[RP] Ingeburge s'en vint simplement à Ryes

À Bayeux*, Ingeburge avait laissé le petit groupe avec lequel elle avait voyagé depuis Reims où elle était établie depuis plusieurs mois. Ce chemin qu'il lui restait à accomplir pour arriver jusqu'à Ryes, elle avait décidé de l'effectuer comme elle avait jusque lors mené son affaire : seule. Nul n'avait été mis dans la confidence de son désir d'intégrer l'ordre de la Licorne, même parmi les personnes qui lui étaient les plus proches. Isora de Nohailles, sa vassale, en avait été avisée voici quelques heures. Actarius Malzac d'Euphor, son époux, était toujours dans l'ignorance de sa démarche et resterait mis à l'écart encore quelque temps. Vittoria Mette et Amadéu Haraldr, ses enfants, n'étaient pas en âge de comprendre. C'était Walan de Meyrieux, celui qui avait signé la lettre d'acceptation, qui le premier avait su, jusqu'à ce qu'il en informât son haut conseil.

Après avoir pris ses quartiers dans la cité bayeusaine, elle s'était reposée de cette chevauchée sans détour ni arrêt qui l'avait menée de la Champagne à la Normandie. Elle s'était ensuite préparée, s'emmitouflant dans un lourd manteau sombre, se chaussant de bottes souples, ne s'encombrant d'aucun bagage. Maintenant, elle cheminait vers Ryes, depuis Arromanches où elle était allée retrouver la mer, pour y prendre des forces. Seule donc. Mais aussi à pied. Le moyen de locomotion avait été une évidence : elle commençait une nouvelle aventure et elle la commençait certes armée de son expérience et de ses connaissances, mais avec humilité. Il y avait, pour elle, tout à faire. Il y avait aussi cette simplicité qu'elle goûtait particulièrement et qu'elle espérait embrasser à nouveau. Sur la route pavée, elle avançait sans se hâter, sans tarder non plus. Elle prenait simplement le temps de graver en son esprit ce trajet qui la menait vers un nouveau chapitre de sa vie.

Il lui fallut une heure augmentée d'un quart pour atteindre le bourg de Ryes et encore plusieurs minutes pour atteindre le pont-levis de la forteresse où elle se rendit directement. Il serait bien temps, plus tard, de découvrir le village rissois. Elle considéra un instant la herse, le poste de garde. Puis, elle se résolut à se faire connaître, avançant encore un peu et dans le mouvement, rabattant sur ses épaules la capuche de son manteau noir.
« Dieu vous garde. Je suis Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg. J'ai ici... »
Elle ouvrait maintenant la gibecière de cuir où avaient entre autres été serrés un exemplaire en taille réduite du Livre des Vertus, une gourde, une pomme, un morceau de formage, une miche de pain, un carnet de parchemins et une mine de plomb.
« ... une lettre du Grand maître Walan de Meyrieux m'invitant à me présenter ici. »
Le courrier, glissé dans une pochette de toile gommée, fut sorti, au cas où.


[* Cf gargote de Normandie]

Les gardes de faction habituels aperçurent au loin une silhouette gracile qui marchait bon train. Ils n'y prétèrent pas plus attention que cela pensant qu'il s'agissait d'un pauvre hère en voyage. Mais à mesure que le corps s'approchait leurs interrogations se firent plus nombreuses.

• T'as entendu parler d'une arrivée Jehan?
  - Oui Gérard le Grand Maître l'a fait savoir en salle des gardes . Une certaine Brémuge ou Grabuge, je crois , faut prévenir le Chevalier Axel si elle arrive.
  - Vec un nom pareil ç'doit être quèque chose . Y a intérêt qu'soit pas un trumeau c'te fois. J'croquerai bien un peu pour une fois, moi, y 'en a marre y en a qu'pour les ch'valiers.
  - Tu l'as dit, L'Gérard.

Et les deux intelligents de partir d un rire gras à la limite du ricanement de hyène. La femme, traversa alors le pont levis et s'avança jusqu'à la herse fermée . Gérard avec sa délicatesse habituelle descendit en grommelant les marches de la tour de garde.
Il détailla la visiteuse et se demanda où le chef l'avait trouvée celle-ci. De sa voix rude et rocailleuse il lui demanda de décliner son identité ce qu'elle fit sans trop se poser de question, le garde se retint de lui dire "A vos souhaits !"quand elle annonça son nom en présentant la lettre de Walan. Gérard qui ne savait pas lire, s'en saisit. Il connaissait suffisamment l'écriture du chef autant que son scel pour savoir qu'elle disait vrai. Cela donc lui suffisait pour faire signe à Jehan de partir chercher l'empêcheuse de tourner en rond. Oui car c'était elle qui était de service cette fois. Il soupira fortement dieu que cette femme l'agaçait, elle était toujours à trouver à redire sur sa manière de faire, D'ailleurs, chaque fois qu'il y pensait, il ne comprenait pas comment cette pimbêche avait fini chevalier alors que lui restait homme d'arme. À tous les coups le chevalier Baccard la prêtait volontiers aux autres chevaliers, et c'était pour ça qu'elle avait monté en grade. Cette pensée le faisait ricaner à chaque fois et il n'y fit pas exception. Se rappelant qu'il n'était pas seul il toussota et décida de tailler le bout de gras en attendant la Pénible.

Alors comme ça m'a p'tit' dame on veut d'venir chevalier ? Vous savez c'dur hein ! Vous faudra bien un protecteur s'voulez chuis là hein

Le Gérard eut bien du mal à comprendre certains mots usités par Ingeburge "honorer" "accommoder", alors il opta pour sa réponse favorite dans ces cas là :

hum, c'est pas faux !

Encore, une avec des grands mots et probablement des grands airs... Gérard décida donc d'attendre la Blonde dans le plus grand silence pour éviter de s'agacer et de dévoiler par trop sa défense ultime quand il captait Z .
Un cliquetis d'éperons lui parvint bien vite et pour la première fois depuis des mois, il se sentit presque soulager de percevoir l'arrivée de la minuscule chevalier. Il toussota et abusant son interlocutrice s'excusa.

La cass.. hum la Chevalier Axel s'en vient, j'vous laisse j'dois remonter l'herse . Bienv'nue à Ryes

Axel en entendant cela, demeura un instant interloquée . Gérard était courtois, enfin ...autant que le soudard qu'il était pouvait être ! Il s'inclina même devant elle en lui tendant la lettre alors qu'il allait actionner les mécanisme de la herse . Mais quelle mouche l'avait piqué! La Précieuse, reprit ses esprits et reporta son attention sur la femme que la herse commençait à laisser entrevoir bien mieux. Un sourire un peu crispé se posa sur les lèvres de la Dauphinoise qui des années durant s'était persuadée que la danoise se baignait dans du sang de vierge et se repaissait de sang frais en guise de seule nourriture. Il avait fallu toute la persuasion de son époux pour lui sortir cette idée de la tête, mais les mythes ont la vie dure, n'est ce pas?
Bref quoi qu'il en fut, elle sourit.

Le bonjour Votre altesse. J'espère que vous avez fait bonne route. Mais, je... vous êtes venue à pieds?

Axel savait bien que l'on laissait ses titres à la herse, mais elle s'imaginait pour autant assez mal se départir d'une étiquette inscrite dans ses gènes à la première entrevue. Elle se rappela même qu'à son arrivée, elle était venue à Ryes avec une mesnie réduite qui lui avait préparé son baquet avant de devoir laisser Suzanne repartir... Qui aurait cru que trois plus tard elle aurait su se préparer seule ?? Elle revint à l'impétrante.

Tout est en règle Walan nous avait prévenu de votre arrivée . Je vous rends votre lettre et si vous le voulez bien . Nous allons croiser le fer, enfin le bois. Vos qualités et votre détermination devront teinter cette passe d'arme . Il s'agira en trois touches de désigner un vainqueur.

Le sourire se fit plus franc et elle s'éloigna pour récupérer les épées de bois.

Ne vous inquiétez pas ce n'est rien qu'une égratignure et surtout c'est de ma faute, je n'avais pas vu que je m'étais installée pile à l'endroit où le pavé est descellé. Il faudra que je demande à un homme d'armes ou deux d'y remédier, on pourrait y laisser une cheville.
Toujours s'en prendre au terrain ...la base!

Axel récupéra les deux épées et les glissa dans la niche qui les accueillaient depuis plusieurs mois. Puis elle sortit un parchemin de sa chemise et le tendit à Ingeburge.

J'allais oublier voici un petit quelque chose pour vous aider à vous familiariser avec les lieux.

Citation :

Vade-mecum du nouvel arrivant :
Lors de mon arrivée comme impétrant :

• je vais déposer mes affaires dans le dortoir des hommes d'armes (ou des dames, le cas échéant) situé Tour Hestia.
  
  
• je prends le temps de visiter un peu la forteresse (HRP : parcourir les différentes sections du forum, lire la description RP de la forteresse et des alentours).
  
  
• je lis attentivement la charte de l'ordre de la Licorne, en particulier la partie concernant les devoirs et obligations qu'il va me falloir respecter.
  
  
• je lis tout aussi attentivement le texte sur l'engagement dans l'Ordre de la Licorne et ses implications disponible dans la bibliothèque.
  
  
• je vais remplir mon dossier à la Tour Arès (HRP : je remplis également le dossier sur l'appli accessible via le bouton "Gestion" à côté du profil, sans oublier de changer le mot de passe après la 1ère connexion. En cas de soucis, voir ce sujet).
  
  
• je prends régulièrement connaissance des nouvelles de la forteresse (HRP : passage régulier sur ce forum).
  
  
• je n'hésite pas à poser des questions ou à demander de l'aide aux membres du chapitre.
  
  
• je commence à m'impliquer dans la vie de la Licorne.

Vous reconnaîtrez sans doute la plume de Sans Repos.
Axel sourit et voyant que son cuir chevelu ne saignait plus glissa son mouchoir ensanglanté dans sa manche. Elle mena alors l'impétrante jusqu'au dortoir.