Ordre Royal des Chevaliers de la Licorne


 
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 Les dates ne sont jamais un hasard

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Maurice
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Bérénice de Jeneffe
Guillaume_de_Jeneffe
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Guillaume_de_Jeneffe




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MessageSujet: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyVen 1 Avr 2011 - 2:28

Depuis combien de temps attendait-il ce moment ? Il ne le savait plus lui-même. Il s'en était réjoui, l'avait rêvé et espéré, puis s'y était raccroché, comme au dernier souffle de vie. Ce rocher et ces remparts, symboles de toute une vie, il brillait en son souvenir comme le symbole d'une période dorée, où tout lui semblait possible. Depuis que le droit d'y pénétrer lui avait été accordé, il y a de cela bien des années, la citadelle était devenu une seconde puis une première maison.

Le cœur s'était noué au fil du voyage. En quittant ses Flandres, tout d'abord, où on ne devait guère l'avoir reconnu. Il avait cru que c'était ce mal du pays qui le saisissait, comme chaque fois qu'il les abandonnait pour quelque mission. Mais au fil de sa descente de l'Artois, il ne l'avait pas quitté. Or, cela fait des lunes qu'il n'était plus Artésien et des années qu'il n'éprouvait plus pour ce comté quelque attachement. Il avait même porté les armes contre l'étendard au lambel de gueules. Rien n'avait changé en Normandie. Ce chemin qui avait si souvent été celui de la guerre ne l'avait pas allégé de son fardeau.

Il s'y était résolu, finalement, à comprendre. Il savait qu'il avait peur. Pas de ne rien retrouver, depuis qu'il avait appris, là, au nord, que l'Ordre demeurait toujours le plus réputé de France, et donc d'Europe. Les cauchemars où les fiers blocs de pierre étaient roulés au sol par quelque chimère ne l'oppressaient plus. Non, ce qui lui faisait peur, c'était le miroir que la Licorne cabrée lui tendrait. Il l'avait quittée dans la force de l'âge, fier de sa longue crinière et sûr de sa force. Il allait y revenir vieux, presque chauve et certain qu'il ne serait plus jamais le guerrier invincible que d'aucuns voyaient en lui.

Il ne pourrait, non plus, tous les connaître. Se souvenir de leur arrivée, de leur première cérémonie, de leurs faits d'armes et de lettres. S'ils étaient des étrangers pour lui, il craignait et savait aussi qu'il serait un étranger pour eux. Qu'il aurait encore à prouver qu'il avait sa place en ces murs, en leurs murs. En serait-il seulement encore capable ? Le haïraient-ils ? Lui en voudraient-ils de son abandon ? Voulaient-ils vraiment revoir une relique du passé ?

Mais sa suite l'empêchait de reculer. Il les avait conduits hors de ses murs et lui rendait tout recul, tout arrêt impossible. Perdre la face en étant le seul témoin, soit, il l'avait déjà vécu. Mais devant les autres, jamais. L'épisode de la cour de Marchiennes n'était pas cela. Tout était bien différent ici. Il n'était plus le mari et le père mais le chevalier et le comte. L'homme privé disparaissait devant l'homme public, et ses sentiments devant ses obligations.

Ryes s'annonçaient depuis quelques jours maintenant. Les histoires de chevalier se faisaient de plus en plus nombreuses. On savait ce qu'était l'Ordre, ce qu'il faisait, ce qu'il rapportait aussi. On ne s'étonnait plus quand le Flamand disait vouloir s'y rendre. Ils dépassaient certainement des convois qui s'y rendaient. Le chemin se rappelait à la mémoire du chevalier qui, peu à peu, se retrouvait dans un environnement qu'il connaissait si bien. Les lieux avaient changé, certes, les bâtisses avaient changé, pour certaines, et de même les cités, bourgs et villages. Mais des églises, des granges ou des forêts restaient, immuables, pour lui dire que la voie de son passé ne s'était pas encore effacée.

La dernière nuit avait, certainement, été la plus difficile. Il n'avait que peu dormi. Et son sommeil fut perturbé à chaque instant. Cauchemars, souvenirs, rien ne lui avait été épargné et avait usé l'homme. Eau fraiche et gelée, rien n'avait pu le sortir de ce flottement et de l'amertume qui avait conquis toute sa gorge. Chaque pas de sa monture lui avait paru plus lourd, plus difficile et plus lent. Et la lente montée ne l'avait pas aidé.

Surprise. Et soulagement. Peu de choses avaient changé. Dans l'architecture du moins. Pour le reste, il verrait plus tard, s'il entrait. Un regard vers sa troupe. Pour leur signifier qu'il veut s'avancer seul. Ils avaient accepté. Et il avait achevé sa dernière étape. Le risque était là, sous le soleil printanier de la Normandie.

Le regard se porte vers le poste de garde, il y distingue des visages, inconnus comme de juste. Il ne doit guère être loin d'eux maintenant, quelques mètres tout au plus. Quelques obstacles aussi, qui le font sourire. Le Destructeur avait fait du bon travail, et de bons achats. Maintenant, il allait devoir parler. Enfin.


- Le bonjour, frères. Ouvrirez-vous au chevalier de Jeneffe, disparu depuis des années ?

Acta est fabula, comme disait le poète. Il ne s'agissait plus de sa fille et des ses gens, son for privé, mais de ses frères et de ses sœurs, son pouvoir public. Aussi, plus que sa vicomté, c'est Ryes qui était le réel symbole de son retour au monde.
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Bérénice de Jeneffe

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyVen 1 Avr 2011 - 18:51

A peine revenu et déjà de nouveau sur les routes. Mais pas sans elle, c'était hors de question. Elle avait retrouvé son Père et il serait désormais hors de question qu'il la délaisse à nouveau. Il pouvait se mettre le doigt dans l'oeil. Il pouvait se le mettre ou bon lui semble d'ailleurs, elle ne le lâcherait pas d'une semelle. Au fond, elle était heureuse de ne plus être seule et d'avoir retrouvé ce pilier si important à sa vie, même si ce pilier se perdrait en mensonges envers elle. Elle le savait, mais elle n'avait pu se résoudre à le voir quitter les terres flamandes qu'il avait à peine retrouvée. Elle n'avait pas réussi à percer ses pensées au sujet de la mort de la Rose. Sans doute espérait-elle les mettre à jour durant le trajet qui les menaient aux premiers et véritables amours du Chevalier? Quoiqu'il en soit, il n'en fut rien. Quoiqu'il en soit, il ne s'ouvrit pas à sa fille. Par pudeur? Par fierté? Par culpabilité? Mais un jour elle saurait, quand le moment serait venu de parler plus ouvertement avec son Père. Et même s'ils furent bien accompagnés, elle profitait de chaque instant avec lui, comme si au final, le voyage avait été en tête à tête.

Elle avait tant à apprendre de lui et elle voulait tant qu'il lui enseigne ce qu'elle n'avait pas eu le temps d'acquérir auprès du Perplexe. Il faut dire qu'elle s'était engagée mais qu'elle n'avait pas été très présente à ses côtés. Elle s'imaginait déjà les remontrances du Maître envers elle, et elle était déjà fort gênée. Elle aurait aimé en parler à son Père, mais comme lui, elle était bien trio fière pour se faire. Elle assumerait ses absences même si la faute pouvait être reportée sur bien des évènements imprévus auxquels elle n'avait pu se soustraire. Restait juste à savoir comment son Père la regarderait après ça. C'est qu'elle ne voulait pas perdre sa bienveillance retrouvée pour ses manquements. Après tout, s'il avait été là depuis le début, il n'y aurait pas eu de manquements. N'est-il pas?

Obéissante ou presque, elle le fut tout du long, comme si elle voulait prouver au Chevalier que sa descendance n'était pas seulement dotée d'un caractère de cochon, comme si elle voulait lui prouver que, malgré tout, au fond, elle se plierait toujours à ses volontés, quelles qu'elles fussent, même si cela devait lui couter cher. Mais elle lui fit bien comprendre qu'elle ne lui faciliterait tout de même pas la vie. Fallait quand même pas pousser tonton Coco dans les orties.
Et ainsi, tout du long, jusqu'à la veille, le Chevalier berça sa fille des histoires de Chevaliers et de Chevalerie. Comme ses yeux brillaient lorsqu'il en parlait! Et elle buvait ses paroles sans jamais étancher sa soif. Elle aurait pu l'écouter jusqu'au bout de la nuit si elle avait pu, mais le vieux Chevalier savait mettre quelques limites : le voyage était long et fatigant. Lui aussi était fatigué et son coeur semblait lourd. Il se faisait plus lourd chaque jour qui les rapprochaient de Ryes.

Et quand bien même il voulut affronter seul les murs de la forteresse, si les hommes d'escorte avaient sagement obéi, cette fois,; elle refusa de se soumettre et vint se poster aux côtés de son Père. Elle s'en rapprocha assez pour poser une main filiale sur son bras. non, elle ne le lacherait pas. Même ici. Et même ici, quoiqu'il pouvait ressentir, elle serait avec lui.

Mais s'il te plait, Père, accepte enfin de t'ouvrir à moi...

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Fool.deboishardy

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyVen 1 Avr 2011 - 22:01

Le languedocien faisait une cure de soleil. Le morne hiver normand l'avait usé jusqu'à la moelle. Il lui fallait à tous prix un peu de chaleur sinon il risquait de lui arriver la pire chose qui pouvait arriver à un montpelliérain: perdre son accent.
Il avait frôlé le découragement, peut-être la folie?, dans les interminables courants d'air hivernaux de la salle des registres. Mille fois il s'était posé la question de quelle mouche l'avait piquée pour monter dans ce pays glacial et triste, en abandonnant la chaleur, la bonne humeur du pays d'Oc et surtout ceux qu'il aimait. Mais contre toute attente il avait tenu bon. L'espoir lui revenait en même temps que les jours lui rallongeaient.

Fool entrouvrit un peu sa cape sombre, qui sous les rayons de l'astre diurne devenait un peu trop chaude. Sur le chemin qui menait à la forteresse, il repéra un groupe important de cavaliers, mené par semblait-il un individu armé comme un chevalier. Le groupe ne semblait pas menaçant. Fool les laissa donc approcher sans les perdre de vue.
Arrivé à bonne distance le chevalier se détacha du groupe et se présenta devant la herse baissée.


Chevalier de Jeneffe... disparu depuis des années... voilà un cas qui sortait de l'ordinaire se dit Fool

Le bonjour sire... je suis désolé. Je ne peux point vous autoriser à passer le portail sans l'accord du haut conseil et d'un laisser passer en bon et due forme...

Il hésita un instant alors qu'un autre cavalier s'approchait de la herse.

Mais je vais faire quérir le prévôt...

Il se pencha vers le cornet:

eh oh Maurice !(HRP: tous les gardes s'appellent Maurice, c'est plus facile pour retenir leur nom) Coures au bureau du prévôt et préviens le qu'un dénommé Chevalier de Jeneffe est... réapparut devant la herse. Peut être qu'un chevalier de l'ordre, présent en ces murs, pourrait attester de son identité présumée?
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Guillaume_de_Jeneffe




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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyVen 1 Avr 2011 - 23:46

L'accueil n'avait été ni meilleur ni pire que ce à quoi il s'attendait. L'homme qui lui avait répondu lui était inconnu. Du sud à l'accent chantant qui restait encore fermement accroché à ses paroles. Mais en dire plus, voila qui était impossible pour le Flamand. Ses traits ne lui évoquaient rien. Enfin, il verrait bien avec le temps. Quelque chose lui disait que ce n'était pas la dernière fois qu'ils se croiseraient. Alors, autant nouer connaissance.

- Moui, enfin, vous comprendrez qu'en tant qu'ancien grand maître, je n'avais pas trop besoin de ce genre de documents pour entrer ici. Quant à l'accord du Conseil, je n'ai plus qu'à espérer qu'au moins certains d'entre eux m'aient déjà vu, ce sans quoi j'en serais réduit à tenter de pénétrer la forteresse des dames blanches... Au pire, si plus personne ne m'y connaît, le spectacle sera autrement plus chatoyant.

C'est à ce moment-là qu'il réalisa que sa fille était présente, et surtout qu'elle était encore certainement bien peu accoutumée à la grivoiserie chevaleresque. Léger rougissement sur les joues du chevalier.

« Bref. Et si en attendant vous vous présentiez, parce que si désormais vous savez qui je suis et que vous avez reconnu ma fille, l'écuyère personnelle de votre Grand Maistre, vous, je n'ai toujours aucune idée de votre identité. Ce qui n'est pas fort courtois quand on s'adresse à vous, vous en conviendrez ».

Sur ce, laissant le temps à l'Ocien (Oui, le Guigui il invente des mots s'il veut, na!) de répondre, ou de se taire, Guillaume sortit une flasque de ses fontes, en fit sauter le bouchon, heureusement retenu par un morceau de cuir vaguement tanné, et en but une rasade. Puis il la tendit à la damoiselle de Lorgies.

« Ne trouves-tu pas qu'une boisson serait nécessaire, Bérénice ? »

Elle avait plus de quatorze ans, une liqueur de poire, elle devait pouvoir supporter. Sans ça, il faudrait ajouter une nouvelle ligne à la longue liste des choses à lui inculquer.
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Bérénice de Jeneffe

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptySam 2 Avr 2011 - 10:17

A chaque instant qui passait, son Père l'intriguait de plus en plus. Physiquement, il n'était plus celui qu'elle avait connu toute jeune enfant et qui se rappelait à ses bons souvenirs grâce à des portraits nés sous les mains habiles de peintres flamands reconnus. Il avait bien changé après toutes ces années qui l'avaient aidé à vieillir. Ce qu'il avait vécu et ce qu'il n'avait pas vécu par son absence y avaient contribué aussi. Mais son Père n'était pas seulement un physique. Il était aussi une façon d'être qu'elle n'avait jamais vu chez d'autres, ces quelques autres rarement croisés au fil de quelques rares voyages quand elle avait osé sortir des murs de ses terres. Il y avait aussi tout ce qu'il avait dans son coeur qui l'intriguait, ce qu'il pouvait ressentir. Il était aux portes de cette forteresse qu'elle savait qu'il chérissait plus que tout, plus qu'elle sans doute et qu'elle jalousait. L'aimait-il moins? Même un mensonge serait le bienvenu si malheureusement se devait être le cas. Mais le saurait elle un jour? Sa Mère avant elle avait elle été jalouse de cet Ordre et de ce qu'il avait contribué à faire d'eux? Des amants de passage lorsque l'un et l'autre n'étaient pas occupés par leurs obligations respectives. Même son Père avait reconnu que sa Mère avait eu du mal à quitter le Rouergue pour aller à leurs noces communes... Par deux fois la Rose s'était pourtant unie à deux chevaliers reconnus et rien dans les quelques écrits laissés par elle, la jeune fille n'avait trouvé trace d'amertume.

Dure leçon à assimiler que celle là : un chevalier ne vit pas pour lui ou pour ses proches, mais pour les autres, tant il a prêté serment de s'engager sur sa vie et son coeur pour que vives les beaux idéaux, peu important les moyens pour y parvenir. Il en est de même pour une politique qui use d'autres armes que celle d'un chevalier. Comment ces deux là avaient-il pu s'aimer et surtout se rencontrer, étant issus de deux mondes bien différents? Elle avait encore bien des choses à savoir sur la vie de ses parents qu'il lui faudrait mettre à jour. Mais pour l'heure, elle refusait d'admettre qu'un être humain ne puisse pas vivre un peu pour lui, même s'il s'engageait dans de nobles causes. Elle avait décidé de suivre les pas de son Père pour lui prouver le contraire. La question était donc de savoir si elle y parviendrait mais elle s'accrochait malgré tout à ses rêves encore bien naifs pour une jeune fille de son âge.

Elle se sentit frustrée lorsque l'homme de garde ne reconnut pas son Père. Elle même l'avait reconnu, avec du mal, certes, mais elle l'avait reconnu et lui avait ouvert les bras! Et quand bien même l'homme très probablement sudiste de son état, avait probablement rejoint l'ordre bien après la tragique disparition, il devait au mois connaitre les grands maîtres qui s'étaient succédés jusque là! Certains prétendront que tout le monde peut prétendre être un autre, mais quand une jeune fille dresse son Père sur un piédestal, il faut que tout le monde suive. Mais il n'en fut rien. Voilà qu'il fallait des autorisations. Alors qu'elle s'en allait faire un pas en avant pour très certainement beugler comme un veau que son Père n'avait pas besoin de laisser passer pour entrer en Ryes et qu'il botterait le train, même à son âge au plus grand nombre, elle en fut empêcher par un bras paternel ferme et un sourire flamand qui lui assura de bien vouloir attendre. Ce qui entraina chez elle un léger rougissement encore plus que lorsqu'il avait fait allusion à quelques probables festivités en territoire blanc. S'il y avait bien une chose que la jeune fille ne devait pas encore apprendre, si ce n'est de son mari seulement, c'était bien cela. Chevalier, essaie donc de tenir ta langue devant ta fille si tu veux espérer la vendre au meilleur prix à un bon parti.

En tout cas, il est vrai qu'il faisait soif, même si le jeune palais ne s'était encore peu hydraté de quelques boissons alcoolisées. Et comment refusé une telle proposition à son Père? Mais ce dernier aurait une nouvelle leçon à donner à sa fille. Parce que la jeune demoiselle, ayant remercier son paternel en prenant la flasque, ne put retenir un temps d'arrêt. Et la demoiselle se mit à tousser lorsque la douce liqueur lui piqua le fond de la gorge. Et oui papa, tu as été absent si longtemps. Nous avons tant de choses à rattraper.

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Fool.deboishardy

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptySam 2 Avr 2011 - 20:32

Alors que le garde partait vers le bureau du prévôt, le chevalier manda le nom de Fool. Il était vrai que ce dernier avait omis de se présenter quelque peu perturbé par l'arrivée d'un chevalier se présenta comme un "revenant" de l'ordre... Après tout chaque château avait ses fantômes, mais Fool à la herse ce dernier ne jouerait pas au passe muraille.

Certes sire j'ai omis de me présenter. Je me prénomme Fool Deboishardy, homme d'arme de l'ordre... et j'ai mes ordres, ancien grand Maîstre ou pas, on ne passe pas sans laisser passer!

Il avait terminé sa phrase plus sèchement qu'il ne l'avait souhaité, mais ancien de l'ost, il tenait au respect des ordres comme du sacro saint. Soldat: il les respectait à la lettre, lieutenant: il exigeait une obéissance sans faille de ses soldats.
Il se dépêcha d'ajouter,


Mais je suis certain que la situation sera tirée au clair dès que les membres compétents de l'ordre seront ici.

Fool se tourna vers la cavalière.

Bonjorn soeur bérénice.

Il n'était pas sur que le terme "soeur" s'appliquait aussi aux écuyer personnels des membres de l'ordre, mais il le trouvait plus approprié à la circonstance. Fool l'aurait laissé passé si elle en avait montré la volonté mais elle préférait patienter avec son père semblait-il. Il ne fit donc pas lever la herse.

Il jeta un oeil à l'escorte du chevalier qui patientait calmement à quelques distances: pas de soucis de ce coté là. Des combattants armés qu'il ne connaissait pas avait une tendance à le rendre nerveux.

Le prévôt ne va point tarder... Fool prononça ses quelques mots autant en forme de voeu que pour meubler la situation.
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Maurice

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyLun 4 Avr 2011 - 0:47

Aller chercher un Chevalier, un vieux d'la vieille, un de ceux qui savaient encore c'que c'était que la vieille génération Licorne... Ce n'était pas pour déplaire à Maurice (car, parmi tous les Hommes d'Armes auxquels on pouvait imposer ce prénom, il y en avait bien un qui le portait). D'une, parce qu'il n'aimait pas plus que ça les nouveaux Chevaliers. Ethan était déjà un vieux, tous comptes faits... Les deux seuls récents, c'étaient Bess et Saint-Yriex. La Bess, il ne la connaissait que de vue et de réputation. L'Autre... L'Autre s'était amourachée du beau brun qui avait eu si longtemps la charge du poste de garde, tant et si bien qu'elle avait fini par l'épouser. N'importe quoi ! Qu'est-ce qu'elle avait, d'abord, c'te nouvelle Chevalier, passée directement de l'Errance au Haut Conseil, hein ? Eragon, lui, il avait du mérite. D'ailleurs, pour lui, il se serait damné, pour sûr.

M'enfin, là n'était pas la question. Fallait chercher un vieux Chevalier, un qui avait de la bouteille, pas cette... Ah, non. Pensée en boucle. Pas bon. Un vieux d'la vieille, y'en avait pas non plus des milliers encore en vie. Comme ça, il en voyait bien quelques uns, mais... Le Grand Maître devait être très occupé. Enguerrand de Lazare, lui... Il le respectait trop pour essayer de l'approcher sans raison qui ait directement à voir avec lui. C'était peut-être lié à ses anciennes charges au Haut Conseil... Bref. Il restait qui ? Ethan, éventuellement, mais surtout... Alors qu'il cavalait déjà dans la cour de la forteresse, l'idée lui vint, lumineuse. Bien sûr. La Pivoine, le Tyran. Si c'était un imposteur qui se faisait passer pour un Chevalier, elle le reconnaîtrait immédiatement. L'aurait pas l'ombre d'une hésitation. Et puis...

Et puis c'était toujours un plaisir de la regarder faire sa fête à ceux qui le méritaient, hein. Ce jour-là, quel spectacle ce serait ! Un véritable feu d'artifice, 'fin une gerbe d'étincelles, un feu de joie, un bûcher de sorciers, un, un... Un spectacle hors du commun, en tout cas, à n'en pas douter ! Et il voulait être là pour voir ça. Au moins, avec ce Chevalier-là, il y avait toujours quelque chose à voir et à apprendre. La nouvelle, là, l'Autre, elle n'avait pas ce charme. Pff, comment son beau brun de chef avait-il pu s'enticher d'elle... Si ça avait été de la Pivoine, encore, il aurait compris, mais là... Non, ne pas se distraire. Trouver la Vergy. Vite, vite, vite. Cavalant ici et là, l'éperdu Maurice cherchait désespérément, apostrophant tous ceux qui le croisaient, jetant quelques mots à toutes les silhouettes qui croisaient sa route :


Le Chevalier de Vergy ? Vite !

Jusqu'à, enfin ! Avoir une réponse laconique d'un camarade étonné de voir le Maurice si remonté, si enthousiaste. Il avait enfin une destination... Et, essoufflé comme un fameux éclaireur antique (enfin, il n'avait pas la même endurance que cet illustre modèle et la distance parcourue était moins grande, ce qui amenuisait largement son mérite), il finit par débouler comme une tornade face à Cerridween, manquant de s'étaler du ravissement de la trouver enfin (s'étaler, oui, car dans son ravissement il avait raté une marche). Le foudroyant réflexe de l'éternel Homme d'Armes lui avait cependant évité pareille entrée fracassante, et ce fut avec un entrain non dissimulé qu'il se lança sans guère prendre le temps de reprendre son souffle ou de réfléchir :

Chevalier ! Z'allez rire... 'Fin non, parce que c'est pas drôle, mais bon. C'est l'Frère Fool qui m'envoie, y'a un type à la herse qui prétend être le Chevalier de Jeneffe, mais bon, on sait bien qu'il est mort, hein ? Alors comme vous êtes un peu... Renfermée, pis comme il s'raconte que vous n'vous êtes pas beaucoup défoulée ces temps-ci, j'me suis dit que ça pourrait vous intéresser d'le rosser.

Ouch. Il avait peut-être été trop, euh, franc, ou direct, ou... Irrévérencieux ? Peut-être, voui. D'un coup, le blond perdit de son assurance, à sa décharge, force était de reconnaître que la Pivoine était impressionnante. Comme toujours. Elle l'était même quand elle ne manifestait rien, c'était dire ! Et pour cette fois, il était encore plus impressionné que d'ordinaire. Essayant de reprendre contenance et distance, neutralité quoi, Maurice reprit :

C'est tout c'qu'on mérite quand on se fait passer pour... Eh ! Attendez-moi !

Ca, il l'avait anticipé, peut-être pas tout à fait assez puisqu'il n'avait pas parlé assez vite pour achever sa phrase, qui aurait approximativement donné, pour la fin, "quand on se fait passer pour un de nos plus illustres Chevaliers disparus dans des circonstances mal éclaircies". Il y avait toujours quelque chose de surprenant dans le départ en trombe d'un Tyran en goguette...
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Cerridween

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyLun 4 Avr 2011 - 21:16

Chevalier ! Z'allez rire...

La Pivoine s'est retenu de gifler violemment l'assaillant qui venait pratiquement de la percuter dans sa course maladroite. Elle perd sa flamme lentement... pourtant tout dehors pousse au renouveau. Le vert envahit l'océan des plaines de Normandie, le soleil réchauffe doucement le granit de Ryes. Elle... ne trouve plus la force de sortir. Engluée dans une melancolia profundis, elle reste dans les lieux où elle vit presque en recluse dans des journées rodées autour d'habitudes qu'elle opère machinalement. Rire, ce n'est pas vraiment le programme ni l'intention de la maître d'arme au vu du regard qu'elle jette sur l'homme d'arme dont la bonne humeur contraste désespérément avec la froideur qu'elle lui présente. Vu les traits qui commencent à perdre ce sourire qui semble indéfectible... elle pense qu'il a comprit.

'Fin non, parce que c'est pas drôle, mais bon. C'est l'Frère Fool qui m'envoie, y'a un type à la herse qui prétend être le Chevalier de Jeneffe, mais bon, on sait bien qu'il est mort, hein ?

Le teint vient de virer au pâle... le poing valide s'est serré à en faire blanchir dangereusement les phalanges. La respiration est maîtrisée in extremis. On ne parle pas des disparus à la Pivoine... jamais... pas frontalement, pas au coin d'un couloir qui n'a rien de personnel, de secret, au débotté, comme en traitre. On ne parle pas de ce qu'elle a traversé l'année passée... on ne parle pas de ce qui peut évoquer le cadavre du cavalier qu'elle a lavé de ses propres mains, ni la croix qu'elle a découvert dans un monastère glacial, sous l'égide d'un moine qu'elle aurait dû tuer pour son cynisme. Pas sur ce ton de vie qui lui vrille les entrailles, car elle l'a perdu. Cet entrain et ce sourire... La dernière fois que quelqu'un s'est présenté à la herse, c'était pour qu'un disparu devienne trépassé. Il s'agissait d'un ancien Capitaine. Il s'agissait d'un mentor. Et là... on lui parle d'un ancien, d'un Grand, d'un Grand Maître revenu d'entre les morts, par miracle, dans un espoir encore fou qui va encore la briser, une nouvelle foi. Alors... au fin fond quelque chose se réveille, cette bête noire qui s'est tapi là, en attendant de se repaitre de ses révoltes. Les yeux qui avaient un instant abdiqués, se réouvrent avec une haine froide ... elle n'a même pas noté l'attention, maladroite mais affectueuse de Maurice qui lui offre sur un plateau, de quoi l'assouvir. Celui ci d'ailleurs, dansant presque d'un pied sur l'autre, semble voir venir le danger et essaie une parade, histoire de s'en sortir indemne...

C'est tout c'qu'on mérite quand on se fait passer pour...

La canne s'est levé pour le pousser avec à peine la brusquerie requise et pour dégager le passage qu'elle emprunte d'un pas rageur et sans commentaire. La silhouette a déjà tourné au coin sans quand Maurice la hèle dans un espoir imbécile qu'elle en tienne compte. L'attendre ? Depuis quand commande-t-on aux tempêtes ? C'est un orage latent, dégageant des volutes d'ire, qui traverse la Haute cour. Sa main droite se referme sur la licorne de son collier d'argent, jusqu'à entrer dans sa chair. Elle serre les dents.... il faut qu'elle réprime encore un peu cette violente envie de tuer et de réduire en cendres. Il va falloir qu'elle réprime l'envie de passer l'usurpateur qu'elle va apercevoir, au fer rouge et à la torture, comme elle a failli écraser le héraut qui lui demandait de déclarer mort le vieux Corbeau. Mais elle va hurler oui... crier sa rage, sa douleur, déverser de la bile à plein torrent sur celui qui a osé se présenter pour frapper plus fort sur les plaies encore béantes de l'ordre... sur ses plaies... elle rendra le coup, au centuple s'il le faut. Elle ne passe pas par sa chambre. Le protocole, elle le foule au pied, rageur qui arpente le terrain battu de la première enceinte. Elle se présentera sans insigne, sans canne, sans mantel, l'épaule ceinte de son maintien de cuir et l'épée au côté, avec l'irrépressible espoir qu'elle devra se servir de cette dernière.

Levez moi cette putain de herse !

La voix étonnement puissante a fait claquer l'ordre bien avant que ses bottes cloutées claquent sur le bois du pont levis. Elle débarque comme une furie en écartant Fool d'une main rageuse, prête à charger.

Et s'arrête... d'un coup... comme fauchée en plein vol.

La bouche s'entrouvre lentement pendant que les yeux s'aggrandissent, presque choqués par ce qu'ils voient...

Cela ne se peut...
Les émeraudes détaillent celui qui se tient à quelques pas de l'entrée.
Elles passent sur les cheveux blancs, courts qui parsèment le crâne qui se dégarnie lentement. Elles se perdent un instant dans les rides qui parcourent le visage dans de doux sillons qui lui percent le coeur au fur et à mesure qu'elle y voyage.

Elle amorce un pas, malhabile...
Il n'y a que lui pour avoir ces yeux. Ceux qui font écho, avec ces reflets d'océan à d'autres qui se sont éteints il y a des années. Elle n'aurait fait confiance à aucun blason, à aucun insigne, hormis ceux là. Mais ce n'est pas possible... elle avait fait une croix sur son existence, sur son destin. Pour arriver à accepter l'inévitable. Et aujourd'hui... aujourd'hui...

Elle est devant lui maintenant...
Les larmes coulent sans bruit, se perdant dans les méandres de la balafre qui est maintenant son signe de reconnaissance. La main se tend lentement vers le chevalier prodigue, se persuader qu'il est bien réel, que ce n'est pas une de ces apparitions qui hantent ces nuits. Les doigts tremblant se posent sur la joue dont elle sent à la chair, rafraichie par la brise normande, rosée de vie.

Un petit rire éclate alors au milieu d'un sanglot, le premier rire franc depuis de nombreuses années... le bras se passe autour du cou de l'ancien Grand Maitre. Le front se pose sur le torse froid de métal et elle se vide de tout, dans un flot salé... des années de distances, des deuils, des combats, de la douleur, des doutes, des défaveurs du destin... elle ne pense à rien d'autre qu'à cette présence, ce miracle. Plus tard elle devra raconter... la presque décennie qu'il a manqué... plus tard.... pour l'instant elle se contente quelques secondes de redevenir écuyère, sensible, blessée, désemparée...

Quelques mots, simplement murmurés, froisseront le silence...


Bienvenu chez toi, chevalier...
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Guillaume_de_Jeneffe




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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyLun 4 Avr 2011 - 23:54

Décidément, sa fille ne perdait pas une occasion de le faire sourire, et parfois rire. Voila qu'elle toussait en essayant d'avaler la poire paternelle. Oui, effectivement, elle était peut-être encore un peu jeune. Mais soit, c'était en forgeant qu'on devenait forgeron. Et puis c'est à peu près au même âge qu'il avait inculqué à sa filleule sa première leçon « la bière flamande est la meilleure du royaume ». Au vu du résultat, on ne pouvait pas dire que l'apprentissage avait été inutile. Même si la carrière curiale de la Poitevine dût certainement dépendre d'autres qualités que de sa descente...

Il lui reprend donc la fiole des mains et va pour la ranger. Avant de se rendre compte que l'homme d'armes devait avoir aussi soif qu'eux. Ou que tout simplement il n'était guère courtois de le négliger de la sorte. Aussi le chevalier glisse-t-il de ses étriers pour presque se coller à la herse, au travers de laquelle il tend l'alcool à son interlocuteur du jour.


- Tenez, maistre Fool, je crois que cela ne peut vous faire de tort. A défaut de dorer sous le soleil, autant se réchauffer le gosier, n'est-il pas ?

Puis il retourna vers sa monture, autant pour laisser au Languedocien le temps de déguster la liqueur que pour revenir près de sa fille. Après tout, il aurait certainement plus de choses à lui dire qu'à un homme qu'il venait de rencontrer et qui lui refusait – quand bien même avait-il raison d'agir de la sorte – de revenir chez lui.

« Le partage, Bérénice, voila aussi une des qualités du chevalier. N'oublie pas que tu ne dois pas être seule à jouir de tes richesses. Tes proches, tes amis, tes frères et sœurs d'armes, ceux qui te rendent service ou qui en ont besoin, tous sont en droit d'en profiter ».

Qui a dit qu'en 1459, on n'apprenait que derrière un pupitre, face à un précepteur revêche ? Le Guillaume peut aussi être un admirable pédagogue, si vous acceptez que vos enfants considèrent la procréation de bâtards comme quelque chose de socialement admirable et la consommation récurrente d'alcool comme un marqueur positif. Il allait continuer là son soliloque lorsqu'une voix se fit entendre.

Féminine, cela ne faisait guère de doute. Même si la femme en question devait être plus habituée aux boulevards et aux contre-escarpes qu'aux bals et aux corridors du Louvre. La voix avait en elle quelque chose qui ne lui était pas totalement étranger, comme l'écho d'un ancien temps où tous deux étaient plus jeunes. Et moins marqués par les épreuves. Il se retourne alors lentement, pris entre l'envie de retrouver cet hier qui ne pouvait qu'être doré et la crainte de voir les affres du temps se diffuser autour de lui.

La crinière rousse ne laisse planer aucun doute. Elles ne sont que peu à avoir croisé sa route et à arborer telle chevelure, marque du Sans-Nom et aller-simple pour l'enfer avec une correspondance à bucher. Armée et chevalier à Ryes, il ne peut guère y en avoir plusieurs. Celle qui lui avait été présentée par Raphaël bien des années avant, non sans que ce dernier ne le tance d'un « C'est ma sœur, pas touche » bien senti – incroyable comme la confiance régnait alors dans le Haut Conseil, était-ce à dire que les rumeurs concernant les exploits horizontaux du Flamand nourrissaient quelque méfiance ? – était donc aujourd'hui adoubée.

Un sourire de satisfaction vient tout d'abord orner ses lèvres. Satisfait de la voir exercer cette responsabilité de prévôt – car c'est le prévôt qu'on a dit aller chercher, avant que Maurice n'en fasse des siennes, il n'y a plus de petit personnel fiable de nos jours – et heureux, enfin et surtout, de la savoir en vie. À ce moment, il ne se posait plus la question de savoir ce qu'elle avait dû endurer pour survivre encore et toujours à l'absence du frère. Il ne pense même pas qu'il aurait été mieux pour elle qu'elle s'éloigne de cette vie affreuse pour penser à elle et à ses proches. Égoïste le chevalier ? Certainement. D'ailleurs, demandez à sa fille, elle vous le confirmera. Et elle n'aura pas entièrement tort.

Il est surpris quand elle s'approche de lui, sans guère de cérémonie. Quand elle le touche et détaille de ses doigts le visage buriné par le soleil, les années et la guerre. Surprise contenue, comme si le temps était suspendu et que le moindre mouvement briserait ce qui se nouait entre les deux chevaliers. Le Flamand ne bouge pas, ou imperceptiblement. Et quand elle se love à lui, l'enlaçant de son unique bras valide, il voit les blessures physiques, et croit discerne les morales. Pauvre enfant de Carcassonne, qu'as-tu affronté pour te raccrocher ainsi à un vestige du passé ?

Sa senestre vient à son tour l'enlacer, et sa bouche se colle à l'oreille féminine :
« Merci chevalier. Je suis heureux de vous voir ici, Cerridween de Vergy ». Puis, doucement, il l'éloigne de sa poitrine de métal et reprend plus haut : « Mais m'offrirez-vous votre bras pour me faire visiter cette forteresse imprenable et en connaître tous les secrets ? »
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyMar 5 Avr 2011 - 22:52

L’homme d’arme commençait à trouver le temps long…

Combien de temps faut-il à cet imbécile pour dénicher un responsable dans cette fichue forteresse… ? fulminait Fool

Tout à ses pensées, il ne remarqua pas que le chevalier s’était approché de la herse et lui tendait une flasque.

Citation :
- Tenez, maistre Fool, je crois que cela ne peut vous faire de tort. A défaut de dorer sous le soleil, autant se réchauffer le gosier, n'est-il pas ?

Pas rancunier et grand seigneur le zig pensa Fool.

Bien le merci Sire. Je n’ai pas l’habitude de boire en service, mais après tout c’est pas tous les jours qu’un revenant vous offre un coup à boire ricana t il.

C’était bien la vérité, Fool n’avait jamais été très porté sur la boisson, et lorsqu’il buvait cela restait raisonnable. Toutefois il savait apprécier les bonnes choses, et la liqueur, ainsi offerte par le seigneur, embaumait, au-delà de la flasque, une multitude de fragrances chacune pleine de promesses alléchantes.

Il huma encore un instant, puis porta lentement la flasque à ses lèvres pour y faire couler quelques gouttes du nectar. Le goût de la poire était bien présent et adoucissait encore un peu la forte teneur en alcool. Le savant mélange était loin d’être désagréable, voir tenait ses promesses se fit la réflexion Fool.

Il but une seconde rasade pour confirmer sa première impression.


C’est une pure…

Il ne put terminer sa phrase couverte par le mugissement venant de derrière lui : Le chevalier Cerridween de Vergy arrivait en trombe.
Fool connaissait que de réputation la sœur qu’il avait eut rarement l’occasion de rencontrer. Sur son tempérament de feu, hommes d’armes ou écuyers se racontaient entre eux des histoires dans lesquelles elle pourfendait sans crier gare l’homme d’armes surpris endormit à son poste ; ou bien encore que lors d’un duel particulièrement rageur, son coup d’épée avait tranché la tête de l’infortuné écuyer qui subissait son courroux et que ce malheureux avait parcourut encore une bonne distance l’épée à la main et la tête suspendue au cou par un dernier lambeau de chair. Non que Fool y prêtât foi, mais voir la furie en action en cet instant, ces galèges ne paraissaient plus aussi extravagantes que cela.

Avant que Fool reprenne ses esprits et fasse signe aux gardes de lever la herse, ces derniers alertés par le rugissement s’exécutaient déjà. Le tacatac du cliquet résonnait déjà entre les murs de la première enceinte. Là encore surpris, il n’eut pas le temps de s’écarter du chemin de la tornade qui le rejeta sans ménagement sur le coté.

Le temps qu’il ressaisisse, et s’apprêtant à protester, il remarqua le changement d’attitude radical de la furie à la vue du visiteur d’outre-tombe. La tornade fut stoppée nette et transformée ainsi en une petite brise hésitante. Le moment ne se prêtait guère à la sauvegarde de son orgueil blessé, jugea t il. Après tout la prochaine fois, il resterait vif et sur ses gardes. En espérant qu’il n’y ait pas d’autres fois…

Les deux chevaliers se retrouvèrent comme deux vieilles connaissances. Le chevalier Guillaume De Jeneffe renaissait à l’Ordre de la Licorne.

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyJeu 7 Avr 2011 - 16:57

S'il n'y avait pas eu ce lien du sang entre eux, pour sûr que le vieux Chevalier se serait fait envoyer sur les roses, parce que la jeune fille n'appréciait pas que l'on puisse s'amuser d'elle. Ce n'était quand même pas sa faute si son palais était jeune; il n'avait tout simplement pas trouvé mentor pour se former. Oyez, oyez, les candidatures sont ouvertes, même s'il est probable que les entretiens soient truqués et que le poste revienne inévitablement au paternel. Toute plainte à ce sujet sera considérée comme irrecevable. Enfin, bref, tout ça pour dire que vu que la petite moquerie venait du Chevalier, elle ne dirait trop rien, même si elle retroussa le nez de déplaisir et lui adressa un regard pers teinté de noir. On a un caractère de cochon ou on ne l'a pas, et Foy de de Jeneffe, elle y faisait grandement honneur.

Mais mauvais caractère, ne s'accordait pas forcément avec impolitesse. Aussi, la jeune fille salua l'homme d'armes, non sans avoir buggé légèrement. Frère? Messire? Là vraiment, c'était une magnifique colle.

- Bonjour Mess.. haem... Frère Fool. Si on lui demandait son avis, elle aurait certainement dit qu'elle doutait de la forme à employer. Mais vu qu'il l'avait appelée soeur... Puis entre nous, qui s'en se soucierait vraiment de savoir si elle avait utilisé la bonne formule? Seul un fou qui n'avait que ça à faire y aurait porté attention. Car sur l'heure, l'attention devait être porté sur le retour Chevaleresque parmi les siens. Tout le monde l'avait cru mort, sa Rose la première. Tout le monde le retrouverait vivant, excepté sa Rose qui avait succombé à la douleur et à la folie.

Ô Père, pourquoi n'es tu pas revenu plus tôt?

Ils devaient parler, il le faudrait. Ils ne pourraient repousser l'échéance plus longtemps, mais là, alors que son Père lui distillait une énième leçon de vie qui dissimulait un étrange faux semblant, le retour à la réalité plus des plus fracassants. Ce qui ne lui plut guère, mais avait elle le choix? Non, et c'est avec une grande douleur qu'elle fut éjectée hors de la bulle qui se referma d'un seul coup autours du Chevalier, qui quitta au moins pour un temps, son rang de Père. Elle aurait du se réjouir, car le Chevalier était enfin rendu aux siens. Mais elle n'éprouva pas ce plaisir lorsqu'elle reconnut la femme qui se jeta dans les bras de son père, scène que son esprit se prit à transposer dans un autre lieu, en terre flamandes, remplaçant inévitablement la Rousse par sa Mère. C'est elle qui aurait du avoir cette primeur. Que soit maudite cette vieille folle! Pourvu qu'elle brûle en Enfer, tout était de sa faute, ou au moins en partie. Mais si l'Impériale ne pouvait plus bénéficier de cette faveur, qui pouvait prétendre se l'approprier? Qu'elle fut Chevalier ou non, la Rouquine n'en avait pas le droit. Déjà que la jeune lionne ne la tenait pas vraiment dans son coeur du fait que 1/ elle s'appelait de Vergy et de 2/ que son frère n'avait à un moment donné que juré par elle. Le dicton jamais deux sans trois était ainsi royalement mis en pratique.

Mais elle ne pouvait que ronger son frein et attendre. Encore attendre. Grand dieu que les secondes pouvaient parfois être longues.
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Cerridween

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyJeu 7 Avr 2011 - 17:25

Merci chevalier. Je suis heureux de vous voir ici, Cerridween de Vergy.

La figure n'ose plus croiser les deux yeux. C'est idiot mais … c'est comme cela.... la faiblesse chez ces gens-là, on en cause pas monsieur, non, on en cause pas...

La main valide essuie le reste de résidus mouillés et elle sourit. Elle n'est pas le Tyran pour lui ni le Capitaine. Le poids s'efface un peu … comme si l'ancien Grand Maître venait de l'en décharger avec sa seule présence, ce retour inattendu. Rien qu'avec ces quelques mots, chuchotés à son oreille.


Mais m'offrirez-vous votre bras pour me faire visiter cette forteresse imprenable et en connaître tous les secrets ?

Elle rit en premier lieu. Il n'y a pas de secrets qu'il ne connait déjà. Tout du moins pas une pièce, pas un couloir, pas une cour ou pas une marche qu'il n'ait déjà foulé. Guillaume sait toujours paraître. Il est celui qui a été le grand des cours à Ryes, habile en conversations comme en intrigues, de celles qui se murmurent au Louvre et entre les couloirs de la Curia. La légèreté extrême qui masque les querelles les plus acerbes, les situations les plus graves, les propos les plus troublants... un orphèvre.
Mais en second lieu, au moment d'offrir son bras, la réalité se rappelle avec un pied de nez railleur... de bras, Pivoine, à donner, tu n'en as plus qu'un... et à offrir pour tout portrait s'il le prend, ce bras gauche, une face scarifiée. Loin du temps jadis, n'est ce pas... très loin...

Temporise...

La tête enflammée se tourne vers la suite et hoche la tête vers Bérénice. Elle lui sourit doucement.

Ecuyère, le bonjour... je ne peux qu'imaginer qu'il doit être de revoir ton père. Il va falloir cependant que je te le vole quelques instants... j'ai quelques mots à lui dire.

Retournant son visage vers Guillaume, d'ajouter...

Je crois que rien ne sera mieux que le jardin, chevalier, pour que nous devisions... après une petite visite du propriétaire... qui n'a pas vraiment changé lui...

Elle attrape le bras paré de fer et de tissu plus qu'elle ne lui offre le sien et avance vers l'intérieur.
Un sourire à Fool, qui sent l'excuse, avant de lui dire :


La suite de Guillaume est la bienvenue dans la première enceinte de Ryes... assure toi que les chevaux soient bien traités, indique le chemin de la taverne... demande qu'on nous apporte du vin et prend ta journée...

La Pivoine entraine lentement le chevalier vers les remparts. Tout dans sa tête calcule... depuis quand est-il parti ? Que va-t-elle devoir lui annoncer ? Les évènements se mélangent, se croisent, se percutent dans ses souvenirs. Des années... tant de chemins, de nouvelles, de visages... tant de choses à décortiquer. Et tant de questions.... qu'a-t-il fait pendant toutes ses années ? Etait-il loin ? Ou si près ? A-t-il disparu volontairement comme Erwyn ? Son bras est encore fort, elle peut le sentir sous la pression de ses doigts. La Maître d'arme calcule, suppute... il n'a pas abandonner les armes... le port de l'armure, si prestigieux soit-il, n'est pas une galéjade à qui n'y est pas physiquement préparé... tout en devisant sur les améliorations des terres, du commerce et de la saison agricole qui se prépare avec succès, elle l'attire irrémédiablement vers le petit havre de paix loin de l'agitation. Elle l'a choisi sciemment. Le lieu n'est pas formel. Il n'a rien de la lourdeur d'un bureau du haut conseil... il n'a pas le secret d'une salle de la taverne... il est à l'air libre au milieu d'une nature qui se réveille... mais il est clos et on y peut renvoyer les importuns.

Arrivée, elle s'assoie sur un des bancs sommaires et invite d'un geste le vieux chevalier à faire de même. Après un petit temps de silence, elle se lance... à l'instinct.


J'ai tant de questions... il y a tant d'années...

Les yeux verts se plongent dans les azurs pour qu'ils ne fuient pas.

Où étais-tu enfermé pour avoir été si longtemps absent ? Et qui a bien pu te délivrer pour que tu nous revienne ?
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyJeu 7 Avr 2011 - 23:47

Si l'image avait pu laisser planer un doute, le son l'avait dissipé. L'attitude de la Vergy avait en elle quelque chose de martial qui ne s'acquérait pas par la répétition ou le paraître, mais par l'exercice du pouvoir qu'un capitaine exerçait sur ses hommes. Peut-être, depuis tout ce temps, avait-elle reçu le gouvernement d'un ost provincial, ou le bâton de maréchal de France. Ce ne serait là qu'un nouvel avatar d'une longue tradition militaire licorneuse. En quelques phrases, elle avait affirmé son autorité sur le Languedocien du poste de garde et établi aux yeux du vieux chevalier sa place dans la forteresse. Elle avait vu son écu de parade prendre une forme particulière, que bien peu pouvait exhiber sans se faire traiter d'usurpateur.

Puis ce fut le retour à la réalité, ou plutôt l'abandon des réflexions. Comme d'autres avant elle, elle avait accroché le bras du comte. Mais ici, il ne s'agissait pas de bals et de fêtes. Ni de courtisaneries. Tout était bien plus sérieux. Et quand elle l'amena à quitter le poste de garde, il n'avait pas oublié, comme parfois à la cour, ce qui se déroulait autour de lui. Aussi, s'excusant lui aussi du regard – cela deviendrait-il une tradition en ces lieux ? – il se dégagea un instant de l'emprise manchote de la bâtarde pour revenir près de sa fille.


- Bérénice, je vais te demander de m'excuser. Mais je me dois de passer quelques instants en ces murs afin d'apprendre ce qui a touché la Licorne. D'ici une heure, au plus je te serai revenu. Si je t'ai promis de ne plus te quitter, ce n'est pas pour fouler cette promesse aux pieds à la première occasion. A très bientôt ma fille.

Ponctuant ses paroles d'un baiser déposé sur le front de la baronne de Calmont, Guillaume sourit à cette dernière avant de rejoindre sa sœur d'armes. À chaque pas, il scrutait les murs, les portes, les créneaux et autres mâchicoulis, analysant les modifications apportées à la forteresse et – soyons honnêtes – espérant ne pas trouver de lacunes dans l'entretien des bâtiments.

Et quand elle l'amène à s'asseoir à ses côtés, c'est rassuré de ce qu'il avait vu qu'il peut lui répondre. Mais déconcerté. Lui qui maniait le vouvoiement comme une deuxième nature, le voila confronté au tutoiement. Certes, c'est ainsi qu'il s'adressait à sa fille, et qu'il avait l'habitude de le faire à l'endroit de ses frères d'armes, mais se le voir imposé de la sorte le mettait légèrement mal à l'aise.


« Trop d'années, bien trop d'années ». Bravo Guillaume, ça c'est de l'approche digne de play-boy des bacs à sable... « Si seulement tu savais... Je suis passé là où je ne voudrais pas envoyer mon pire ennemi... J'ai vécu plusieurs années enchaîné, dans une galère, après, visiblement, avoir été enlevé par quelque ennemi. Dont je n'ai toujours pas deviné le nom. Et que j'ai bien envie de démasquer, un jour. Puis j'ai été libéré, loin d'ici, par des hommes qui luttent pour défendre leurs terres des Infidèles. Et j'ai combattu à leurs côtés. Plusieurs années. Tu le comprendras, je ne pouvais les quitter sans m'acquitter de ma dette. Et cela n'est pas allé sans souffrance. Là et ici, surtout. Je vous ai laissé sans nouvelle, j'ai causé la mort de ma femme, j'ai failli perdre même l'amour de ma fille. Si un jour tu deviens mère, tu sauras ce que cela fait... »

Il soupira un bref instant, avant de laisser son regard voguer ailleurs que dans les eaux de sinople. Il s'était trop exposé, si rapidement. Il ne comprenait pas pourquoi cela était si facile. Mais ça l'était. Détaillant la maçonnerie d'un tour, il repensa à celle qui devait l'attendre non loin de là. À elle aussi, il devrait encore se livrer de la sorte. Sans cela, il resterait toujours un rempart qui refuserait de s'abattre entre eux. Gravant cela en sa mémoire, il reporta son attention sur son interlocutrice du moment.

« Et puis, au final, j'ai regagné ma liberté. Mais la route était longue depuis ses contrées, que certains nomment Esclavonie. Et toutes étaient ravagées par la guerre. Imagine que jamais ne s'arrêteraient les batailles entre Bretagne et France. Là, tout était pareil aux mois que nous passions sur les remparts du Maine et sur les champs de Rennes ou d'Angers. Il m'a donc fallu faire mon chemin aux travers de ces désastres, au point qu'il m'a plusieurs fois été impossible de prendre le bateau pour rejoindre les côtes de l'Italie. Et ce n'est qu'il y a quelques jours que j'ai enfin regagné Marchiennes. D'où j'ai refait, à cheval, la route qui m'a conduit ici, face à toi ».
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptySam 16 Avr 2011 - 19:08

[bureau du Grand Maistre, un architecte dans l'âme]

Enfin un moment de répit pour le Perplexe. Le printemps était une période de renouveau, même si souvent il annoncé de grand changement, notamment au niveau de la situation politique, mais pour l'heure, il était surtout un instant de calme et de repos pour un Normand en ébullition. Si certaines espèces répondaient à la saison des amours en montrant tous les atours, montrant soit leurs muscles, exposant leur attributs virils ou bien déclarant la guerre à qui le veut bien pour prouver qu'ils ont la plus grande, ce n'était point le cas pour le Perplexe: pour lui, cette saison annonçait une bouffée créative sans précédent. Un plan auquel il avait déjà réfléchi depuis de nombreux mois commençait à prendre forme dans son esprit légèrement épuisé, d'où sa nécessité, une fois que l'excitation artistique était à son apogée, il fallait se mettre en action le plus rapidement possible, de peur de la voir retombée...Il s'était donc pour l'instant cloîtré dans son bureau, donnant l'ordre à ce que nul ne le dérange pendant la concrétisation de ses projets sans son autorisation. Il lui fallait être seul, sans distraction ou malencontreuse victime d'un dommage collatéral...

En effet, au cours de ces nombreux mois de campagne, il n'avait pas vraiment eu le temps de se poser, alors que son esprit travaillait de lui-même. En raison de l'ambiance actuelle, de la situation précaire dans le Royaume avec des conflits et des escarmouches incessantes, il s'inquiétait pour la sécurité de Ryes, leur foyer, leur demeure, leur point de ralliement. Car même si pour le moment jamais aucun ennemi n'avait réussi à pénétrer à l'intérieur de leur forteresse normande, il arriverait forcément un jour où leurs remparts ne pourraient arrêter le flot constant et immuable d'ennemis et de brigands. Il fallait donc penser à rénover leur système de défense, à revoir leur stratégie défensive afin de repousser encore et encore ce jour funeste.

Sa première idée fut d'ériger une nouvelle ligne de rempart, plus large, afin de retarder l'ennemi et de laisser le temps aux membres de la Licorne d'organiser leur contre offensive derrière les antiques doubles murailles. Mais pareil plan était difficile à mettre en place: il y avait le souci du tracé de ces nouveaux remparts, ,à les intégrer dans le relief des plaines normandes alentours, permettre le bon écoulement des ruisseaux tout en protégeant leur accès, assurer la protection des routes menant vers la forteresse sans pour autant gêner le trafic... Mais il y avait encore d'autres éléments à prendre en compte, certains plus futiles que d'autres: aurait-il assez d'hommes afin d'effectuer les rondes sur ces murailles, comment allait-il pouvoir financer pareil projet, qui risquait de plombait les faibles économies restantes de l'ordre, et en quel matériau valait -il mieux construire ces remparts?

C'est surtout sur ce dernier point que le Perplexe avait pu réfléchir. Effectivement, la pierre, matériau utilisé de manière conventionnelle, semblait le plus adéquat pour la situation, mais il présentait néanmoins nombre d'inconvénients: son coût, assez prohibitif à l'époque actuelle ou chacun souhaitait pouvoir camper tranquillement sur ses positions, son transport peu évident en raison de son poids, sa manipulation qui demanderait une armée de tailleur de pierre, ce qui ajouterait encore un peu plus de sel à une note déjà bien salée... Il pouvait éventuellement utiliser le bois ou le torchis, plus facile à modeler, et plus facilement disponible, mais malheureusement beaucoup trop vulnérable, tant à la force brute qu' à la chaleur des flammes. Il avait donc pensé à un nouvel enduit, le crépi, afin de rendre ces matériaux plus abordables ignifugés, et aussi plus résistants. Certaines mauvaises langues diraient qu'il a déjà utilisé ce "crépi" dans ses appartements, mais il était bien au-dessus de pareil commérages pour y prêter attention.

[Sur les remparts les cheveux au vent, façon publicité pour shampoing]

Après plusieurs heures passées à peaufiner son projet, il décida enfin d'aller faire un tour à l'extérieur, afin d'embrasser du regard l'étendu de son plan et de le confronter à la réalité. Une petite ballade sur les remparts de la première enceinte lui donnerait un bon aperçu de la région, et donc des éventuels changement à effectuer dans le dispositif de défense. Muni de sa sempiternelle canne forgée qui ne le quittait plus depuis ses mésaventures alençonnaises, il descendit lestement les escaliers du donjon et se rendit sur les murailles extérieurs. Le vent revigorant de Normandie lui donnait un nouvel élan alors qu'il scrutait l'horizon: Arromanches, le village le plus proche de la forteresse, puis Avranches, son ancienne demeure, son ancienne vie aussi, et à peine plus loin, le Grand Duché de Bretagne...

Mais alors que son attention se reportait de plus en plus prêt de la forteresse, des détails attira son regard, se focalisant sur ce qui se passait au niveau du poste de garde. Il vit entrer à l'intérieur de la forteresse une mince silhouette auréolé d'une chevelure de flammes, si rarement laissée libre au vent, qu'il ne pouvait que facilement reconnaître comme étant celle de la Rousse Tyrane de la Licorne... Cependant un autre personne l'accompagnait, qu'il ne reconnaissait point de sa hauteur. Bizarre... Une chevelure blanchissante, éparse... Non, cela ne lui disait vraiment rien. Et pourtant, il n'avait pas eu souvenir que l'Ordre devait redevoir ce jour-ci une quelconque délégation, émissaire ou autre ambassadeur... Peu de monde était admis à Ryes, et cela l'intriguait grandement. Il fallait qu'il en sache un peu plus... Il héla un homme d'armes de faction à ronde du jour.


- Dis moi, qui est responsable ce jour du poste de garde?

L'homme d'armes, qui s'appelait Maurice lui aussi, perdit contenance lorsque le Chevalier s'adressa à lui. En effet, il n'avait pas l'habitude de côtoyer les hauts gradés de l'Ordre, et encore moins à ce qu'ils lui adressent la parole. Après quelques secondes passée la bouche bée, prenant conscience de la personne qui s'adressait à lui, il arriva à balbutia quelques mots. Il ne fallait pas qu'il se fourvoie devant le Grand Maistre... Les lèvres un peu tremblantes, il articula:

- Euh... Il s'agit de... euh... FFF ...FFFool Deboishardy... messire... s'empressa-t-il de rajouter à sa réponse.
- Va me le chercher immédiatement.

L'homme d'armes faillit trébucher sur une pierre affleurante dans sa précipitation à suivre l'ordre donné. A vouloir bien faire, il avait failli se ridiculiser devant son supérieur, ce n'était pas vraiment de bon augure... Allez Maurice, direction le poste de garde, il ne valait mieux ne pas faire attendre trop longtemps le Perplexe...

__________________________
spéciale dédicace à Ilm et Mel pour leur imaginaire toujours aussi déjanté...
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyMar 19 Avr 2011 - 0:02

Fool venait enfin de donner l'ordre de refermer la herse de la forteresse et indiqué à l'escorte du chevalier revenant où ils pouvaient faire reposer leur monture, ainsi que le lieu ou eux même pouvaient se rincer la gorge de la poussière du voyage, qu'un soldat se présenta pour lui ordonner de le suivre.

Fool était peut enclin à abandonner son poste ainsi sans plus de précision. Toutefois une fois que le soldat eut indiqué à bon escient que c'était le grand maitre en personne qui le faisait mander, Fool, sans se faire prier davantage, demanda à un frère de le remplacer quelques minutes. De toute façon son tour de garde touchait à sa fin, mais bon pas question de laisser l'entrée sans surveillance.

Tout en suivant son guide jusqu'au repère du grand maitre, l'homme d'arme s'interrogeait sur les raisons de cette convocation. Il y avait fort à parier que cela devait intéresser de près ou de loin le retour du chevalier De Jeneffe. Rien n'était totalement du au hasard après tout. Il se retrouva sur les remparts, cheveux au vent du moins ceux qui avaient repoussés. De toute évidence le poste de garde était bien plus abrité du vent que les remparts, même avec le soleil de printemps pour se réchauffer, il resserra son mantel.

Enfin à destination, il se retrouva devant le Gand Maitre de l'ordre de la Licorne, un homme de belle prestance comme il siée à son rang. Il le salua sans attendre.


Mes hommages Messire Nith, Que puis je pour vous servir?

Il attendit la réponse, tout en s'interrogeant sur la sauce à laquelle il allait être mangé. rencontrer deux grands maitres de l'ordre dans la même journée, cela en faisait assurément une journée riche en rebondissement.
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyMar 19 Avr 2011 - 22:48

[sur les remparts]

Allez cours Maurice, tu vas pas pousser le bouchon un peu trop loin, non? Car le Perplexe n'aime pas beaucoup attendre, même s'il est vrai que lui ne se dérange pas trop pour faire patienter ceux qui l'attendaient... Bah oui, en tant que Perplexe, il avait une réputation à tenir, et il ne fallait pas qu'il fasse défaut à ce surnom si durement mérité... En effet, lorsque le Grand Maistre attend une réponse de ta part au cours d'une intronisation, la seule chose à faire est de... répondre vous dites? ... bah non! Il faut rester muet comme une carpe, le regardait avec des yeux de merlans frits en cherchant à comprendre pourquoi vous vous trouviez dans pareil situation. Vous verrez, on peut même finir Grand Maistre de la sorte... En tout cas, le Maurice était parti à toute allure, la perspective de récurer les douves à cure-dent ne devait sûrement pas l'enchanter, même si certains ne rechigneraient pas à la tâche. Mais pendant ce temps, le Normand pouvait réfléchir un peu, comme à son habitude, à la situation, et au trouble qu'il avait ressenti en voyant cette silhouette inconnue.

La première idée qui lui venait en tête lui paraissait tout à fait saugrenue, mais bon, dans le monde dans lequel il vivait, ce ne serait pas la première incohérence... La Pivoine aurait-elle trouvé chaussure à son pied? C'est vrai qu'il ne l'avait pas revue fréquenter sur le plan émotionnel d'autres hommes depuis Enguerrand. Mais cet homme qui l'accompagnait paraissait quand même assez âgé, avec ses cheveux blancs et son crâne dégarni... Enfin bon, qui était-il pour jugé des sentiments d'autrui? Les hormones pouvaient pousser à quelques extrémités... Mais il ne connaissait pas les goûts de la Tyrane pour le troisième âge. Il est vrai qu'ils n'avaient pas vraiment le temps de discuter de chose aussi triviale, déjà qu'ils n'avaient que peu de temps à consacrer à leur propre vie, la donnant quasiment entièrement pour l'ordre, ils n'allaient pas en plus perdre des heures à papoter. Et non, le Haut Conseil n'était pas le haut lieu des commérages et des potins.

Enfin, il dérivait... Comme bien souvent, d'ailleurs. Mais pour l'instant, il fallait qu'il reste concentré sur l'entrée d'une personne inconnue à ses yeux, mais pas à ceux de la Pivoine, dans l'enceinte de la forteresse. Mais aucune personne n'était attendue en ce jour, il n'y avait rien de particulier dans le registre, pas d'émissaire, pas d'ambassadeur. D'ailleurs, cela n'était pas vraiment étonnant, le Perplexe n'était pas vraiment d'humeur en ce moment à répondre aux invitations à quelque événement mondain, on ne pouvait donc attendre un quelconque retour. Donc non, personne d'attendue, il fallait donc en référer au Prévôt. Mais ses réflexions furent interrompues par l'arrivée de ce cher Maurice et de l'homme qu'il était parti chercher.


- Mes hommages Messire Nith, Que puis je pour vous servir?

- Le bonjour, Fool.


Le ton était calme, mais un peu froid. On pouvait facilement remarquer que le Perplexe était contrarié, dans l'intonation de sa voix, dans ses mimiques. Ce n'était vraiment pas le moment de le titiller... Bah oui quoi, il était interrompu en plein projet "crépi"! Tout le monde sait comment cela peut être frustrant de devoir s'arrêter en pleine action...

- Je viens de remarquer l'entrée dans notre enceinte d'une personne que je ne connais point, et qui dont ne fait manifestement pas partie des membres de l'Ordre ou des personnes autorisées à y pénétrer. Or, à ma connaissance, personne n'était attendue ce jour au poste de garde. Aurais-tu une explication à cela?

Ses deux mains se posent sur la poignée de sa canne, mouvement d'attente contrôlé, mais qui aurait très bien pu être souligné par quelques tapotements du pied ou de sa canne sur la pierre...
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyMar 26 Avr 2011 - 21:34

Se résigner à contrecoeur, mais accepter tant bien que mal parce que de toute façon elle n'a pas le choix. Il a repris sa place de Père, il a repris son autorité. Elle baisse les yeux et obéit, sans même adresser quelque regard à la Rousse Licorneuse. Elle devrait pourtant car de par son rang icelieu, elle lui est subordonnée, elle lui doit le respect. Mais son rang d'écuyère personnelle à cet instant n'est que du vent, qu'un fétu de paille qui brûle alors qu'elle redevient pour un instant une petite fille attachée à son Père. Car il est son Père avant d'être Chevalier. Il est celui à qui elle doit en partie la vie, même s'il n'a été qu'un élément déclencheur et qu'il n'a pas été le pilier qui l'aurait du être. Quant à la de Vergy, elle n'est pas non plus un Chevalier reconnu, elle n'est qu'une femme qui part avec son Père. Ca n'aurait pas du être elle.
Père, s'il te plait... Reste. Emmène moi.

Mais non, rien, juste une pensée supplicatrice que le Licorneux n'entendra pas. Juste une pensée douloureuse qui viendra s'ajouter aux nombreuses prises de son coeur d'enfant. Non, au fond elle n'accepte pas et se surprend à détester cette Licorne qu'elle veut tant rejoindre pour devenir comme son Père. Mais elle se met à détester encore plus cette Fleur maternelle qui n'a pas su s'imposer face à elle et qui n'a fait que plier devant son époux. Voilà ce dernier à peine revenu qu'il succombe de nouveau à son éternelle maîtresse.
Père, je crois te haïr... Ne m'entends tu pas?
Pas un mot, pas un regard.
Du moins, pas ceux espérés, Flamand inconnu qui retrouve son rang de Chevalier mais qui est loin de trouver son rang de Père, quand bien même la jeune Féline lui ouvre son coeur. Les titres et les honneurs sont étrangement plus faciles à obtenir...

Elle se sent d'un coup seul devant les grands murs de pierre qui remonteraient presque à la nuit des temps et entre lesquels bien des hommes et des femmes ont trouvé un refuge chaleureux et une famille. Il est écrit qu'elle n'en fera jamais partie, que son Père souscrira pour elle d'autres projets, derrière sa bienveillance paternelle maladroite. Il est écrit pour elle une autre histoire, mais la poupée rousse ne le sait pas encore et s'accroche à ses rêves. Elle n'a qu'à tendre la main pour les toucher du bout des doigts, mais qui l'aidera à les attraper? Un Perplexe l'a pris sous sa coupe, mais s'y était il senti obligé envers l'homme qui fut un temps à sa place? Question sans réponse et qui n'en trouvera peut être jamais. Et quelle correction recevra t elle pour être restée si longtemps silencieuse...?
Cette question trouvera peut être réponse sous peu alors que certains échanges la ramènent au monde réel. Ho oui, elle ne va pas tarder à savoir ce qui va lui tomber sur le museau. Jeune lionne redevient un tout jeune lionceau qui aimerait se terrer dans un trou de trou de souris mais qui est bien trop fier pour se faire. Alors elle prend sur elle et prend la direction des remparts et s'en va rejoindre son cher tonton Nithounet, rigide de chez rigide même que c'est lui qui l'a dit...


Bonjour Maistre... petite voix incertaine qui révèle le malaise de la jeune fille qui n'aurait pourtant qu'une envie : lui dire que son Père est revenu pour enfin partager une partie de sa joie avec quelqu'un.
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyLun 9 Mai 2011 - 13:33

Citation :
- Je viens de remarquer l'entrée dans notre enceinte d'une personne que je ne connais point, et qui dont ne fait manifestement pas partie des membres de l'Ordre ou des personnes autorisées à y pénétrer. Or, à ma connaissance, personne n'était attendue ce jour au poste de garde. Aurais-tu une explication à cela?

Un petit frisson lui parcourut l'échine. Avait-il commit une faute en laissant entrer le chevalier De Jeneffe? Non se rassura-t-il: après tout il avait fait ce qu'on attendait de lui, c'est-à-dire, avertir un membre du haut conseil de la venue d’un visiteur et obéir aux instructions. C’est un peu rassuré qu’il répondit au grand maitre.

Sire, c’est qu’il semble que notre visiteur ne soit pas totalement un inconnu pour l’ordre…

Il chercha ses mots.

Si j’ai bien compris, il a été anciennement un grand maitre de l’ordre tout comme vous, avant d’être cru mort… Il s’agit du chevalier Guillaume de Jeneffe, le père de votre écuyère. Elle était là aussi pour attester de son identité. J’ai fait mander un membre du haut conseil, et sœur Cerridween qui m’a ordonné de laisser entrer le chevalier. Il semble qu’elle le connaisse très bien et l’a reconnu de suite… j’ai fait installer son escorte dans la première enceinte.
Voilà tout ce que je peux vous dire, Sire.


Il était un peu étonné malgré tout que le grand maître lui demande à lui pauvre planton qui était le visiteur alors que sœur Cerridween était bien plus à même de lui en dire plus. Mais chacun avait ses raisons se dit-il philosophiquement.

Il attendit un court instant puis repris :

Souhaitez-vous autre chose sire ?
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyMer 18 Mai 2011 - 19:15

[Sur les remparts]

Le Perplexe attendait patiemment la réponse de l'homme d'armes de faction. Bon, il fallait reconnaître qu'il devait l'avoir quelque peu mal à l'aise, ce n'était pas tous les jours que le Normand se déplaçait au poste de garde afin de surveiller les allers et venus des visiteurs et autres travailleurs de l'Ordre, mais, comme par hasard, c'était en ce jour précis qu'un invité insolite faisait son apparition. Mais une petite tête rousse l'interrompt dans ses pensées, s'avançant pas si discrètement que ça vers lui. Elle marche doucement, la mine semblant contrite, un peu comme lorsqu'un enfant doit se rendre voir ses parents et avouer quelques entourloupes, erreurs ou autres bêtises. On tente de charmer, d'enjoliver, peut être d'attirer la sympathie, la tolérance voir la pitié, histoire de diminuer la probable sanction qui n'allait pas tarder à tomber... Mais voilà, le Perplexe n'était pas vraiment d'humeur à l'indulgence, son projet de construction devait voir rapidement le jour, et cette entrée inconnue l'intriguait. Aussi, lorsque la jeune lionne le salua d'un timide "Bonjour Maistre...", il ne répondit qu'avec un bref hochement de tête, indiquant par là qu'il avait bien repéré sa présence, si longtemps attendu...

Son attention de tourna de nouveau vers Fool, quand ce dernier prit la parole:


- Sire, c’est qu’il semble que notre visiteur ne soit pas totalement un inconnu pour l’ordre…

Bizarre, il n'avait pourtant pas entendu parler d'un visiteur pour l'ordre, et encore moins d'un autre membre de la Licorne revenant d'une lointaine mission. Et puis, il les connaissait tous au moins de vue, il aurait rapidement reconnu un visage familier... Mais visiblement, ce n'était pas la seule surprise qu'on lui réservait.

- Si j’ai bien compris, il a été anciennement un grand maitre de l’ordre tout comme vous, avant d’être cru mort… Il s’agit du chevalier Guillaume de Jeneffe, le père de votre écuyère. Elle était là aussi pour attester de son identité. J’ai fait mander un membre du haut conseil, et sœur Cerridween qui m’a ordonné de laisser entrer le chevalier. Il semble qu’elle le connaisse très bien et l’a reconnu de suite… j’ai fait installer son escorte dans la première enceinte.
Voilà tout ce que je peux vous dire, Sire.


- Quoi?


Oui, il était toujours très classe dans l'hébétude... Au moins n'avait-il pas lancé son bien connu cri de ralliement, "Gné!" Mais pour le coup, il était sur le cul! Guillaume de Jeneffe, ici présent? Cela fait tellement longtemps que les recherches ont cessé, que sa disparition depuis plus de trois ans le faisait passer pour mort avec une quasi certitude... Non, ce n'était pas possible, ce devait être une farce, une bien mauvaise blague... Et pourtant, tout le monde semblait en être persuadé. Cerridween le connaissait bien, elle n'aurait pu se tromper. Et la présence de la petite de Jeneffe pouvait donc expliquer pas mal de chose...

Le Perplexe était perdu entre plusieurs sentiments: étonnement, soulagement, mais aussi colère et ressentiment. Tout cela en même temps et dans un cours laps de temps, ce n'était pas bien pour son équilibre mental, déjà bien précaire... Il entendait à peine lorsque Fool lui adressa à nouveau la parole.


- Souhaitez-vous autre chose sire ?

- Euh... Non, cela ira... Merci... Tu peux continuer ton tour de garde...


Il était à nouveau perdu dans ses pensées, essayant de réfléchir rapidement et de mettre ses idées en place. C'est bon, il était décidé, il savait ce qu'il lui restait à faire. Un coup d'oeil du côté de Bérénice, avec un signe de tête et un "Viens" qui ne laissait place au refus, et le voilà qu'il commençait à descendre les escaliers menant aux rempart. Par où les avait-il vu partir? La première enceinte, puis la direction des jardins, non? C'est par là-bas qu'il alla, à trois pattes comme toujours...


[Le jardin des retrouvailles]

Le bruit de sa canne frappant le sol résonne dans les couloirs de la forteresse alors que le Grand Maistre se dirige vers les jardins de Ryes. Le flot d'émotions est toujours présent, le portant vers sa direction comme un courant de doute, de colère et de soulagement. Il y avait tellement de chose à dire, tellement d'événements, pour la plupart triste, qui se sont produits depuis la disparition du Chevalier Blanc de la Licorne, tant de choses à rattraper, et pourtant, aussi, beaucoup de sujets de discorde à venir... Et que voit-il lorsqu'il arrive enfin dans les jardins? Comme s'il lui fallait quelque chose de plus pour se sentir complètement perdu et abasourdi par cette situation des plus utopiques, irréalistes, incroyables, abracadabrantesques? Il en perd pratiquement son vocabulaire... Mais en tout cas, il lâche sa canne, qui résonne à nouveau d'un bruit mat alors qu'elle se retrouve au sol.

- Euh... Ah... Oh...

Oui, il est très intelligible dans la surprise, n'est-ce pas? Bon, on va dire qu'il s'entrainait à prononcer les voyelles par ces onomatopées qui lui donnent un air des plus intelligents, non? Mais d'un coup, il ne reste plus qu'une seule et unique émotion dans la tête perturbée du Perplexe: la COLERE. Primaire, bête et brutale, il ne lui restait plus que cela alors qu'il retrouve assis sagement Guillaume de Jeneffe, ce qu'il y a de plus vivant, reconnaissable malgré les affres du temps et des privations, calmement au côté de la Rouquine Tyranne. Et que font-ils? Ils sont l'un contre l'autre, la main du Chevalier sur la joue de la Chevalière... Non mais c'est quoi ce mauvais rêve? Le sang lui monte à la tête, et les mots lui parviennent à la bouche sans qu'il n'y pense, sans aucun contrôle.

- Alors, c'est tout? On revient d'entre les morts et on se remet aussitôt après d'une jeune demoiselle? Pas même un bonjour, pas même un salut? Pas même ne serait-ce qu'une petite visite, quelques nouvelles, une missive, un mot, une trace... La voix du Perplexe se fait de plus en plus forte, de plus en plus possédé par cette rage refoulée depuis si longtemps, se déversant comme un geyser, explosant suite à cet incident, cette étincelle inattendue.
Et on revient les mains vides, pas de calva, pas même la moindre bouteille d'alcool pour signer son retour!
Et à peine de retour, c'est dans les bras d'une dame qu'on le retrouve! Bizarre, pas même un bâtard n'est venu pour prévenir de votre arrivée! Jeneffe, vous me décevez!


La frustration le faisait tremblait alors que se déversait le flot de sa colère. Ce n'est pas souvent qu'on voit le Perplexe en colère, mais qui dit occasion spéciale dit comportement un peu particulier...
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyDim 25 Mai 2014 - 15:43

[Bien des années plus tard...]


Après son entrevue de Saint-Ouen, il avait pris la décision, courageuse où inconsciente, cela dépendait du point de vue, de faire la route de Ryes. À force de haussements de voix, il avait obtenu qu'on cesse de vouloir lui imposer de faire le voyage en carrosse. Oui il était duc, mais bon sang de bois, il était aussi chevalier. Et s'il devait mourir à cheval sur la route de sa commanderie, baste, ce serait plus honorable que de clamser tout seul dans son lit. Découragés par l'entêtement de leur maître, ses serviteurs avaient fini par capituler et avait ramené l'attelage dans les écuries. À la place, on avait fait venir une jument tout ce qu'il y avait de plus placide – l'heure n'étaient plus aux coursiers et autres nerveux Frisons, le Flamand en était le premier conscient – et on l'avait harnachée comme il convenait. La route fut longue, bien plus que lorsque, quelques années plus tôt, le Grand Maistre, le Grand Écuyer de France ou le héraut de l'Ordre galopait d'Île-de-France en Normandie. Escorté de quelques fidèles Flamands qu'il s'était attaché à Marchiennes et Tournai et dont il avait fait des hommes d'armes, Guillaume avait tenté de profiter de chaque instant. Il se doutait que ce serait certainement son dernier voyage vers la côte de la Manche. Oh, il n'était pas question de le dire à qui que ce soit, non. Ceux qui devaient le savoir le devineraient sans doute, il en était persuadé. Pour ce qui était du reste, ce n'était plus, depuis longtemps, de quelque importance pour lui. Il avait fait son temps, il en était persuadé. Si d'autres que ses proches le comprenaient, qu'est-ce que cela pouvait encore faire ? Son mal était tel que même les convocations pour les allégeances ne lui parvenaient plus. Que nul courrier d'ailleurs ne lui parvenaient plus. Et que donc, il n'écrivait guère à ceux du dehors.

En attendant, donc, il humait l'air de la campagne, qui s'iodait à chaque instant un peu plus. Il laissait son regard divaguer sur les champs, les paysans, les arbres, les forêts, les villages, les chemins... Tout ce que, plus tôt, il aurait scruté, redoutant et espérant y trouver une raison pour sortir l'épée et rétablir le droit. Le plus souvent ce n'était rien qu'une ridicule bande de brigands déguenillés, plus souvent deux que quinze. Ça ne prenait le plus souvent même pas une heure à être poursuivi, capturé et livré au prochain officier de justice. Voire tué, quand ils y mettaient de la mauvaise volonté. À peine de quoi vous mettre en retard, mais toujours de quoi réveiller la bonne humeur de celui qui voyait qu'il n'est pas ici bas pour rien. Et si aujourd'hui il avait ces pensées en tête, c'était moins comme justicier que comme celui qui se souvenait avec plaisir d'avoir été ce justicier. Quand le présent fait défaut, qu'il est doux de se souvenir du passé...


Ainsi, ce fut sans trouble que se déroula sa lente chevauchée vers l'ouest. Qu'il n'y ait pas eu de brigands, routiers ou autre marginal qui se soient fait voir, ou que Guillaume ne les ait pas aperçu, tout se passa sans encombre. Le seul souci fut posé par un tavernier qui avait à toute force tenté de lui refourguer sa fille de quinze ans comme chauffe-lit. Il avait dû crier, et menacer, pour se faire entendre. Le lendemain, il en rit avec ses hommes, leur reprochant d'être encore moins séduisant qu'un vieillard comme lui. Et eux d'acquiescer, avec bonhomie, en lui répliquant que c'était surtout l'argent du vieillard que voulait le père indigne. Ça les avait occupé pendant une bonne partie du lendemain, chacun y allant de sa propre interpolation sur les mœurs des parents, sur l'état du chevalier, sur la trogne des hommes d'armes et autre plaisanterie digne de ce qui sera plus tard un corps de garde.


Finalement, Ryes s'était dévoilée, petit à petit, pas à pas, créneau à créneau. Quand enfin il vit le monumental vaisseau de pierre, auquel tant d'existences s'étaient liées et dans lequel il voyait le visage de tant d'amis, il dut arrêter sa monture, les yeux submergés. Il resta droit, toutefois, mais les pleurs coulèrent, nombreux, sur ses joues avant qu'il ne les essuie d'un revers de manche. Puis, sans un mot, il piqua les flancs de sa jument pour la faire avancer, au pas, vers le poste de garde. Là, revêtu d'une de ses plus belles armures, brillantes comme au premier jour, le front nu et l'épée au flanc, il salua la sentinelle.



- Le bonjour, frère. Le chevalier Guillaume de Jeneffe demande l'entrant.


Il y avait toujours le risque qu'on ne le reconnaisse pas, le temps n'avait pas été tendre avec lui. Mais, après tout, qui ici reconnaîtrait Rassaln ou F'Tarkin s'il revenait de l'au-delà ? Si les noms demeurent, les visages disparaissent. Sic transit gloria mundi...
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyDim 25 Mai 2014 - 21:55

J'étais de garde à la herse. J'aimais ce travail, bien que  je préférais de loin être nommer aux registres. Eté comme hiver, c'était la meilleur place. L'été parce qu'on bénéficiait de la fraicheur des pierres et l'hiver parce que ces même pierres nous protégeaient du froid. J'étais donc à mes rêveries quand un homme se fit voir. Guillaume de Jeneffe...J'avais vu ce nom à la salle du chapitre. Mais était-ce d'actualité encore ?

Bonjour, chevalier. Etes vous invitez à Ries ou dois-je faire prévenir quelqu'un de votre arrivée ? Si vous êtes invité vous devez surement avoir en votre possession une lettre d'introduction ?
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Nom: Guillaume_de_Jeneffe
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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyDim 25 Mai 2014 - 22:15

Et ça n'avait pas manqué, on ne l'avait pas reconnu. À dire le vrai, lui non plus n'avait pas reconnu. Un nouveau venu à Ryes, certainement. Ce fameux sang frais que l'Ordre réclamait avec une telle soif, une telle gloutonnerie. Non pour le répandre sur le sol de France ou d'Empire mais pour y trouver la force qui lui permettrait de survivre. L'homme qui lui faisait face était-il du bois dont on faisait les grands chevaliers ou du roseau dont on créait les esprits faibles ? La question était en son esprit tandis que Guillaume entendait la réponse lui être faite. Et il répondit aux deux en même temps, la première muettement en son esprit – « seul le temps et sa compagnie le dira, et plût à Dieu qu'il ne nous quitte trop vite » – et la seconde à voix haute, son regard toujours accroché au visage de son interlocuteur.


- Dame, mais on n'invite guère un chevalier de la Licorne à rejoindre sa commanderie. Il y passe tout le temps qu'il veut, ce n'est encore point le Louvre où n'entrent que ceux qui ont la chance de recevoir quelque papier tout embaumé de vanille, acheva-t-il dans un franc éclat de rire qui, peut-être, convaincrait qu'il n'était point occupé à se moquer. Puis, reprenant sa contenance, il poursuivit. Je cherche simplement à retrouver une vieille amie dont vous avez la garde et que j'ai délaissé depuis bien trop de temps. Mais, ne vous connaissant pas plus que vous ne me connaissez, je conçois qu'il vous soit difficile de me reconnaître. Aussi, si vous le préférez, vous pouvez tout à fait appeler un de vos frères ou sœurs qui serait assez vieux pour vous assurer que je suis bien celui que je prétends être.


Et intérieurement, le Flamand se morigéna de n'avoir pas pensé à porter sa longue cape frappée du chimérique animal. Cela aurait peut-être facilité les choses. Mais que voulez-vous, pour sa première vraie sortie dans le monde, il semblerait bien que le chevalier rescapé des temps immémoriaux ait justement été trompé par sa mémoire qui, avant, lui aurait commandé, sans même qu'il ait à réfléchir, de s'équiper comme il convenait à un véritable chevalier. À croire que les années ne sont peut-être pas les moins pires des ennemis des gens de guerre...
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MalwynNC

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyDim 25 Mai 2014 - 23:22

Je regardais l'homme. Dame ? Il avait bien dit dame ? En même temps, il pouvait dire qu'il était le roy aussi, ne l'ayant jamais vu ni l'un, ni l'autre, je ne pouvais faire entrer n'importe qui à Ryes. L'homme n'étant pas donc pas invité, je demandais à Maurice d'aller prévenir à qui de droit que le Chevalier de Jeneffe était présent aux portes de Ryes.

J'ai fait cherché quelqu'un.
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Arthur_de_troy

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyLun 26 Mai 2014 - 6:10

Petit ricanement dans la cours d'un bébé licorneux. Il faut dire qu'il y avait de quoi. Lui qui n'était qu'un gamin, qu'un écuyer, qu'un nouveau venu ici, pouvait sans souci entrer et sortir de ce castel. Alors regarder, entendre Guillaume de Jeneffe refoulé à la porte, c'était comme si Wanou ou Bralic se faisaient dire : non t'es un inconnu, tu ne rentres pas ! Alors oui le premier réflexe du blond fut de rigoler. Guillaume de Jeneffe quoi ! C'était à ses yeux juste le plus célèbre représentant de la Licorne en vie. Ancien grand maître, ancien tellement de trucs. Il l'avait souvent vu sur des lices, il l'avait même croisé à Ryes pour son intronisation, alors bien qu'il ne soit qu'un gamin, aucun risque de se tromper. 

Hé hé hé ! Tu refoules Bess aussi de temps en temps ?

Queuoua ? C'était pas chevaleresque de se moquer ? Ben ça tombe bien, c'était pas un chevalier. Mais il commença à s'imaginer Si Bess était refusée à la porte, les tonnes de punition sadiques qui tomberaient sur le dos de Malwyn. Ou Enguerrand tiens ! On verrait un Malwyn volant par dessus la muraille ou en plein dessus... Question de réglage de la bombarde faut croire. Celle dont il n'était pas capable d'envisager la réaction c'était Karyaan, il essayait toujours d'être poli au possible devant elle, car elle imposait, allez savoir pourquoi...

J'suis pas un membre du Haut Conseil ni tout ça quoi. Mais ça c'est Guillaume de Jeneffe... Il a sûrement limé sa corne pour voyager inconnito, mais c'est bien un chevalier de la Licorne. Aucun doute la dessus. 


Surtout quand même que c'était un peu lui qui avait donné la toute première autorisation au blond d'entrer. C'était un cycle étrange que celui où on essayait d'intégrer dans la forteresse celui qui nous avait intégré.
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MalwynNC

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MessageSujet: Re: Les dates ne sont jamais un hasard   Les dates ne sont jamais un hasard EmptyLun 26 Mai 2014 - 9:07

Je souris à Arthur. Ben, on m'avait dit personne passe sans autorisation, donc personne passe s'en autorisation. D'accord, c'était un peu bête et discipliné mais n'ayant jamais vu l'homme comment être sur qu'il était bien qui il disait être. En même temps, des chevaliers, j'en avais vu passé beaucoup ces derniers temps et à moins de le préciser, s'était pas écrit sur leur front que c'était des licorneux. Je notais dans un coin de ma tête, "pensez à demander au grand maitre un signe distinctif pour se reconnaitre entre cornus".

Merci Frère.

Je fis ouvrir la herse pour laisser le chevalier entrer.

Excusez moi pour ce contre-temps, Chevalier. Vous pouvez entrer.
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