Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne


 
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 [Lieu] Auberge du Vieux François

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Cerridween

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyDim 22 Nov 2009 - 19:23

[Retour au crépuscule]

Elle était rentrée...

La chambre était un supplice ce soir là. Et pourtant, elle n'a pas d'autre endroit où poser ses pas ou sa personne.

Cette chambre elle l'avait apprivoisée. Lentement. Doucement. Elle s'y était enfermée quand il avait disparu. Elle était resté de nombreux jours prostrée entre ces murs au milieu des innombrables affaires qui restaient de lui. Personne n'avait chassé la petite écuyère devenu Errante. Personne... elle ne savait pas trop pourquoi. Peut-être par pitié, peut-être par compassion... peut-être en souvenir du grand lieutenant commandeur. Peut-être que personne ne l'avait remarqué non plus cette petite forme devenu noire qui se fondait le soir dans les ombres vacillantes des torches des couloirs. Elle était restée dans la tour Achille réservée aux chevaliers, pendant longtemps. Cette chambre était même devenue son seul toit personnel depuis qu'elle avait délaissé le Manoir de Léard, jetant ses serments et sa couronne de dame aux pieds de sa suzeraine.

Et là, ce soir... maintenant qu'elle est rentrée, qu'elle a placardé d'un coup de poignard la lettre qui lui a été adressée pour l'avertir d'une cérémonie d'intronisation dans la porte comme un avertissement de passer son chemin, maintenant qu'elle a tourné la clef dans la serrure pour s'enfermer dans sa tour d'ivoire, elle est là, debout, à regarder la chambre vidée de toute substance... mais pas des souvenirs. Et ils sont brûlants encore ce soir... ils sont brûlants et froids, déroutants... Devant ses yeux comme il y a quelques jours, ils se reforment lentement, diaphanes. Au milieu de cette chambre trop rangée, trop droite, trop vide presque, ils semblent reprendre vie.
Les pots de couleurs et les papiers en désordre sur le bureau....
Les piles de dossiers et de parchemins...
Le grand mannequin où reposaient les pièces d'armure...
La chaleur de l'âtre...
La voix qui racontait...
Un frisson la prend pendant qu'elle refoule la vague de fond de tristesse qui veut la retourner comme un fétu de paille. Avec lenteur elle arrive à enlever le grand manteau rouge qui la pare, pendant que l'autre s'accroche à la torche qui lui a permis de trouver son chemin dans le noir comme à un phare... il échoue sur le grand siège, comme une dépouille. La torche se pose dans la cheminée et commence à lécher négligemment le petit bois qui crépite. Elle reste accroupie longtemps devant le feu qui s'anime, les yeux lointains, la mine pâle.

Elle a froid malgré tout... comme quand on a frôlé le soleil au milieu d'un hiver éternel. Il lui semble que tous ses efforts pour rester à flot sont réduits à néant. Même si au fond, là tout au fond, la lueur d'un espoir reste, comme une flamme vacillante... elle a encore son visage marqué au fer rouge sur sa rétine. Elle peut voir encore ses larmes... elle peut encore sentir les siennes... elle peut encore sentir ses mains... et cette distance faite d'une frontière entre deux mondes qui lui barre le coeur comme la marque noire qui barre son écu. Perdu entre deux eaux, elle ne peut pas quitter des yeux les langues brûlantes, comme pétrifiée dans ses songes et les réminiscences d'un temps passé. D'un grand blond qui faisait son bonheur même loin. Qu'elle fut veine, de râler à chacun de ses départs, pour les fronts, les missions, par monts et par vaux... elle aimerait ce jour qu'il soit si peu loin ce soir... qu'il soit simplement en vie. Qu'elle puisse d'un coup de bride avaler les lieux, les plaines, franchir les fleuves.... et non celui du Styx. Elle voudrait... invoquer le Diable, Dieu ou les hommes, les forces infernales, les saints, les ombres, pour qu'elle puisse par un pacte fou, désespéré pour le revoir encore une fois, plusieurs si elle pouvait, si elle osait, pouvoir l'appeler, pouvoir lui parler, plus longtemps... qu'elle puisse rire encore, qu'elle puisse pleurer toujours, qu'elle puisse ronchonner, râler, hurler même. Elle voudrait accélérer la roue du temps pour qu'elle tourne, dans une ronde folle, qu'elle arrive à l'heure du glas, du sien. Ce jour de délivrance...

Mais ce jour là, il fallait qu'elle se présente sans avoir failli à ce devoir qu'elle avait accepter. Défendre, conseiller, frapper, construire. Pouvoir lui montrer d'en haut avec un sourire son fils devenu quelqu'un de bien... pouvoir lui présenter les graines de Licorne, ceux qui ont grandi pour devenir les piliers qui ont remplacé les légendes qui ne seraient pas loin d'eux, dans cet ailleurs qui semble contempler le monde des vivants. Il fallait se relever pour enfiler des gantelets, un mantel. Relever la tête, affronter le monde, les déferlantes, les murs, les autres. Il allait falloir se montrer de fer, se faire roc, poigne. Il allait falloir frapper, tordre, mordre. Il devra être fier ce jour... ce jour où elle n'aura plus rien à prouver...

Après un long soupir, elle s'arrache à la contemplation du feu et aux limbes, de la mort et du passé. Il lui faut dormir... dormir un peu... pour rentrer dans cette salle demain. Pour laisser libre court à la rage, à l'ire et l'ignis... oublier le gel qui la ceint encore... qui l'emprisonne à petit feu. Crier s'il le faut. Mais sortir... sortir cette colère et cette frustration qui l'ont conduite dans un premier temps à fuir le seul endroit qui est le sien... en s'approchant du lit ses yeux se posent sur le bureau rangé au millimètre, mais où deux choses sont apparues. Il y a un gantelet qui n'est pas sien, il y a une lettre. Une lettre cacheté déposée là. Lentement la main abimée s'empare de la missive et la décachète. Dans les brumes de la fatigue, ces armes lui disent quelque chose. Elle les a déjà vu... oui... déjà... un phénix... il lui semble... et le nom qui s'offre à ses yeux quand elle l'a décachetée lui apparaît en même temps que son souvenir. Erwyn de Kylebonham. Les armes de la boite de René demandées à Stannis, la cérémonie, son retour, l'étonnement... c'est une lettre d'un grand chevalier qui lui est adressée. De sa main. Les yeux papillonnants cherchent un peu de lumière et elle se tourne vers le feu pour la déchiffrer.

Les sourcils n'en finissent pas de se froncer... il a déballé les témoins comme on déballe les preuves. Elle le croit en somme... le cri de Rhuyzar a longtemps résonner à ses oreilles comme les réactions de ceux qui avaient pu le connaître. Elle n'a plus au coeur les questions sur son frère qu'elle aurait voulu lui poser. Elle n'a plus envie qu'on lui parle de ce nom qu'elle garde ce soir comme la plus grave de ses blessures, presque honteuse. Elle veut la garder pour elle, puisqu'elle ne peut pas l'expliquer. Ainsi elle avait rejeter le projet de le voir, pendant sa semaine hors du temps...

Qu'il soit su qu'avec cette demande, vous faisons savoir que nous aimerions vivement avoir entretien avec votre personne, concernant un certain nombre de faits de la plus grave des importances, qui, s'ils ne sont pas énoncés, pourraient nuire à l'Ordre, au Roy, au Royaume, et à l'Honneur général de tous.
Insistons tout particulièrement sur ce dernier point.


Elle reste perplexe devant la sentence... le mystère reste entier. Une raideur se fait sentir... plus à la mention de l'ordre en péril que le royaume et l'honneur général de tous... il y en a si peu dans le Royaume de cet honneur qu'elle tente de garder. Il a été si souvent piétiné, usurpé, violé, trahi qu'elle commence à ne plus y croire. Malgré tout, malgré le froid et la colère, il a touché, le vieux chevalier un point sensible chez la Pivoine... la curiosité. Ce point qui la chatouille, la pince et la fait chercher dans les plus bas fonds comme les hauteurs si besoin quand il s'agit de démêler tout fil d'Ariane qui peut la mener à comprendre et déjouer les maléfices du destin et des hommes. Et il a ajouté un soupçon à l'intrigue, ce petit grain de sel qui relève le met déjà alléchant à l'esprit retors qui en fait la lecture...

Qu'à celui-ci, demanderez le frère Edouard de Mortemont.


Elle repose la lettre sur le bureau pensive... elle ira... après la cérémonie. D'abord la Licorne en soi... pour qu'elle reste en vie, puisqu'elle l'a promit. Ensuite les secrets et la noirceur du monde.
Elle n'est pas apaisé quand elle a rejoint son lit...


[ Après la cérémonie du Chapitre ]

Elle est sorti de la forteresse. Elle a prit le temps de poser le manteau rouge pour revêtir le noir. Pas de gantelets. Pas de fioriture. Elle n'a que son arsenal, le trio infernal Miséricorde/Dague/ Couteau, comme à l'accoutumée. Elle n'a rien fait de plus qu'à son habitude. Elle ne se travestira pas pour lui. On ne ment pas à un vieux loup. Et elle n'aime pas le faire. Entière elle est, là est son défaut ou sa qualité... question de point de vu en somme. Elle est à pied. Elle n'a pas retrouvé de monture encore. Elle a promis à Hadès le repos. Et ainsi elle a le temps, un peu de se remémorer la lettre et de laisser derrière elle, la cérémonie, la rage, la colère et les autres. Elle ne veut rien qui puisse entacher son jugement. Elle ne veut aucune faiblesse. Même si elle sent encore dans ses bras les tensions et la lave dans son sang.

L'air ouaté et doucereux de la taverne du Vieux François vient caresser son visage quand elle ouvre la porte et qu'elle laisse le froid de novembre dehors. Elle s'avance vers le comptoir où le tavernier se tient, astiquant avec une passion mesurée le bois qui semble antique. Il relève la tête pour la saluer simplement, avec son air bourru de loup de mer qui a choisi le calme.

Capitaine...

Elle rend le salut par un signe de tête...

Je suis attendue par un certain Edouard de Mortemont...

Le tavernier la regarde un instant comme pour sonder la teneur de la venue puis déplace sa lourde carcasse vers le bout du comptoir.

Je vais voir s'il peut vous recevoir Capitaine.

La Pivoine attend sagement, connaissant l'amour du tavernier pour la tranquillité et les convenances. La silhouette avance, tanguant vers les escaliers avant d'y disparaître. Quelques minutes plus tard les marches grincent et la grosse voix de François se fait entendre pendant qu'il reprend sa place.

Il vous attend... troisième porte à droite...

Un nouveau signe de tête et elle s'engouffre sur ses pas... arrivée devant lui la main reste un instant en l'air... avant de frapper trois coups francs sur le bois... et d'attendre qu'on l'invite à rencontrer une légende.
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Alfgard

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyMar 22 Déc 2009 - 19:17

[Première mission : trouver l’Auberge]
La place principale, les trois grandes rues… La place de l’église et le lavoir qu’elle avait laissés derrière elle. Très à l’écart, l’Auberge, enfin !

[Deuxième mission : installer hommes et chevaux]
Son entrée était passée inaperçue car peu de monde en ce lieu à cette heure. Sans prendre vraiment le temps de s’occuper du décor et de l’atmosphère de l’endroit, elle avait filé droit sur le tavernier alors occupé à essuyer des verres derrière son comptoir et après les salutations d’usage, Alfgard avait formulé plusieurs demandes :
- Une chambre pour deux,
- Une écurie pour deux –à vrai dire deux places dans l’écurie de l’Auberge - et pour finir, un repas.
Le tavernier, peu loquace, avait enfin levé les yeux sur elle, commenté d’un ton sarcastique pour enfin posé une drôle de question :

- Une chambre pour deux mais vous êtes seule… Deux places dans l’écurie alors que vous n’avez qu’une monture… Deux bières avec LE repas ?

Quelques jours plus tard, Rems la rejoignait enfin. Entre temps, elle avait eu le temps de faire plus ample connaissance avec le vieux tavernier et lui avait raconté deux ou trois choses à son sujet. Ainsi elle s’était sentie moins seule et le temps avait raccourci sa malfaisance.
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rems

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyMar 22 Déc 2009 - 22:39

Le poste de garde à peine franchi, Rems avait sauté en selle. Soraya traversa la forêt à bonne allure. Ils ne firent pas plus de trois fois le tour de Ryes avant de trouver l'auberge.

Dans la cour d'icelle, un tavernier s'enquit de ses besoins. Le Nîmois répondit à sa question par une autre :
Une sublim... heu, une Dame Rousse ne serait-elle pas arrivée en votre auberge il y a peu ?

L'aubergiste confirma et lui indiqua l'écurie.

GUidant sa monture au mors, Rems frémit d'aise en apercevant Tancrède. Elle froufrouta alors qu'il menait Soraya à ses cotés et la dessellait. D'un coup d'oeil, il s'assura que les juments ne manquaient de rien et se rua littéralement vers l'auberge, irrésistiblement mû par l'impatience de retrouver sa Louve.

Si la porte grinça, il ne l'entendit point. Alfie itou, lui sembla-t-il... Sublime dans le clair-obscur des maigres chandelles de l'endroit, Elle mangeait avec la perfection d'une déesse grecque, en plus Languedocienne toutefois.

Le temps aurait été romantiquement esthète, il aurait suspendu son vol. Mais la vie continuait. Rems s'avança vers Alfie. Au second pas, Elle leva les yeux du brouet qui nappait le fond de Son assiette.

Rems aurait aimé avoir un visage plus large pour que son sourire soit à l'unisson de son bonheur. Il bâtit en brèche cet excès de sentimentalité naissant et lança, non sans cesser de sourire et d'approcher :

Hé bien, ma Douce, je Vous y prends, à prier Saint Kontouare ?
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Cerridween

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyDim 11 Déc 2011 - 15:37

[ Dans la froideur d'un jour de décembre, hors des sentiers battus]

Dans l'hypothèse malheureuse où ne vous sentiez point habilitée à m'inviter à entrer, alors, permettez-moi l'audace de vous inviter à sortir.

Elle n’a pas besoin de suivre le regard pour savoir ce qu’il en est. Le sourire s’étire un peu plus sur le coin scarifié qui se déforme lentement. Comment ça on ne voudrait pas le faire rentrer ? Même si en ces murs la religion n’est pas légion, loin s’en faut, puisqu’ils avaient accueilli déjà un chevalier sympathisant avec les cathares, les ponantais convaincus n’étaient pas l’espèce la plus représentée…

J’aurai même l’audace d’accepter, voyez vous…

Le ton est presque taquin sous couvert d’un drapé protocolaire et spartiate. Les masques sont posés, les rôles en place, l’acte va bientôt se terminer. Reste à voir quel sera le prochain costume qu’elle devra revêtir dans cette pièce dont elle ne connait pas le dénouement… et c’est bien pour cette raison qu’elle le suivra.

Laissez moi seulement une seconde et je suis à vous…


La petite silhouette s’en retourne vers le poste de garde où elle pose la canne, insigne de sa fonction… les changements se préparent souvent avec des broutilles. Elle regarde Blackhorn et son long bow et pousse un petit soupir nostalgique.

Ah… foutus anglois… à défaut de savoir faire du vin, ils savaient faire la guerre…

Elle passe un doigt sur le grand corps de bois d’un seul tenant. Elle se rappelle un instant la tension de la corde, le contact du cuir sur les doigts protégés dans leur gangue, le bruit de la corde qui claque et les traits de flèches qui sifflent… les cibles de Beaumont, du temps des rires, du temps où elle n’avait fait aucun serment… du temps où elle avait encore deux bras valides. Elle reprend son rôle de maître aussi promptement qu'un courant d'air.


Je pars un temps à la taverne du village… Pas d’inquiétude… Transmets juste l’information à notre Sancte Merveille de cheftaine, qu’elle ne se fasse pas encore de mauvais sang pour moi.

Le sourire est bref, le demi tour rapide et elle se tient déjà près du Von Frayner.

Suivez moi…

La Pivoine s’engage sur le chemin qu’il a déjà emprunté en boitillant un peu, et en montrant de sa main valide le village de Ryes en contrebas, d’où s’élèvent les volutes des cheminées fumantes.

Nous allons dans la taverne du Vieux François… un homme avec la carrure d’une armoire normande, aussi aimable qu’un gros temps, mais un brave homme tout de même… qui tient une taverne avec des recoins qui permettent de jouir d’une certaine tranquillité autour d’un bon verre de calva, loin d’oreilles indiscrètes… mais elles sont aussi peu présentes sur ce chemin rocailleux, ainsi voudriez vous peut-être commencer à m’entretenir de ce qui vous a amené à conduire vos pas dans le froid chenil des royalistes…

Le sourire à demi ne s’est toujours pas effacé…

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Sancte Iohannes

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyDim 11 Déc 2011 - 16:27

[Un cœur de nuit sous des dehors de galanterie. Chez François, taverne de qualité supérieure, accueillant une pivoine noire et un huguenot à l'humeur tortillée.]


Cerridween a écrit:
Nous allons dans la taverne du Vieux François… un homme avec la carrure d’une armoire normande, aussi aimable qu’un gros temps, mais un brave homme tout de même… qui tient une taverne avec des recoins qui permettent de jouir d’une certaine tranquillité autour d’un bon verre de calva, loin d’oreilles indiscrètes… mais elles sont aussi peu présentes sur ce chemin rocailleux, ainsi voudriez vous peut-être commencer à m’entretenir de ce qui vous a amené à conduire vos pas dans le froid chenil des royalistes…

Les royalistes sont plus nombreux qu'on ne le pense. Tout comme les paysans en révolte ne sont pas républicains, les Seigneurs Ponantais entrés en rébellion ne sont pas anti-royalistes -pour la majorité d'entre eux. Même si nombre de Royalistes ont déjà à maintes reprises prouvé qu'ils étaient clairement anti-Ponantais.

Iohannes savait qu'il faisait partie de ces personnages auréolés d'un certain mystère. Pour autant, il n'était pas de ceux qui aimaient cultiver cette aura qui faisait partie de leur légende en (ab)usant des paroles sibyllines. Il répondit à la taquinerie de son interlocuteur au travers d'un souris courtois et éphémère, engageant déjà ses bottes à fond dans les étriers, pour serpenter sur ce fameux chemin menant à la dite taverne aux côtés de celle dont il était venu capter l'attention. Plutôt calme et réservé sur le trajet, il fit rapidement comprendre à la Pivoine que les motifs de sa présence ne sauraient se dévoiler autrement que devant un imposant pichet de bière, pour leur bien-être réciproque. Le maître d'armes avait vu juste. Iohannes ne voyageait qu'exceptionnellement. Et pour que sa compagnie encombrante au commun des mortels ne viennent s'aventurer sous ces latitudes, la motivation devait être de taille. Aussi, ce n'est qu'une fois les montures remisées à l'écurie et lorsqu'ils furent attablés à la salle du fond autour d'un verre, que le réformé prit la peine de dévoiler les cartes qui composaient son jeu.

Je dois reprendre sous peu un navire qui me ramènera dans la gueule du loup ; en Guyenne. Aussi, parce que le temps me presse, parlons peu, parlons bien. Je sais que ce que j'ai à vous dire semblera surréaliste à une âme aussi raisonnable que la vôtre mais je suis ici pour vous faire part de ma ferme intention de rejoindre vos rangs. À partir de là, deux options. Soit on m'oppose un refus net et catégorique et l'affaire est classée. Soit, mademoiselle de Vergy, on me met à l'épreuve. Alors, si ce qu'on me demande est possible, vous pouvez considérer que c'est fait. Impossible, que cela se fera.
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Cerridween

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptySam 24 Déc 2011 - 13:47

Je sais que ce que j'ai à vous dire semblera surréaliste à une âme aussi raisonnable que la vôtre mais je suis ici pour vous faire part de ma ferme intention de rejoindre vos rangs.

Le calva qui passait si bien, dans l’atmosphère feutrée de la taverne, est recraché et la Pivoine est prise d’une sérieuse quinte de toux. Quoi ?! Elle a mal entendu. Ce doit être le chaud, froid, la recette du Vieux François qui a sérieusement changé et dans laquelle il a rajouté du chouchen, cet alcool de breton qui rend fou et qui explique leur propension à être particulièrement stupides.

Mais non… il continue… elle essuie lentement les légères larmes qui sont apparues au coin de ses yeux et maudit le rouge qui a dû lui monter aux joues. Foutredieu… mais il a voulu la tuer, par Saint Georges !

Reprenant une contenance, organisant les pensées qui fusent comme des comètes une à une dans sa tête, elle se rabat sur sa chaise et prend le temps de le dévisager longuement. Il a l’air plus que sérieux… ce qui n’aide pas à ce que les diverses tergiversations crâniennes passent évidemment.

C’est après un petit temps de silence qu’elle ouvre la bouche.


Pourquoi ?

Plongeant ses yeux verts dans les siens, elle continue de sa voix de lieutenant commandeur, plus posée, plus grave.

Entre vous et moi, j’apprécie votre… personnalité. Mais cela n'est que moi. Et uniquement moi. Et cela n’a aucune conséquence en soi.

Elle se penche sur la table pour reprendre.

Mais là, vous parlez à l’ancienne capitaine, au lieutenant commandeur, au Tyran de Ryes. Et il n’y a pas, là, matière à galéjades. Comprenez moi bien… la vie de chevalier ou d’aspirant chevalier est un chemin qu’on ne prend pas à la légère et qui normalement, une fois foulé, ne permet pas de retour en arrière. On parle de foi, Sancte Iohannes, on parle d’une vraie foi, qui n’est pas dans le Très-Haut certes, mais qui est en des valeurs inflexibles, inexpugnables, majeures… on parle d’une vie ascétique, d’une vie de sacrifice, de don de soi, de droiture à toute épreuve, d’épreuves aussi.

Elle se rassoie contre le dossier avant d’ajouter.

Et on parle également de confiance… de confiance absolue… alors avant de vous donner une réponse, comment savoir Sancte Iohannes, que je peux vous faire confiance et que vous vous engagez dans cet Ordre par foi et non par intérêt ?

Le regard devient un peu plus perçant.

Car si c’était dans un but néfaste, vous comprendrez pourquoi on m’a affublé de ces charmants petits sobriquets…
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Sancte Iohannes

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyMer 11 Jan 2012 - 11:38

Et on parle également de confiance… de confiance absolue… alors avant de vous donner une réponse, comment savoir Sancte Iohannes, que je peux vous faire confiance et que vous vous engagez dans cet Ordre par foi et non par intérêt ? [...] Car si c’était dans un but néfaste, vous comprendrez pourquoi on m’a affublé de ces charmants petits sobriquets…

J'espère que ce n'est pas parce que vous êtes une femme que vous vous sentez obligée d'asseoir sur moi votre autorité, comme si je venais à douter de la justification de votre grade ou de la véracité de votre réputation. Rassurez-vous, je crois fort bien savoir à qui j'ai affaire. Pour le reste, me montrer néfaste ressemble à mes intentions comme un moulin à vent ressemble à la lune. Tout comme vous, j'ai une certaine idée de la France, qu'il n'a jamais été plus urgent de défendre face à la menace de son éclatement. Je n'ai en revanche qu'une seule et unique foi, et vous la connaissez fort bien. Quant au reste ... Je suis comme tout le monde. Je ne fais jamais rien qui ne soit pas dans mon intérêt. Je ne crois pas aux actions désintéressées. C'est un mythe. La vie ascétique, les sacrifices, le don de soi, la droiture, les épreuves, ah les jolis mots ! Ah, les beaux concepts ! Je vous en prie. Cessons l'hypocrisie. Toutes ces douceurs amères, au fond, ne sont consenties que parce que d'une manière ou d'une autre, l'Homme y trouve son compte. Parce qu'au bout du compte, un esclave ne sait vivre sans son maître. Un moine sans son Dieu. Un chevalier sans son honneur et sans son roy. Vous endurez toutes ces conneries, vous encaissez l'abattement, la lassitude, le découragement, la bêtise souvent, le mépris parfois, la perte de sens d'une lutte, la vacuité de vos combats, la servitude éternelle et volontaire de votre état, certainement pas par désintérêt ou par don de vous-même. La foi ? Par pitié, remballez donc vos lanterneries. Vous le faites tout simplement parce que vous ne savez rien faire d'autre. Sans la Licorne, hin, que seriez-vous ? Dites-moi. Ça m'intéresse. Que seriez-vous de retour à la vie civile, sinon une pauvre femme seule, certainement pas méprisable, mais très certainement méprisée, diminuée, marquée par la rude existence des armes et d'une vie de privations, sans famille, sans attaches, sans foyer, sans enfants à éduquer, à instruire, à aimer, sans homme avec qui envisager de vieillir, sans richesses pour vous projeter dans l'avenir, sans frères d'armes pour vous entourer et sans emploi qui vous passionne, une femme que l'on appelait jadis Capitaine avec le solennel respect que seuls inspirent la crainte et l'admiration, et que l'on appellerait même plus, tout simplement parce que sans cette vie là, vous ne seriez plus qu'une ombre parmi les ombres, déchue dans un anonymat cruel, ayant trop de temps pour ruminer chaque matin devant votre glace le spectre hideux d'une vie ratée. La liberté fait peur. C'est une porte ouverte sur l'abîme du néant. L'Homme a un besoin de servitude. De sacraliser ses chaînes. Il appelle ça dévotion. Mais ce n'est que la préservation d'un "moi". C'est ainsi. On ne le changera pas. Et vous encore moins qu'un autre.

Les soupiraux de ses paupières se plissent durement. Un regard rogue et plein de morgue s'attarde sur les environs. Les carottes sont cuites. Un voile trouble finit par tomber sur ses prunelles.

Ben moi, je suis comme vous. Même quand je rends service au fond, je n'agis que pour ma gueule. Il n'y a que ça de vrai. Ma piété vient du tourment que distille en moi la question de mon Salut. La foy est le meilleur moyen d'apaiser mon âme. Je crois parce que la foy vaut mieux que la terreur de l'enfer. Parallèlement, ma venue en ces lieux est dictée par mon inquiétude d'assister avec impuissance à l'affaiblissement continu de mon Royaume, à la liquidation progressive de son unité, à la destruction systématique de ce qui devrait faire sa force et sa grandeur. Je suis huguenot car je veux avoir la conscience propre et affirmer au devant de Dieu à l'heure de mon jugement, lorsqu'il me demandera ce que j'ai fait pour lutter contre ceux qui n'ont de cesse de souiller son nom: « Seigneur, j'ai fait ce que j'ai pu. » Si un jour mes enfants me demandent ce que j'ai fait, moi, pour éviter d'opposer aux Angloys, à l'Espagne, à l'Empire, à toutes les armées et coalitions belliqueuses de l'Europe une France morcelée de petits duchés États incapables de s'unifier dans une cause commune, j'aimerais leur dire, à eux aussi: « Mes très chers fils, votre père a fait ce qu'il a pu. » pour qu'ils n'aient jamais honte du nom que j'ai pu leur transmettre. Voilà la vérité. Brute et cruellement simple. Dépouillée de tout.

Poil au genou.
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Cerridween

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyVen 13 Jan 2012 - 0:39

Les yeux se plissent lentement au fur et à mesure que la diatribe s’égraine…

Sans la Licorne, hin, que seriez-vous ? Dites-moi. Ça m'intéresse.

Elle martèle, la litanie. Les mots finissent par étirer les lèvres à leur commissure.

Sans famille, sans attaches, sans foyer, sans enfants à éduquer, à instruire, à aimer, sans homme avec qui envisager de vieillir, sans richesses pour vous projeter dans l'avenir, sans frères d'armes pour vous entourer…

Elle laisse son regard aller vers la petite fenêtre. Elle sourit toujours, sans rien dire et le laisse taper où cela ne fait pas mal. Une certaine rencontre avec un jeune faucon lui revient en mémoire… se faire sous estimer fait partie de son métier. La plus belle arme qu’elle ait jamais maniée peut être.
Les yeux verts reviennent sur le Frayner quand le mot « liberté » est jeté comme du plomb au milieu de la pièce. S’il savait… que ces chaines l’ont libérée plus qu’elles ne l’ont vissée au sol. Même si elles lui ont coûtées…. Beaucoup. Mais la liberté n’est belle que parce qu’elle se gagne. Aujourd’hui elle est libre… parce que vassale directe de la Reyne, pouvant dire merde, non, invoquant son devoir de conseil, ne dépendant de personne autre que sa volonté propre, sans autre lien d’autorité qu’elle-même, les valeurs qu’elle a choisi et les chemins qu’elle veut bien fouler. N’ayant à rougir de rien ni personne, parce qu’elle avait le seul titre qu’on ne pouvait pas reprendre parce que sans terre et sans attache, un simple tortil qui était la plus belle des couronnes.

Le regard durci rencontre le sien qui reste stoïque et qui le regarde calmement.



Ben moi, je suis comme vous. Même quand je rends service au fond, je n'agis que pour ma gueule. Il n'y a que ça de vrai.

Elle sourit toujours … non c’est là notre plus grande différence… mais… un instant… pendant qu’un faucon passe dans sa tête, que les cases d'un échiquier se redessinent lentement sous ses yeux, posant des pièces, le sourire s’étire un peu plus... avant de s’éteindre doucement. Quand il a fini de parler, elle prend le temps de finir son verre avant de le poser avec lenteur.

Soit… Il m’a paru vous entendre dire… comment avez-vous dit déjà…

Le regard se porte en hauteur comme si elle cherchait quelque chose.

« Si ce qu'on me demande est possible, vous pouvez considérer que c'est fait. Impossible, que cela se fera »… c’est cela…

Le regard est revenu vers lui.

Alors je vous demande l’impossible, Sancte Iohannes. Gagnez ma confiance. Pour cela, un moyen. Vous serez mon écuyer personnel. Vous serez mon ombre. Vous devrez venir vous installer en Maine. Vous vous occuperez de mes armes, de mon équipement, de mon cheval. Vous exécuterez tout ordre sans broncher. Vous supporterez tout ce que je vous ferai endurer sans plainte. Et quand vous aurez accompli l’impossible, vous aurez le droit de porter le mantel licorne gris d’écuyer de plein droit. Passer cette épreuve sera, si vous voulez vraiment faire ce que vous pouvez, une galéjade.


Elle se lève et sourit en coin.

Ecrivez une lettre au Haut Conseil de la Licorne en parlant de ma proposition. Je ne pense pas que le Grand Maître sera contre. Elle a confiance en moi… J’attends de vos nouvelles, Sancte Iohannes… pour savoir si je dois vous préparer une chambre au Mans.
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Gabriel




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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyMar 29 Mai 2012 - 18:17

Comme suggéré par Boucanier, Gabriel rejoignit le village de Ryes et son auberge où il demanda une chambre pour lui et une place dans les écuries pour son destrier ainsi que de quoi le sustenter, ainsi que sa monture. L'accueil fut effectivement chaleureux, l'ambiance joviale et les mets bons. Prenant son nécessaire à écrire, qu'il transportait dans ses fontes, il écrivit au prévôt de l'Ordre, le chevalier Ethan, comme le lui avait indiqué le responsable du corps de garde de la citadelle de l'Ordre de la Licorne.
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Gabriel




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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyJeu 14 Juin 2012 - 18:54

On lui avait dit d'attendre une réponse de la Commission d'intégration qui l'inviterait à répondre à plusieurs questions avant d'être intégrer. Mais après deux semaines d'attente, pas de réponse du chevalier Ethan, le prévôt de l'Ordre qu'il avait contacté. Devait-il encore attendre ou retourner à la forteresse pour savoir ce qu'il en était ?
Ayant visité la campagne alentours, il tournait un peu en rond dans l'auberge et avait presque fini tous les ouvrages qu'il avait amené avec lui en voyage. Il attendrait encore quelques jours puis déciderait d'une action pour savoir ce qu'il en était de sa candidature.
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Karyaan

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyJeu 14 Juin 2012 - 22:52

Parce qu'elle avait besoin de se changer les idées pour moult raisons qui lui étaient propres, elle quitta la forteresse et se balada dans la campagne alentour.
Vêtue de noir, toujours, par tous temps. Les seuls moment où elles arboraient son mantel étaient quand elle n'avait pas le choix de le porter. Pas qu'elle n'aimait pas, mais elle préférait sa lourde cape noire, l'enveloppant complétement. Parce qu'elle avait une histoire et bien d'autres choses encore.
Capuche sur le visage, elle arpentait les chemins de traverses, n'aimant pas prendre les routes foulées par les hommes.
Ses pas la menèrent au village qu'elle connaissait de loin et qu'elle avait traversé une seule fois, rapidement, trop rapidement.

Marchant lentement, ben oui, étrangement, l'écuyère ne montait pas à cheval. Ou très rarement. Quand elle n'avait pas le choix quoi...
Marchant donc, ses pas rythmés par le martellement de son bâton en bois d'aulne qui frappait le sol. Besace à son épaule dextre.
Levant le nez, elle vit l'auberge et décida de s'y arrêter. C'est généralement dans les tavernes qu'on croise la vraie vie d'un village.

Poussant la porte, sa petite silhouette se dessinant sur le seuil.
Tenant son bâton à senestre, c'est de l'autre main qu'elle fit doucement glisser sa capuche sur ses épaules, découvrant un visage diaphane aux yeux de brume. Pâleur accentuée par la noirceur de ses cheveux noués dans une seule et unique tresse.

Saluant les quelques présents, elle prit place et commanda un verre de vin rouge.
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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptySam 16 Juin 2012 - 16:56

Attablé dans la salle commune de l'auberge du Vieux-François de Ryes, un parchemin déplié devant ses yeux, un verre à demi-rempli et une assiette vide à ses côtés, Gabriel lisait les dernières nouvelles que son père lui avait envoyé depuis le Lyonnais-Dauphiné. Celui-ci allait bientôt partir en voyage diplomatique en Franche-Comté, quant à sa mère, réélue au Conseil ducal pour ce nouveau mandat, elle avait été reconduite par le nouveau duc reconnu dans ses fonctions de commissaire au commerce du Duché qu'elle occupait depuis plusieurs mois déjà. Sa soeur quant à elle semblait suivre sa vie insouciante de jeune fille de la noblesse.

Alors que la porte de l'auberge s'ouvrait, il releva la tête de sa lecture et observa l'inconnue qui pénétrait dans l'auberge. Encapuchonnée, bâton de voyage à la main, la jeune femme découvrit son visage à son entrée dans l'établissement. Rendant son salut à la jeune femme qui salua l'assemblée, peu nombreuse, avant d'aller prendre place non loin de sa table, il continua, discrètement, à l'observer. Sombre et mystérieuse, tels étaient les mots qui s'imposèrent à son esprit pour la décrire. Une certaine beauté, froide et naturelle.

Comment souvent dans ce genre d'occasion, Gabriel se demanda qu'elle était l'histoire, et l'identité, de cette femme, et qu'est-ce qui avait bien pu la mener ici...
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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyLun 18 Juin 2012 - 10:38

Jak et Mélisende étaient arrivé à l'Auberge. Après avoir laissé leurs montures au palfrenier, lui recommandant d'en prendre soin mais de ne pas les deseller, ils se dirigeaient vers l'entrée.

L'Auberge avait fière allure avec sa base en pierre, ses colombages et son toit de chaume tout neuf.
Elle avait été reconstruite après un grand incendie il y a plus de deux ans, à ce qu'on lui avait raconté...

La poutre au dessus de la porte était noircie et devait dater de cette époque, mais avait sans doute pu être conservée.

Jak ouvrit la porte et entra le premier, comme il est d'usage dans ce genre d'endroit. Pas question de faire prendre le moindre risque à celle qui l'accompagnait, c'était à lui de vérifier d'abord qu'aucun danger, ivrogne ou malotru ne viendrait l'importuner.

Il se tourna vers elle ensuite et, s'effaçant, l'invita à rentrer.

A ce moment il aperçu dans un coin, toute de noire vétue, Karyaan, le visage sombre, qui semblait perdue dans ses pensées.
Entre son désir de la saluer au passage et celui de ne pas la déranger, il hésitait...

Finalement, il se tourna vers Mélisende:


- Si tu veux bien me suivre Mélisende, je vais te présenter une amie, Ecuyère de l'Ordre, mais nous nous assierons auprès d'elle que si elle nous y invite...

A ce moment Sylvette, l'une des serveuses de l'Auberge, tout sourire, se dirigeait vers lui un pichet et deux gobelet à la main.

Blackhorn, craignant d'être en fâcheuse posture s'il lui prenait l'envie de venir l'embrasser et montrer ainsi l'intimité occasionnelle de leurs relations, roula des yeux en la regardant, secouant discrètement la tête dans un "non" muet.

Puis faisant signe à Mélisende de la main gauche pour lui indiquer la direction, ils se dirigèrent vers la table de Karyaan...
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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyLun 18 Juin 2012 - 10:53

Le tavernier s'approcha de la table et y déposa délicatement le verre de vin demandé.

Voici Écuyer. Heureux de vous savoir de retour et en vie.

Croisant les jambes, elle lui sourit simplement, fouillant dans sa besace pour en sortir un livre.

Merci, que le Très Haut vous garde.

S'inclinant, l'homme la laissa seule et retourna à ses occupations.
Se calant confortablement dans sa chaise, elle ouvrit son livre à la page marquée et commença sa lecture. Prenant son verre de sa main senestre, elle bu une gorgée. Se sentant observée, ses yeux de brume se posèrent sur l'inconnu assis plus loin. Bref moment en suspend où des regards se croisent et s'interrogent. Moment brisé par l'entrée presque théâtral d'un Jak en mode Chuck Norris.
Reportant son attention sur lui, haussant un sourcil à son attitude méfiante, elle sourit en comprenant pourquoi tant d'inquiétude. La jeune fille qui entra à sa suite fit la lumière sur bien des choses.
Secouant la tête amusée, elle reprit sa lecture, son verre à la main, tranquille et sereine.

Elle en arrivait à la fin de son paragraphe quand elle sentit un corps massif s'approcher. Tournant sa page, ne quittant pas les mots et les phrases qui s'enchainaient sous ses yeux, elle parla alors d'une voix posée, presque murmurée.


Bonjour mon frère...

Fermant délicatement son livre, elle le garda en main et reporta son attention sur lui et sur celle qui l'accompagnait.

Prenez donc place, à moins que vous préfériez rester seuls dans un coin sombre. Ce que je comprendrais aisément...

Léger sourire en coin, malicieux à l'égard de Jak.
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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyMar 19 Juin 2012 - 19:54

"Ecuyer", "de retour et en vie". Il y avait peu de monde dans l'auberge, et les présents n'étaient pas bruyants, de plus, étant à l'écoute, Gabriel ne manqua pas d'entendre les paroles de l'aubergiste à la jeune femme lorsqu'il lui apporta un verre. Il s'agissait donc certainement d'une membre de l'ordre de la Licorne, et elle devait certainement revenir du mission, une mission potentiellement à risque pour que l'aubergiste mentionne le fait qu'elle était de retour, en vie !
Encore plus intrigué par cette femme étrange et belle, attirante et inquiétante à la fois, Gabriel l'observa un peu plus, peu discret, il fallait bien l'avouer.

Il la vit alors prendre tranquillement ses aises et s'installer confortablement, sortir un livre et commencer la lecture de celui-ci. Et soudain, le regard de la jeune femme se leva des pages de son livre et se posa sur lui. Certainement, elle put lire la détresse de Gabriel d'être ainsi surpris à dévisager honteusement une dame. Mais l'instant fut bref, fugace, bien qu'il put également paraître une éternité, car la porte de l'auberge s'ouvrit alors et le contact des yeux fut interrompu par l'entrée d'un homme accompagné d'une jeune homme, et ceux-ci se dirigèrent vers la belle et intrigante inconnue, au grand dam du jeune Gabriel, qui malgré tout, toujours piqué par la curiosité, continua à observer la sombre inconnue.
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Mélisende

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyMer 20 Juin 2012 - 13:19

Mélisende suivit son compagnon jusqu'à une auberge qui semblait avoir été reconstruite depuis peu de temps. En véritable gentleman, Blackhorn entra en premier dans l'auberge afin de s'assurer qu'il n'y avait aucun danger avant d'inviter à entrer la jeune fille.

Tout semblait assez calme, des tables étaient occupées de çi de là, ne connaissant personne, inutile à la demoiselle de chercher une connaissance du regard. Ses yeux se tournèrent donc vers son compagnon, celui-çi semblait légèrement mal à l'aise à la vue de la serveuse qui s'approchait de lui. Encore trop naïve, Mélisende n'en comprit pas la raison.


- Si tu veux bien me suivre Mélisende, je vais te présenter une amie, Ecuyère de l'Ordre, mais nous nous assierons auprès d'elle que si elle nous y invite...

- Très bien, je te suis, je ne connais encore personne de l'Ordre, ce sera l'occasion.

Tous deux se dirigèrent vers une table dans un coin où une jeune femme était plongée en pleine lecture. Sans quitter son livre des yeux, la femme s'adressa à Blackhorn.

Bonjour mon frère...
Prenez donc place, à moins que vous préfériez rester seuls dans un coin sombre. Ce que je comprendrais aisément...


Mélisende sentit ses joues s'empourprer aux paroles de la jeune femme. Le frère était bel homme, il était certainement souvent en charmante compagnie. Ne sachant comment réagir, la jeune d'Euphor tourna son regard vers son compagnon.

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Blackhorn de Kernow

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyJeu 21 Juin 2012 - 10:38

Un instant surpris, Jak se demanda si le sobriquet de "Sorcière" dont la Comtesse était parfois affublée, n'était pas méritée... Sans avoir remarqué qu'elle eut levé la tête, elle l'avait aperçu et reconnu!
Toujours aussi pâle et mystérieuse, il la savait combattante farouche et infatiguable quand il s'agissait de défendre son Comté ou de se dévouer à l'Ordre...


"Bonjour Karyaan, content de te revoir et apparemment en vie..."

Jak n'aimait pas poser de questions sur les blessures de ses amis, leur laissant l'initiative d'en parler s'ils en avaient envie. Certains par pudeur refusaient d'en parler, sauf parfois en tête à tête quand une affinité spéciale était établie.
Et puis les blessures du corps n'étaient pas les seules, d'autres plus secrètes, pouvaient être longues à guérir...


"Permets-moi de te présenter Mélisende qui nous a rejoint récemment comme Femme d'Armes. Nous faisons un exercice ensemble actuellement, une quête pour l'Ordre."

Puis se tournant vers Mélisende:

"Je te présente Soeur Karyaan, Comtesse régnante du Maine lorsque je l'ai rencontrée l'année dernière, mais ne t'avise pas à lui donner ce titre ici! Je..."

Blackhorn s'interrompit brusquement, le regard attiré par un objet suspendu sur le côté de la poutre de la cheminée, qu'il voyait par dessus l'épaule de Mélisende...

"Pardonnez-moi mes Soeurs, un instant..."

...et de contourner Mélisende pour se diriger vers l'âtre.
C'était bien ça, une chausse blanche accrochée par de ses rubans à un clou forgé, planté dans la poutre de soutennement de la cheminée. Une petite pointure, comme celles qu'il avait vu souvent portées par Marie.
"SHAECUS"... "CHAUSSE" en remettant les lettres dans le bon ordre, par Aristote, que c'était facile alors qu'ils cherchaient bien plus compliqué que ça!

Décrochant la chausse de son clou, il fit signe à Sylvette qui ne l'avait quasiment pas quitté des yeux.

Elle s'approchait tout sourire, celui-ci s'effaçant un peu en voyant que Jak gardait son air sérieux...


- "Oui... Messire, que puis-je faire pour vous?"

- "Dis-moi Sylvette, as-tu vu qui a accroché ça ici?"

- "Bien sûr Jak euuuuh, Messire, c'est Gerfaut, qui prétend être l'Intendant d'une personne importante de chez vous. Il passe souvent ses journées ici, tu... vous n'avez jamais du le rencontrer, vous ne venez que le soir quand vous n'êtes pas de garde, trop rarement d'ailleurs..."


Jak lui sourit, décidemment, il aimait bien cette fille, pas sûr qu'il soit le seul à bénéficier de ses faveurs, mais quelle importance au fond...

- "Merci Sylvette, dans ce cas nous allons partir tout de suite, nous nous verrons... une prochaine soirée!"

Retournant vers la table de Karyaan, il salua d'un signe de tête un jeune homme qui ne les quittait pas des yeux depuis leur arrivée.

- "Merci pour ton offre Soeur Karyaan, mais je crois que nous allons devoir rentrer à la Forteresse. Et c'est moi qui t'offrirai à boire à notre prochaine rencontre pour me faire pardonner mon impolitesse."

Puis se retournant vers Mélisende...

- " Rentrons derechef à la Forteresse, SHAECUS, CHAUSSE dans le désordre... Marie-Alice et Ewaele doivent être impatientes de nous revoir!"

"- Encore désolé de devoir te quitter si rapidement Soeur Karyaan...."

L'air contrit mais impatient, Blackhorn, la chausse blanche à la main, invitait de la tête Mélisende à prendre congès et à le suivre....


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Gabriel




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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyMer 26 Sep 2012 - 11:47

Le sésame tant attendu était enfin arrivé. L'attente n'avait pas été trop longue, revenu en Lyonnais après son séjour à la forteresse de la Licorne où il avait rencontré Antlia qui lui avait fait passer son entretien, il avait pris ses fonctions de juge du duché du Lyonnais et du Dauphiné, ce qui l'avait occupé pendant l'attente de la réponse du Haut Conseil sur son intégration à l'Ordre.
La nouvelle avait été l'occasion d'une fête à Laragne avec la famille et des proches, puis, une fois son mandat achevé, Gabriel avait pris la route de la Normandie, faisant un arrêt en Touraine lors de son voyage.

Il arriva en vue de la forteresse de la Licorne en fin de journée, il décida donc de s'arrêter à l'auberge du Vieux François pour la nuit et de se rendre à la forteresse le lendemain. Confiant son cheval au palefrenier, il loua une chambre pour la nuit et prit un repas dans la salle commune de l'auberge.
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Mariealice

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyJeu 11 Oct 2012 - 20:58

En provenance du poste de garde de la forteresse, un homme aux cheveux blonds et au regard bleu accompagné d'une brune aux yeux noisettes bien connue du village et de ses habitants, venaient de pousser la porte de l'auberge. Marie avait pointé en redescendant le long de la route les lieux. Ici le village, en contrebas les champs, la rivière et, pas si loin, la mer et les falaises. Chaque endroit faisait partie de l'histoire de l'Ordre après tout.

Bonjour père François.

L'homme était devant son feu, remuant la louche dans le chaudron qui pendait à la crémaillère de la cheminée. En entendant la licorneuse, il se retourna pour saluer les deux personnes.

B'jour Chevalier. M'sire. Ce s'ra quoi pour votre service?

Une table dans un coin, de quoi boire, une plume et de l'encre. Merci.

Une fois installés, la besace qu'elle avait toujours à la taille se retrouva sur la table et elle en sortit un parchemin qu'elle posa sur le bois tandis que le cuir lui se retrouvait à terre.

D'où venez-vous exactement?
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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyVen 12 Oct 2012 - 17:30

Ils étaient descendus en contrebas de la citadelle, dans le village qui vivait au pied de ses murs. Devant ce qui semblait être l'auberge précédemment citée, Pons attacha la bride de sa monture à l'extérieur pour emboîter le pas à la brune. L'endroit semblait magnifique pour méditer, et l'air de la mer dégageait les sinus. Le soleil semblait juste pas exister en ces pays, mais cela il l'avait très rapidement compris qu'il était un peu trop au nord. Le temps lui donnait froid même s'il se réhabituait petit à petit. Le chevalier avait pour l'heure gardé le silence depuis le départ, laissant Marie Alice mener la danse. Une table enfin, un banc pour s'assoir, et ils étaient désormais face à face. Le Provençal ne put s'empêcher de la regarder une dernière fois avant de se pencher sur le vélin et prendre sa plume pour écrire. Et tandis qu'il réfléchissait quoi dire, elle lui posa une question...
    – Je viens de très loin, madame, répondit Pons, laconique comme souvent.
Le capitaine savait bien que cela ne suffirait pas à la Prévôt qui avait légitimement le droit d'en savoir plus. Et, sans relever les yeux de son parchemin, il poursuivit tout en écrivant.
    « Pour l'heure, le Duc de Champagne m'a fait l'honneur de m'installer à Reims, sa capitale. Mais ma dernière adresse connue est Alexandrie où j'avais une petite maison. »
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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptySam 13 Oct 2012 - 1:10

Le tavernier vint porter un broc de bière ainsi que deux chopes d'étain frappées de l'animal cabré qui veillait depuis un bon moment sur le village. Celles en terre cuite étaient réservés aux autres clients mais les licorneux avaient toujours droit à plus d'égards. Le temps avait lié les gens du village et ceux du haut, les vies des uns et des autres étant imbriquées, protection, nourriture, entraide, travail.

Les écus passèrent de sa bourse à la main du père François puis elle servit l'alcool avant de poser les coudes sur la table, de caler son menton dans sa main et de l'observer. Si elle se posait des questions? Bien sûr. Si elle lui en poserait? Bien sûr. Mais elle lui laisserait dire les choses également s'il le voulait. Son regard lui fut rendu avant qu'il ne commença à écrire.


Très loin. Nous venons donc tous les deux de très loin. Mais est-ce le même loin?

Marie en doutait, à sa peau, à sa façon d'être aussi sans qu'elle pût pour autant définir ce sentiment diffus.

Le Duc de Champagne? Vous le connaissez ou est-ce une façon de dire autre chose?

Un sourire avant d'entendre la suite.

Alexandrie. Je ne connais que de nom mais mon frère Enguerrand y est peut-être déjà allé. Il est né et a grandi en Orient.

Sa main se referma sur la chope pour la porter à sa bouche et boire une gorgée, le laissant rédiger.

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptySam 13 Oct 2012 - 9:23

Sa main se reposa sur celle de son interlocutrice qui avançait la somme au tavernier. Même si son geste avait été déplacé, il était clair. Pons d'Ambroise était peut-être de ceux qu'on appelait chevalier errant, mais il payait toujours ses dettes quand il en avait pour n'être redevable à certains que quand il le souhaitait. Une ligne de conduite qu'il s'était imposé jadis, en côtoyant des rois, certes, très généreux dans leur cœur, mais dans l'âme n'était pas toujours parfaite et prenait souvent le dessus sur le premier pour raison d’État. La royauté n'était pas chose aisée, surtout en Orient où elle demandait bien des sacrifices. Les Francs auraient dit qu'ils vendaient leur âme au diable.
    – Je vous remercie pour votre hospitalité, Marie Alice, dit-il alors qu'il retirait sa main pour ressortir de sa bourse quelques écus, mais je ne peux vous laisser m'offrir cela. Un jour peut-être...
Puis payant sa part au Père François, le capitaine ajouta naturellement.
    « Quant au Duc de Champagne, il n'a fait que me permettre de m'installer sur ses terres. Rien de plus. Mon épée lui est offerte quand il le désirera et si je juge sa demande légitime. »
Il écouta la femme lui parler de son frère, né en Orient. Son regard se porta de nouveau sur la brune et ses traits avant de sourire, tandis que d'un coup de plume sur le parchemin, il marquait un point à la phrase écrite.
    « Je n'ai pour ma part pas choisi de vivre là-bas. Né quelque part dans le Berry, j'ai rejoint la Commanderie d'Arles pour servir les Hospitaliers. Ma croix, je l'ai portée jusqu'en Hongrie pour combattre les infidèles au nom du Roy de Hongrie et du Pape. Puis j'ai été capturé par les païens et obligé de les servir. Dans la grande mansuétude de Dieu, je reniais ma foi, mais ne combattais point mes frères aristotéliciens. Au contraire, je fus vendu par les Turcopoles au Roy d’Égypte et de Syrie pour continuer à batailler contre eux, mais cette fois au nom des Mamelouks. Enfin ce dernier me libéra pour mes loyaux services, et je rentrais finalement au pays. J'ai raconté à Guillaume pourquoi je voulus le rencontrer à mon retour et pourquoi je choisis cet ordre ! »
D'ailleurs, le chevalier trentenaire ne savait pas trop comment l'exprimer sur le papier. C'était là sa principale difficulté. Peut-être que Marie Alice avait remarqué qu'il hésita, parfois, à écrire de droite à gauche et que son écriture était plus ronde que celle occidentale, faite d'arabesques, accolant ses lettres les uns aux autres.
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Mariealice

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptySam 13 Oct 2012 - 19:16

Le contact avait été bref et son regard s'était fait interrogateur jusqu'à ces mots alors qu'il payait.

Pourquoi donc ne pouvez-vous me laisser vous payer à boire? Qu'est-ce qui fait que peut-être un jour vous l'accepterez?

Elle ne comprenait pas, ne lisant pas les pensées de l'homme face à elle. Revenant aux propos concernant son installation en Champagne, elle se contenta de hocher la tête sans plus faire de commentaire. Ceci ne la concernait pas. Enfin il se livra quelque peu, expliquant les hauts et les bas de sa vie, le cheminement l'ayant mené jusqu'en face d'elle ce jour, jusqu'à eux.

La Hongrie se rapproche de mon lieu de naissance par contre mais n'en est pas tout à fait voisin.


Là-dessus elle ne s'étendit pas, les souvenirs étant bien trop lointains pour être clairs désormais.


Guillaume ne m'ayant rien dit, j'ai peur d'avoir à vous redemander pourquoi.

Un coup d'oeil discret sur le parchemin avant de revenir sur le visage de Pons.

Ainsi ce que vous me direz vous n'aurez plus qu'à l'écrire.

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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptySam 13 Oct 2012 - 21:44

Plus il l'écoutait, et plus il entendait cet accent familier. Oui. Pas si loin de la Hongrie, la brune devait venir de Valachie ou de Lithuanie, voire peut-être de Pologne. Ces pays et royaumes étaient liés entre eux par le danger que représentait les Ottomans. Pons avait eu le privilège de combattre à leurs côtés et de voir comment ils repoussaient inlassablement les Turcopoles sans jamais se décourager malgré les défaites qu'il avait vécu avec eux. Un sourire s'esquissa à ses lèvres lors des derniers mots de son interlocutrice, tandis qu'il se gratte le duvet blond qui encadrait légèrement son visage. Seul le menton laissait apparaître une fine barbiche que le chevalier devait tailler de temps à autre. La plume venait de s'arrêter puis plongea dans l'encrier pour ne pas en ressortir. Ses mains se joignirent au dessus du parchemin sur lequel il écrivait plutôt en faisant attention à ne pas effacer ses mots.
    « Comme je vous l'ai dit, le Roy d’Égypte et de Syrie fut mon dernier suzerain avant de me libérer de mes devoirs envers lui. Mais deux-trois ans plutôt, il me commanda de conduire ses Mamelouks en Palestine où les razzias des Bédouins menaçaient les marchands et les pèlerins. Ils venaient jusqu'à narguer la garnison de Jérusalem. Cette dernière avait subi des pertes lors de sorties pour secourir des caravanes ou les lieux saints et, découragée par ces embuscades sanglantes, s'était enfermée derrière les murs de la cité. Avec mes cavaliers, je devais faire police et rétablir l'ordre dans la région. Je campais un premier temps au pied du Calvaire pour rassurer les habitants de la ville... »
Saisissant sa chope d'étain, le capitaine se désaltéra un instant, la gorge sèche à parler, puis les lèvres humides, il poursuivit.
    « N'arrivant pas à dormir cette nuit-là, je montais sur la colline où Christos fut crucifié, histoire de méditer au frais et d'avoir les idées claires. Là-haut, je priais Dieu... non pas de me conduire à la victoire, mais de me confesser si je venais à mourir. Le lendemain, nous levions le camp pour traverser le Jourdain à guet, sans croiser cavalier qui vive. Les Arabes fuyaient notre progression dans le désert comme c'était leur tactique. Et l'Outre-Jourdain est une région montagneuse où les ruines de forts antiques se succèdent. Je décidais d'en investir un pour changer ma stratégie et harceler nos ennemis. Kérak je crois était son nom... Bref, malgré quelques escarmouches, les Bédouins étaient aussi insaisissables que le sable que l'on prend dans sa main. Vous pensez les avoir piégés, mais ils s'échappent entre nos doigts... L'ennui nous gagna rapidement. J'étais moi-même las de cette situation. Un beau matin, je partis avec quelques hommes chasser. Nos éclaireurs trouvaient que le pays regorgeait de gibiers divers, comme de prédateurs. Un lion m'aurait bien plu si la pointe de ma lance en avait trouvé un à portée. »
Pons ne put s'empêcher de sourire, jouant avec sa chope, le regard dans le vague...
    « Nous nous séparâmes, avides de trophées... Et quelques heures plus tard, mes cavaliers me retrouvaient inanimés dans un ravin. Comme je l'ai expliqué à Guillaume, je ne sais pas si j'ai rêvé ou si j'ai vécu ce que je vais vous raconter. Toujours est-il que mon souvenir est aussi étrange que diffus. Je crois avoir aperçu du coin de l’œil ce qui semblait être une ombre.... un cheval sombre... Celui-ci percuta de plein fouet ma monture et dans ma surprise de... croiser son regard... C’était une licorne noire, de la même taille que mon destrier, mais d’une foulée plus longue et plus légère. Sa crinière soyeuse volait sur son front ; le mouvement faisait courir sur son pelage des frissons brillants et flotter sa queue épaisse. Tout son corps exhalait une lumière cendrée ; de sombres étincelles jaillissaient de ses sabots. Elle galopait comme pour porter haut la corne terrible où des nervures de jais s’enroulaient en torsades régulières. Mais au deuxième choc, je sortais de ma transe et lui portais un coup de ma lance dans les côtes... Puis plus rien... Abjecte chasseur ai-je été, si orgueilleux ou si peureux que je l'ai frappée... »
Une grimace de douleur le coupa dans son élan, et sa main se porta naturellement à son flanc gauche. Les lèvres pincés, le chevalier releva les yeux sur Marie Alice et étouffant presque ses mots, ajouta :
    – Dieu m'a puni. Les Turcopoles croient que Christos a ressuscité en une licorne céleste. Je le crois aussi... La blessure que j'ai eu ce jour-là m'a laissé alité un bon mois à Jérusalem. Les médecins mamelouks m'ont soigné au mieux... Dès que je fus sur pied, je fis des recherches sur l'animal. J'ai étudié auprès de Persans et de Grecs pour me faire la plus large illustration possible. Aujourd'hui, je viens ici pour finir mon apprentissage, aussi étrange que cela puisse vous paraître...
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MessageSujet: Re: [Lieu] Auberge du Vieux François   [Lieu] Auberge du Vieux François - Page 4 EmptyDim 14 Oct 2012 - 23:09

Marie buvait lentement, jetant un coup d'oeil rapide quand la porte de l'auberge était poussée pour voir qui entrait. Non pas qu'elle se sentit possiblement menacée par qui pourrait le faire ou par l'homme en face d'elle. Homme qui, lorsqu'il entama son histoire, récupéra toute son attention. Silencieuse de bout en bout, juste l'expression de son visage en suivait les péripéties. Il faut avouer qu'elle lorgna rapidement sur sa chope, le récit étant tellement étrange qu'elle se demanda un bref instant s'il n'avait pas eu quelque poudre dissoute dedans. Parce qu'enfin.... Elle mit un moment avant de répondre, cherchant à intégrer ce qu'il venait de dire, la main toujours sur sa chope que, pour le coup, elle avait reposée.

Je ne sais quoi vous dire....

C'était vraiment le cas, la brune cherchait ses mots tandis que ceux prononcés par Pons se promenaient sous son crâne, refaisaient la même histoire, tentant de comprendre. Tout ce qu'elle trouva à dire ce fut d'abord:

Vous avez mal?


Suivi d'un.

Vous savez que la nôtre est blanche de licorne?


Pitoyable réplique pour une Prévôt à court de réponse. Oh elle aurait pu dire qu'on lui avait raconté que le soleil tapait si fort dans ces contrées qu'on en arrivait à voir des choses qui n'existaient pas mais qu'en savait-elle en fait? Combien de saints disaient peu ou prou semblables histoires dans l'esprit?

Je dois vous paraitre bien terre à terre mais il faut dire que je n'avais jamais entendu de telles choses. Comme je vous le disais, si c'est le pourquoi de votre demande, il faut l'expliquer, comme vous venez de le faire.

Il lui faudrait interroger son frère à propos des légendes des turcopoles, enfin s'il les connaissait.
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