le soin d'en prendre une, d'enfiler vos casques si ce n'est pas fait, de vous échauffer si vous le pensez utile, et le duel pourra débuter. Le duel se fera en trois touches, je pense que vous connaissez toutes les deux les règles de duel.

Marquant un temps pour que ses deux sœurs se préparent, Flaiche attendit qu'elles se fassent face, se recula légèrement, et ajouta ses derniers mots:

Pour la Licorne, que la meilleure gagne !

Mauvaise pioche dans le choix de sa garde et de son attaque. La rousse a oublié que son adversaire n'est pas une écervelée à qui on fait prendre les vessies pour des lanternes.

Merdaille ! Le cri est spontané et fait écho aux « vling... vling... vlang » des lames qui s'entrechoquent.
Une heureuse constatation tout de même, ce sont ses bracelets de poignet qui font leur office : les vibrations sont parfaitement atténuées, apportant un certain confort à l'échange. Mais Bess ne s'en laisse pas conter et pare sans effort apparent. Alfie analyse rapidement ce qui la différencie du Chevalier : la force physique et certainement l'habitude des duels.

Foutredieu ! La voilà déjà en garde !

Elles s'observent calmement, Bess semble toujours concentrée et Alfgard, s'en voulant encore d'avoir été aussi naïve, murmure un chapelet de gros mots qui choquerait un couvent de moines Libertins . Elle attend l'attaque, en garde de la couronne, jambes légèrement fléchies, se déplaçant à petits pas sur le côté, lentement. Cette garde lui permet d'économiser le peu de forces qu'elle possède. Les yeux toujours fixés sur sa soeur, elle essaie de se concentrer, voire d'anticiper l'action à venir. Mais rien à faire c'est pas son jour ! Non seulement elle ne voit rien mais elle ne comprend même pas comment elle se retrouve d'un coup d'un seul avec une douleur qui lui fait monter l'eau dans les yeux.

Où donc est-elle touchée? Par « là » mais où exactement ? Pas le temps de s'éterniser sur la question elle recule vivement pour se mettre hors de portée de la lame assassine. La panique la prend, elle ne sait que faire pour s'en sortir. Soudain son champ de vision s'élargit : une énorme pierre à sa dextre, juste sur le côté senestre et légèrement dans le dos de Bess, lui apparaît comme sa seule porte de sortie. Le coup est osé mais Alfie ne voit pas d'autres solutions à ce moment précis. Et puis, si elle pêche par sa force, elle est agile...

De nouveau en garde, elle bouge de façon à amener Bess un peu plus près de l'énorme caillou. Un pas, deux, trois..
Alfie peut alors évaluer la distance qui la sépare de la pierre sans détourner son regard de Bess, assurant ainsi la discrétion essentielle à sa réussite. Il est temps maintenant : En trois pas d'élan, elle prend appuie sur le caillou avec son pied droit et pousse sur sa jambe de toute son énergie, avec l'idée de se propulser dans le dos de son adversaire. Sa jambe gauche est la première à toucher le sol et elle se retrouve maintenant dos à dos avec Bess. Il lui faut faire un demi-tour et vite : léger saut pour la remettre dans le bon sens et ainsi prendre l'avantage - peut-être un crochetage à la jambe ? Son demi-tour est parfait, son coeur bat la chamade, elle est si près du but qu'elle s'est fixé !

Mais ce n'est définitivement pas son jour... Une ornière.., Une insignifiante ornière, alors qu'elle s'en est joué des pierres si piégeuses, sera l'objet de sa déchéance duellistique ! Au moment où elle se met en mouvement , sa botte droite se prend dans l'ornière maudite et la déséquilibre complètement. Le terrain allié à une erreur fatale, celle de n'avoir pas lâché son épée, ne lui laissant alors qu'une main pour se réceptionner en touchant terre et c'est la catastrophe. Elle s'abat comme un Flamby sur une assiette à dessert et se cogne le nez contre une pierre... Une touuuute petite pierre de rien du tout !
Un grognement de douleur, elle se relève, rouge de hon... du sang qui coule de ses orifices nasals. Une main sur le visage qui en tâtonnant évalue les dégâts, un cri de douleur mélé de rage – Foutredieu de merdaille ! - son nez semble brisé.

Elle est reste là, sans bouger, ne pouvant détourner le regard de sa main pleine de sang.

Elle n'entend que des bribes, une sorte de bouhaha qui n'arrive pas à percer le mur de colère qui la coupe des autres. Une autre erreur à son actif. Ne jamais se laisser envahir par ses propres sentiments. Le bon côté c'est qu'elle est tellement centrée sur son honneur qui vient d'en prendre un sacré coup qu'elle ne sent pas la douleur.
Elle a réussi à émerger au cri d'invite sans équivoque du Chevalier :

… DEBOUT ERRANTE !!!! en garde et contre tout !

et s'est levée, enfin.

Et voilà que la Blonde, profitant de son égarement encore palpable, lui attrape la main et l'attire à elle. Sonnée par sa chute, ne comprenant pas où Bess veut l'amener, la résistance qu'elle est alors capable de lui opposer est bien trop faible. Elle mouline et tente de dévier la lame qui choisit de venir lui chatouiller l'épaule mais sa douleur au côté se réveille et sa défense ne peut rien contre une Bess invincible ce matin-là.

Encore touchée ! Par les Pharettes de Thor, Chevalier quel est ton secret ? Ce que tu as avalé ce matin? Une préparation physique particulière ? Ou... la chance ?

Cette dernière réflexion est un peu perfide mais comprenez, Alfgard n'est pas franchement contente d'avoir pris une rouste !

Le duel se termine donc 3 touches à … hum… rien !

Malgré un corps bien malmené, la rousse fait contre mauvaise fortune bon coeur : son épée fend l'air dans un salut presque parfait, rendant ainsi hommage à celle qui vient de lui démontrer qu'on ne devient pas Chevalier par hasard.

Elle sourit et conclut :

J'espère avoir ma revanche un jour ma Soeur.

Puis elle ajoute pour elle-même : vite, qu'on en finisse, ça fait un mal de chien !