Cérémonie d'adoubements, 18 avril 1463

Gauvin répéta son serment d'Errent avec fierté, au même titre que Malwyn et Kami.

" Sur mon honneur je déclare, qu'il n'existe nul labeur, nulle souffrance, nul mal qui puisse m'empêcher d'accomplir mon devoir.
Bien que notre royaume traverse crises, troubles, guerres, trahisons, complots et vilenies, notre Ordre s'élèvera toujours là, toujours tel un astre flamboyant pour rappeler aux hommes notre règle: justice et bravoure.
Tel un soleil au milieu des nuages, que je devienne l'élément organisateur du bien, et que je serve la veuve et l'orphelin, le faible d'esprit comme le malingre, et que je choisisse avant, parmi toutes les solutions, celles qui engagent au dialogue et au partage plutôt qu'au conflit et à la guerre.

Je jure sur mon honneur, sur ma vie, sur mon cœur, sur mon âme, de devenir un Errant de la Licorne telle que je dois l'être, à mi chemin entre Justice et Bravoure, comme il se doit. "

Après un signe de tête approbateur, Julios héla discrètement trois serviteurs qui s'approchèrent, les bras chargées.
Tour à tour, il s'approcha des nouveaux Errants, les dépouillant de leur cape grise reçu lors de leur intronisation pour les revêtir de la nouvelle.
Voici votre nouvelle cape, Azur, couleur de l’ordre et de la royauté. Elle sera le symbole de votre loyauté et de votre fidélité, à la Licorne, et au Roy, ainsi que vous vous y êtes engagés.

Puis il délesta les serviteurs des derniers objets qu'il tendit à chacun de ses trois frères la bannière des Errants et un écu frappé des armes de la Licorne.
Que cette bannière vous précède partout où votre errance vous conduira. Qu'elle soit l'étendard annonçant à toutes et à tous qui vous êtes et ce pour quoi vous vous battez.
Enfin, pour compléter l'arme que vous avez choisi lors de votre intronisation dans notre Ordre, voici l'écu qui vous protégera, vous, vos frères et sœurs, ainsi que tous ceux qui, symboliquement ou non, vous demanderont assistance et soutien.

Puis, après une courte pause :
Relevez vous à présent, Errants de la Licorne. Et rejoignez vos frères et vos sœurs.

Enfin, le Capitaine s'adressa à tous.
Nous en avons maintenant terminé pour cette fois ci. Il ne me reste qu'à vous souhaitez d'aller fêter tout cela avec les concernés.
Quant aux autres, nul doute que le jour tant attendu arrivera lorsque vous serez prêt. N'oubliez pas que mon bureau vous est toujours ouvert pour quelques interrogations que vous ayez.

Il allait en terminer là lorsque Ellesya lui glissa quelques mots à l'oreille. Il acquiesça en silence puis reprit d'une voie forte et assurée :
Justice ! Honneur ! Bravoure !

Le Corbeau suivit avec attention, et en silence, les différentes annonces, les différents serments, qui se succédèrent au fur et à mesure que la cérémonie avançait. Chacune était ou avait été unique. Chacune portait ses histoires, ses espérances, créait des destins ou leur permettait simplement de s'exprimer. Se voir promu, ou adoubé, n'était pas ici qu'une simple récompense. C'était la reconnaissance du chemin parcouru, de l'âge pris et l'idée qu'on pouvait, un peu plus qu'avant, faire honneur au serment, au choix d'une cause. Qu'on avait pris la bonne décision.

Il écouta et regarda l'adoubement de sa nièce et un fin sourire éclaira, l'espace d'un instant, les traits de son visage d'ordinaire impassible. Elle était une preuve de plus que la Chevalerie ne s'éteignait jamais et que, quelles que soient les épreuves, quels que soient les obstacles à surmonter, elle se dressait toujours fièrement, rempart silencieux et immuable que rien ne pouvait abattre. Les couronnes changeaient de tête. Les terres passaient de main en main. Les guerres se succédaient, toutes plus stupides les unes que les autres. Mais la Licorne était toujours là. Et le serait encore. Pour des siècles et des siècles... Ainsi parlait le Vieux Loup.

Il la regarda rejoindre les sièges du Haut Conseil, ces charges qu'il connaissait par coeur et dont il savait le prix. La jeunesse se portait au secours de ceux qui avaient trop donné. Comme cela devait être. Lorsque le sang venait à manquer, les anciens quémandaient toujours des sacrifices. Et une nouvelle génération de Licornes venait prendre le relais et se damner sans retenue pour le Peuple de France.

Julios prit le relais, fidèle à sa sobriété et à l'efficacité qui le caractérisait. Rhuyzar écouta, sans sourire cette fois, se remémorant ses propres instants face à celui qui officiait. Celui qui n'était plus malgré sa ténacité légendaire. La fin de la cérémonie approchait à grands pas et devrait lui succéder le gueuleton qui faisait office de banquet officiel.

Il laisserait passer le temps. Maintenant la Licorne savait qu'il était de retour. Lorsqu'ils seraient prêts, il le serait également. Et ils parleraient. Non plus du passé, il ne l'avait déjà que trop évoqué. Mais de l'avenir. Parce que dans l'avenir seul résidait la solution et la lumière.

Gauvin vit arriver trois serviteurs à l'appel du Chevalier. Le Chevalier avait retiré les capes grise, symbole des écuyers pour les remplacer par des capes Azur, symbole des Errants de l'Ordre. Puis il leurs remit à chacun un écu frappé des armes de l'Ordre ainsi de la bannière des Errants. Gauvin récupéra son écu ainsi que sa nouvelle bannière. A la demande du Chevalier le nouveau Errant se releva, tenant son écu de la main gauche et la bannière de la droite. Il regarda ses deux frères qui comme lui, venaient de monter une autre marche sur la voie de la Chevalerie et il leur sourit, avant de regagner le banc des Errants. Quand le cris de ralliement de l'Ordre retenti de la voix du Chevalier Julios, Gauvin reprit le cris à sa suite:

Justice! Honneur! Bravoure!

La Sombre, centrée sur tout ce qui bouillonne en elle pour éviter que ça déborde, reporte son attention sur ceux qui sont appelés.
La brume fixée sur eux, se rappelant tant de souvenirs, et ce manque toujours violent de celle qui aurait pu la maintenir.
Son visage froid comme le marbre laisse naitre un très subtil sourire quand tous trois déclament ce serment qui les tient tous et font d'eux, une famille.

Puis le silence revint, vite brisé par l'élocution du vieux Chevalier clôturant la cérémonie.
Et tous reprirent en cœur ce cri qu'ils hurleront sur le champs de bataille face à ceux qui s'en prendront à cette France qu'ils ont juré de servir.
Elle ferma un bref instant les yeux, la Sombre, puis se leva sans dire le moindre mot.
L'anthracite se posera sur la cathèdre vide de celle qui les dirige. Et le froid reprendra ses droits, encore, tel un serpent visqueux qui s'immisce et nécrose la moindre envie.
L'Ombre retourne à cette solitude qui fait d'elle celle dont on ne veut pas.
Ça ne l'empêchera pourtant jamais de continuer à être là, servir, et rester fidèle à cette famille.

Elle ne hurlera pas ce cri auquel elle croit et qu'elle respecte plus que tout.
Se détournant, elle se retire non sans avoir croisé le regard du Chevalier flamand...

Je me relevais à la suite de mes frères et criais avec eux :

Justice ! Honneur ! Bravoure !

Les trois voix masculines s’élevèrent, lui rappelant les paroles qu’elle-même avait prononcé dans ce qui lui semblait maintenant une autre vie. C’était alors au cœur de la forteresse et Arthur de Troy se tenait à ses côtés. Son ventre était alors arrondi et lui, puait l’écurie et avait le visage mangé par une barbe mal entretenue. Elle avait pensé qu’ils chemineraient ensemble, fraternels, malgré les épreuves. Mais depuis le destin avait redistribué les cartes. Après trois chevaliers, c’étaient trois errants qui recevaient des mains du Capitaine les emblèmes de leur nouveau rang.
Julios passa à la conclusion. Quelque chose dans son intonation lui fit penser qu’il mettait le point final. Quelques mots furent soufflés aussi discrètement que possible, après une hésitation. Il ne lui grommela pas dessus, c’était toujours ça. Alors elle joignit sa voix aux autres pour leur credo, celui qui survivait aux décès, disparitions, déceptions ou même rancoeurs. Celui qui devait tous les lier, à ses yeux. Regard qui ne manqua pas de remarquer ce qui se passait dans l’assistance.

Justice ! Honneur ! Bravoure !

Et une nouvelle page à écrire...

Cérémonie pleines de surprises, non pas forcément le concernant, mais aussi par son déroulement et les personnes présentes. Elle dénotait de celle déjà vu. Etait ce un mal ou un bien? Fool ne savait que trop mal son caractère profond d'optimiste souhaitait que cela sonne comme un nouveau départ.

il congratula silencieusement les nouveaux errants d'un signe de tête et entonna à la suite du chevalier Julios et en coeur avec ses frères et soeurs:

Justice Honneur Bravoure

Ainsi se clôturait cette cérémonie d'adoubements et élévations.

le colosse avait assisté a la cérémonie sur ordre ;mais surtout par respect pour ses sœurs et frères;

lui il savait qu'il ne devait rien attendre ,n était il pas resté un des plus ancien homme d'arme en compagnie de Phil??et ce fut toujours avec un tres grand étonnement qu'il gravit les echelons et un jour se retrouva Cavalier

il est vrai qu'a part un tres tres long sejour a occuper tout les postes sans exception a la herse là ,il en avait vue du monde!!
on ne voyait presque plus le géant et pourtant il etait là et l'Ordre etait tout pour lui ;
et etre Cavalier l’étonné toujours ;

a chaque fois lorsque au Rouergue ou bien en Guyenne ou il avait une seigneurie il avançait fièrement son appartenance a l'Ordre mais c est avec une certaine gene qu'il annonçait son rang
aussi c est sans aucune rancœur qu'il poussa le cris de ralliement avec ses compagnons ;et heureux de quitter cette salle pour aller faire ripaille car son estomac lui poussait un autre cri de guerre; sa grande carcasse mourait de faim!

Julios suivit un instant des yeux ses frères et sœurs de l'Ordre se retirer puis il porta son regard sur leur invité surprise, Rhuyzar.
Il le héla et s'approcha.
Alors l'ancêtre. Le cas des jeunes étant maintenant réglé, nous devrions pouvoir trouver le temps de nous occuper de l'ancien à présent.
Tu pourrais commencer par nous raconter ce qui s'est passé entre l'annonce de ta mort et ton arrivée si soudaine ici, sans même avoir la plus élémentaire courtoisie de te faire précéder par une nuée de corbeaux lugubres, sans arriver environné par un brouillard fantomatique et sans monter un imposant destrier squelette. Quand on voit un mort qui marche, on s'attend toujours à une certaine ambiance, tu ne penses pas ? Dit-il avec en esquissant un sourire.

Il ne s'attendait pas à ce qu'on s'occupe aussi vite de son cas, non. Il était capable de prévoir beaucoup de choses, mais celle-là lui avait un peu échappé. Il s'approcha de Julios à son appel et lui sourit avant de répondre.

L'ancêtre ? Comme tu y vas... Aurais-tu donc rajeuni avec les années ? Il faudra me donner ton secret, il me sera bien utile comme tu peux le constater.

Il rit en écartant les bras comme pour désigner les restes de sa carrure d'antan, simple souvenir qui demandait à être un peu ravivé.

Je répondrai à vos questions et je vous raconterai l'histoire qui vous est inconnue. Les faits sont somme toute assez simples. La mort, je l'ai vue de très près. Assez pour y croire réellement, ce qui explique l'annonce de mon décès. Et comme tu peux l'imaginer, il faut beaucoup de temps pour se remettre d'une telle... chose. Souhaites-tu en parler ici ou dans un endroit plus discret ?

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