[RP]Election d'un nouveau Grand Maitre

Ne sachant si son choix a été le meilleur, il regarde néanmoins ces frères et sœur qui ont suivi la même voix que lui renouveler leur serment.
Patience... un faux pas avait suffit, largement, bien que son cœur en saignât.
Enguerrand était la nouvelle tête de la Licorne, le corne qui se devrait forte pour maintenir la créature dans la lumière qu'elle désirait.

Les uns après les autres les serments étaient renouvelés. Voila que Cerridwen venait à son tour de se relever sans personne à sa suite. Se redressant, il s'avança, maugréant mentalement de n'avoir pas pris cette fois son arme quelque peu surdimensionné dans les autres cas qui l'avait mené en cette sale.

Il posa un genou à terre devant le siège du Haut Conseil, se remémorant fugacement la seule fois qu'il avait effectué ce geste... il ne portait pas alors le nom qu'il avait aujourd'hui... Respirant une dernière fois à plein poumon avant que son genou ne touche le sol il déclama calmement:

Qu'il soit su aux oreilles de toutes et de tous que moi, Semnos ,le Vif, en tant qu'écuyer de l'ordre, renouvelle mon allégeance envers la Licorne, et par ce fait, envers Enguerrant de Lazare, que je reconnait comme grand Maitre.
Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.
Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.
Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes.
Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafiosos avec la même efficacité, et le même sens du devoir.
Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Sa voix enfla dans sa poitrine, résonnant plus grave alors qu'il allait entonné trois mots... anodins et pourtant si chargés de sens:
Que la devise séculaire de l'ordre est mienne, et que
JUSTICE ET BRAVOURE
est le mot d'ordre de mon attachement au royaume.

Se redressant, il ne releva les yeux vers le grand maitre que pour signifier la sincérité de ce serment avant de se retourner, silencieux, rejoignant la place qu'il venait de quitter.
Il préférait de loin observer hors des attentions et des regards que d'être au centre d'un attention qui fort heureusement n'était pas tourné vers lui.
Il en profita pour jeter un coup d'œil rapide dans la salle, cherchant qui n'avait pas encore finit de se présenter devant le Grand Maitre qui attendait dans son dos.

Marie était restée silencieuse après son vote, écoutant les interventions plus ou moins longues de tout un chacun, les noms lancés pour l'élection sans en tenir le compte.

Elle regardait ses doigts, mains reposant sur ses cuisses, entrelacés, bougeant par moment comme feuilles au vent, tressaillant au moindre souffle.

Pensées confuses sans doute parce qu'à un certain poids venait de s'en rajouter un autre.

Regard toujours baissé à l'annonce des résultats puis au discours de son frère, acquiescement muet tandis que les uns après les autres se levaient les licorneux pour lui prêter serment.

Lentement elle se leva à son tour et vint se présenter à lui, pliant genoux après avoir sorti sa nouvelle lame qu'elle lui présenta, pointe au sol.

Qu'il soit su aux oreilles de toutes et de tous que moi, Marie Alice Alterac, en tant qu'écuyer de l'ordre, renouvelle mon allégeance envers la Licorne, et par ce fait, envers Enguerrand de Lazare, que je reconnait comme Grand Maitre.
Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.
Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.
Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes.
Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafiosos avec la même efficacité, et le même sens du devoir.
Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Elle releva la tête, plongeant son regard dans le sien, se redressant, dépliant ce corps qui lui semblait être devenue lourde amure.

Nul besoin de préciser que par le sang qui nous lie, ta vie m'est plus importante que la mienne, Nadji Jagellon, et que quiconque..., elle appuya sur le mot, le fixant intensément, chercherait à y attenter d'une façon ou d'une autre, me trouverait sur son chemin. C'est une promesse.

Sans un mot de plus, elle remit son épée au fourreau et fit demi-tour avant de quitter la salle. L'Autre l'avait-il comprise ou entendue? Elle l'ignorait mais savait qu'Enguerrand lui l'avait fait.

La cérémonie était arrivée à terme. Enguerrand de Lazare serait le nouveau Guide de l'Ordre. Il devra donc guider les Licornes sous une seule bannière, et ceux-ci devront évoluer. Liagan était sur qu'Enguerrand arriverait, d'aillieurs il avait voté pour lui. Il était le plus agé semblait-il, il avait donc l'expérience de la diplomatie et de l'art de la Guerre. Une figure de respect dans l'Hérauderie et sans doute dans le Royaume de France. La Figure de l'Ordre ne pouvait qu'estre en hausse. Cependant, il ne faut point négliger le travail de Guillaume. Liagan fut l'un des derniers à renouveler son serment d'allégence. Il se mit derrière Rwandralle, et une fois celui-ci finit de l'annoncer, Liagan s'avança vers Enguerrand, s'arréta devant lui et lui adressa son serment:


_Qu'il soit su aux oreilles de toutes et de tous que moi Liagan, en tant qu'Escuyer de l'Ordre, renouvelle mon allégeance envers la Licorne, et par ce fait, envers Enguerrand de Lazare, que je reconnais comme Grand Maistre.
Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.
Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.
Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes.
Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafiosos avec la même efficacité, et le même sens du devoir.
Que la devise séculaire de l'ordre reste mienne, et que JUSTICE ET BRAVOURE reste le mot d'ordre de mon attachement au royaume.


C'était fais, tout était fais, il était Escuyer et l'Ordre avait une nouvelle Licorne à sa teste. Il pensa à Guillaume et espérait vivement avoir des nouvelles le concernant. Se relevant il rajouta:

_Vive le Roy, et Vive la Licorne, Grand Maistre. Nous avons foi en vous.

Liagan inclina la test et prit la direction de la porte. Une fois franchit, il se dirigea vers la taverne

Un étrange sentiment d’irréalité s’empare du héraut – s’il en était bien un – alors qu’Enguerrand, celui auquel il n’a pas encore pu s’habituer à penser en tant que Maître de Guerre, ploie le buste pour recevoir de ses mains le collier d’or qui fait de lui le Grand Maître, leur Grand Maître… A peine pouvait-il croire que cela se déroulait bien devant ses yeux, lui qui se voyait presque encore arrivant pour la première fois devant les murs de cette forteresse perdue dans le bocage, la vingtaine à peine dépassée… Étaient-ce bien là ses propres mains, ces deux appendices qui déjà commençaient à se parcheminer, qui avaient remis le collier – quel collier ! – à cet homme qui maintenant allait diriger l’Ordre. Était-ce bien lui qui se trouvait là debout auprès des membres – des autres membres – du Haut Conseil, dont il faisait partie ? Tout cela était-il bien réel ? Cela ne se pouvait… Et pourtant il semblait bien que si. Le songe continuait de se dévider devant ses yeux…

Il va alors se rasseoir, lourdement, sur la chaise qui lui était dédiée. Se pince, aussi discrètement que possible… Sans effet. Serait-ce donc réel, finalement, cette cérémonie ? Serait-ce bien là réellement le collier de chevalier qui repose sur ses épaules ? Il semblerait, pourtant… Mais cela ne pouvait être vrai, non ? Il s’était couché Errant, il le savait, la nuit précédente… Il ne se rappelait pas avoir pris le temps de manger, aujourd’hui. C’était peut-être ça qui lui jouait un tour, non ? Oui ? Oui. Sûrement. Restait à savoir si le tour était simplement la confusion de sa tête, ou le monde qui l’entourait… Dans le doute, autant faire comme si tout était normal. Essuyer le fin sillon de sueur qui glissait le long de sa tempe jusque dans sa nuque, et comme tous, se concentrer sur ce que le Grand Maître disait, sur un ton franc et simple, mais dans des mots que jusque là il n’était pas parvenu à discerner réellement… Et déjà c’était trop tard, voilà qu’il venait de se taire, les derniers échos de sa voix s’en allant mourir sous les arches basses de cette pièce bleu nuit.

Échos rapidement remplacés par la voix du vieux Loup qui s’en venait jurer fidélité au Grand Maître, exemple rapidement suivi par les Frères qui un à un s’en venaient prononcer leur serment pendant que le vieux héraut reprenait ses esprits, allant jusqu’à se mordre la lèvre, sentant le goût ferreux du sang qui inondait sa bouche, pour contraindre son esprit à rester à sa tâche. Et quand enfin il y eut une pause dans l’enchaînement des serments, il eut l’occasion de se lever, et d’un pas lourd, de contourner la table derrière laquelle il se trouvait, une bonne table de bois dur qui le confortait dans l’idée déplaisante que tout cela était bien réel, qu’il était bien… Lui. Enfin venait le moment de sortir son épée, et, s’appuyant sur elle, une main empoignant la garde et l’autre reposant sur un quillon, de prendre à nouveau la parole, pour la troisième fois de cette assemblée en tout point extraordinaire. Il le connaissait, le serment, l’avait toujours, et sans doute était-ce cette répétition au cours des ans qui lui permit de ne pas se tromper, malgré l’effort de concentration qu’il s’imposait, alors qu’il s’apprêtait à mécaniquement prendre la parole pour le prononcer:

De…

Une pause, déjà, pour prendre le temps de déglutir le sang qui lui avait envahi la bouche, puis il reprend :

De par ma bouche je déclare, que nul homme, paysan, soldat, noble ou roy ne pourra me soustraire à mon serment.
Qu'il soit su aux oreilles de tous qu'aujourd'hui en ce jour je reste un fils de la Licorne.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à sa majesté Lévan III, roy de France par la grâce de Dieu, à la vie et à la mort, pour les siècles des siècles, et à jamais. Que si par ma vie ou ma mort, par ma langue, mon esprit ou ma lame, je puis le servir et le défendre, je n'aurai nulle hésitation, nulle contrainte, nul obstacle face à moi.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure allégeance à l'ordre royal de Chevalerie de la Licorne, et par la même à la personne de sire Enguerrand, son Grand Maître. Je jure de le protéger, l'assister, le secourir face à n'importe quel péril, face à n'importe quelle adversité.
Qu'il soit su aux oreilles de tous aujourd'hui que je jure fidélité au peuple de France, pour aujourd'hui et à jamais. Que de par mon bras je défendrai veuve, orphelin, innocent, simple d'esprit, opprimé, éclopé, ou simple paysan, comme n'importe quelle autre personne de ce royaume.
Que je combattrai de toutes mes forces le mal sous toutes ses formes. Que je combattrai tyrans, guerriers assoiffés de mort, mafiosos avec la même efficacité, et le même sens du devoir.
Que je ferai respecter à jamais Honneur, Justice, Bravoure, Loyauté, Bonté d'âme, et mes valeurs.

Que la devise séculaire de l'ordre devienne mienne par ma bouche qui la prononce, et que

JUSTICE ET BRAVOURE

devienne le mot d'ordre de mon attachement au royaume.

Voilà, c’était dit… Et il allait maintenant pouvoir s’en retourner dans son alcôve, loin de cette folie, pour s’en aller dormir et juger de lui-même le lendemain de la réalité ou non de cet étrange monde. Mais cela devrait attendre, car sitôt qu’il fut redressé, que la rousse, leur Maître d’Armes, se portait à sa hauteur pour lui adresser une question. Au sujet d’un détail héraldique Mauvaise pioche. Dans son état actuel, il n’était pas certain de pouvoir fournir la description correcte de ses propres armoiries. Mais, tout de même… Si les bandes, d’or ou non, étaient un meuble des plus communs, il n’avait pas eu souvent l’occasion d’apercevoir de phénix au long des pourtant longues années qu’il avait passées à parcourir de vieux registres poussiéreux d’armoiries. Des registres pareils à celui qu’il avait repris en fin de matinée, après avoir appris sa nomination, celui de leur Ordre… Sur le chemin menant hors de la salle, il lui fut possible commencer à lui répondre sans craindre de déranger les dernières personnes présentes

Je ne… Je ne suis pas sûr, mais…

Phénix. Bandes d’or. Il l’avait vu, il le connaissait, il en aurait juré… Non, ce n’était pas Meth, pas le phénix. Et d’ailleurs, n’étaient-ce pas les chevrons qui étaient d’or, et non les bandes sur ce blason là, ce témoignage éloigné d’une époque que le vieux Poitevin n’avait pas connue. Cela lui revenait maintenant. Quelqu’un d’autre, alors… Réfléchir. Se concentrer. Difficile, quand la tête commence à le tourner…

Il me semble que cela répond à la description des armoiries d’un de nos anciens chevaliers, même si je ne parviens pas pour le moment à identifier le… Sauriez-vous d’aventure me préciser le contexte duquel traitaient ces parchemins, si cela n’est pas indiscret ?

Alors même qu’il posait la question, il se forçait à passer en revue toutes ces pages abîmées qu’il avait passées en revue il n’y avait pas tant de temps que cela encore… L’une après l’autre, elles se redessinaient à son esprit, devant ses yeux perdus dans le lointain… Puis il s’arrête net, s’apprête à parler, mais n’émet qu’un léger râle bulleux, encore ce sang qu’il avale et étale sur sa manche en s’essuyant pour le tiers, et reprend :

Erwynn. Erwynn de Kylebonhamm. Ce doit être lui. Aux armes écartelées en sautoir, au premier d’azur à trois bandes d’or, au loup ravissant de sable brochant sur le tout, au second et troisième également d’azur, au pal ondé d’hermine, et au phénix d’or issant de son immortalité de gueules brochant sur le tout… Oui, c’est cela. Je… j’en suis sûr.

Ces derniers mots prononcés, le voilà contraint de prendre discrètement appui sur le mur, espérant que cela passe inaperçu alors que la rousse assimile sa réponse... Et en même temps, déjà, il lui semble discerner derrière toutes ces couleurs une toile de réalité… S’il n’était pas héraut, il n’aurait pas consulté les registres, n’est-ce pas ? Et s’il ne les avait pas consultés, il ne se serait pas souvenu si bien, si nettement, de ces armoiries, de la couverture poussiéreuse du livre dans lequel elles étaient consignées, des couleurs passées de cette vieille page, là où les dernières – dont celle qui portait son nom – étaient faites de teintes encore vives. Oui, cela devait bien être réel… Et à cette pensée, le Limousin sentait resurgir en lui le filament de terreur qui l’avait gagné tout à l’heure, dans la salle, accompagné de la sensation tenace de n’être pas à sa place… Il allait falloir du temps pour digérer cela, mais il n’en avait pas. Il se devait simplement de se montrer à la hauteur, pour l’Ordre, bien qu’il ne s’en sente pas réellement capable… Il lui fallait avant tout sa chambre, son lit, pour le moment. Pourvu que la rousse n’ait pas d’autres demandes à lui adresser...