[RP]Réunion Extraordinaire de l'Ordre de la Licorne

Lorsque tous les frères furent présent le capitaine Rhuyzar prit la parole et annonça à ceux qui ne le saurait encore pas, l'enlèvement du Grand Maitre Guillaume de Jeneffe. Guillaume disparu, c'était une tragédie mais l'ordre de la Licorne se devait de poursuivre, se devait de continuer et un Grand Maitre devait prendre la tête de l'ordre, la tête des troupe ne serait ce que temporairement si d'aventure Guillaume devait être retrouvé en vie, c'est ce que souhaitait l'écuyer tant que sa dépouille n'était pas retrouvée, mais tant qu'il était toujours porté disparu, quelqu'un devait conduire la Licorne. Le capitaine Rhuyzar se porta candidat pour être cet homme et demanda aux licorneux d'approuver ce choix, mais ces paroles frappèrent l'écuyer aussi fort qu'un coup de poing en pleine face : Le capitaine se présentait comme le dernier chevalier que la Licorne enfanta jadis, l'écuyer eut une pensée pour les actuels chevaliers, ces derniers avaient suivis pendant longtemps la voie de la chevalerie avec force, courage, honneur et respect, ils avaient fait preuve de bravoure dans les batailles et avaient montrés par leurs actes qu'ils étaient dignes d'être chevaliers avant d'être jugés dignes de rejoindre le groupe prestigieux et très fermé des Chevaliers de la Licorne par leurs pairs et pourtant ils ne méritaient apparemment pas puisque le capitaine se posait comme étant le dernier. Ainsi donc la Licorne n'aurait pas su renouveler ses enfants ?

Bulvaï baissa la tête et écoutait toujours les propos de Rhuyzar avouant qu'il s'était trompé, que les conflits actuels et les guerres n'étaient plus les mêmes, … Bulvaï hocha la tête, peut-être parce que le capitaine se faisait vieux et que désormais, il ne voyait plus les conflits comme par le passé, mais rien n'avait changé, la soif de pouvoir, l'hypocrisie, l'arrogance de certains nobles et leur soif de conquête étaient toujours la raison des guerres, rien n'avait changé si ce n'est les hommes mais les chevaliers de la Licorne eux n'avaient pas changés, c'étaient toujours les même qui relevaient l'étendard tombé et il vieillissaient et il n'y avait eu apparemment aucune succession dans l'ordre comme le vieux forgeron qui apprend à son apprenti toutes les ficelles de son art afin que le jeune perpétue l'art de son mentor lorsque celui-ci aura disparu. Les vieux chevaliers de la Licorne disparaissaient un à un et aujourd'hui Rhuyzar se retrouvait le dernier, le dernier a détenir les clés, le dernier parce que ces chevaliers n'avaient pas jugés utile d'accepter ou n'avaient pas voulu reconnaître parmi eux des plus jeunes qui pourtant étaient dignes de devenir chevaliers et de les remplacer lorsqu'ils arrivaient au crépuscule de leur vie …. Ainsi va le monde … mais les vieux chevaliers l'avaient peut-être oublié, ils avaient peut-être oublié aussi que le monde évolue mais que malgré tout, les valeurs de la chevalerie restaient les mêmes et resteraient toujours intactes tant qu'il y aurait des jeunes chevaliers qui les appliqueraient toujours et s'adapteraient à la situation sans cesse en évolution, valeurs qui font qu'aujourd'hui certains hommes comme Bulvaï et ses frères et sœurs présents écoutant le vieux capitaine, avaient décidé d'entrer à la Licorne et tant qu'il y en aurait un pour suivre cette voix, les valeurs de la chevalerie resteraient bien vivantes même si ce monde évoluait sans cesse et visiblement pas dans le bon sens.

Etait ce pour autant qu'il fallait lui laisser les clés de la maison Licorne ? C'est ce que le capitaine demandait à tous les licorneux présents alors qu'il reconnaissait lui même être vieux et fatigué d'avoir œuvré pour la paix pour le respect des valeurs que défendent les chevaliers. Bulvaï ne connaissait pas le vieux capitaine, il l'avait peut-être croisé une ou deux fois, c'était un homme qui de par son expérience et sa vie, imposait le respect et sa candidature était légitime. L'écuyer avait en lui les valeurs de la chevalerie, peut-être brute de fonderie, cachées au fond de sa carcasse d'ours grincheux, peut-être n'étaient elles pas visibles au premier abord mais parmi elles, quoique certains pourraient en dire, il y avait la vérité, quoiqu'il arrive, et le respect de la parole donnée, le respect des textes signés. Bien que l'écuyer pensait au fond de lui que Rhuyzar était certainement le plus capable à assurer le remplacement temporaire, voire la succession de Guillaume de Jeneffe , il ne leva pas sa main lorsqu'il prit la parole :

Bien que je respecte profondément notre capitaine et que je pense qu'il est indubitablement digne d'être Grand Maitre, je ne peux voter pour lui pour plusieurs raisons : Notre charte est claire et si je m'en souviens bien, elle dit à peu près ceci : en cas de décès du Grand Maitre, le Haut Conseil proposera plusieurs noms de membres d'un grade minimum de Chevalier, puis un vote sera soumis à tous les membres de l'Ordre de grade supérieur à écuyer, qui éliront le nouveau Grand Maître….. Donc en tant qu'écuyer, je ne peux pas voter.

Bulvaï reprit sa respiration

Ensuite le Haut Conseil outre le Grand Maître, comprend les deux capitaines et les quatre lieutenant commanders, un choix doit être fait parmi ces six chevaliers pour élire le Grand Maitre, or ils ne sont pas six puisque la Licorne n'a pas jugé utile de nommer de nouveaux chevaliers pour combler les postes vacants au Haut Conseil. Est ce par vanité ? par orgueil ? par égoïsme ? N'y avait il pas de postulants possédant les qualités requises pour être Chevalier ? La voie que nous avons choisi de suivre est elle si difficile au point qu'il y ait si peu voire pas de personnes dignes en notre ordre ?? Pour la difficulté, certainement, j'en suis convaincu, tout le monde ne peut pas devenir chevalier mais je doute que certain d'entre nous présents entre ces murs ne le puissent pas ... mais peut importe, là n'est pas le sujet et je m'y aventurerai même pas si nous devions un jour en parler se remémorant de ce qu'il avait dit à propos des hommes d'armes, mais ces fonctions sont aujourd'hui libres et on y peut rien et la Licorne doit assumer cette carence, donc en admettant que je puisse voter, il me faudrait faire un choix, or là, le choix n'est pas possible puisqu'il n'y a que le capitaine Rhuyzar. Je ne puis donc voter pour ces deux raisons, le respect des valeurs que nous tentons de suivre chaque jour passe également par le respect de nos textes.

L'écuyer s'inclina respectueusement en regardant le capitaine en espérant qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur lorsqu'il serait le Grand Maitre de l'Ordre puis se remit assis.

[HRP] : deux chartes différentes m'ont induit en erreur, j'ai lu la charte sur le forum officiel qui dit ceci

Citation :

En cas de démission ou décès du Grand Maitre, le Haut conseil proposera plusieurs noms de membres d'un grade minimum de Chevalier, ceux-ci pourront proposer leur vision de l'ordre, leurs buts, puis un vote sera soumis à tous les membres de l'Ordre de grade supérieur à écuyer, qui éliront le nouveau Grand Maitre.

alors que la charte inscrite ici mentionne "tous les membres de la Licorne"
En plus de nommer tous les capitaines et tous les lieutenant commanders, il faudra faire un peu le ménage [/HRP]




Bulvaï écoutait les frères parler et se demandait pourquoi tant de bruit. Le Capitaine Rhuysar était le seul à se présenter, pourtant au Haut Conseil il y avait aussi Totoxlezerox qui était héraut et aussi Simonin qui avait la charge de chancelier, et puis Guilhem qui était maistre d'armes pourquoi n'appliquait-on pas la charte ? Pourquoi n'avait on pas nommé deux chevaliers aux poste de capitaine prévôt et lieutenant commander diplomate ? L'écuyer pensait qu'on en serait peut-être pas là aujourd'hui si on avait pourvu les postes, ceci dit, à condition que tous viennent au HC et ça l'écuyer n'en savait rien, d'ailleurs il ne savait même pas où se réunissait le haut conseil mais là n'était pas la question. Il se leva et reprit la parole

Mes frères, je suis bien conscient qu'il faut que nous ayons un guide quelque soit son nom en attendant que nous ayons retrouvé notre Grand Maitre ou tout au moins son corps. Si on considère que c'est l'élection d'un nouveau Grand Maitre, ayant lu un document qui apparemment ne semble plus à jour, alors je reconnais avoir fait une erreur de jugement puisque frère Guilhem a sorti un document mentionnant que TOUS les membres de la Licorne doivent voter. Cependant comme je l'ai expliqué plus tôt, il y a trois autres frères au Haut Conseil, trois frères qui pourraient prétendre à être eux aussi Grand Maitre, Ne le souhaitent ils pas ? Donc je resterai fidèle à mes principes : respecter nos valeurs c'est d'abord respecter nos textes. Levant la main à ceux qui serait tenté de lui crier dessus. Mes frères, je ne pense pas bloquer la situation, le capitaine nous a demandé de nous exprimer, je le fais sans crainte parce que je suis parmi vous mes frères. Je considère que le capitaine Rhuyzar a toutes les capacités et l'expérience pour nous guider, étant seul candidat il n'a pas besoin de mon vote car il a ma confiance.

L'écuyer se remit assis

L'autunois sentait tous ces mots résonner entre ses esgourdes fatiguées, au point qu'il ne prit d'abord pas garde de l'intervention de Rhuyz'. La tête toujours penchée, Erik écoutait donc ce qui se disait ici et là, patiemment, sans mot dire mais maudissant toujours un peu plus cette propension tellement humaine à blablater des heures durant tandis que le feu se propageait au dehors, bientot en dedans. Alors, oui, les regles n'avaient pas été respectées, oui, Rhuyzar prenait là une décision grave de sens, créant là un précédent jamais vu en ces murs, oui, le GM avait disparu mais sans que nul n'ait de certitude sur sa fin ultime... Mais la tête lui tournait de voir que même à la Licorne ce cancer du verbe et du droit sur l'urgence et la force était en train de tout recouvrir. Que les phrases se suffisaient à elle même pour se donner semblant d'etre la vie. Lui qui accusait tant son actuel conseil de Bourgogne de se perdre dans les meandres des paroles byzantines, le mal était dans tous les esprits. Un chef, il fallait un chef, et si Rhuyzar devait être celui là, même provisoirement, alors, tant mieux !

Il releva lentement, tres lentement la tête, sans appuyer la voix, presque dans un murmure, il prononça, dévisageant l'un apres l'autre ceux qu'il nommait :

Frere Alcalnn, le réfléchi... Tu veux être ce chef qui nous manque tant en ces temps troublés ?

Frere Bulvaï, le taureau d'Orleanais... Tu te sens pret pour assumer cette charge immense ?

Frere Totox, le furieux... Tu as le gout de cette mission ?

Soeur Nennya... Tu crois au destin de l'ordre face à notre trouble actuel ?

Soeur Zalina la farouche... Pense au sens de tous tes combats, passés, présents et à venir...

Soeur Ceridwenn...

Erik allait poursuivre la liste mais préféra cesser là ce qui ne serait qu'une litanie sans grand interet. Toutefois, il reprit sur un autre registre :

Ici comme ailleurs, la guerre en Bretagne nous a usé.
Ici comme ailleurs, je n'entends plus que le fruit aigre de la discorde.
Ici comme ailleurs, le monde s'écroule et nous semblons ne plus rien regarder.
Ici comme ailleurs, le sens même de nos vies, de nos engagements semblent être passés au second plan, derriere les reglements, les codex, les statuts, les parlotes.
Ici comme ailleurs, l'urgence nous déroute tant que nous semblons préférer accompagner la catastrophe finale plutot que de donner jusqu'à notre dernier souffle, même si c'est seulement pour notre seul dignité d'hommes.
Ici comme ailleurs, la zizanie a gagné les coeurs.
Ne sommes nous donc plus ces êtres d'exception que nul ne trouvait ailleurs ?

Toujours le genoux à terre :

Rhuyzar, vieux frere ! Ma seule confiance en toi me suffit !

Que l'on te nomme Capitaine en chef, GM intérimaire, Grand Vizir alternatif, Grand Nautonnier du destin ou quoi que ce soit d'autre, qu'importe : Regarde ce que nous sommes devenus, et je ne m'oublie surtout pas... Tous, nous regrettons que Guillaume ne soit pas des notres, vaillant et bon coeur. Mais il n'est pas là, et cela ne peut point durer. Partout cela craque dans les Royaumes. Partout la parole du Roy, aussi rare soit elle, n'est plus sujet que raillerie. Partout, désaccords, partout faiblesse, partout bassesse, partout désaveu et tromperie, partout mensonge...

Pour un temps ou pour jamais, sois ce chef ! Voila ce que je dis !

L'autunois regarda fixement Rhuyzar dans les yeux, avec un mélange de tendresse et de fierté. il songea à la douleur que le Capitaine devait ressentir, et la colere aussi, sans doute. Il songea qu'il n'etait peut etre pas encore trop tard. Il songeait à ces Grandes Compagnies se gaussant de tout et de tous, il songea au beau reve d'un monde plus juste, il songea à Guillaume, il songea que la Licorne jouait son avenir... Et rabaissa à nouveau lentement, tres lentement, la tête...

Ajoutant à basse voix pour le capitaine dont la voix de gorge pénétrait enfin dans son crâne :

Pardon frere, j'ai bien peur de t'avoir interrompu...

[MAJ rapide pour prendre en compte ton intervention Rhuyz]

Les épaules basses, Alcalnn s'apprêtait a sortir de la salle, lorsque la voix de centor, voix qu'il avait déjà entendue alors qu'ils étaient dans une funeste position en Franche Comté, tonner dans le silence vibrant de la salle.

-Alcalnn ! Reste et écoute mes paroles comme j'ai entendu les tiennes ! Entends-moi, tu décideras après si tu souhaites rester !

Le Chat eut un regain d'espoir. Celui contre qui tout le monde croyait qu'il s'opposait, alors qu'en fait il l'appelait de ses voeux, avait compris ce qu'il voulait dire? C'est l'oeil illuminé de cette lueur d'espoir qu'il réembrassa la salle qu'il avait été sur le point de quitter pour retourner dans son Errance.

Frère Erik parla juste après, a l'encontre de l'Errant. Ce dernier balaya ce qu'on lui dit d'un "non" de la tête. Dire ca de lui, c'était preuve qu'il n'avait pas été compris.

Ainsi, en silence, serrant la main de sa douce et tendre, qui venait le soutenir, il fit face au doyen de l'assemblée de Licorne ici présentes et attendit qu'il prenne la parole, inquiet de la crise de toux qui secoua celui qui avait défié et vaincue la pluspart des félons en son temps.

[ Un simple spectateur applaudit des deux mains et des deux pieds.

C'est ENOOOORME! J'vous aime! BIS! ]