De la Bourgogne, du Berry et...de la couronne?

Il y a quelques semaines de cela, ma future écuyère personnelle a été attaquée par l'armée "La Mesnie Hellequin" qui, venant de prendre Cosne, s'était placée intramuros en faucheuse.

S'en est suivi un échange de missives avec Sambre, le chef de ladite armée, dont je vous passerai les détails mais qui m'a assez amusé.

Au cours d'une de ses lettres, un élément m'a pour le moins interpellé, je vous en mets ici copie et vous souligne la partie intéressante:

Citation :

Expéditeur : Sambre d'Hellequin

Titre : Missive privée

Bonjour Messire,

Au moins il semblerait que quelques Licorneux possèdent encore une once d'humanité puisque ma précédente lettre vous a fait rire. Le rire étant le propre de l'homme, tout porte à croire que vous appartenez toujours à notre espèce... même si un de mes vieux amis ayant voyagé de par le monde me rapporta un jour qu'il avait vu des singes rire également. Je ne me permettrais pour autant pas d'en tirer des conclusions qui seraient forcément hâtives, n'étant point spécialiste de la question.

Vous évoquez l'attitude de votre protégée, je peux effectivement vous confirmer quelle était tout à fait menaçante. Dans le Berry, nous avons appris à nous méfier des gens qui se lancent à l'assaut des murailles d'une ville, surtout lorsqu'ils ne sont pas seuls mais par dizaines. Si les intentions de mes soldats avaient été réellement malhonnêtes, croyez-vous qu'ils auraient seulement un peu bousculé une jeune femme ? Carolanne a tenté d'investir la cité de Cosne avec une bande de malandrins alors que la ville était close, elle y a croisé ceux qui avaient pour mission de défendre cette ville. "Dame" Carolanne était-elle trop imbue de sa personne pour daigner s'abaisser à demander l'autorisation de passer ? Chose que bon nombre de voyageurs ont fait et ils purent circuler en toute liberté. Et ne me dîtes pas que la donzelle est timide, ces blessures ne semblent visiblement pas trop la gêner car elle braille sur la place publique comme une poissonnière. Se pourrait-il tout simplement que la protégée d'un membre éminent de l'ordre de la Licorne fraye avec de la racaille frondeuse ? Car après tout, lorsque mes troupes sont allées investir Cosne il s'agissait d'empêcher une fois de plus les troupes de la Fronde d'entrer dans le Berry pour massacrer nos populations. A ce moment là, la Bourgogne était toujours tenue par les affidés du Roi Perdu, Eusaias. Seriez-vous par hasard du camp de cet Emplumé ?

Chercher à régler un contentieux privé en faisant appel à la colère divine n'est pas très glorieux chevalier. J'avoue être un peu déçu par vos mesquines menaces qui ne peuvent m'atteindre. En condamnant mon intervention en Bourgogne, vous prenez partie pour le seigneur Falco. et ses sbires pratiquement tous gens de la Réforme. Si vous étiez un temps soit peu renseigné vous devriez savoir que mes gens et moi-même luttons contre cette engeance du Sans Nom depuis plusieurs années. Mais peut-être avez-vous déjà connaissance de tout cela, peut-être même avez-vous quelques accointances avec eux, ce qui expliquerait bien des choses.

Plus sérieusement, et parce qu'il faut bien conclure, je suis fort étonné qu'un dignitaire de votre ordre ne sache pas un peu mieux ce qui fut décidé en coulisse au plus haut niveau en ce qui concerne l'action menée par ma troupe. Il faut croire que les Licorneux ne sont pas dans les secrets des Rois.

Sambre
Seigneur de Vatan et de Lourouer Saint Laurent

Or donc, qu'est ce que cela voudrait dire?
Que le Roy aurait autorisé l'entrée en Bourgogne de l'armée Berrichonne et de surcroit la capture par celle-ci de Cosne et le fauchage des passants?
Si cela s'avère exact, je me verrai personnellement dans l'obligation de revoir considérablement ma vision des choses ainsi que les engagements que j'ai pu ou pourrai fournir.

Ah oui là je suis d'accord.

Et à mon avis il n'y a pas que notre engagement que cela remettrait en cause ... je doute que la princesse Armoria apprécie également ... et la pairie tiens, et sans doute la curia voir carrément le DR... le Roy qui traite avec des mercenaires berrichons ...

Quel moyen avons nous de connaitre les tenants et aboutissants sans poser la question directement au Roy sachant qu'il mentira si jamais c'est la vérité.

Je retourne fouiller en Curia pour vous apporter plus d'éclaircissements sur la question.

Bon.

Je pense que je vais aller provoquer un peu Sambre pour voir ce qu'il peut me sortir.
Visiblement, il y a bien coup fourré là dessous, apparemment de Namay et/ou peut être du Roy, mais à vérifier.
Namay était donc de ce que l'on m'a dit en communication avec le Berry et la Mesnie aurait été envoyée pour venger le Berry d'une attaque de Falco sur la province il y a quelque temps.

Rien de palpable pour l'heure, mais au moins des éléments pouvant commencer à se recroiser.

*A Sambre, Capitaine des fiers et braves guerriers ayant pris Cosne*

« Ha Capitaine, Capitaine,

De prime, je vous en conjure, nulle nécessité de donner du « Dame » à la pauvre victime de vos soudards, elle n’est que pauvre vagabonde et n’aspire pour l’heure à rien d’autre.
Certes, vous semblez avoir difficulté de jugement, prenant une va nu pieds sans arme et quasi sans vêture pour assaillante dangereuse et menaçante, mais nous avons déjà traité de cela dans mon précédent courrier et je ne pense pas nécessaire de revenir sur le courage dont vous avez fait preuve en attaquant lâchement une ville appartenant à une province à feu et à sang et donc par définition sans défense, ce même courage vous permettant par la suite de consciencieusement occire tout manant passant non loin des murs de Cosne ou souhaitant simplement y recevoir abri et protection pour une nuit.

Cependant, vous vous targuez de défendre la Juste Foi, ce qui est des plus intéressant pour quelqu’un combattant un Dimanche, jour de Notre Seigneur, vous me l’accorderez.

Et n’allez pas tenter de me faire prendre vessies pour lanternes, votre arrivée en Bourgogne n’avait nullement d’intérêt pour la chasse aux armées rebelles, ou quelque protection que ce soit, le jour de votre arrivée devant Cosne, le Dimanche 20 mai de cette année, lesdits rebelles étaient eux à Tonnerre et le lendemain, alors que vous étiez déjà en train de vous engraisser en le murs de Cosne, ils étaient bien loin, à Conflans en terre champenoise.

Au temps donc pour votre indispensable présence en Cosne pour fièrement barrer passage aux troupes rebelles, en protégeant le Berry de deux armées qui ce même jour se trouvaient être des plus éloignées desdites terres berrichonnes. Et je ne parle même pas du temps qu’il vous a fallu, plus d’une semaine, pour vous retirer de Cosne, alors que les rebelles, eux, étaient encore plus éloignés, et de surcroit chassés par l’armée du Connétable, dont j’étais pour ma part.

Des ennemis, vous n’avez vu, se peut, que quelques nuages de fumées au loin, et derrière de leurs montures, sans que vos fières troupes ne craignent échauffourée bien trop périlleuses pour elles ; nous le savons tous deux.
Vous avez par contre eu tout le temps nécessaire pour pillage et meurtreries faciles et gratuites.

Quand à vos accusations concernant une éventuelle autorisation de faire pénétrer vos troupes en Bourgogne, je ne peux y croire, tant tout ce que vous racontez n’est que mensonge et transformations de la vérité. Apportez moi ne serait ce qu’une preuve de ce que vous avancez pour que je puisse, au moins, espérer croire une infime partie de cela.

Bien peu cordialement
Chevalier Enguerrand de Lazare »