[RP] Une journée à l'Ecurie

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Toujours en tête, Zalina resta penchée en avant. La jument était maintenant au petit trot mais faisait des efforts pour ne pas ralentir d’avantage, malgré le sable.
Finalement, elles arrivèrent sur le sable mouillé. Le sol devint plus dur et la petite camarguaise allongea ses foulées et redressa le nez. Zalina sourit en sentant sa monture reprendre plaisir à cette course.

La mer était maintenant toute proche. La jeune fille se retourna pour voir où étaient ses adversaires. Sinjid et Cyanne la suivait de près mais c’est premières que les deux « dames » entrèrent dans l’eau. Zalina, trop occupée à surveiller les deux écuyers, n’avait pas fait attention. La jument, surprise de se retrouver dans la mer, s’arrêta nette, projeta sa cavalière par-dessus son encolure. La Poitevine fit un superbe plongeon tête la première dans la mer, un peu fraîche à son goût.
Elle se releva, complètement trempée et peu heureuse de son arrivée.

Ah non !!! Je ne voulais pas me baigner moi !! Et puis elle est froide !

Zalina prit la jument par la bride et la ramena tranquillement sur la terre ferme quand elle entendit Simonin se moquer d’elle.

Ah cela vous fait rire Messire Simonin ? Venez donc voir comme elle est bonne la mer Normande !

Tout en le foudroyant du regard, Zalina envoya de l’eau sur l’Errant d’un revers du bras. Bien que n’ayant envoyé que peu d’eau, la Poitevine fut assez satisfaite de sa vengeance et retrouva aussitôt le sourire.

Alors Messire, est elle à votre gout ? Je vous conseille d’y aller vous y baigner. On se rend d’avantage compte de la température.

Elle se tourna ensuite vers la jument qui mettait à présent les antérieurs sur le sable. Elle semblait satisfaite de la «petite blague» faite à sa cavalière.

Quant à toi, il va falloir que l’on discute toutes les deux. Je t’ai laissé brouter avant de partir, une nouvelle fois avant la course et c’est comme çà que tu me remercies ?
Le premier prix de la course n’était pas un bain de mer !

Zalina s’arrêta près de ses compagnons et chercha du regard où ils pourraient attacher les chevaux pour qu’ils aient un peu d’ombre et, si possible, d’herbe à brouter.

Je dois avoir aussi quelques morceaux de pains dans ma sacoche mais je ne garantie pas qu’il soit sec. Si vous aimez le pain salé et humide…
Je crois que je vais opter pour l’option séchage.

Zalina imita Cyanne et enleva la selle et le harnais de la jument avant de la laisser brouter en liberté dans le champ. La camarguaise sembla apprécier et partie au galop en s'ébrouant.

Doucement ma belle, garde des forces pour rentrer à la Forteresse.

Mais la jument semblait déjà ne plus écouter sa cavalière.
Zaza posa la selle et le harnais au pied d’un pot et sortit un morceau de pain de sa sacoche. Revenant vers ses compagnons, elle le tendit à l’écuyère.

Tenez Cyanne. Bon appétit.
Du Génépi ?? Vous avez du Génépi !??

Zalina salivait déjà à l’idée de reboire cette merveille qu’elle n’avait pas savourée depuis trop longtemps.
Tout en attendant impatiemment de pouvoir se jeter sur la bouteille, elle se tourna vers Simonin.

J’ai eu cette chance. Il y a de très jolies plages à La Rochelle où je suis souvent de passage… enfin, un peu moins depuis que l’on s’est fâché avec ma tante.
Mon ami est l’héritier de la Baronnie de Royan et une amie possède la baronnie de Luçon et le Comté de l’Ile d’Oléron. Comme je leur rends souvent visite, je vois souvent à la mer. Mais j’évite les bains. Je suis frileuse et l’eau n’est pas très chaude en Poitou, et en Normandie non plus.

Zalina sourit puis son regard se perdit dans les vagues.

Même en étant très souvent sur les plages, je ne me lasse jamais du spectacle. Surtout lors du coucher du soleil. J’espère que vous verrez ce moment magique Cyanne. Il n’y a rien de plus beau.
Et vou… toi Simonin ? Le Maine n’a pas de plage mais la Normandie n’est pas si loin. C’est la première fois que tu vois la mer ?

Zalina sourit au clin d’œil de l’Italien. Elle ne savait pas combien de temps elle arriverait à tenir le tutoiement mais elle lui avait promis d’essayer.
Sinjid dormait tranquillement. La Poitevine devrait attendre pour faire un peu plus sa connaissance mais Cyanne et Simonin n’échapperaient pas à ses questions.

C’est joli la frontière italienne ? J’ai pu visiter une bonne partie du Nord-ouest mais je ne suis jamais aller plus au sud que le Poitou. Une amie m’avait dit que c’était comme le Poitou, avec des forêts, des plaines, la mer et des montagnes, mais avec plus de soleil. C’est vrai ?

Et vous Cyanne, vous avez beaucoup voyagé ?

Zalina n’avait encore que peu voyagé pour la Licorne. A peine un petit tour en Bretagne, en Touraine et dans le Maine. Mais elle passait tout son temps sur les routes et commençait à fatiguer. Elle espérait que le prochain voyage allait attendre quelques mois.

Je n’ai rien contre voyager, mais si je ne reste pas au moins deux semaines consécutives à la maison, Tonton Baillant va m’enfermer. Cette fois ci, c’est sure.
Cela fait des années qu’il me menace de m’enfermer à la cave si je ne reste pas à Thouars. Mais pour l’instant, au dernier moment, il préfère me laisser sur les routes que toute seule avec tous ses tonneaux. Il dit que c’est moins dangereux pour moi, tant qu’il n’en a pas vidé une bonne partie lui-même. C’est vrai qu’elle est bien remplit la cave de tonton. Il arrive toujours à me retrouver avant que je vide quelques futs.

Zalina sourit en voyant Sinjid demander du Génépi plutôt qu’un morceau de pain. Ils avaient pourtant l’air bon. La jeune Poitevine tendit la main et en prit un qu’elle mordilla sans appétit.

Vous ne préférez pas manger plutot que boire, m’sieur Sinjid ?

Zalina écouta ses compagnons avec attention. Simonin avait raison. Ils avaient presque fait le tour du Royaume. La jeune fille espérait pouvoir visiter un peu mieux le sud. Tout ceux qui connaissaient ne lui avaient dit que du bien. Mais c’était loin du Poitou et elle n’aimait pas trop s’éloigner de sa terre natale. Dès qu’elle en était à plus de deux semaines de marche, des conflits l’obligeaient à rentrer d’urgence.
Elle sourit à la remarque de l’Italien.

Je ne suis pas encore assez curieuse. Je n’ai pas eu toutes mes réponses que j’espérai de mon petit voyage dans le Maine. Mais je finirai par les avoir…

Tous s’emblait apprécier le Génépi de Cyanne.
L’après midi était belle et Zalina était presque sèche. Son arrivé était plus qu’un souvenir amusant. Mais elle se rappela que ses compagnons n’avaient pas encore fait trempette.

Vous ne vouliez pas prendre un bon bain de mer ?
Moi j’ai déjà eu, je vous attends là. Je vais… surveiller la bouteille de Cyanne.