[RP] Élection d'un nouveau grand maître (décembre 1464)

[Salle du Chapitre, 10 décembre 1464]

Les convocations avaient été envoyées quelques jours plus tôt afin de les membres viennent. Présent tôt, Walan avait veillé à la préparation de la salle pour que tout soit organisé comme à l'accoutumée. Tout avait été soigneusement récuré et les tentures aux couleurs de l'ordre resplendissaient aux murs. Tout comme les portraits des anciens grands maîtres. Comme à chaque cérémonie, les bancs avaient été installés pour que les membres s'installent par rang et, sur l'estrade, les cathèdres pour les membres du Haut Conseil étaient présentes. Elles seraient malheureusement plus vides qu'à l'accoutumée ... du moins dans les prévisions du brun, mais peut-être que l'occasion de lui donner tort serait trop belle. Une plume, un encrier et du parchemin avaient été disposés sur un sobre guéridon à côté de l'une d'elle, afin que puissent être pris en note, si nécessaire, des votes et débats.

Une fois qu'il eut vérifié l'organisation, le chevalier remonta brièvement dans ses quartiers pour y revêtir les atours cérémoniels de son rang. Puis, quelques instants plus tard, il revint à nouveau dans la salle et se plaça au pied de l'estrade en attendant qu'arrivent les membres du l'Ordre.

Gauvin après avoir lu la convocation avait nettoyer et lustré ses pièces d'armure. Il s'équipa et s'arma de sa bâtarde. La cape azure frappé de la Licorne cabré sur les épaules, son écus dans le dos accroché par une sangle de cuir.

Il se rendit le jour "J" dans la salle du Chapitre, pour y élire le nouveau Grand Maître de l'Ordre. L'Errant salua d'un signe de tête Walan puis il alla s’asseoir sur le banc des Errants. Et il attendit la venue de ses frères et sœurs d'arme.

Il lui semblait à la fois lointain et récent ce jour d'été 1463 où Julios avait été choisi pour mener l'Ordre. Il avait donné sa démission finalement après l'avoir maintes fois reportées pour terminer certains projets. Elle avait continué à apprendre avec lui, avec d'autres aussi, hors de Ryes. Elle s'était révoltée, faite diplomate, ferme, épuisée, rancunière, triste. Profondément triste. Sa nature mélancolique prenait le dessus, le disputant à part égale avec sa ténacité à avancer. Désormais, en agrafant son collier à la cape azur qui couvrait partiellement son armure soigneusement apprêtée par Baudouin, son neveu et pupille, nouveau page, sous les conseils et leçons de Lu devenant peu à peu précepteur avec la nouvelle génération de la Meute d'Amboise, Ellesya refit le constat qu'elle était devenue plus paisible. Comme la lame qu'on malmène et qui crisse et s'échauffe, avant de faire découvrir sous la meule le fil qui sera sien.
Pour ce jour, advienne que pourra. Alors le capitaine entra d'un pas calme dans la salle du chapitre qu'elle aura connu, comme tous ici plus étoffée -autre défi à venir-, salua chaleureusement son frère Gauvin avant de gagner son siège auprès de Walan qui avait accepté de prendre en charge la cérémonie. Elle avait bien remarqué le coup de frais donné à la salle et cela lui augmenta le moral. Un merci fut glissé à son voisin, puis elle attendit. Priant toujours pour certains retours.

C'est les pieds chargés de plomb que la Sombre s'acquitta de son devoir de présence en lieu et place, le jour demandé. Elle arriva vêtue de noir de ses bottes ferrées à la cape lourdement posée sur ses épaules.
Saluant sobrement les présents, elle alla prendre place et attendit.
Elle se remémora une certaine conversation en taverne de Ventadour, ce qui n'arrangea pas son humeur déjà des plus maussade.
Mais bast' que pouvait-elle y faire si ce n'est accepter les choix fait et continuer d'avancer malgré tout... ?
A vrai dire, elle s'en foutait de plus en plus. Son Grand Maître était revenue. Celle qui a et gardera à ses yeux la légitimité du collier ravi par ceux trop ambitieux ou trop pressés ou trop orgueilleux, se pensant meilleurs, faisant finalement pire que mieux...

Elle resta là, enveloppée dans le pan de tissu sombre, capuche relevée, cachant les trois quart de son visage et attendit, en silence.

Il avait, lui aussi, reçu la convocation. Respectant l'obligation due à son appartenance à l'Ordre, il s'était, à son tour, rendu là où serait choisi le nouveau Grand Maistre. Bien que dubitatif quand au sens d'une telle cérémonie à l'heure actuelle, il ne lui appartenait plus d'avoir son mot à dire sur ce genre de choses. Ce à quoi il assistait depuis maintenant un moment l'avait, un temps, empli d'une tristesse difficile à combattre. Désormais il avait pris acte d'un déroulement immuable face auquel il ne servait à rien de dépenser son énergie. Bien qu'endormie, la Licorne avait donc décidé de se choisir un nouveau visage. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'était pas confiant. Mais patiemment il attendrait, ombre éternelle pour qui les recoins de Ryes n'avaient aucun secret.

En pénétrant dans la grande salle il croisa du regard la Sombre qui s'était déjà installée. Nul besoin d'un échange plus poussé. L'un comme l'autre savait la force des vents qui tempêtaient sous leurs crânes. Passant à ses côtés il posa doucement sa main sur son épaule avant de s'en aller rejoindre le banc des Errants. Ce rang lui paraissait, ici, de plus en plus approprié, même si, ailleurs, avait été décidé de lui rendre son titre de Chevalier.

Le visage froid et les traits durs, il attendit. Le silence était encore son meilleur allié.

Enfin ça bougeait un peu à Ryes. Je me rendis au pas de cours à la salle du chapitre pour l'élection du nouveau grand maistre. Je saluais mes frères et soeurs présents et je pris place en attendant que la cérémonie commence. J'étais peu présent en ce moment, la tête prise par des études de médecine, et je n'étais plus trop au faite de ce qui se passait à la forteresse.

Peu à peu la salle s'était remplie. Enfin ... s'était animée. Au fur et à mesure, le brun avait accueilli les membres de l'Ordre d'un salut tandis qu'ils s'installaient. Patiemment, il attendit et lorsque après un bref échange avec Ellesya il estima que le moment était venu, il prit la parole.

Mes sœurs et mes frères.

La dernière fois que nous avons été réunis pour élire un grand maître est relativement récente. Pourtant, bien des choses ont changées dans le Royaume et ses provinces depuis. Les populations ne cessent de s'étioler et les actifs de se raréfier. Ces changements n'ont pas épargné l'Ordre, ni même ses chevaliers.
Il est temps de désigner la personne qui le guidera et le représentera dans cette période difficile.

Conformément à nos traditions, le Haut Conseil a ainsi déterminé une liste de noms parmi les chevaliers de l'Ordre. Une liste malheureusement trop courte, car elle témoigne de ceux qui nous ont quitté ou ont souhaité se retirer.

Ces noms sont mis au vote de chacun des membres du chapitre. Il vous est ainsi demandé de voter à main levée en désignant le nom du candidat vers lequel votre choix se porte, sans aucun autre commentaire afin de ne pas influencer les votes.

Puis il fit silence, et regagna sa place, prêt à observer la suite avant de s'exprimer lui-même.

(HRP :Vote ouvert en sondage pour une semaine IRL, comme d'habitude seuls les votes forums validés par un post de vote RP seront pris en compte)

Elle écouta, leva la main et claqua le nom qu'elle avait choisit.

Guillaume !

Baissant la main, elle retourna dans son mutisme.

Gauvin se leva après sa soeur d'arme et leva la main et dit:

Ellesya!

Puis il se rassoit à son tour et attendit la suite. Mais la tristesse de voir la salle du Chapitre bien vide était là.

Le Loup écouta, réalisant la justesse de ses prévisions et l'absence de choix qu'il avait à faire. Sa voix grave fendit l'air de la salle pour annoncer le nom qu'il avait "choisi".

Guillaume.

Ne restait plus qu'à attendre, et voir.

Convocation reçue, Kantin alla se préparer et prit la direction du Chapitre. Peu de Licorneux sur place...il se plaça du côté des Errants non sans avoir saluer ses frères et soeurs d'armes.
Toujours silencieux, il écouta le discours de Walan puis se leva pour annoncer son vote :

Walan

Walan

En écho distinct et clair au choix de Kantin. Cela étant affirmé, la Louveterie reprit place, le coeur cognant de plus en plus fort et l'esprit tournant de plus en plus rapidement. Finie la sérénité. La croisée des chemins, ils y étaient.

Le choix était dur à faire, puisque les concurrents, je les appréciais tous les trois. Mais il fallait en choisir un. Je me levais et dis bien fort :

Guillaume.

Puis je repris ma place.

Le temps passait, les membres s'exprimaient peu à peu, et bientôt il serait temps de dépouiller. Mais pour l'heure, les votes pouvaient encore être faits, et ce fut au tour du brun de se lever pour énoncer clairement.

Guillaume.

une fois de plus le géant été a la bourre il espérait ne pas etre trop en retard et que son vote sois pris en compte aidé de sa canne il accéléra le pas autant que cela été possible

le choix est dur mais il se rappela que c est Guillaume qui été le Grand maitre le jour de son acceptation au sein de l Ordre comme homme d arme alors le choix lui devint une evidence

Guillaume !!

Le temps s'était écoulé, lentement. Vu le peu de membres présents -et de réelle compétition-, le brun avait préféré laisser durer le vote aussi longtemps que possible, mais l'heure imposait maintenant de le clore. Il se leva donc, s'assurant du regard que plus personne ne souhaitait exprimer un vote de dernière minute ...

Le chevalier flamand était parvenu à manquer l'élection à la grand maîtrise. Ses dernières semaines avaient été une catastrophe. Sa santé avait une fois nouvelle fait défaillance et il lui avait fallu toute la détermination de son âge canonique pour refuser de baisser les armes et de passer la saint Noël alité. Il n'y avait là nulle excuse pourtant, il le savait. Soit on était digne de la chevalerie, soit on ne l'était pas. Et si on ne savait pas tenir sur ses deux jambes chaque jour de l'année, on n'avait pas cette dignité. Il redoutait d'ailleurs le jour où cela lui serait dit et où il quitterait la forteresse normande. Il ne doutait, au fond, pas qu'il en aille ainsi. Il avait été trop verni sur le champ de bataille pour ça. Il mourrait sans doute perclus d'années, seul entouré de ses servants dans son château de Marchiennes, abandonné de tous comme il le mériterait. Mais finalement, crevant littéralement une jument sous lui, il gagna Ryes et de là la salle du Chapitre.

La vision qui s'offrit à lui le ruina moralement. Si peu étaient présents. Son Ordre, la chose dont il était le plus fier au monde, la chose qui lui était sans doute plus cher encore que sa famille de sang, ce qui n'était pas dire peu, n'était-il donc réduit qu'à ne plus guère remplir qu'une lance ? Mentalement il se signa, ravalant par devers son visage tout ce qui aurait plus laisser deviner son état. Ne pas laisser le découragement qui pouvait être le sien s'insinuer chez les autres. Ce qu'il échouait à réaliser, peut-être d'autres y parviendraient-ils, après tout ? Il salua donc chacun des présents d'un de ses caractéristiques signes de tête avant de fixer son regard sur celui de Walan. Il avait compris être arrivé bien trop tard. Mais que s'était-il donc décidé en son absence ? Que devait-il faire ? Où même s'asseoir ?

Etait-ce une intuition qu'il avait eue ou simplement l'action du Très Haut ? Il ne le savait pas, mais en tous les cas la pause qu'avait pris Walan permis à Guillaume d'arriver. Dans un état assez particulier visiblement, et le brun ne pu s'empêcher de penser que l'annonce qu'il allait faire n'aiderait pas le chevalier à reprendre ses esprits. D'un petit signe de la tête il répondit au salut, puis d'un léger geste de la main, l'invita à s'avancer vers l'une des cathèdres du Haut Conseil. Pas n'importe laquelle, d'ailleurs : celle du Grand Maître. Guillaume ne manquerait sûrement pas de le remarquer et d'en tirer seul les conséquences. Pour autant, Sans Repos se devait d'officialiser la chose, et il pris donc la parole comme prévu.

Frères et soeurs. Réunis en chapitre, les membres de l'Ordre de la Licorne se sont exprimés et ont désigné leur nouveau Grand Maître, en la personne du chevalier Guillaume de Jeneffe. Il représentera et mènera désormais l'ordre, ainsi qu'il a déjà pu le faire par le passé.

Un petit coup d'oeil sur le côté vers Ellesya.

Chevalier Guillaume, tu connais probablement les us mieux que quiconque ici. Approche pour recevoir les attributs de ta nouvelle charge.

S'il avait compris être parvenu bien trop tardivement en la salle du Chapitre, le chevalier n'eut pas la même vivacité d'esprit aux paroles du Meyrieux. Ou plutôt, si, il avait compris immédiatement. Il n'avait tout simplement pas voulu y croire, pas voulu assimiler ce qui lui était ainsi annoncé. Lui ? Si vieux ? Qui avait si souvent fait la preuve de ses limites ? Qui n'était parvenu qu'à être plus malade cette année que jamais auparavant ? N'eut été un serment prêté devant des morts, n'eut été la confiance – accordée en désespoir de cause, peut-être – ainsi témoignée, il aurait refusé. Aurait décliné, défendu par une batterie d'arguments tous plus convaincant les uns que les autres. Certes, il ne pouvait pas dire ne jamais avoir songé, ou plutôt cauchemardé, redevenir Grand Maistre. Mais cela restait du domaine du pur fantasme. Il n'y avait rien d'autre que les vagabondages d'un esprit qu'on laissait errer avant de le rediriger vers des choses réelles, vers le monde tel qu'il était. Aurait-il encore eu à ses côtés ceux du temps jadis, cela aurait été une discussion nocturne, abreuvée par les bières du vieux François. Rien de plus. Pas un espoir, pas un rêve, pas un souhait. Une idée tout évanescente qui ne devait que rester irréelle...

Or, cela n'était pas un conte. Que du contraire. Il n'y avait pas d'échappatoire, pas de reculade possible. Sur ses épaules pesaient les doutes et les craintes qu'il nourrissait sur lui-même. Chaque pas qui le rapprochait de la majeure cathèdre l'isolait davantage. Il ne put avoir immédiatement un regard de plus pour ses cadets – pourquoi lui et pas eux ? –, il le fixait sur un dossier qui, il le savait déjà, ne parviendrait guère à le supporter plus que physiquement. Sur son front buriné et plissé, il sentit se dessiner le sillon d'une profonde fatigue. Il se retourna enfin, faisant face à la salle et à l'Ordre. Puisant dans les réserves de son caractère bien trempé – ou de cochon diront certains, sans vraiment avoir tort –, il trouva la force de distinguer chacun de leurs visages. Non pour chercher à les découvrir, à les rencontrer, il les connaissait déjà, mais car c'était bien là le moins qu'il leur devait. Le reste, le Très Haut fasse qu'il puisse le leur apporter.

Il passa ensuite sur Walan, et dans un très lent mouvement du chef où les paupières se fermèrent un instant, il accepta ce que le chevalier venait d'énoncer. Avant qu'il ne doive affronter le regard de celle qui, un jour, avait été sa pupille. Mais que, il y a bien longtemps, il avait perdue en chemin, sans jamais vraiment, malgré les mots et les promesses, et peut-être quelques actions, parvenir à renouer ce qui, un jour, lui avait paru si fort. Tout ce qu'il avait pu penser, espérer, croire, se brisait, au moins partiellement, ce jour. Il avait toujours, malgré tout, malgré les incompréhensions, malgré les éloignements, malgré les silences, espéré la voir revêtir le collier d'or. Un nouvel échec, qu'il s'imputait totalement. Il ne survivrait pas au prochain, il en était persuadé. Avant même que la Louveterie ne s'approche de lui pour parfaire la cérémonie, il sentit éclater en lui une douleur profonde. De celle qui empêche toute marche arrière, qui est plus définitive que la mort même. Et de cela, il n'était que le seul responsable.

Mais il ne pouvait offrir à ses frères le visage d'un homme abattu. Aussi, durant cette éternité d'instants, il s'efforça de garder un sourire de confiance, de reconnaissance. Alors qu'il dénudait sans doute aucun le dernier clou qu'attendait son cercueil.

Le rôle qu’elle avait endossé la fois précédente, il y avait largement plus d’un an, c’était Walan qui avait accepté de s’en charger. Elle n’avait pas pensé plus loin, avait oublié qu’Alfie, aujourd’hui partie, avait assuré la suite des événements, avant qu’ele-même n’appelle chacun au serment…
D’abord, le coup d’œil de Walan la laissa donc perplexe. Encore peu habituée à ses manières, le caitaine ne savait pas lire dans ses expressions non-verbales malheureusement. De plus, son attention était toute tournée vers Guillaume, absent du vote et qui en découvrait la teneur et les conséquences.
Et enfin, le denier tomba. Si les pensées douloureuses habitaient, torturaient son parrain. Une flammèche fut soufflée chez elle. D’un grand brasier, progressivement piétiné, il ne semblait rester que des cendres et quelques braises. Si proche de Guillaume, elle parvenait à deviner quelques signes du sourire qu’il s’ingéniait à offrir.
Droite sans être guindée, d’allure fière, elle invita Guillaume à ployer le genou d’un discret signe de la main, paume vers le haut mais main vers le bas. Sans être petite, les ans et leharnois n’avaient pas assez tassé le de Jeneffe pour qu’elle officie aisément.

Chevalier…
Ce jour d’huy, nos frères et sœurs t’ont désigné pour présider à l’avenir de l’Ordre. Il y eut des temps difficiles. Celui-ci sera peut-être le plus ardu à bien des aspects. Tu connais ton devoir, tu ne peux que le respecter.

Tout en parlant de la sorte, elle détacha le collier à la licorne d’argent qu’elle confia à un page pour qu’il soit rendu après la cérémonie au re-nouveau Grand Maître. Ses gestes avaient été tranquilles à qui n’étaient pas le nez collé dessus.
Pivotant partiellement, Ellesya prit avec soin le collier qu’elle se souvenait avoir du agrafer à la tenue de Julios avant elle ne savait plus quelle occasion. C’était comme le fait qu’elle devait toujours lui souffler de lancer les mots d’ordre en fin de rassemblement. Il lui manqua tout à coup d’autant plus. Elle se serait épanchée et il lui aurait botté le cul. Peut-être. D’y penser affermi sa voix qui baissait, l’air de rien, et ses manipulations pour disposer au mieux le lourd collier, songeant un instant au collier flamand des chevaux de trait. Mais ce n’était pas trop le lieu ni l’ambiance pour en remettre une couche.

Par ces symboles …

Le heaume fut ensuite remis à Guillaume, qui s’en retrouva le chef coiffé.

… tu redeviens aux yeux du Monde, notre Voix, notre prime représentant, « La » Licorne.
Par ces symboles, tu redeviens notre chef, notre guide, celui à qui nous devons respect et obéissance.

Cela étant dit, la licorneuse recula jusqu’à son siège, voisin de celui du Grand Maistre pour lui laisser prendre la parole avant qu’elle n’invite chacun à réitérer son engagement.

Les circonstances auraient été autres, les intervenants différents, peut-être le chevalier se serait-il laissé aller à l'une ou l'autre plaisanterie, cherchant par là à détendre une atmosphère passablement chargée. Mais les rires n'étaient pas de rigueur, pire ils auraient abattu ce que d'autres avaient construit, avant lui, avec lui, pour lui aussi, d'une certaine manière, et, si le Très Haut le voulait, pour ce qui serait après lui. Il se contenta donc, d'un air sérieux, d'acquiescer aux quelques mots de la Louveterie qui disait si bien, avec une telle économie de moyens, ce qui était. Ce qui leur tendait les bras tout en les menaçant. Il dut, aussi, se retenir de glisser quelque encouragement à celle qui avait maintenant pris la cérémonie en mains. Il ne pouvait manquer les autrement imperceptibles hésitations et tremblements – ou en tout cas ce que ses yeux prirent comme tels – au milieu des gestes bien assurés. Mais s'il avait été des moments où le faire avait été indiqué, en ce moment, il ne pouvait rien en faire. Peut-être, plus tard, parleraient-ils. Ou peut-être pas. L'avenir le dirait.

Le présent, toutefois, refusait d'être ainsi ignoré. Et le frottement du collier que l'on ôte pour le remplacer par un autre fixa les pieds du chevalier dans le courant du temps qui passait. Le heaume vint parfaire le travail. Heureusement, il se trouvait équipé d'une visière amovible. Sans cela, n'aurait-on pas été sacrément ennuyé ? Le Flamand, donc, le releva et dégagea ainsi son vieux visage. Après que sa sœur ait regagné sa place, il prit, pour la première fois de la cérémonie, la parole.

- Vous le savez, je suis homme de paroles. Non seulement que je tente de les tenir comme chacun d'entre nous depuis, au moins, son entrée à Ryes. Mais aussi parce que j'ai cette tendance à parler, souvent, et longtemps. Vous vous souviendrez sans doute que c'est de la sorte que je m'étais exprimé à vous, il y a bien des mois de cela, pour, déjà, appeler au réveil de l'Ordre. Certaines choses ont été faites, qui ont porté leur fruit. D'autres n'ont pas connu le même succès. Certains d'entre nous nous ont quitté, ne trouvant plus en ces murs ce qui les y avait attiré. D'autres restent, envers et contre tout. Mais l'Ordre, de tout cela et dans tout cela, souffre. Je briserai donc là avec mon amour des symboles et des tirades dont vous devez avoir votre content.

Le nouveau Grand Maistre marqua alors une pause, avant de reprendre, d'une voix plus sèche, où ne transpirait plus une once d'empathie.

« Je suis loin d'en être innocent, des choses ont été dites et faites en Ryes ou hors de la forteresse qui nous a grandement nui. À nous, comme chevaliers, cavaliers, errants, écuyers ou homme d'armes. Homme comme femme. Il semble révolu le temps où les dangers nous venaient de Rome ou du Louvre. Nous sommes devenus suffisamment forts, ou plutôt fous, pour les incarner nous-mêmes. La confiance, le travail en commun, la sympathie même semblent plus rares encore que la bonté dans le chef du Grand Turc. Cela ne peut plus durer, ne doit plus durer. Dès demain, j'entends que cesse les jalousies, les reproches que l'on garde par devers soi, les mesquineries ou le simple refus de présenter des excuses et tout ce qui nous rend indignes du serment que nous avons prêtés. Ma porte est toujours ouverte, et le restera jusqu'à ma mort. Ce qui vous semble devoir être dit, cela doit l'être à moi, aussi et surtout. Et contrairement à ce qui fut malheureusement mon habitude, j'agirai en conséquence, le Conseil avec moi. Ce que vous voulez pour l'Ordre, vos idées, vos solutions, tout cela sera évidemment pris en compte. Nous avons été suffisamment destructifs ces dernières années, comptez les absents, comptez vos énervements, comptez vos hésitations à donner votre avis. Cessons. Soyons constructifs. Et qu'importe si le comportement d'un tel n'est pas exactement celui que l'on attendrait de lui ? Sommes-nous là pour juger et dégoûter ou pour motiver et soutenir ? Laissons le jugement à ce qui nous attend une fois que la camarde nous aura fauchés et le dégoût aux politiciens de bas étage qui ne savent exister que par là. Moi, en tout cas, je ne le tolérerai plus. Attirons parmi nous de nouvelles sœurs, de nouveaux frères. Créons, recréons cette activité pour et par laquelle nous avons rejoint l'Ordre. Dites-moi, dites-nous ce qui vous empêche de fréquenter plus souvent la forteresse, ce que vous aimeriez y trouver. Et chaque jour, pas besoin de bâtir Château-Gaillard ou de réinventer la roue. Retrouver, simplement, le plaisir d'être ensemble bon sang de bois. Sans cela, il est inutile d'encore se dire fils de la Licorne ! »

Et, tout cela dit, il s'assit sur la cathèdre du Grand Maistre. Et dire que le pire était encore à venir...

Calme et silencieux, le Chevalier avait suivi le déroulé du vote, dont le résultat, s'il l'avait surpris, avait au moins eu le mérite de le rassurer quant au jugement des restes de l'Ordre. Certes, Guillaume vieillissait, tout comme lui. Mais en le choisissant, lui, vestige de temps anciens où Licorne rimait avec puissance et importance, n'avaient-ils pas manifesté ce désir de retrouver ce qu'ils semblaient avoir perdu, de repartir de l'avant sans pour autant couper leurs racines ? L'avenir et les actes apporteraient la réponse à ces questions, mais c'était là un premier pas.

Jusqu'à ce que...

Jusqu'à ce traditionnel discours d'intronisation dont le Flamand, fervent amoureux des mots, ne pouvait décemment se passer. Et ces derniers, s'ils furent comme toujours bien tournés, furent aussi soigneusement choisis, adressant un message des plus clairs qui provoqua, chez le Loup, un furieux sursaut de son contenu stomacal. Il n'était plus naïf depuis bien longtemps déjà. Mais alors que venait de renaitre l'espérance de voir ressurgir une Licorne plus juste et plus aimante de ses Enfants, capable d'assumer ses fautes et de les réparer, ce dernier fut soufflé par la tirade ô combien explicite du nouveau Grand Maître. En cet instant, il comprit qu'ils n'étaient pas allés encore assez profond et qu'il faudrait achever la chute pour que puisse s'accomplir la résurrection. Il glissa un regard vers celle dont il savait qu'elle avait été profondément touchée par ce qui venait d'être dit. Il aurait à s'occuper plus tard des plaies qui avaient été rouvertes, panser et soigner en s'armant de temps et de patience, outils qui prenaient l'apparence d'un infini lorsqu'il s'agissait d'elle.

La mine sombre et fermée, il se leva pour saluer l'élection et l'intronisation, ponctuant son mouvement d'un léger signe de tête, caractéristique de ses sobres saluts. Puis sa voix caverneuse et profonde se fit entendre. Brièvement. Lui n'avait besoin que de peu de mots.

Verbo et Exemplo (1)

Il se rassit alors, attendant la suite, bien que tout ayant déjà été dit.

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(1) Par le Verbe et par l'Exemple (Devise de l'Ordre des Dominicains)

Drapée dans sa lourde cape noire, capuche relevée sur la face, tête baissée de sorte que personne ne puisse voir son visage, et c'est tant mieux...
Elle s'était exprimée comme il y a quelques mois, pensant être la seule à poser ce choix là, mais contre toute attente il n'en fut rien.
Devait-elle s'en réjouir ?
Elle ne le savait pas vraiment, parce que ce besoin de se tourner vers les anciens piliers de l'ordre n'était pas forcément un indice des plus joyeux.
Preuve que tout sombrait, et qu'au final on tentait de se raccrocher à ce qui semblait être le plus stable, comme une figure de proue, comme à une planche de bois élimée en pleine tempête, au lieu de choisir une bouée neuve mais aux contours apparemment trop fragiles...

Elle ne bougea pas d'un iota pour autant quand la décision du vote fut annoncée par l'officiant. Parce qu'elle savait que le gouffre était bien trop profond et qu'un battement d'aile, une inspiration, ne suffirait pas à reprendre une bouffée d'air.

Et puis...

Et puis ces mots... elle le connaissait assez, le savait trop érudit pour les avoir choisit au hasard se laissant emporter par la fougue d'une nouvelle nomination.
Pas lui... non... pas lui...
Et ses mots qu'elle prend comme autant de coups de poignard qui lui laminent le cœur et l'âme.
Restant pourtant immobile, seuls ses poings se serrant sur ses cuisses trahissent, pour ceux qui la connaissent, la lutte intérieure qui se déchaîne à chaque claque assénée.
Non... elle ne peut pas ne pas prendre tout ça pour elle, parce que tout ça, justement, il lui avait balancé en privé.

Respire Brindille... respire...
Alors qu'une larme s'écrase sur son poing aux phalanges tellement serrés qu'elles en blanchissent.
Respire...
Cette voix... ces visages... tous ceux là qu'elle a tant admiré.
Respire et encaisse, tu en as la force et la patience.
Cette voix... ce visage en son esprit. Dieux que la Pivoine lui manque...
Respire...

Et puis une voix tonne dans le silence qui s'était fait presque pesant après le discours, après tous ces mots.
Trois mots, et pourtant tellement de sens... elle en sourit la Sombre, tête toujours baissée, yeux fermés.
L'esprit, l'âme et le cœur envahit par tous ceux là qui ont fait qu'elle est là encore aujourd'hui.
"N'oublie jamais que ce n'est pas un Grand Maître ou un Roy que tu sers, mais la Licorne et la Couronne. Les puissants sont faibles par essence, il nous revient de palier à leurs défauts pour qu'ils continuent d'avancer, portant l'étendard de ce que nous défendons.
N'oublie jamais... "

Et au fur et à mesure que ses souvenirs jouaient à l'ouragan, balayant tout ces mots qui venaient d'être dit, elle se détendait, desserrant les poings.
"N'être rien, pour pouvoir être tout !"

Lentement, elle se leva à son tour, sa capuche retomba sur ses épaules, dévoilant un visage emprunt d'une fierté que bien peu pourraient comprendre. Parce qu'elle sait qu'elle est l'une de leurs héritières et porteuse de toutes ces valeurs pour lesquelles ils se sont battus corps et âme. Quoi qu'on en dise, qu'on quoi lui fasse.
La brume pétillant d'assurance, rivée sur le nouveau Grand Maître.
Aucune colère, aucune tristesse, juste cet éclat dans le regard au moment où elle renouvelle le plus important des serments qu'elle ait jamais prononcé.
D'une voix claire, où ne transpire aucun ressenti, juste cette fermeté, cet engagement de toute une vie, pas pour faire plaisir à l'un ou à l'autre, mais parce qu'elle y croit, au plus profond de ses tripes.

Seule la mort met fin au devoir !

Elle resta un moment debout, fixant Guillaume. Nul défi, nulle provocation, juste une Licorne qui se soumet au juste choix et attendra de son leader cette même abnégation.
Elle s'assit à nouveau, non sans un regard à celui qui est sur un banc où il ne devrait pas siéger.
Un regard, et un léger sourire qu'elle ne réserve qu'à lui...

La cérémonie était finie ... ou presque. Car une dernière étape demeurait, et non des moindre. Après avoir laissé un peu de temps à chacun pour s'imprégner du premier discours du nouveau Grand Maître, Walan repris la parole, toujours avec un ton solennel.

Frères et sœurs. Ce jour, l'Ordre voit un nouveau Grand Maître porté à sa tête. Et comme le veut la coutume il nous faut dès à présent lui renouveler nos serments, suivant nos rangs respectifs au sein de l'Ordre.
Je vous remercie donc de vous avancer, l'un après l'autre, pour cela.

Et se plaçant face à Guillaume, un genou à terre et tournant le dos à l'assemblée, le brun lança le mouvement.

Qu'il soit su aux oreilles de tous que moi, Walan de Meyrieux, renouvelle mon allégeance à l'Ordre royal de la Licorne, et par la même à la personne de Guillaume de Jeneffe, son Grand Maître.
Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.
Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.
Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes.
Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, brigands avec la même efficacité, et le même sens du devoir.
Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et les valeurs qui sont miennes.

Que la devise séculaire de l'ordre est mienne, et que JUSTICE ET BRAVOURE sont les mots d'ordre de mon attachement au royaume.

Un bref moment de pause, le temps d'une éventuelle réponse, et le chevalier se redressait puis retournait se placer sur le côté pour voir le reste de l'ordre s'avancer.

(HRP : En cas de besoin, vous pouvez consulter les archives des précédentes intronisations pour retrouver les termes des serments ;-)

https://ordredelalicorne.forumactif.com/f215-archives-des-intronisations-et-elections-du-grand-maitre)

Le discours prononcé et les bases du mandat de Guillaume installées, Kantin écouta les diverses interventions puis s'avança à son tour.

Qu'il soit su aux oreilles de tous que moi, Kantin Aymeric, renouvelle mon allégeance à l'Ordre royal de la Licorne, et par la même à la personne de Guillaume de Jeneffe, son Grand Maître.
Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.
Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.
Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes.
Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, brigands avec la même efficacité, et le même sens du devoir.
Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et les valeurs qui sont miennes.

Que la devise séculaire de l'ordre est mienne, et que JUSTICE ET BRAVOURE sont les mots d'ordre de mon attachement au royaume.

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