[RP]Intronisation

Le discours du Capitaine semblait avoir été déjà entendu à moultes reprises, mais comme par magie, il était unique pour chacun des ecuyers, ces impétrants d'un instant.

Rems ne saurait dire s'il n'avait pas un peu bombé le torse lorsque le Capitaine l'avait brièvement fixé du regard. Cette seconde resterait un moment important pour le Nîmois. Pas autant que la fois où il s'était étouffé avec un grain de maïs à la Halle de Nîmes, mais un de ces petits tournants de la vie. Arrêtant là son introspection, il opta pour une écoute attentive du Chevalier Enguerrand, qui promettait sang et larmes mais aussi fraternité et entraide. Une vie encore plus pleine. C'était engageant, le quasi-ex-ecuyer déclama avec retenue :

Sur mon honneur je déclare, qu'il n'existe nul labeur, nulle souffrance, nul mal qui puisse m'empêcher d'accomplir mon devoir.
Bien que notre royaume traverse crises, troubles, guerres, trahisons, complots et vilenies, notre Ordre s'élèvera toujours là, toujours tel un astre flamboyant pour rappeler aux hommes notre règle: justice et bravoure.
Tel un soleil au milieu des nuages, que je devienne l'élément organisateur du bien, et que je serve la veuve et l'orphelin, le faible d'esprit comme le malingre, et que je choisisse avant, parmi toutes les solutions, celles qui engagent au dialogue et au partage plutôt qu'au conflit et à la guerre.

Je jure sur mon honneur, sur ma vie, sur mon cœur, sur mon âme, de devenir un Errant de la Licorne tel que je dois l'être, à mi chemin entre Justice et Bravoure, comme il se doit.

Y'avait plus qu'à.

Fool regarda le mantel azur tombant sur sur ses épaules. Il avait été fier du vieux mantel gris. Qu'avait-il traversé avec lui? Tout autant que le fléau d'armes, il l'avait protégé… mais du froid, du vent et de la pluie sur de nombreuses lieues, pendant de nombreuses heures de veille… Mais ce nouveau manteau avait un attrait nouveau, une clarté qui illuminait nouvellement son chemin.


Il pris l'écu de la main droite et le passa sur son moignon gauche. Il faudrait qu'il l'adapte pour qu'il puisse tenir fermement sur son bras dépourvu de main dans la bataille. Il admira sur le recto la licorne immortalisée dans une position de défi et de puissance… Enfin il se saisit de la bannière qui tombait en cet instant mollement dans cette salle dépourvue de vent. Il s'imagina un instant galopant sur Bélénos, le mantel azur flottant derrière lui et la bannière claquant au vent.


Il regarda le Capitaine De Lazare.

Mercé, Capitani. Son accent d'Oc revenant naturellement. Il ne trouva rien d'autre à ajouter.


Il repartit vers les bancs, mais cette fois de ceux des errants de l'Ordre où 2 nouvelles places s'étaient faites.

Son Vampire à ses côtés, Alfgard ne se sentait plus d'aise ! Ca faisait tellement longtemps qu'ils n'avaient pas partagé le même banc. .. Mais après toutes ces années, ils partageaient tout le reste, alors un simple banc, pécadille !
Quelle drôle de cérémonie quand même : Bess, soudain devenue blême, avait dû laisser sa place à Enguerrand mais on en savait pas plus : quel était donc ce mal étrange qui l'avait poussée à passer les rennes de la cérémonie au Capitaine ? Des regards étonnés, inquiets avaient été échangés mais difficile de discuter ici.

Les promotions se suivaient et comme à chaque intronisation, la rouquine avait tendance à s'évader ou à s'assoupir, c'etait selon. Là, la cuisse et l'épaule en contact avec son bien-aimé, elle se sentait rassurée si tant est qu'elle en avait besoin et repensait à ses entretiens qui, si ils s'avéraient positifs,  contribueraient à faire grossir les rangs de l'Ordre. Mais le problème était à chaque foi de faire le bon choix …

Que s'avancent à présent les errants Alfgard, Karyaan, Boucanier et Walan

Alfgard se redressa soudain en entendant son nom, un coup de chance, elle ne dormait pas cette fois ! Un oeil à sa soeur et à ses frères appelés, elle souffla à l'intention de l'homme de sa vie : Si Vous le permettez, je dois déjà Vous quitter ! A très vite …

L'Errante suivit l'allée jusqu'au Capitaine qu'elle salua d'un léger hochement de tête et sourire aux lèvres, elle attendit que la rejoigne ses compagnons.

L'Errante se prit soudain à aimer cette cérémonie si particulière : c'étail là comme une récompense commune, sans les appartés qui égrenaient les mérités individuels. Inutiles !  S'ils étaient là, c'est qu'ils l'avaient certainement mérité, à moins que le Haut-conseil n'ait été privé de son libre arbitre, taquiné par le Malin ou enlisé dans une cuite qui durait depuis la dernière cérémonie !
Oui, Alfie aimait ça, ces épaules au touche à touche, ces quatre visages graves et concentrés, ces quatre personnalités si différentes mais unis par le même objectif : oeuvrer pour l'Ordre.
Sans plus attendre, elle éleva la voix et déclara, maîtrisant l'émotion par habitude  :

"Que par ma vie ou ma mort, par mon sang ou mon âme, par ma foi ou ma raison je serve l'ordre comme je l'ai toujours fait, et à travers lui le roy de France et son peuple.
Que je devienne l'élément qui assemble ce qui est épars, que je devienne celui sur qui se reposent les faibles en temps de besoins.

Conformément à notre cri de guerre, Justice et Bravoure, que la justice guide mon bras, et la bravoure mon esprit dans les temps de doute.

Que le cavalier que je suis serve de par son cheval, sa lame et sa lance, ainsi que ses couleurs nos préceptes. "

Elle se tut enfin et reporta son regard sur le Capitaine.
« Cavalière » … elle savait qu'elle venait d'atteindre son but ultime.

Cavalière … CA-VA-LI-E-REUUU … Alfgard avait beau tordre le mot - ô combien prestigieux pour elle – elle ne s'en lassait pas !
La cape bleue Azur et les étriers  en main, elle remercia Enguerrand  d'un signe de tête appuyé et le gratifia de son plus large sourire. Puis son regard se posa sur les trésors qu'elle tenait maintenant fermement : que de symboles ils représentaient ! Fière ? Un peu mon n'veu ! La rouquine ferma les yeux un instant et se jura de ne rien lâcher, consciente plus que jamais de ce que l'Ordre représentait à ses yeux, consciente que sa quête du meilleur n'était pas encore atteinte – ne le serait peut-être jamais – mais malgré les ans qui loin de l'épargner, la marquaient à chaque saison un peu plus durement, elle devait continuer sans faiblir,  continuer comme avant mais en mieux. Elle jeta un oeil discrêt sur ses petits camarades de promotion : comment le vivaient-ils eux ? Introspection certainement,  comme elle.

Et tout ça grâce à … l'ex -lieutenant  reporta soudain son intérêt sur le Sublissime et à moins qu'elle n'ait été sujette à   hallucinations, elle avait bien vu un sourire lui étirer la bouche ? Le Taciturne avait donc souri … A quoi pouvait-il bien penser qui le mette en joie ? Le connaissant un peu quand même, sa première idée fut qu'il devait être fier de ses « pays », de ses compagnons Languedociens qui lui collaient aux bottes depuis des lustres et le suivaient partout.

Rejoignant le banc des Cavaliers, clin d'oeil discret à son Vampire au passage, Alfie resta encore un peu au milieu de ses  souvenirs, qui lui arrivaient pêle-mêle :  les parties de brouette à la caserne de Nîmes avec ses joyeux soldats, le nettoyage des latrines donné en punition aux récalcitrants, , les hurlements et  menaces de coup de bottes dans le fondement, les célèbres soirées « coup de torchon » et « olives volent » qu'animait avec poigne et beaucoup de charme – Alfgard en connaissait au moins un qui l'était bien, sous le charme, y avait qu'à voir son air benêt quand il la regardait du fin fond de la salle ! - la non moins célèbre Morrigan, tavernière de la Cave aux Brigands et dont le propriétaire siégeait parmi le Haut - Conseil, là, pas loin.

Nostalgie, quand tu nous tiens ! Bé faut lâcher maintenant.
La rouquine revint enfin à la cérémonie, gigota un peu pour se remettre d'équerre et se dit qu'elle avait hâte de prendre possession de la lance mais qu'il faudrait qu'elle s'entraîne, pas trop habituée. Et une nouvelle monture aussi ! Ah oui, elle avait hâte ! Mais après « cavalier » y a … La cérémonie allait donc se terminer mais certainement pas tout de suite …

Et voici à présent que les quatre Cavaliers avaient pris place en les rangs du Chapitre.

Fool, abordé par celui qui était connu sous le nom de Maurice...d'ailleurs, comment avait il bien pu rentrer dans le Chapitre ce passe muraille la? Il faudrait qu'il éclaircisse ce point ultérieurement...Maurice, donc, était venu rejoindre le nouveau Cavalier, lui délivrant visiblement urgent et fort secret message.
Et il fallait croire que ledit message était pour le moins d'une certaine importance pour ce que soudainement Fool se lève,  après avoir jeté bref regard vers le Grand Maitre, et se dirige vers la porte du Chapitre.

C'était donc un fort sourcillant Capitaine qui avait observé ce surprenant manège, apportant son lot de questions dans cette pour le moins inhabituelle cérémonie...

Un bref coup d'oeil sur la liste des intronisés.
Un fin sourire se faisant alors jour sur le visage du Chevalier.
Sa tâche était enfin finie. Il allait pouvoir se tir...rejoindre le Haut Conseil et passer ce volage flambeau, le replaçant en les mains du Grand Maitre

Quelques pas afin de monter sur l'estrade, ne quittant pas des yeux Bess puis, s'installant sur le fauteuil de bois jouxtant la cathèdre du Grand Maitre, il se pencha vers celle-ci et lui murmura:

Je ne peux aller plus loin ce jour, Grand Maitre. Te sens tu la force de terminer ce Chapitre?

Les paroles étaient simples et directes, comme à l'accoutumée. Elles ne laissaient évidemment que peu transparaitre de l'inquiétude qui était sienne.
Il restait en effet encore une tâche à accomplir, et il n'était pas en son pouvoir de s'en acquitter.
Il fixait à présent le regard du Grand Maitre, attendant sa réponse, tentant de percer le moindre détail indiquant la réalité de son état de santé...

(EDIT nN° 25432: hum...donc nous disions 4 cavaliers et un errant. Et j'vous mets quoi avec ça? )