Salle de soins

Zalina se recula sur son tabouret avec des gros yeux. Faire des mixtures avec des plantes, çà allait, mais traficoter une aiguille… Il n’avait pas peur Sinjid.

Coudre ? Moi ? Je ne sais déjà pas rafistoler les vieux bas de mon père… alors vostre épaule, il vaut mieux pour vous que je ne m’y aventure pas.
C’est vous qui avez dit que vous aviez une bonne formation de barbier.

La jeune fille tendit une aiguille à l’écuyer et lui fit signe de se débrouiller. Elle ne voulait pas être responsable d’un carnage.

Sinjid haussa les épaules.

Bon, vous avez quelques plantes anesthésiantes tant qu'à faire ?
Ca fait toujours mal d'être recousu, mais si c'est le couseur qui a mal aussi, ça risque de mal tourner... Ajouta-t-il s'efforçant de faire de l'esprit.

Et un miroir aussi si possible.

Sinjid attrapa le flacon et le linge.

Pas à boire ? Dommage, j'en aurais bien besoin Dit Sinjid en riant.

Vous pourriez me tenir un miroir ainsi si vous avez ça sous la main ?

Sinjid montra alors au dessus de son épaule. S'il voyait la plaie, tourner la tête et regarder si près de ses yeux le fatigueraient rapidement.

Imbibant le linge de potion en faisant attention de ne point en renverser car Zalina semblait être juste sur les réserves, Sinjid l'appliqua ensuite autour de la plaie.

Laissons agir un peu, et je commencerai. J'aimerais que vous restiez pas trop loin, juste au cas où, sauf si Caturix a besoin de soins rapidement.

Caturix… Zalina avait faillit l’oublier. Elle s’approcha de lui pour voir comment il allait. Il était toujours avec Stannis et conscient. Un peu de fièvre mais il allait bien.

Zalina trouva un morceau de verre qui ferait parfaitement l’affaire. Elle le prit en prenant soin de ne pas se couper et revient vers le barbier.

Cela fera l’affaire ?
Ah çà, je reste là. Je ne vais pas rater une occasion de prendre un cours de couture.

Zalina orienta le miroir improvisé pour que Sinjid voit son épaule sans tourner la tête.

C’est bon comme çà ?

Zalina fut heureuse de voir Sinjid faire le nœud. La jeune fille était devenue toute pale et sentait ses forces l’abandonnées. Elle se reprit en entendant la voie de l’écuyer.

Désin… euh oui bien sure…

L’Errante avala sa salive et alla reposer son morceau de verre-miroire avant de se blesser et revient avec de quoi désinfecter la plaie et faire le bandage.
Elle revient vers l’Ecuyer et se mit à son tour au travail. Un peu de désinfectant et un joli tissu plus tard, elle se redressa.

Voilà Ecuyer. Et faites attention maintenant.

Soulager de voir Sinjid repartir sur ses jambes, Zalina sourit.

Bon, un de moins.
A vostre tour M’sieur Caturix !

Zalina s’approcha du second écuyer et nettoya sa plaie avant de la bander elle aussi. Pour lui, pas question de repartir tout de suite. Il resterait dormir à l’infirmerie quelques temps.
Elle le laissa se reposer et alla désinfecter l’aiguille dont s’était servit Sinjid pour se recoudre. Un peu de lessive suivit pour avoir des bandages propres pour les prochains blessés.

Zalina s’arrêta près de Caturix. Il avait été sage et avait bien récupéré du dernier cours. Il y avait déjà deux trois jours qu’il aurait pu se lever et reprendre ses activités mais la jeune fille avait préféré le garder un peu plus longtemps pour être sure qu’il n’y aurait pas de problème.
Elle le regarda avec un grand sourire, ne sachant que trop comme il est pénible de rester au lit quand il y a tant à faire dehors.

Allez, fiches le camp d’ici.
Si tu ne te sens pas bien ou que la plaie s’ouvre de nouveau, tu viens me voir tout de suite. Mais pour aujourd’hui, tu peux sortir.

Catu…

Zalina n’eut pas le temps de retenir l’Ecuyer qui partait en courant. Elle éclata de rire en le voyant sortir en sous-vêtement.

Ben au moins, il est guérit celui là.
Pourvu qu’il ne croise pas un Commandeur et un Capitaine dans cette tenue. Ou il va être bon pour les corvées aux douves.
Ah… ces hommes…

Laissant Caturix à sa joie de sortir, elle laissa ses vêtements pliés dans un coin et refit le lit en espérant qu’il ne servirait pas de si tôt.

Zalina fit le chemin de la taverne à l'infirmerie machinalement. Elle était trop fatiguée pour avoir conscience qu'elle marchait. Elle n'eut pas souvenir non plus d'avoir ouvert la porte et de s'être assise sur un des lits. C'est pourtant bien avachie sur un d'eux qu'elle revient à elle.

Réveilles toi ma vielle. La journée n'est pas encore finie...

Elle se releva, se passa un peu d'eau fraîche sur le visage pour tenter de rester éveillée puis alla vérifier le stock d'arnica et de thym. Une fois le défilé des ampoules commencé, elle en aurait besoin.
Une fois rassurée sur la quantité disponible, elle s'assit au petit bureau et sortit un parchemin d'un des tiroirs. En attendant que les courageux travailleurs finissent le dîner, elle pouvait commencer son rapport pour le Maistre d'Armes.