Salle de soins

Le petite peste d'un coup de hanche l'avait propulsé vers le devant de la scène....

Oui, m’dame. Akane a une cicatrice à te montrer… et besoin d’un examen… plus intime. Si m’sieur Psycho a fini.

Embarassée sur le coup, elle avait juste demandé à ce que sa plaie au flanc soit examinée. Elle se ressaisit... Zalina voulait certainement s'assurer que la jeune escuyère ne souffre plus aussi bien moralement que physiquement

- Je me tiens prête pour l'examen ma soeur.

Pourvu que Cerridween n'insiste pas trop sur la perte du bébé... C'était encore une lourde épreuve que d'en parler... Les plaies morales étant toujours plus longues à cicatriser que les plaies physiques...

Une seule réponse à son appel. Encore et toujours la même voix; Aussi légère qu'un murmure, mais déterminée comme bien peu de femmes en ce bas-monde. Pour un peu, Guillaume lui aurait souri et entamé quelque drôlerie, comme un père à son enfant. Mais depuis bien des années Zalina n'était plus une enfant. En grande partie de sa faute. A la trinqueballer partout, du donjon aux sous-sols, de la mer aux montagnes, le Flamand en avait fait une vraie guerrière, violente, forte, intelligente, indépendante... et seule, suicidaire, résignée... Etait-ce là ce qu'avaient voulu ses parents en la confiant, il y a plus d'une demi-douzaine d'années, à la Licorne? Voulaient-ils qu'elle devienne cette femme, et non une élégante dame destinée à faire la fierté d'un mari bien possessioné?

Mais cela, elle l'avait été... Etrange épisode dont il n'avait aperçu la fin, ni le début à dire vrai, ces mois où Félicia avait remplacé Zalina, où le corset avait pris la place des chemises, et le chignon celle du heaume... Puis elle était revenue, entre ses mains, se soumettant à ses ordres, à ses demandes, et lui offrant tout dernièrement encore sa chemise pour le soigner...

Regard mêlé de tendresse et de compassion pour ce petit bout de femme, déjà âgée de vingt ans mais toujours espiègle comme une fille de seize...

- Damoiselle... Rien... de grave, je pense... Vous avez reçu une lettre puis avez tourné de l'oeil... Et vous voici en mes bras, bien curieux trône, n'est-il pas?

Pourquoi tentait-elle de rire? Ou de faire rire? Alors qu'un instant plus tôt il craignait pour sa vie... Allez, réfléchit Guillaume. Pourquoi essaye-t-elle de rire, alors que son regard dit le contraire? Une seule raison, le détourner d'elle, fuir dans la solitude, ne pas se montrer faible. Pour un peu, la voyant répéter une des leçons qui tenaient le plus de place dans son existence, le Flamand aurait presque eu envie de sourire. Mais aujourd'hui, au plus profond de lui, Guillaume ne voulait la laisser réussir sa parade.

Non, il devait savoir ce qui avait ainsi vaincu sa pupille. Elle qui résistait à tout, devant lui, pourquoi, et comment, un simple bout de papier était-il venu à bout de ses défenses. Le savoir pour l'aider, et, peut-être, pour supprimer cette peine de ce visage.

Désolé, ce n'est pas cette fois que le chevalier sera abusé...

- Or donc, en attendant que vous ne développiez cette musculature qui vous fera porter un vieux grabataire, souffrez que celui-ci vous offre le repos de la sienne... Et n'insiste pour savoir les raisons de ce trouble. Qu'y a-t-il donc sur ce parchemin que vous n'avez pu encore me dire...

La mort. Elle avait encore frappé. Encore et toujours déterminée à isoler la Poitevine au milieu du royaume de France, loin de ses amis et modèles disparus, loin de ses amants, aussi, peut-être... Ses amants, Guillaume n'y avait au final jamais songé, tant la jeune femme lui semblait loin de cela, vierge guerrière de la Licorne, redoutable comme les princesses de légende, isolée de ses sentiments qui avaient tant fait souffrir le Flamand.

Stupide chevalier qui n'avait rien vu, si tant est qu'il y ait eu quelque chose à voir. Et qui n'avait su comprendre sa filleule, ni lire en elle comme il y réussissait tant avec d'autres... Car ce "très très bon ami" pouvait bien être un de ceux-là, sans quoi, pourquoi aurait-elle hésité avant de le qualifier de la sorte? Qui sait s'il ne l'avait déjà croisé auparavant? Peut-être ce baron poitevin au nom imprononçable? Et dont il ne se souvenait plus vraiment, à dire vrai.

- En Poitou, oui, bien sur... Mais, voulez-vous que je vous y accompagne, ou dsirez-vous rejoindre seule vos terres de Colombiers? Et remettre à votre intendant les remerciements de l'Ordre pour son aide... Car je ne sais si ce fut douloureux, étant comme qui dirait bien loin de ce genre de souci lorsqu'il m'éloigna des remparts rennois.

Il la redépose alors, et la fixe dans les yeux, plongeant son regard dans le Sien... Tant de choses à dire, à lui transmettre, mais une telle crainte de la faire plier sous ses paroles. Maudits soient les dieux qui en avait fait son parrain, la condamnant à cette solitude qu'il avait lui-même érigé en art de vivre, avant d'y porter la plus sainte des attaques, celle du mariage... Cérémonie dont il avait exclu sa pupille, inconsciemment peut-être, mais était-ce là important? Non, il lui avait ôté tout le bonheur auquel elle aurait pu, elle aurait du avoir droit... Aristote qu'il se détestait à ce moment...

"Êtes-vous certaine... que cela ira?"

"Ne pas s'inquiéter". Non, mais elle en a de bonnes elle, et comment ne pas s'en faire? Comment ne pas craindre de la voir se perdre corps et biens? Ne pas redouter une funeste rencontre? Une décision hardie? Mais il était déjà trop tard. Elle avait déjà disparu, insaisissable... Le Flamand pose un dernier regard sur le sol qu'elle foulait quelques instants plus tôt, ferme les yeux, étrangle un sanglot.

"Cours vers la mort, petite enfant, cherche-là, jamais elle ne t'offrira ce que tu lui demandes... Elle ne te prendra pas, se moquera de toi, t'enlèvera tous ceux auxquels tu tiens, qu'importe tes prières, tes voeux, tes demandes, tes marchés... La camarde ne se laisse pas diriger..."

Guillaume avait prononcé, sans s'en rendre compte, ces mots à voix hautes. Vif, il embrasse la salle du regard. L'a-t-on entendu? L'a-t-on vu? Il ne remarque personne, se signe puis quitte ces lieux, pour l'instant...

[HRP]Suite du RP du duel de Kalian et Caturix commencé dans la cour de la forteresse[/HRP]

Oui je m'en voudrais profondément de vous avoir handicapé par un simple bleu... Quand à l'infirmerie elle n'est pas bien loin et en effet je la connais particulièrement bien. D'ailleurs je dois vous remercier de m'avoir laisser dans un état convenable... c'est bien la première fois que je n'aurais pas besoin de soins à la fin d'un duel... donc merci beaucoup ma jolie dame !

Sourcil qui se soulève sur les derniers mots prononcés par l’Errant tandis qu’elle prend appui sur le bras si gentiment proposé. Pour sûr qu’elle ne l’avait pas envoyé à l’infirmerie, c’était à peine si elle l’avait touché. Mais elle en retirait un point positif. Reprendre une épée en main lui avait fait du bien. Et plus encore, elle savait désormais qu’en cas de bataille, il y aurait de bons éléments sur le terrain, en qui elle pourrait avoir confiance.

Le chemin fut quelque peut difficile, et lui parut interminable. Non pas que la présence du licorneux la dérangeait, loin de là, mais son genou était encore sensible. Leurs pas se faisaient entendre à mesure qu’ils progressaient dans la forteresse. Douce odeur qui venait chatouiller ses narines. Douce odeur qui lui deviendrait bientôt familière. Qui lui manquerait sûrement lorsqu’elle serait au loin. Au retour dans la vie de tous les jours.

Ca fait longtemps que vous êtes ici ? Enfin, je veux dire, à la Licorne ?

Les rayons du soleil filtraient à travers les fenêtres, éclairant le chemin qu’ils suivaient. Le bâtiment était reposant, agréable. Petit regard vers Caturix qui marchait à ses côtés.

C’est un lieu agréable. Reposant. Ca doit être dur d’en partir.

Petit rire alors que la porte de l’infirmerie se dresse enfin devant eux. Petit soupire de soulagement qui lui échappe alors qu’elle va enfin pouvoir s’asseoir un peu. Et peut être même boire. C’est que passer plusieurs heures sous le soleil fatigue et donne soif…

Ils avaient lentement mais surement pris le chemin de l'infirmerie et après avoir traverser une bonne partie de la cour entrèrent dans la bâtisse pour rejoindre l'infirmerie. Ils marchèrent au rythme imposé par le genoux de la jolie écuyère et le normand ne s'en plaignait guère car la compagnie était des plus charmantes et il n'avait jamais vraiment apprécié de devoir aller se faire soigner. Même s'il était vrai que cette fois-ci il ne subirait aucun soin, il n'en restait pas moins un vieux réflexe désormais concernant l'infirmerie.

Ca fait longtemps que vous êtes ici ? Enfin, je veux dire, à la Licorne ?

Souriant à Kalian, l'errant se remémora la cérémonie qui avait fait de lui un membre de l'ordre. Ce jour restait graver dans sa mémoire et le resterait sans aucun doute jusqu'à la fin de ces jours.... D'autant qu'il avait eu la chance d'être intronisé lors d'un chapitre de l'ordre qui avait avais eu lieu dans un endroit où il y a peu de chance que cela se reproduise. Se souvenir de cette nuit d'été dans la forêt près de Paris où le Capitaine Rhuyzar remplaçant l'ancien Grand Maistre de la Licorne lui avait fait prêter serment et fait de lui un écuyer de l'Ordre. Le baron souriait encore quand il revoyait les images de la cérémonie passer dans son esprit... il souriait avec une émotion non dissimulée....Chassant les images de sa tête, il tourna cette dernière vers le regard de la jeune femme et lui répondit avec un sourire

A la Licorne ? ... Et bien cela fait un peu plus d'un an maintenant. J'ai été intronisé écuyer lors du Chapitre de la Licorne qui s'est déroulé dans les bois près de Paris l'année dernière. Peut-être étiez-vous présente et vous rappelez-vous de cette cérémonie. Nous étions trois à entrer dans l'Ordre ce jour là. Benjamin que vous rencontrerez surement à une cérémonie dans la forteresse un de ces jours, Scarbo qui nous a...... malheureusement quitter précipitemment lors d'une bataille devant les remparts de Rennes...

Le normand déglutit fortement se rappelant qu'il était la cause de cette mort ayant mal compris les ordres de la princesse Armoria. Il avait encore du mal à accepter et passer outre cette erreur lourde de conséquence pour beaucoup et le souvenir d'une soeur disparu à cause de lui le mit mal à l'aise. Caturix essaya de faire bonne figure espérant que l'écuyère ne soit aperçue de rien.

.... et donc moi-même.... Une très belle cérémonie que nous avons eu ce jour là à la lueur des torches.

Penser à autre chose et parler d'autre chose étaient les seules choses que souhaitait l'errant. Pendant que les deux duellistes continuaient à marcher en direction de l'infirmerie, le baron en profita pour regarder par la fenêtre négligemment afin de cacher les errements de sa conscience et trouver un autre sujet de discussion. Heureusement Kalian s'en chargea pour lui et le petit rire de cette dernière lui arracha un sourire et il ne put s'empêcher de répondre par un même rire.

Effectivement c'est très reposant comme lieu.... mis à part lors des cours où là il arrive souvent que l'on transpire, voir que l'on se blesse. Mais la forteresse est très agréable et s'y ressourcer est toujours un bonheur car le calme et la quiétude en font un refuge idéal. J'avoue avoir toujours du mal à la quitter pour retourner dans la vie réelle et tumultueuse mais on ne peut rester indéfiniment à l'abri quand on sert les autres....

.... Ah voila l'infirmerie, je vais pouvoir vous torturer un peu si toutefois vous me faites l'honneur de vous laisser passer un peu de baume sur votre genoux. C'est moi qui suis la cause de cette douleur, il est normal que ce soit moi qui l'atténue non ?

Un sourire suivit d'un rire ponctua cette dernière phrase alors qu'ils pénètre dans la terrible pièce. Caturix l'aida à s'assoir puis s'aventura vers l'intérieur pour essayer de trouver Cerridween ou Zalina qui pourraient surement l'aider à trouver le bon baume à apposer. Le normand savait qu'il existait puisque il y avait eu droit pour ses côtes. Et sans doute un peu d'eau ne ferait pas de mal pour se désaltérer mais ça l'errant savait où la trouver et il n'aurait pas besoin d'aide.

Zalina, Cerrid ? Il y a quelqu'un

En attendant une réponse, le baron essaya de repérer discrètement parmi tous les flacons celui qui avait servi à lui soulager un peu les côtes la dernière fois.

Ah voila l'infirmerie, je vais pouvoir vous torturer un peu si toutefois vous me faites l'honneur de vous laisser passer un peu de baume sur votre genoux. C'est moi qui suis la cause de cette douleur, il est normal que ce soit moi qui l'atténue non ?

Un sourcil qui se lève alors qu’un sourire se dessine en coin. Cet homme était de bonne compagnie, au moins de cela elle n’en doutait plus. Le voyage jusqu’à l’infirmerie s’était fait sur le ton de la discussion, presque comme s’ils se connaissaient depuis longtemps alors que ce matin encore, elle ne l’avait jamais rencontré. Il avait répondu patiemment à sa question, allant un peu plus au-delà, se rappelant une cérémonie, qui, elle n’en doutait pas, était un tournant dans la vie de tout licorneux.

Elle n’avait pas osé insister quand il avait parlé de la bataille de Rennes et de Scarbo. Il était resté vague et avait fini par détourner le regard. Il avait respecté son silence quand aux détails de ses blessures, elle respecterait le sien quand aux souvenirs douloureux. Elle s’était juste contentée d’un geste simple. Sa main libre, pendouillant le long de son corps était venue se poser sur le bras sur lequel elle prenait déjà appui. Sans un mot, sans un regard. Geste se rapprochant de celui d’une mère. Peut être qu’elle aurait pu avoir le même, envers son fils, quand celui-ci aurait connu ces premières peines…

Mais déjà elle se retrouvait assise dans l’infirmerie, à le regarder chercher de quoi la soigner. Elle ne pouvait empêcher ces lèvres de rester étirées dans un petit sourire, presque moqueur, mais néanmoins fort amical.

Me torturer ? Encore ? Mon genou ne vous suffit donc plus ? J’espère au moins que vous saurez faire preuve de douceur. Je ne voudrais pas me retrouver encore plus handicapé que ça.

Elle ne put s’empêcher de lui faire une grimace en lui tirant la langue, telle une enfant cherchant des poux à son camarade de jeu. Bah quoi ? Le duel avait pris fin, il fallait bien se détendre un peu dorénavant. L’Errant continuait vaillamment l’exploration du lieu, à la recherche de ce qui devait être les infirmières. Elle n’allait quand même pas déranger pour si peu…

Sinon laissez Messire, un peu d’eau fraîche suffira. Ne dérangez pas les infirmières qui doivent avoir mieux à faire. Et puis, j’ai déjà presque plus mal !

Dit la jeune femme en se redressant avant de se retrouver assise sur la chaise, essayant de cacher une grimace de douleur après avoir forcé un peu trop d’un coup.

J’avais dit presque…

Elle l’avait regardé ouvrir tous les pots lui tombant sous la main pour les humecter. Façon des plus étranges pour trouver le remède miracle… Mais elle devait lui faire confiance, semblait-il… Heureusement que ça n’était qu’un simple hématome, sans quoi elle aurait commencé à se poser de sérieuses questions. D’un autre côté, le voir faire des grimaces chaque fois que son nez se relevait était assez sympathique et occupait le temps. Hum… Cela n’était pas correcte de se moquer de l’Errant… Oh et puis, après tout…

Vous m'avez dit que vous veniez de quelle province déjà ? Vous semblez avoir beaucoup voyager également. Je me souviens de votre nom à propos d'une affaire dans le Maine avec le triste sire Jason... me demande pourquoi vous l'avez pas achever, cela aurait rendu le monde meilleur.... enfin bon on ne va pas refaire le passé.

Actuellement, je suis du Rouergue. Millau. Mais j’ai du mal à rester en place. Cela doit faire quelques mois que je n’ai pas bougé, mais sinon, oui, j’ai mis du temps à m’y établir.

Sa voix s’était tue alors que ses saphirs s’étaient fixés sur l’homme dont le nez continuait à fouiller les divers pots. Jason… Un nom qu’elle ne risquait pas d’oublier de si tôt. Un rire amer s’échappa de sa gorge alors qu’elle répondit, le regard vague.

Pourquoi ne pas l'avoir achevé ? Il faut le demander à Ilmarin. C’est elle qui l’a blessé. Mais croyez moi si je vous dis que je n’hésiterai pas à lui ôter la vie si jamais l’occasion venait à se présenter.

Espérant qu’il n’ait pas remarqué son changement aussi bien sur son visage qui s’était durci que sur dans sa voix, qui était devenu plus ferme, elle tourna ses yeux vers la porte fermée de l’infirmerie. Ce fut la voix de l’homme qui la rappela à l’ordre, ramenant ses pensées à ce qui l’entourait. Arrêter de se replonger sans cesse dans le passé…

Ses lèvres s’étirèrent dans un petit sourire timide, hésitant à venir alors que ses mains tremblantes s’affairaient à remonter son pantalon pour laisser à découvert son genou. Ce dernier avait pris une légère teinte bleutée. Rien de bien méchant. D’ici un jour ou deux, elle n’aurait déjà plus mal. C’était juste le contre coup. Sa bouche s’ouvrit pour le signaler, mais déjà une nouvelle question arrivait.

Elle garde le silence quelques secondes, faisant un point rapide. Pour la première fois depuis des mois, elle avait retrouvé le sommeil. Certes, les nuits étaient encore entrecoupées de cauchemars, mais au moins elle pouvait se réveiller le matin en étant reposée. Elle arrivait à nouveau à entendre son rire résonner, et sentait son visage plus détendu, la mâchoire n’étant plus continuellement crispée. Le bilan était vite fait…

La Licorne m’a sauvé la vie ! Ponctuer sa phrase d’un petit rire, comme si cela n’avait été qu’une vague plaisanterie. Mais pourtant… Cet endroit est vraiment reposant. Qui aurait cru qu’une bretonne prendrait autant de plaisir à être en Normandie ? Et tout le monde semble sympathique. J’ai l’impression qu’ici, le mot unité a un réel sens. Je crois que c’est important, car nous faisons partis des gens amenés à devoir subir les horreurs de la vie. Bravoure… Oui, il en faut, pour supporter certaines scènes… Et cela doit être réconfortant de savoir que l’on peut compter sur ses pairs lorsqu’on a besoin de vider son sac. L’armée, hélas, n’offre pas toujours ce privilège. Et elle n’a pas toujours d’honneur… Du moins, est-ce ce que je pense, quand on voit qu’elle est capable de se retourner contre les gens à qui elle a promis fidélité.

Hum… Excusez moi, je m’égare… Je crois avoir trouvé ce que je cherchais ici. Alors oui, mon séjour est des plus agréables. Même si une vilaine personne a tenté de m’estropier !

Eclat de rire sincère qui se fait entendre à nouveau alors que Caturix soigne son genou douloureux. Au moins pouvait elle connaître à nouveau le bienfait du rire…

Pendant qu'il badigeonnait le genoux de Kalian du fameux baume qui faisait des merveilles, le normand l'écouta raconter son histoire, enfin d'ou elle venait plutôt. Le Rouergue n'était pas la porte à coté, et pas forcément la plus calme des provinces nouvellement découverte. L'errant ne savait pas trop comment se déroulait les choses là bas mais des voyageurs lui avaient dit que c'était assez instable et qu'il n'y avait pas vraiment de force armée digne de ce nom.... tout du moins du coté des forces légales.

Ensuite vient sa version de l'affaire avec Jason. Le baron n'avait pour sa part jamais entendu que la version du triste sire et celle des membres de la Licorne qui lui avait rapporté l'affaire... un nouvel éclairage était donc bienvenu. Lorsqu'elle lui dit qu'il devait la croire quand elle disait qu'elle n'hésiterai pas à la tuer si l'occasion se présentait, il cessa de regarder le bleu du genoux pour lui fixer ses deux saphirs avant de lui répondre en soupirant doucement.

Mais je vous crois sur parole ma belle... je n'en doute pas un instant pour tout dire. Je sais que vous êtes tout à fait capable de faire ce que vous dites.... mais j'espère que ce n'est pas pour demain car il n'en vaut pas vraiment la peine...

Il sembla à Caturix qu'elle allait dire autre chose mais il avait été plus rapide et sa question sur la Licorne l'interrompit... le normand le regretta mais la laissa parler et il fut tout d'abord surpris par l'entame de sa réponse, puis finissant de badigeonner son genoux l'écouta jusqu'au bout. Il avait ressenti la même chose quand il était rentré dans l'ordre à propos de l'unité et de la bravoure... et encore plus en ce qui concernait l'honneur. Une fois finit, il regarda son travail et décida d'en remettre une couche afin de prolonger un peu le tête à tête et prit la parole à son tour.

Et bien vous n'êtes pas la seule bretonne vivant en Normandie vous savez. Je sais qu'a Avranches plusieurs normand sont mariés avec des bretonnes et tout se passe pour le mieux. Je suis normand mais j'accueille toutes les personnes qui le souhaitent sous mon toit. Je sais qu'il y a un certain antagonisme entre la Normandie et la Bretagne mais ça n'empêche pas de se sentir bien chez l'autre. Et puis Ryes est plus Licorne que normand il faut dire. En tout cas je suis heureux que vous vous sentiez bien ici.

Nous sommes entre frères et sœurs ici et il est normal de fraterniser avec tout le monde, surtout quand à l'extérieur tout n'est que guerre et dévastation. La fraternité et l'unité sont donc très important et je dirais même primordiales pour que nous puissions être ce que nous sommes. La bravoure fait partie de notre devise et donc oui elle fait partie de nous et en effet vous avez raison il en faut une bonne dose pour supporter certaines choses.

Comme je l'ai dit nous sommes entre frères et sœurs ici et donc nous pouvons tous nous confier ce que nous avons sur le cœur.... c'est important de pouvoir le faire pour continuer à avancer. On ne laisse personne au bord du chemin ici. Quand à l'armée.... et bien tout dépend de ces officiers, certains sont très bons et savent maintenir un honneur et une discipline alors que d'autres sont incompétents et leurs hommes deviennent des soudard et des brigands....

Il s'arrêta un instant pour regarder ce qu'il faisait. Normalement la dose de baume qu'il avait mis suffirait amplement à faire atténuer le passage d'une lance sur des côtes et donc la jeune femme ne devrait pas avoir trop de douleurs à partir de maintenant. L'errant ne put s'empêcher de répondre à son rire quand elle l'accusa d'avoir voulu l'estropier et il allait répondre quand Akane entra dans l'infirmerie d'un air peu avenant et leur dit...

-Bonjour vous deux, vous trouvez votre bonheur ? Je ne vous dérange pas très longtemps, je viens juste récupérer un remède, faites comme si je n’étais pas là… enfin… dans certaines limites…

Elle ne semblait pas ravie de voir Caturix a coté de Kalian et le normand aurait juré qu'elle essayait de lui faire comprendre sèchement. Un peu piqué qu'elle fasse ce genre de remarque d'autant que cette dernière aurait surement été la dernière à pouvoir faire ce genre de réflexion, le baron décida de jouer à un petit jeu. Ayant terminer de badigeonner la jeune écuyère, il lui prit le pantalon et le fit redescendre doucement avant de se relever non moins doucement. Caturix prit sa main gauche pour la mettre dans celle de Kalian afin de l'aider à se relever puis lui fit une bise appuyée sur le front avant de dire en la tutoyant et la regardant dans les yeux volontairement pour voir la réaction de Akane.

Et bien ma belle écuyère, je crois que j'ai réparer ma maladresse qui t'a estropier et ce bisou est là pour me faire pardonner. J'espère que tu me pardonne donc ce joli bleu sur ton non moins joli genoux.

Puis se tournant vers Akane il lui demanda espièglement avec un grand sourire...

Et... quelles sont ces fameuses limites Akane que nous sachions où nous arrêter en ta présence ? Même si je me doute que nous pouvons aller très loin n'est ce pas.... après tout je crois savoir que s'amuser avec d'autres personnes du sexe opposé ne t'indispose pas particulièrement.

Tournant le dos à Akane et regardant de nouveau Kalian il fit à la bretonne un sourire entendu suivit d'un clin d'œil puis mit son bras autour de sa taille et lui demanda.

Je te raccompagne à ta chambre ma chère écuyère ? Je m'en voudrais que ton genoux souffre jusque la bas si j'ai mal fait mon travail.

Elle avait fin trouvé la dite plante dont les feuilles étaient concassées soigneusement et placées dans un bocal prévu à cet effet, quand elle entendit la voix de Caturix.

Et... quelles sont ces fameuses limites Akane que nous sachions où nous arrêter en ta présence ? Même si je me doute que nous pouvons aller très loin n'est ce pas.... après tout je crois savoir que s'amuser avec d'autres personnes du sexe opposé ne t'indispose pas particulièrement.</FONT>

Et ce sourire espiègle qui lui était adressé… Elle ne se démonterait pas, elle en jouerait d’ailleurs exceptionnellement, histoire de provoquer son interlocuteur… Ses nausées lui jouaient encore des tours, mais elle évita pour le moment que d’afficher ses maux…

-Cher Suzerain, avec tout le respect que je te dois, vous faites ce que vous voulez Dame Kalian et toi icilieu, mais ne nous faîtes pas de petites licornes, on a besoin de recrues opérationnelles…

Léger silence, elle avait à ce moment là un regard des plus espiègles, il lui avait tendu la perche, autant jouer le jeu jusqu’au bout , le passage à l’acte étant autre chose…Elle aimait son époux…

- Jouer avec des personnes du sexe opposé ne m’indisposait pas bien au contraire, mais tout a une fin parait il … Je sens comme une pointe de regret, serais tu déçu de n’avoir pas été sur ma longgggggggue liste de conquêtes ?

Eclat de rire… Elle avait la réputation d’avoir eu beaucoup d’amants dans sa vie… Or finalement, ce n’était pas le cas, et puis… A quoi bon se priver ? Elle se moquait bien des candira tons débiles que certains aimaient à répandre un peu partout, faute d’avoir une vie passionnante… Des charognards, comme elle les appelait vulgairement… Elle fit chauffer de l’eau ensuite pour se préparer la décoction.

Elle avait acquiescé aux paroles de l’Errant, ravie de voir qu’il confirmait ses dires, de voir qu’il confirmait qu’elle avait bien trouvé ce qu’elle recherchait au sein de la Licorne. Ses saphirs se posèrent sur son genou barbouillé du baume qu’il avait déniché à l’aide de son odorat. La douleur avait laissé place à une chaleur agréable qui enveloppait l’articulation meurtrie. Au moins le passage à l’infirmerie n’aurait il pas été vain.

Caturix avait fini par se joindre à son éclat de rire quand la porte s’ouvrit sur une Ecuyère. Son visage ne lui était pas inconnu. Elle l’avait déjà repéré durant son intronisation. N’était ce pas celle qui lui avait déjà jeté un regard noir ? Fort possible… Que lui avait-elle dont fait pour s’attirer ses foudres sur elle ?

Bonjour vous deux, vous trouvez votre bonheur ? Je ne vous dérange pas très longtemps, je viens juste récupérer un remède, faites comme si je n’étais pas là… enfin… dans certaines limites…

Et bien ma belle écuyère, je crois que j'ai réparer ma maladresse qui t'a estropier et ce bisou est là pour me faire pardonner. J'espère que tu me pardonnes donc ce joli bleu sur ton non moins joli genoux.

Et... quelles sont ces fameuses limites Akane que nous sachions où nous arrêter en ta présence ? Même si je me doute que nous pouvons aller très loin n'est ce pas.... après tout je crois savoir que s'amuser avec d'autres personnes du sexe opposé ne t'indispose pas particulièrement.

Je te raccompagne à ta chambre ma chère écuyère ? Je m'en voudrais que ton genou souffre jusque la bas si j'ai mal fait mon travail.

Un sourcil s’était relevé alors que les échanges de paroles avaient commencé. Pas toujours évident de suivre certains sous entendus quand on n’était pas au fait de certaines histoires. Encore moins évident quand on ne voulait pas s’attirer les foudres d’une personne. Mais il y avait eu également de l’étonnement face à la remarque de l’Ecuyère. Se serait-elle méprise sur les raisons pour lesquelles ils étaient à l’infirmerie ?

Elle s’apprêtait à répliquer qu’il n’en était rien, expliquer que l’Errant ici présent avait juste tenté de la mettre à terre pour gagner le duel, mais ce dernier la pris de court. Se tassant dans un premier temps sur sa chaise, elle avait fini par décider de le rejoindre dans son jeu lorsqu’il tendit la main vers elle pour l’aider à se relever, après avoir remis le tissu de son pantalon en place. Après un petit clin d’œil rapide à son encontre et une main passée autour de la taille, elle ne put s’empêcher de lui sourire, essayant de se retenir pour ne pas éclater de rire.

Ca sera avec un grand plaisir. Petit moment d’hésitation avant de poursuivre. D’autant que ta présence est des plus agréable. Cela faisait fort longtemps que je n’avais eu autant de plaisir.

Tête qui se tourne vers l’Ecuyère. Sourire entendu tandis qu’elle sent de l’espièglerie naître dans un sourire. Il faudrait qu’elle pense à avoir une explication un jour avec elle, que ce « petit jeu » n’aille pas trop loin non plus. Mais pour l’heure…

Dame… Pardonnez moi, j’ai oublié votre nom. Pour les petites licornes, ne vous en faites donc point, je ne voudrais m’en encombrer. Cela n’est pas très pratique par la suite… Mais bon, quand bien même, je crois que ceci est un choix personnel…

Regard appuyé sur l’Ecuyère avec un grand sourire qui flottait sur ses lèvres tandis qu’elle faisait chauffer de l’eau. Saphirs qui se tournent vers Caturix, attendant de savoir quoi faire. C’est que se retrouver au milieu des deux étaient plutôt… gênant. Serait-il possible qu’il ait tenté de la courtiser sans que cela n’aboutisse ? Boarf, après tout, cela ne la regardait pas.